Revue de Géographie et d'Aménagement d'Oran, n01, 1998 Laboratoire des dynamiques territoriales. Institut de Géographie et d'Aménagement, Université d'Oran.

Dernière née des revues de l'Université d'Oran, la R.G.A.O. reprend le terrain laissé vacant par les disparitions successives des Annales algériennes de géographie, des Cahiers d'aménagement de l'espace et des Cahiers géographiques de l'Ouest. Les sept articles qui la composent nous informent d'abord de l'état des recherches en géographie et des différents centres d'intérêt qui préoccupent la nouvelle vague de géographes.

En analysant les aspects du dysfonctionnement urbain d'Oran, Abed Bendjelid et Driss Benchehida font une présentation critique de la production géographique entre 1975 et 1991. Nos auteurs décèlent deux grands axes de recherches: l'analyse de l'ancien tissu urbain et les nouvelles périphéries urbaines.

Dans le premier axe, sont étudiés les quartiers anciennement marginalisés (Petit Lac et Planteurs), la place et le développement des anciens faubourgs (El Hamri / Lamur, Médioni, El Maqqari / Saint-­Eugène et Eckimühl) et les quartiers du centre ville.

Les recherches sur les noyaux agglomérés situés à l'extérieur du tissu urbain ont répondu au besoin de comprendre la dynamique urbaine locale et ses conséquences.

Le dysfonctionnement urbain relevé au sein de l'agglomération oranaise s'explique par une politique foncière et immobilière incohérente, consécutive à l'application de la loi de 1981 portant cession des Biens de l'Etat et la reconquête du centre ville. Le registre de commerce aurait pu être I' outil d'une possible réorganisation de l'espace urbain oranais face à l'explosion du commerce de détail. Cette image d'une ville qui s'enfonce progressivement vers le modèle de la ville des pays sous-développés est la résultante de l'impossibilité des structures de l'Etat de faire respecter ses propres textes réglementaires.

Les travaux des géographes ont fait apparaître le début d'une ségrégation spatiale résidentielle dans la périphérie et ont ouvert de nouvelles pistes de recherches sur l'éclatement des espaces bâtis, l'émergence de l'esprit de quartier, les stratégies familiales de mobilités résidentielles, les enjeux fonciers etc.

L'article de Fadéla Gacem, « Hai Louz, conditions de vie des habitants dans un quartier illicite d 'Oran» est certainement une des meilleures illustrations du renouveau des études géographiques, au moins à Oran. L'enquête est conduite avec autant de pertinence que de naïveté. Vouloir trouver de la légalité dans le spontané ne sert jamais qu'à démontrer la pertinence de l'intervention ultra-prudente des pouvoirs publics et sa logique. Il y a alors beaucoup de naïveté à prendre le pays légal pour le pays réel et reprendre ainsi à son compte les euphémismes du discours officiel. L'habitat précaire ne peut cacher la réalité du bidonville même Si l'on a affaire à des constructions en dur. Cette étude fait la démonstration du rapport de force et des relations de fait qui s'établissent entre une population qui décide de prendre en charge ses problèmes et une administration qui finit par reconnaître un état de fait. L'illicite est rejoint par le légal et le droit officialise le réel.

Les autres études tant de géographie urbaine que de géographie physique (pour conserver les découpages académiques classiques) de Mohamed Hadeid (la zone industrielle de Saida), de Mohamed Nadir Belmahi ( Tlemcen), de Sid Ahmed Bellal (le bassin de l'oued Mohgoun / Arzew), de Ouassini Dan (monts des Traras) et Smail Hani (plateau de Mostaganem) constituent autant de nouveaux acquis d'une recherche géographique encore en formation mais déjà dynamique et volontaire.

Auteur

Fouad Soufi

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