Présentation


Insaniyat 99, janvier-mars 2023, p. 7-9


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Le présent numéro de la revue Insaniyat, composé de sept articles, aborde quatre thématiques : le genre, les archives, le conte populaire et les enjeux de la ville aujourd’hui. Pour rappel, notre revue a déjà publié dans ses numéros précédents, des recherches relatives à l’anthropologie sociale et culturelle[1].

Les quatre premiers articles portent sur la résistance sur des enfants abandonnés et scolarisés, le genre dans les programmes scolaires libanais, l’écriture féminine et la question religieuse, les actions humanitaires dans les centres de réfugiés en Afrique. Suivent trois articles sur l’exploitation des archives ottomanes existantes en Algérie, le conte populaire et les formes d’usage linguistique dans les pratiques de la vie quotidienne, et enfin sur la ville et l'espace urbain.

Dans sa contribution, Amel Boukerrou s’est basée sur une approche de psychologie clinique pour traiter la question de l'abandon et de la résilience chez les enfants scolarisés résidant dans les foyers pour enfants assisté (FEA). L’auteure analyse trois déterminants intrapsychiques que sont: le registre défensif mobilisé, la qualité de l’espace imaginaire et les capacités de mentalisation pour relier l'énergie libidinale aux représentations. À partir des résultats obtenus, l’auteure constate que le recours à un registre défensif varié, et les capacités de mentalisation sont des déterminants qui mènent à la résilience.

Dolly Sarraf a mené une étude de terrain sur la question de la conscience « genre » à travers les objectifs des programmes et manuels scolaires adoptés au Liban depuis plus de vingt ans. À cet égard, la chercheure s'est appuyée sur l'étude du programme des sciences sociales des classes scolaires du secondaire ainsi que sur la mesure de la conscience « genre ». Elle conclut son analyse par la nécessité de rectifier les programmes, qui ne sont pas conformes, selon elle, aux changements socio-culturels au Liban.

Saffa Oufaska réinterroge la notion de hudud (les limites) dans Rêves de femmes de Fatima Mernissi à travers une esthétique qui contribue à la suppression des barrières idéologiques qui considèrent la femme comme totalement différente de l’homme. Ainsi, la littérature maghrébine d’expression française a pu émerger et parvenir à décrypter les sociétés arabes en révélant que l'histoire des littératures, longtemps alimentées par divers discours, qu'ils soient religieux, politiques ou encore populaires
et à caractère mythique, renferment des violences envers les femmes.

De son côté, H. D. KEMGUEU FÉKOU s’interroge sur les actions humanitaires à la lumière du droit et de la culture des réfugiés peuls de l’Est-Cameroun. Il exprime des craintes en ce qui concerne les politiques de planning familial et de lutte contre le mariage précoce sur ces sites de réfugiés. L’auteur souligne également l’impact de ces politiques par rapport au « choc culturel » résultant de la manière de traiter ces réfugiés. En conséquence, le chercheur plaide pour le droit des réfugiés à l'autodétermination culturelle du point de vue des droits de l'Homme.

Dans le domaine des archives, l'étude de Yasmina Maarouf et Achour Sellal sur l'opportunité de l'exploitation des archives foncières ottomanes, vise à identifier les premiers bénéficiaires nommés propriétaires « du domaine », et la sélection des documents afin de définir les conséquences réelles du système immobilier en Algérie à l'époque ottomane et redessiner « la feuille de route » coloniale relative au foncier. Cet article présente des documents, des textes législatifs et des outils de recherche archivistique basés sur les fonds arabo-ottomans dans le domaine immobilier.

Dans le champ des contes populaires, Mokhtar Hoceini s’est focalisé sur l’importance des registres langagiers (dialecte/langue classique) dans la définition des pratiques culturelles, des croyances, des coutumes et de la pensée. À travers le célèbre conte La vache des orphelins, et selon une approche linguistique, l’auteur montre que ce dernier représente la vie sociale dans un contexte particulier qui explique le présent, le passé et l'avenir. Néanmoins, toute recherche sur ce conte aujourd'hui reste tributaire de l'identification, de la découverte et de l'interrogation sur les valeurs qu'il contient.

Sur le thème de la ville et de l'espace urbain, Samir Benamara et Meriem Chabou-Othmani abordent la planification urbaine et la sélection des assiettes adaptées, ainsi que l’étalement urbain et la réduction des pressions sur les villes, notamment les capitales. De ce fait, les deux chercheurs ont mené une étude sur la nouvelle ville de Bouinan. Celle-ci a été construite dans le but de résoudre les contraintes existantes.  Cependant, le projet a impacté les terres agricoles de la Mitidja. L'article s'intéresse aux contradictions entre les lois de conservation des terres agricoles et les textes qui réglementent la construction des villes nouvelles.

Ce numéro s’ajoute aux précédents numéros de la revue Insaniyat, à partir d’une vision fondée sur des approches interdisciplinaires des objets de recherche en sciences sociales et humaines et du terrain dont l’objectif est de donner un sens aux textes et aux pratiques.

Abdelouahab BELGHERRAS

Traduit par Fatima Zohra HABRI

Notes

[1] Voir les numéros suivants d’Insaniyat :

- N° 74, année 2016, Femmes dans les pays arabes : changements sociaux et politiques. Coordonné par : Belkacem Benzenine et Safa Monqid.

- N° 65-66, année 2014, Algérie 1962. Coordonné par : Saddek Benkada et Amar Mohand-Amer.

- N° 82, année 2018, Textes romanesque : espace et identité. Coordonné par : Aicha Benamar.

- N° 91-92, année 2021, Vivre et (re) penser la ville : nouvelles perspectives. Coordonné par : Said Belguidoum.

 

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