Sélectionnez votre langue

Espaces maghrébins. Revue de l’Union géographique marocaine, nos 1-2, Rabat et Casablanca (Maroc), 2002.

Après avoir soulevé la question de l’irrégularité de la parution des revues scientifiques dans l’éditorial, cette première livraison bilingue de la revue nous propose une série de thèmes variés concernant l’organisation et l’aménagement des espaces maghrébins.

La littoralisation de la population et, par là, celle des activités économiques sont perçues comme des sources de déséquilibre du territoire marocain (A. Fadhloullah). A une autre échelle, R. Hakimi et M. Laoudi portent leur regard en direction de Safi dont l’activité de la pêche, considérée comme une monoproduction d’une branche économique vulnérable, est génératrice d’emplois précaires. Cette activité a façonné, à la fois, l’organisation de l’espace urbain et la vie sociale et culturelle locale. Pourtant, la régression de la pêche a eu des effets directs sur la vie des pêcheurs et sur celle d’un sous-prolétariat féminin occupé dans les conserveries ; en ce sens, la crise de cette branche aboutit à une recomposition sociale et spatiale observable au sein de l’agglomération portuaire de Safi.

Dans l’article « Dynamiques urbaines et requalification de l’espace dans le Grand Casablanca », M. Chouiki se penche sur le développement et les dysfonctionnements observés au sein d’une métropole marquée par les structures sociales des différents quartiers résidentiels. Il apporte un regard critique sur les propositions et les perspectives du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de Casablanca, qui sont contrariés par la réalité du terrain (réseau de transport collectif, prolifération de l’habitat insalubre, dégradation de l’environnement urbain…). En portant son regard sur Oran, M. Ghomari s’intéresse à l’espace public limitrophe et aux enjeux liés à son usage et à son éventuelle appropriation par les résidents les plus proches. L’unité de la ville est recherchée par T. Belhareth à travers l’étude portant sur la réalisation du métro léger de Tunis ; en dépit de la lenteur de sa mise en place, ce mode de transport a un impact certain sur la mobilité quotidienne, sur l’urbanisation et sur la centralité de la capitale tunisienne.

A l’échelle régionale, le comportement singulier des émigrés de la zone de Tiznit, lors de leur réinstallation locale après leur retraite, est d’une teneur anthropologique. En étudiant ces retraités de la migration internationale, M. Benattou brosse habilement les comportements sociaux de ces acteurs économiques qui investissent tant en ville qu’à la campagne et influent même sur l’alimentation des flux migratoires. Un fait comparable est observé en Algérie à propos du passage d’un souk rural à un énorme souk régional, celui de Tadjenanet, car, là aussi, les réseaux familiaux locaux et émigrés jouent à plein en profitant de la libéralisation économique (H. Boukerzaza). Toutefois, une lecture du second degré de cette contribution mérite d’être faite car le dynamisme économique ne pourrait être fondé sur le « trabendo » et la distribution massive de produits industriels importés !

AUTEUR

Abed Bendjelid

logo du crasc
insaniyat@ crasc.dz
C.R.A.S.C. B.P. 1955 El-M'Naouer Technopôle de l'USTO Bir El Djir 31000 Oran
+ 213 41 62 06 95
+ 213 41 62 07 03
+ 213 41 62 07 05
+ 213 41 62 07 11
+ 213 41 62 06 98
+ 213 41 62 07 04

Recherche