Voilà une thèse déroutante par sa fraîcheur, laquelle n'enlève rien à la rigueur exigée de tout travail universitaire. Choisir son propre itinéraire professionnel comme prétexte pour analyser, décoder, décrypter décrire non seulement le processus d'urbanisation, mais aussi les modalités de prise de décision et le fonctionnement des institutions chargées de gérer les questions urbaines et d'habitat en Algérie, n'est peut-être pas évident au départ. Mais à l'arrivée un exposé de méthode qu'on lit sans en être lassé presque d'une seule traite.

Deux grandes parties: Chroniques d'un voyage en architecture ou comment peut-on, comment devient-on architecte en Algérie, ce qu'il faut faire (ou ne pas faire), ce qu'il faut savoir et comment faire pour le savoir. Mais que l'on s'y trompe pas, ce n'est ni recettes de cuisines ni vade mecum. Tout ce qui est observable à été observé et analysé, confronté aux textes et à l'histoire. L'architecte et le plan, le plan et le bureaucrate. Deux conclusions en une et des fragments. Comment naît un Plan et comment on peut y lire la crise algérienne, comment la petite histoire des Zhun (ici celle de Tlemcen) montre que celles-ci «sont l'épicentre des transformations du mode de production de l'espace contemporain... » et « des transformations entre l'administration de la société globale et le territoire de ses activités» d'autre part, l'urbanisme sans urbaniste ne se porte peut-être pas plus mal et ne pose pas en priorité des problèmes de sécurité et de déracinement mal vécu. cf. le quartier réputé dangereux de Boudghéne à Tlemcen.

Des anectodes pour illustrer le propos, des notes mises en exergue pour décharger le texte, des photos, des index, une chronologie et surtout une imposante bibliographie militent pour rendre visible et lisible cette thèse par son édition.

Auteur

Fouad Soufi