Mers-el-Kebir sous le siège de 1563 et la dimension spatio-temporelle dans“El Gallardo espagnol”de M. de Cervantes

Insaniyat N°39-40 | 2008 | Regards sur le passé et enjeux de la mémoire, aujourd’hui | p.83-90 | Texte intégral


The 1563 Mers el Kebir siege and spatial temporal dimension in Cervantes “Spanish El Gallardo”

Abstract: We chose this great Spanish contemporary novelist’s work to illustrate the space-time dimension in Miguel de Cervantes’ work the Spanish el Gallardo.
First we try to put forth the fundamental argument of this dramatic play which relates to an important event in the history of Oran and its conflicts with the Spanish occupation, following the conquests of Mers-el-Kebir and Oran in 1504 and 1509.
Miguel de Cervantes gets his inspiration from the military conflict which in 1509 opposed the Beylerbey of Algiers, who came with his troops to free these strongholds from Spanish domination. An imaginary story of the love relationship between the protagonists is incorporated to the real history of this historical report that Miguel de Cervantes had relived with one of the authentic protagonists during a journey to Oran in 1582 and which later inspired him to write this work, which forms a valuable historical document for us for the history of Spanish Algerian relations.
However, the time factor here, represents a quite wide and variable dimension, since it is situated over several periods rallying the elaboration of this magical work whose characters and fiction belong to a certain regional historical reality of Oran.

Keywords: Cervantes - historical characters - the Mers el Kebir siege - Oran - religion - history - time space dimension.


Ahmed ABI-AYAD : Université d´Oran, 31 000, Oran, Algérie



Avant d’aborder le thème de cette étude, nous essayerons d’expliquer la thématique et le contenu de cette œuvre dramatique de Miguel de Cervantes ainsi que la motivation de notre choix. Romancier illustre et reconnu unanimement par la critique littéraire comme étant le précurseur du roman moderne, il est aussi l’écrivain espagnol qui a le plus souvent évoqué l’Algérie de l’époque moderne dans sa production romanesque.

Mais avant de se lancer dans la grande aventure de la rédaction de son ouvrage Don Quichotte, dont la première partie fut publiée voilà plus de quatre siècles, Alger et Oran, avaient déjà joui de son héritage littéraire. C’est ainsi, que l’année 2005 nous rappelait ainsi que pour d’autres pays, le souvenir de l’anniversaire du quatrième centenaire de cette œuvre magique qui demeure toujours de grande actualité, et qui lui a valu  un vibrant hommage à l’échelle internationale1.

El gallardo español, pièce théâtrale destinée au public espagnol et rédigée en 15932, relate un événement important de l’histoire commune des relations hispano-algériennes.

En effet, c’est à Cervantes, que nous devons le récit du siège de 1563, de loin le plus féroce et le plus meurtrier,  dont il s’est inspiré dans sa comédie  El gallardo  Español  ou  Le Vaillant Espagnol 3 .

Il s’agit là, de la confrontation militaire entre le Beylerbey Hassan Pacha  venu d’Alger avec ses troupes composées, bien évidemment de différentes tribus, qu’il sollicitait tout au long du voyage, pour le djihad, et l’occupant espagnol, déjà installé à Mers-el-Kebir et Oran depuis le début du XVIe siècle, respectivement en 1504 et 1509.

Le 5 avril, le Beylerbey d’Alger s’installa au dessus de la source qui alimentait Oran et attaqua la tour des Saints qu’il occupa aussitôt,  puis,  décida de foncer immédiatement sur Mers-el-Kebir. Là, il s’empara facilement du fort les Saints et organisa le blocus. La prise de Mers-el-Kebir exigeait d’abord la capitulation du fort San Salvador4, qui résista héroïquement aux attaques des troupes libératrices.

Ce début de victoire coûta cher au Beylerbey, qui compta, parmi ses pertes, celle du fils de Ahmed Ben Cadi, Roi de Couco, venu l’assister lors de cette campagne.

Hassan Pacha  réorganisa de nouveau ses troupes et convergea tous ses efforts sur la forteresse de Mers-el-Kebir.  Il tenta de parlementer la réédition honorable de la place forte avec Martin de Cordoba, fils de Alcaudete, ancien gouverneur d’Oran5. C’était dans ces circonstances exceptionnelles, que deux ans plus tard, se retrouvent, tête à tête, ces deux adversaires au camp de bataille de Mers-el-Kebir: Hassan le maître et Martin de Córdoba l’esclave.

Finalement, devant le refus du gouverneur Martin de Córdoba de vouloir négocier et céder la forteresse, Hassan se résolut à l’offensive. Mais après de terribles et vaines tentatives, plusieurs fois répétées, non sans endommager les forces espagnoles et devant l’arrivée par mer, de considérables renforts ennemis, le Beylerbey d’Alger leva le siège le 8 Juin 1563, considéré comme étant le plus meurtrier et où les protagonistes se comportèrent comme de dignes et véritables adversaires6.  Cet événement historique assez significatif, qui suivit le début de l’occupation espagnole d’Oran, connut un retentissement littéraire important,  aussi bien en arabe qu’en espagnol.

Malheureusement, si les sources littéraires espagnoles relatives à ce siège sont plus ou moins disponibles, on relève cependant, un seul document  en arabe qui se réfère à cette fameuse bataille, les autres étant soient détruits soient emportés7.

C’est donc ce récit épique et combien révélateur de notre singulière histoire avec l’Espagne, que M. de Cervantes nous révèle dans sa comédie le vaillant Espagnol.

Après avoir explicité l’argument principal de cette pièce dramatique, nous tâchons d’aborder la thématique et voir la dimension spatio-temporelle de cette œuvre fondamentale pour l’histoire régionale et nationale tout comme pour la recherche scientifique.

Dans cette pièce, l’espace géographique nous concerne directement et évoque évidemment Oran, Mers-el-Kebir, les alentours territoriaux puis les différents monuments militaires qui représentent la ceinture stratégique et défensive des places occupées par les forces espagnoles. L’itinéraire et l’évolution des troupes combatives et libératrices de Hassan Pacha se font à partir d’Oran en suivant les contours montagneux du Murdjadjo et côtiers pour bloquer finalement les forces de repli espagnoles dans leur ultime refuge et forteresse de Mers-el-Kebir, où ils resteront assiégés durant presque un mois.

Evidemment, dans cet espace aussi étendu et varié, les actions et mouvements militaires se déploient avec beaucoup de suspens  dans un paysage printanier sillonné de multiples scènes de peur et d’angoisse et où l’emploi des armes  règne  et occupe une place prépondérante.

Cependant, quand on se réfère au facteur  temps, nous constatons une dimension assez large et variée, puisque nous chevauchons plusieurs périodes qui concernent l’élaboration de cette oeuvre prodigieuse dont les personnages et la fiction, appartiennent à une réalité historique rapportée par les chroniqueurs  et que la documentation espagnole, beaucoup plus que la notre, évoque abondamment8.  Dans cette comédie espagnole où l’aspect tragique de la situation argumentaire est assez violent, l’imaginaire et la représentation des personnages, aussi bien principaux que secondaires, relèvent souvent de la vérité historique. Les rôles sont attribués ici à des acteurs authentiques qui  ont participé et vécu les péripéties de l’affrontement entre les deux parties. Les protagonistes des deux camps sont représentés et dépeints avec un profond respect caractérisé par leur comportement héroïque et courageux. L’auteur met en valeur ici la bravoure et la volonté de chacun de défendre honorablement sa dignité dans un combat que Miguel de Cervantes lui-même,  avait vécu et mené de nombreuses fois9.

La dimension temporelle revêt  ici un caractère assez particulier. En effet, lors de sa captivité à Alger, Miguel de Cervantes, qui jouissait d’une certaine liberté, pouvait se promener en ville, voir, observer et appendre  des informations et nouvelles en provenance d’Oran, ville occupée par les Espagnols depuis 150910.

Le concept temps relatif à cette production dramatique de M. de Cervantes renvoie à différentes périodes.

1. Il y a d’abord, le temps où s’inscrit l’événement lui-même pendant la confrontation militaire opposant les deux belligérants, entre avril et juin de l’année 1563. Temps historique et réel de l’action qui caractérise un moment fort de l’histoire des relations hispano-algériennes et où d’authentiques protagonistes ont marqué la situation conflictuelle de cette période là, juste quelques années après la fameuse bataille de Mazagran en 1558.

 Le temps historique  débuta le 5 avril, lorsque le Beylerbey s’empara de la source qui alimentait Oran et  de la tour des Saints qu’il occupa aussitôt. Puis,  immédiatement suivit l’attaque de Mers-el-Kebir.  Là,  le fort les Saints tomba facilement et le Beylerbey établit sa stratégie en organisant le blocus du quartier militaire espagnol. La prise de Mers-el-Kebir devenait extrêmement difficile malgré le retrait espagnol dans le fort San Salvador11, qui résista héroïquement aux assauts menés par les troupes de Hassan Pacha.  Cependant,  après de longs et durs combats et une résistance acharnée de 22 jours, les soldats espagnols durent capituler et l’abandonner précipitamment le 7 mai, laissant derrière eux un amas  de décombres,  beaucoup de morts et de blessés, pour aller se réfugier dans la forteresse de Mers-el-Kebir.

Finalement, suite à plusieurs tentatives de négociation et de pourparler et face à la décision du gouverneur Martin de Córdoba de ne pas abandonner la forteresse, Hassan Pacha  lança  sa dernière et malheureuse offensive. En effet, après de terribles et vaines confrontations, et devant l’arrivée par mer, de militaires espagnols, le Beylerbey leva le siège, abandonna le combat et rebroussa chemin12.

En fin de compte, nous pouvons affirmer, que le temps réel des opérations militaires menées par Hassan Pacha depuis le 5 avril au niveau des hauteurs d’Oran jusqu’à la fin des hostilités avec l’abandon du siège de Mers-el-Kebir, s’écoule sur environ deux mois d’affrontements militaires.

2. Ensuite, il y a le temps correspondant à la mission de Miguel de Cervantes au mois de mai 1581, période où justement, le commandant Martin Alonso, tenait le commandement des places fortes, suite à la fin tragique que connut son père, Alcaudete, lors du désastre de Mostaganem en 155813.

Ce n’est donc, qu’après 18 ans et avec beaucoup de recul, que les autorités espagnoles des places fortes, relatent en détails, à l’hôte espagnol M. de Cevantes, les péripéties, dégâts matériels et humains que connurent les Espagnols lors des farouches combats qui caractérisaient cet événement durant le long siège de 1563. Cervantes, présent à ce moment là, était donc, à l’écoute, très attentif mais aussi très observateur puisque son récit évoquait également, toute l’atmosphère qui  régnait, au moment de sa visite, lorsque la misère et la pauvreté des soldats espagnols sont décrites avec un réalisme cru et assez significatif de la situation et de l’état des lieux à cette époque. La ville était presque déserte et abandonnée de ses habitants qui avaient fui l’insécurité et les représailles espagnoles.

La revue générale passée par Alonso de Córdoba, peu de temps avant le siège de 1563,   mentionnait déjà ce climat d’insécurité qui envahissait la ville. Une population civile de huit cents habitants, parmi lesquels deux cents hommes en état de porter des armes et une garnison de mille cinq cents soldats. La place d’Oran, ancien comptoir commercial de la Méditerranée,  était déserte. Les marchands vénitiens, génois, marseillais et catalans ne fréquentaient plus ses magasins florissants, bourrés d’étoffes, de laine, de peaux, d’ivoire, de céréales, d’armes et de verreries.

Un climat d’insécurité l’envahissait constamment.  La ville devenait au fil des années une cité sévère où l’état d’alerte ne relâchait jamais.  Elle était fréquemment bloquée, en situation  permanente d’hostilité avec son environnement. Les sièges et les forts nombreux assauts  l’isolaient continuellement dans ses enclaves militaires14.

3. Il faudra de même aborder le temps correspondant à l’heure de l’écriture et de l’élaboration de son œuvre dramatique, qui a dû s’étaler sur quelques semaines ou mois, et qui selon les biographes de Cervantes15, fut rédigée en 1593.

Nous remarquons, donc, qu’entre le temps réel de l’événement historique en 1563, puis celui de la visite de M. de Cervantes à Oran  en  juin de l’année 1581, tout juste après sa libération de la captivité, lorsque le Gouverneur général, Don Alonso lui racontait les faits et les péripéties des affrontements, la distance temporelle écoulée s’évalue à 33 ans. Après tout ce temps passé, Oran représente pour M. de Cervantes ce lieu d’écriture et de mémoire, où l’auteur relate dans cette pièce dramatique, en plus de l’événement historique, tous ses souvenirs, impressions, visions, paysages, personnages et scènes, accumulés tout au long de son fructueux séjour oranais.  Nous retrouvons dans cette comédie dramatique toutes sortes de personnes appartenant aux deux communautés. Arabes et Espagnols sont représentés dans leurs actions et comportements. La noblesse bédouine et tribale est mentionnée tout comme l’esprit chevaleresque des deux parties. Les références aux religions musulmane et chrétienne sont présentes et soumises à des déclarations et réflexions respectueuses et pleines de tolérance, d’ailleurs, très rares en ce moment  là, où les conflits religieux occupaient l’espace méditerranéen. Des scènes lamentables de gens misérables et de pauvres soldats, sont décrites avec beaucoup de réalisme soulignant la cruauté de la guerre et des razzias opérées par les Espagnols pour s’accaparer du bétail et des aliments des tribus environnantes.

Les différents espaces de Mers-el-Kebir et d’Oran sont énumérés avec précision. Le paysage maritime et montagneux constitue l’arrière plan et la frontière même qui protége les garnisons espagnoles, tout comme les portes de Tlemcen et de Canastel qui filtrent la rentrée et la sortie des Arabes qui entrent dans la ville pour vendre où échanger leurs produits. Tout est répertorié et  décrit dans un style et une langue espagnole de l’époque souvent complexe et difficile pour les néophytes. Le vocabulaire des noms et mots arabes est abandonné. Au milieu des scènes terribles et émouvantes, l’amour est toujours présent. Les protagonistes et héros de la narration méritent finalement bien, le désir ardent des belles femmes qui les attendent avec passion durant toute la trame de l’histoire, tels que le préconisent les critères du théâtre espagnol de l’époque, à savoir un dénouement heureux qui répond au goût du public et des spectateurs16.

Et enfin, en dernier épisode, apparaît la date sa publication en 1616, c'est-à-dire, 23 ans après sa composition, les lecteurs espagnols pouvaient enfin, profiter de cette production théâtrale qui, tout en valorisant l’héroïsme des soldats espagnols dans les conquêtes d’outre mer, clamait par là même, les valeurs patriotiques de la monarchie espagnole et celles du respect de la dignité humaine et de la tolérance des convictions religieuses. Tout cela se résume, en filigrane, dans un discours narratif complexe et ambivalent, qui pour des fins lucratives et stratégiques, est élaboré dans un style profond et à double sens.

4. Il y a aussi le temps de la lecture de l’œuvre, qui, lui aussi requiert une dimension temporelle qu’il ne faut pas négliger. Même si cette étape ne doit pas être nécessairement longue, elle pourra varier en fonction des lecteurs et de leur accoutumance vis-à-vis de la lecture.  

5. Mais si la production dramatique de cette comédie espagnole est tout à fait prête et disponible pour ses lecteurs, il n’en demeure pas moins, qu’il reste une toute autre et importante étape temporelle, essentielle pour sa réalisation sur les planches et que le public espagnol du théâtre attend avec impatience.

Il s’agit, bien évidemment, du temps de la représentation de cette pièce théâtrale, qui, conformément aux préceptes de l’époque, ne doit pas dépasser les trois actes de son exposition ni aller au-delà des vingt-quatre heures17, sachant bien évidemment, que le temps réel de l’histoire de l’événement a duré des heures,  des journées entières, voire des semaines ou des mois, tel que nous l’avons examiné.  

Finalement et pour conclure, nous pouvons affirmer que la dimension spatio-temporelle de la comédie El gallardo español, nous a permis de constater et d’évoquer les différentes parties relatives au support du corps texte qui, en dehors de la narration et bien évidemment de l’importance du contexte historique de la région, représente un aspect essentiel dans la présentation et l’analyse de toute œuvre.

Si bien que, tant la diversité de l’espace géographique, mentionnée dans le texte avec rigueur, que l’espace temporel multiple, observé dans la production de la pièce dramatique, constituent des éléments fondamentaux et structuraux de toute production et création imaginaire. Toutefois, il s’agit là de représenter une mémoire personnelle et un lieu d’écriture où l’auteur, en l’occurrence, Miguel de Cervantes, revit dans son imaginaire toute l’ampleur de ses émotions, sentiments et souvenirs, avec distanciation et dans un tout autre contexte géographique et temporel.


Notes

1 D’ailleurs pour rappel, la Section d’Espagnol de l’Université d’Oran, n’a pas manqué l’occasion de célébrer elle aussi, une manifestation scientifique, rendant un splendide hommage à l’œuvre littéraire d’un auteur si réputé et bien connu en Algérie pour avoir été captif d’Alger dans les années 1575-1580, et hôte des villes d’Oran et de Mostaganem, une année après sa libération des bagnes d’Alger, en 1581. Si bien que, durant cet hommage, nous lui avons dédié une journée d’Etudes pour rappeler son parcours littéraire, son séjour dans notre capitale et la contribution des autorités d’Alger à faciliter sa libération pour qu’il soit aujourd’hui un écrivain et un humaniste de grand talent et réputation. Rappelons que son mérite est d’autant plus grand qu’il nous a légué  trois œuvres dramatiques sur Alger et Oran sans oublier les nombreuses références et allusions à l’Algérie dans son livre Don Quichotte. Et c’est évidemment, ce parcours biographique mêlé à l’histoire de l’Algérie de l’époque moderne avec une abondante littérature évoquant en grande partie notre pays, notre culture, nos villes et personnages qui le rendent encore plus important et intéressant à nos yeux. C’est peut être, cet aspect algérien du parcours cervantin, qui est souvent méconnu même par les férus de la littérature, que l’on doit mettre en exergue, aujourd’hui, pour nous approprier quelque part, la dimension littéraire de ce génie de la littérature universelle, très actuel, de nos jours et dont les œuvres nous rappellent constamment et à chaque occasion ses rapports avec Alger et l’Histoire des relations hispano-algériennes de cette époque là.  

2 Pour la datation de la production de cette pièce, voir l’hispaniste italien: Franco Meregalli, "De los Tratos de Argel a los baños de Argel " en homenaje a Casalduero.

3 On  retrouve plusieurs traductions du titre de cette comédie: L´Espagnol courageux, de E. Robles, L´Espagnol valeureux  de R. Marrast, Le Gaillard Espagnol.  

4 San Salvador appelé par erreur Saint Michel o San Miguel.

5 Le gouverneur Alcaudete commandait avec ses deux fils, les places fortes d’Oran et de Mers-el-Kebir depuis 1534. Toutefois, Il avait trouvé justement une fin tragique, lors du désastre de la bataille de Mostaganem qui, en Août 1558, opposa les  troupes de la Régence aux Espagnols. Ainsi, Martin de Córdoba se retrouva face à ce même Beylerbey, qui, suite à cette bataille, le ramena prisonnier à Alger où il fût retenu jusqu’à 1562, date à laquelle il fut racheté par son frère Alonso.

6 Galindo de Vera, león, « Conquistas de los Españoles  en África: Oran y Mazalquivir »  in Revista Hispano-americana R.H.A.  

 nº V-VI, 1882, P. 70.

7 Le rare et précieux  document arabe que nous connaissons, fut rapporté par Ibn Meriem dans son illustre livre El Bostan ou Jardin des biographies des Saints et Savants de Tlemcen. In Meriem,  qui vécut dans la seconde moitié du XVIº siècle, nous a conservé une belle et intéressante poésie du savant jurisconsulte et poète Abderrahman Ben Mohammed  Ben Mouça qui, présent lors du siège, composa des vers épiques pour encourager et animer Hassan à la victoire au nom de Dieu et le consoler de sa première infortune. Voir Ibn MERIEM, Bostan ou Jardin des Biographies des Saints et Savants deTlemcen, traduit et annoté par F. Provenzali, Alger 1940, pag. 141-145.  Nous savons que durant l’invasion d’Oran, le cardinal Ximenez de Cisneros, emporta parmi le butin, beaucoup d’ouvrages et de documents arabes vers l’Espagne. Nous les retrouvons à la bibliothèque de l’Escorial.    

8 Pour ce qui a trait aux sources arabes locales, nous citons le seul document de l’époque, rédigé en arabe dans une poésie louangeuse caractérisée par de nombreux vers que invoquent Dieu pour protéger le sauveteur Hassan Pacha  et le rendre victorieux dans cette bataille contre l’ennemi colonial. Voir référence note 7.

9 Rappelons que Miguel de Cervantes  avait participé à la bataille de Lépante en 1571 tout comme à celle de la Goulette en Tunisie. Toutes ses aventures militaires sont relatées dans ses différents ouvrages.

10 Cette souple mesure dont il jouissait lors de sa détention  lui a permis de tenter  plusieurs évasions, notamment en direction d’Oran, dont il détenait de minutieuses  informations pour pouvoir rejoindre par route les places espagnoles.

11 Voir note  n° 4.

12  Voir à ce sujet  Galindo de Vera, León, ob. cit.

13 Le désastre de Mostaganem fait allusion à la bataille de Mazagran, où le même Beylerbey d’Alger, Hassan Pacha, venait affronter les espagnols qui, à cette époque, tentaient d’occuper la région. Lors de cette victoire, Martín Alcaudete, dont le père était tué lors des combats, fut capturé et ramené à Alger comme captif de Hassan Pacha jusqu’en 1562.

14 Voir mon article : A. Abi-Ayad, « L’Offensive de Hassan Pacha pour libérer Oran et Mers-el-Kebir et ses répercussions littéraires espagnoles » in Revue d´Histoire Maghrébine, n° 85-86 . Zaghouan,  juin 1997. 

15 La traduction du Gallardo Espagnol, correspond en français au Vaillant espagnol, traduction beaucoup plus admise que le courageux espagnol. Nous retenons, en ce qui nous concerne, celle du Vaillant  Espagnol  en hommage á  J. Caznave, hispanisant de grande valeur qui a fait beaucoup de recherche sur le passé d’Oran. Notons entre autre sa  Bibliographie sur Oran . Voir J. Caznave: « Cervantes à Oran », in BSGO, année 1924.

16 Voir  A. Abi-ayad, “Las protagonistas femeninas de Miguel de Cervantes en las obras de cautiverio" in Actas del VIII. Coloquio internacional de la Asociación Internacional de la Asociación de los Cervantistas. Excmo. Ayuntamiento del Toboso. 1999. pp.173-184.

17 Les normes du théâtre aristotélicien sont reprises par le théâtre classique, aussi bien français qu’espagnol: unité de temps, unité de lieu, unité d’action.

 

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