Histoires(s) (Médicalisation et professions de santé XVIe-XXe siècles, Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 43-4, Octobre-décembre 1996)

فؤاد صوفي (مؤلف)
175 – 182
Le travail : figures et représentations
N° 1 — Vol. 01 — 30/04/1997

Entre la vénérable et riche REVUE HISTORIQUE et la bouillonnante et non moins redoutable revue des ANNALES - Histoires Sciences Sociales et parmi les nombreuses revues françaises d’histoire, la REVUE D’HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE occupe et rempli bien son espace. Chacun de ses numéros thématiques devient une référence incontournable. Rappelons pour mémoire :Dimension et résonances de l’année 1871(1972),L’historiographie du Second Empire(1974),Livre, Education, Savoirs XVIIe-XXe siècles(1981),Le corps, le geste et la parole(1983),La France et ses colonies(1984),Histoire et historiens(1985),Apprentissage, XVIIe-XXe siècles(1993) et enfin en 1996 La vie politique en France. Hommes et débats, 1930-1960 (jan. Mars 1996).

Dans ce numéro, Denis Rolland, à travers une étude sur : Jacques Soustelle, de l’ethnologie à la politique, montre que les voies de l’ethnologie ne sont peut-être pas toujours imprévisibles qui conduisent souvent vers les services de renseignements et qu’un scientifique peut revendiquer une sensibilité de gauche et se comporter en parfait homme d’extrême droite.

Le dernier numéro de la R.H.M.C. rassemble des études présentées par le spécialiste de l’histoire sociale de la médecine, Olivier Faure, de l’Université de Lyon III, autour d’un thème sur lequel la revue avait déjà présenté des articles de fonds : Médicalisation et de santé XVIe-XXe siècles.

En 1980, Françoise Hildesheimer, Toby Gelfand. Matthew Ramsay et Jacques Léonard avaient exposé leurs travaux sur la protection sanitaire des côtes françaises au XVIIIe siècle, sur les chirurgiens français, sur les charlatans et les guérisseurs au XIXe siècle. L’histoire sociale, l’histoire des mentalités s’offraient un nouveau champ d’investigation. Jacques Léonard note que finalement et quelque soit leur rapport avec les médecins et l’administration, les guérisseurs « introduisent déjà beaucoup de médecine dans la vie quotidienne des populations... Ils servent involontairement de fourriers à la médicalisation. »

Pour Olivier FAURE, la médicalisation « longtemps décrite comme un processus simple dans lequel les médecins s’emparaient progressivement de la gestion des corps et de la santé publique... apparaît comme un processus plus complexe ». Les études sur les agents de la médicalisation par l’analyse des univers culturels des uns et des autres : religieuses, sages-femmes d’une part, médecins et vétérinaires d’autres part, montrent et démontent le processus d’appropriation et de déformation des savoirs de celles-ci par ceux-là.

Un numéro qui ouvre des pistes nouvelles et prometteuses. Il faut rappeler la très belle thèse qu’Yvonne TURIN avait présenté en son temps mais qui malheureusement est restée sans suite 1 . L’intérêt quasi-exclusif pour l’histoire politique avait rendu impossible tout investissement sur ce genre historique.

Reste qu’un champ énorme de recherche sur la médecine et la pharmacopée autochtone telle que pratiquées et découvertes en 1830 mérite d’être investi.


Notes

1 TURIN Yvonne.- Affrontements culturels dans l’Algérie coloniale. Ecoles, médecines, religion.1830-1880.- Paris, F. Maspéro, 1971.

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SOUFI, F. (1997). Histoires(s) (Médicalisation et professions de santé XVIe-XXe siècles, Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 43-4, Octobre-décembre 1996). إنسانيات - المجلة الجزائرية الأنثروبولوجيا والعلوم الاجتماعية, 01(1), 175–182. https://insaniyat.crasc.dz/ar/article/histoiress-medicalisation-et-professions-de-sante-xvie-xxe-siecles-revue-dhistoire-moderne-et-contemporaine-n-43-4-octobre-decembre-1996