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Sidi-bel-Abbès : des mythes fondateurs de la colonisation à la libération

Insaniyat N°3 | 1997 | Mémoire et histoire | p. 07-24 | Texte intégral


Sidi-Bel-Abbès : founder myths from colonization to liberation

Abstract : This is a history of Sidi-Bel-Abbes and its region. It aims at continuity and rupture suggesting a more intimate knowledge of the milieu, of men and events.
Sidi-Bel-Abbes is not a "Terra-nullus", an ex-nihilo creation of colonization. The presence of men has been certified in the Mekkera plain since the Metal age. Local toponyms with a berber consonance (Tiliouine, Magramen...) roman sites (Astacilys...) show the region’s importance during antiquity.
From the 13th century to 1830, the region’s history merges with that of the Beni-Amer tribe who settled in the plain. It is present in all resistance to foreign occupation (against the Spanish, then against the French). The 19 th century is that of dispossession, misery and poverty. Emir Khaled’s passage to Sidi-Bel-Abbes in 1921 announced a historical revival. In spite of the influence of heavy colonization the arabe town developed, the elite show important political, commercial and sporting activities.
The liberation war began in the autumn of 1955. Attacks, ambusches and large battles succeeded in this zone which will be zone 5 in wilaya 5 (region 5). Repression is hard more so as it is the work of the sorrow-fully famous foreign legion.

Keywords : national history, colonization, Sidi Bel Abbes, ALN, foreign legion


Rédouane AINAD-TABET: Historien


1- L'histoire de Sidi bel Abbès, de la colonisation à la guerre de libération

L'histoire met en relief deux périodes inégales, l'une étant la conséquence de l'autre mais toutes complexes, douloureuses et instructives en même temps. L'une ne va pas sans l'autre et on ne peut comprendre la seconde sans étudier la première.

En réalité, l'histoire de cette région est plus vaste et multilinéaire tant il est évident que ce n'est pas le phénomène colonial qui a pu créer ex-nihilo[1]/ l'Oued Mekerra et sa plaine, les forêts de Télagh et de Tenira ou Djebel Tessala.

Dès la préhistoire en effet, partout et de tout temps, les premiers hommes ont recherché la présence des sources, des oueds et des forêts pour s'implanter. Il en va de même ici où des traces matérielles découvertes dans des tumulus (lieux de sépulture) près de Bossuet (Daya), de l'Oued Séfioune, des Trembles (Sidi Hamadouche); celles-ci prouvent la présence humaine en ces lieux dès le néolithique au moins et ce, contrairement aux allégations des thuriféraires de la colonisation qui n'ont cessé d'écrire et de répéter jusqu'à la fin «né d'hier, Sidi Bel Abbès, n'a point de passé: son histoire se confond avec celle de nos jours»[2].

Il est vrai que les colonisateurs, pour justifier leur présence et leur exploitation, avaient besoin de fabriquer des mythes fondateurs comme ceux des marécages, de la terra nullus[3] ou du désert humain avant eux… alors que «l'homme de Palikao» (Tighénif) découvert en 1954 à quelques kilomètres de là et celui de mechta El Arbi, déclaré à Châteaudun du Rhummel (Chelghoum Laïd) en 1907, indiquaient que les athlantropes d'Algérie étaient plus «vieux» de quelques millénaires par rapport à «l'homme de Neandertal» (Paléolithique moyen) et que l'homme a fait son apparition sur cette terre, il y a plus de 400.000 ans ou 4000 siècles! Preuves matérielles et scientifiques à l'appui, l'homme était donc présent dans cette plaine de la Mekerra aussi, dès l'âge des métaux au moins.

Pour les mêmes raisons idéologiques, la période antique sera également occultée, le royaume berbère de Syphax et
sa capitale Siga, ignorés. Et pourtant, la toponymie locale à consonance berbère, en usage encore de nos jours telle que Tighalimet, Tilmouni, Tiliouine, Magramen…, identifie à elle seule des endroits préalablement occupés car, habituellement en se fixant, les hommes prennent possession d'un lieu en le nommant. Par contre, les sites romains de Timici (Aïn Témouchent) Albulae (Sidi Ali Benyoub), Rubrae ou Hidjirat er-Roum dominant la vallée de Ouled Mimoun ou Astacilys sur les pics du Tessala, afin de mieux surveiller la plaine de la M'léta, ont été localisés et fouillés afin de marquer la continuité, de la colonisation romaine à la colonisation française, en enjambant allégrement plusieurs siècles.

Toute la région reste donc à fouiller, scientifiquement et, son histoire lointaine à écrire, y compris en ses siècles du moyen-âge[4] qualifiés d'obscurs au Maghreb[5].

C'est à cette époque, plus précisément au 13ème siècle, qu'apparaissent les Béni cAmer[6] dans cette plaine de la Mékerra, appelés par Yaghmorassan, le fondateur de la dynastie Abd-el-ouadide, en 1235. En échange de l'iqtaa, ils devaient participer à la défense et à la sécurité du flanc oriental du royaume de Tlemcen. Il est probable que leur arrivée a dû se faire par étapes et différentes voies, selon les récits hagiographiques. En tout cas, cette longue marche vers l'ouest obéissait certainement à des besoins précis tels que la recherche de points d'eau, de pâturage, d'itinéraires… et n'a pas dû se faire en une seule fois.

Dès lors, grâce à leur mode et genre de vie nomades, ou semi-nomades, à leurs structures sociales semblables, aux échanges matériels et humains, à l'enseignement coranique…, ils vont contribuer grandement à l'arabisation générale et définitive de toute cette région. Cependant, l'implantation de cet ensemble de tribus, appelé faute de mieux la Confédération des Béni cAmer, coïncide dans l'histoire générale du Maghreb avec les débuts d'une période de décadence qui va s'étendre sur plusieurs siècles et amener finalement la colonisation des trois pays. Force est donc d'ouvrir ici une parenthèse afin de mieux situer ce déclin, mieux cerner ses manifestations et apprécier ensuite les efforts qu'il a fallu consentir pour tendre vers la modernité et sortir enfin de la «nuit coloniale»[7].

En réalité, le déclin de la civilisation arabo-musulmane n'a pas commencé à la fin du XVè siècle (chute de Grenade en 1492 et découverte de l'Amérique la même année, circumnavigation de l'Afrique, renaissance européenne…) comme le pensent certains mais bien avant, probablement au 13ème siècle ou à la première moitié du 14ème siècle au plus tard[8] car la plupart des savants, théologiens et penseurs sont antérieurs ou contemporains[9]. En outre l'étude de la base économique et surtout des techniques, stationnaires, le confirme. Ce n'est pas la défaite de Las Navas de Tolosa en 1212 pour fixer les idées, si grande et retentissante soit-elle, qui a ouvert la voie à la reconquista- et plus tard à la colonisation, mais l'apparition de l'intolérance et de l'étroitesse d'esprit  gangrenant progressivement la société musulmane, provoquant des dissensions et divisions internes, gelant la pensée, condamnant toute innovation qualifiée de Bid'à (بدعة) érigeant la conservatisme en dogme et niant tout principe de causalité (Bila Keif) (بلا كيف) en sciences et en histoire[10].

Au Maghreb, les royaumes Mérinide de Fez (1270-1471) ou Zianide de Tlemcen (1215-1554)englobant cette contrée, ne sont plus que des reflets prolongeant une civilisation brillante mais qui a atteint le terme de son évolution car en histoire, les formations sociales ne connaissent jamais de coupures nettes et brutales. Dans ce contexte historique, Yahya et surtout Abderrahman Ibn Khaldoun (1332-1406), souvent cité[11] avec la fierté passéiste et narcissique des vaincus de l'histoire qui essayent de compenser la médiocrité de leur situation présente, est en fait un phénomène génial mais exceptionnel, une véritable rupture épistémologique dans une société où la tradition orale domine. Il en est de même chez les Béni cAmer qui ne donneront malheureusement naissance à aucun historien ou chroniqueur du cru pour nous renseigner sur leur évolution durant ces siècles. Et-Tenessy, dans son histoire des Béni Zeyan, rois de Tlemcen[12] n'en souffle mot. Seul, Léon l'Africain (1483-1530) a laissé ces quelques lignes au sujet des Béni cAmer: «Ces Arabes habitent sur les confins de Tlemcen et d'Oran et nomadisent dans le désert… ils sont stipendiés par le roi de Tlemcen. Ce sont des hommes d'une grande bravoure et très riches. Ils sont dans les 6.000 cavaliers, bien équipés…»[13].

Au 16ème siècle par conséquent à raison de 6 personnes par cavalier, leur nombre pourrait être d'environ 36.000. Ces chiffres pourraient être comparés avec les 2063 cavaliers et 35.563 individus recensés par les officiers français au lendemain de la conquête (1856).

La comparaison pose une double question: démographique et historique. En effet, la cavalerie ne représenterait plus que le tiers de ce qu'elle était et le nombre d'individus serait approximativement le même trois siècles après. Même si le chiffre de base est sujet à caution, n'y a-t-il pas stagnation si on tient compte de la croissance démographique naturelle? Ce déclin démographique correspond-il à ce que seront les pertes des Béni cAmer durant leur résistance à la conquête? Cependant, avant d'arriver à la colonisation par la France, l'Espagne et le Portugal s'étaient entendus dès 1294 (toujours le 13ème siècle) sur des zones d'influences respectives contribuant à la désagrégation du Maghreb. Celui-ci était-il déjà «colonisable»? En tout cas, sa faiblesse favorise alors l'expansion européenne. Dans ce contexte, les Portugais s'installent à Ceuta (1415), Arzila et Tanger (1471), les Espagnols s'emparent de Melilla, Mers El Kébir et Oran en 1509 qu'ils réoccupent en 1532 avant de prendre et de raser totalement le port de Honaïne en 1534, le principal débouché de Tlemcen, sur ordre de Charles Quint[14]. Devant cette situation de désagrégation inexorable, coincée entre le royaume Zianide, les Espagnols installés à Oran et l'établissement de la Régence turque progressant à l'Ouest, la confédération des Béni cAmer mène une politique oscillante, cherchant toujours à être indispensable au Makhzen ou indépendante, en fonction du rapport de forces du moment et de ses intérêts particuliers. Néanmoins, on retrouve en 1707-1708 les Béni cAmer avec le Bey Bouchelaghem de Mazouna, assiégeant le port d'Oran qui tombe l'année d'après. Ayant été repris en 1732 par les Espagnols, ils participent de nouveau à l'expédition organisée par le Bey Mohamed El-Kébir de Mascara en 1790. Le port et la ville sont définitivement libérés cette fois-ci… jusqu'au débarquement français. Le sens général de la politique des Béni cAmer, illustrée par ces deux événements connus, reste donc la lutte contre l'occupation étrangère d'une partie du territoire, même si ce n'est pas le leur en particulier. Aussi n'est-il pas étonnant de les retrouver dans la coalition de tribus de l'Ouest ayant porté l'Emir Abdelkader à la tête de la résistance et de l'Etat algérien le 22 Novembre 1832.

La première partie de ce livre s'ouvre donc nécessairement sur leur longue résistance de plus de 15 ans, certaines tribus n'étant retournées sur leurs terres qu'en 1849, et les conséquences néfastes pour leur devenir. Auparavant, il a fallu retracer le cadre géographique et ses caractéristiques principales qui expliquent, d'une part, l'intense colonisation de cette contrée délimitée, l'implantation de la ville européenne de Sidi-Bel-Abbès puis à la fin, les différentes formes de la guerre de libération en fonction de la topographie des lieux, d'autre part.

Composés en majorité de nomades mais aussi de semi-sédentaires et de sédentaires le long des oueds, leur genre de vie ancestral est resté essentiellement bédouin. Aussi n'ont-ils pas développé une véritable vie citadine même si l'on décèle à la veille de la conquête, un habitat groupé mais précaire autour du marabout de Sidi-Bel-Abbès, construit à cet endroit selon des techniques éprouvées, plus de cinquante ans avant la colonisation. Qu'oit qu'il en soit, une vingtaine de tribus et de fractions de tribus existent et vivent dans cette région au moment de l'invasion. Mais ayant suivi l'Emir Abdelkader au Maroc afin de continuer la lutte contre l'occupant, leur territoire est aussitôt séquestré dans des proportions allant de 14 % à 100 % selon le cas. En outre, la création de nombreux centres de colonisation, plus dense qu'ailleurs et l'application des différentes lois agraires vont les déposséder au fur et à mesure de leurs terres. La spoliation et l'accaparement de la terre vont marquer tout le 19ème siècle et corrélativement, donner naissance à la grande propriété terrienne et au capitalisme agraire, notamment à partir de 1880 et du boom de la vigne qui va marquer le paysage et l'économie de la région. Devenus des ouvriers agricoles saisonniers sur la terre de leurs ancêtres, les indigènes[15], appauvris et prolétarisés, connaissent alors la misère et les épidémies, régressant en nombre au point que l'on peut parler à l'échelle locale comme à celle du pays, d'un véritable désastre démographique[16].

En effet, unique colonie de peuplement dans tout l'empire français[17], l'Algérie est le seul pays à avoir connu une telle hémorragie du à sa longue résistance, à la vingtaine de soulèvements durant le 19ème siècle, mais aussi aux exterminations et aux maladies atteignant des organismes affaiblis par la pauvreté et à la sous alimentation. Sidi-Bel-Abbès corrobore ce fait général que renforce la comparaison des productions céréalières des deux communautés. Un colon, témoin oculaire relate: «… pendant cet hiver de 1867-1868… à l'asile de Assi Daho, dans une seule nuit pendant laquelle il avait neigé, on compta trente sept morts». Ce chiffre à lui seul illustre la catastrophe et indique une courbe de la population musulmane descendante. Celle-ci ne commencera à remonter qu'à la fin du siècle. L'étude comparative de l'évolution démographique des deux communautés vivant sur ce territoire et dans deux villes juxtaposées, l'une européenne et l'autre arabe, montre qu'il a fallu plus de soixante-dix ans pour que les musulmans dépassent en nombre l'élément européen. A la veille de l'insurrection, ce facteur primordial et cette condition sont enfin réunis.

Parallèlement, il a fallu aussi plusieurs décennies pour adopter, conquérir et construire difficilement les autres vecteurs convergents vers la modernité pour aboutir à ce rendez-vous du 1er Novembre 1954. De même que la décadence est multiforme, la remontée[18] est multisectorielle. C'est la raison pour laquelle quelques chapitres, non exhaustifs, ont été consacrés dans ce livre à l'instruction publique et l'enseignement de la langue arabe à travers la création de deux médersas, au développement du sport dans la cité, à l'école du scoutisme ou à l'expression théâtrale et politique réappropriée.

Le sport pourrait paraître comme un genre mineur en histoire mais, à titre d'exemple, quand l'U.S.M.B.A* arrive pour la première fois en finale de la coupe face au Club européen du S.C.B.A.**, ce n'est pas seulement grâce à une équipe de joueurs talentueux, menés de surcroît par la «perle noire» Larbi Benbarek considéré comme le meilleur joueur de son temps mais, c'est le résultat de plusieurs décennies d'efforts, d'organisation, de discipline et d'investissements divers consentis par les dirigeants du club musulman depuis sa création et toute la communauté bel-Abbésienne. Etant donné la forte connotation politique du sport dans la colonie, c'est enfin l'égalité arrachée; à travers les couleurs de l'U.S.M.B.A, ce sont les couleurs nationales qui sont hissées. La lutte armée peut commencer.

Certes, d'autres activités spécifiques pourraient être ajoutées notamment dans le champ culturel mais, en définitive, on s'aperçoit que le mouvement national, marqué par le passage de l'Emir Khaled à Sidi-Bel-Abbès en 1921, suit ou accompagne les progrès de la société; il ne précède pas, il développe ou accélère et oriente l'évolution. Il lui a donné un contenu divers et un objectif: l'indépendance; ce qui au début paraissait utopique, a nécessité des décennies pour être admis par une grande partie du peuple algérien.

Sidi-Bel-Abbès présente une autre particularité, outre la parité entre la population musulmane et européenne. Celle-ci, orientée par le parti communiste implanté dès le début du siècle, a fini par voter majoritairement au premier collège pour les candidats de ce parti à la mairie en 1948. La réaction face au long monopole des grands colons sur les affaires de la commune, les clivages sociaux et politiques et plusieurs décennies de militantisme à gauche expliquent ce vote faisant de cette ville un cas exceptionnel dans toute la colonie. Les réalisations de la municipalité dirigée par René Justrabo sont alors remarquables dans le développement des deux parties de la ville: construction de nouvelles écoles en ville arabe, du dispensaire, de la piscine, d'un marché de gros[19], bitumage des routes de la ville indigène, électrification des quartiers périphériques déshéritées… Mais finalement, la coalition des colons et du préfet du département d'Oran arrive en 1953, à faire remplacer ce conseil municipal, régulièrement élu, par une Délégation Spéciale.

Cependant, quand une année après éclate la guerre de libération et tout le long de celle-ci, cet électorat de gauche et les communistes en particulier se trouvent tiraillés, coincés entre leur idéologie, le système colonial et la question nationale posée brutalement. Comment vont-ils réagir pratiquement, individuellement et collectivement? l'aspect social seul avait-il prévalu?

En effet, à la veille de l'insurrection, la situation sociale est objectivement préoccupante: le chômage affecte plus de 20 % de la population musulmane active. Les bidonvilles encerclent la ville, la tuberculose progresse: la construction de 6000 logements au moins est nécessaire dès 1953 mais 30 seulement sont livrés… en 1959. Il est de toutes les façons trop tard; la révolution en cours sera nécessairement sociale ou ne le sera pas.

La deuxième partie du livre commence logiquement par les préparatifs de la lutte armée en Oranie. Ceux-ci n'ont débuté réellement qu'un mois avant le déclenchement. C'est en effet au moins de septembre 1954 qu'a eu lieu une importante et décisive réunion tenue à Aïn-Kihal, petit village situé entre Ain-Témouchent et Sidi-Bel-Abbès. Présidée par Larbi BENM'HIDI, chef de la daïra P.P.A - M.T.L.D. de Sidi-Bel-Abbès depuis 1950, elle n'a groupé que des anciens de l'O.S (Organisation Secrète) inconnus des services de sécurité et sûrement Abdelhafid BOUSSOUF et Ramdane Abdelmalek, chefs de daïra également, choisis comme adjoints par Larbi BENM'HIDI qui venait d'être désigné à la tête de la zone 5 (Oranie) dans le nouveau découpage du pays.

Les principales décisions arrêtées au cours de cette réunion pourrait être résumées ainsi:

1) L'Oranie, malgré le manque d'armement manifeste, participera quand même le jour venu au déclenchement afin de montrer à l'ennemi et à l'opinion publique que le soulèvement a un caractère politique et national.

2) Des actions armées ne seront préparées et exécutées avec les moyens du bord que dans le Sahel, allant de Aïn Témouchent à Mostaganem.

3) Puis, pour une raison stratégique, le reste de l'Oranie devra rester absolument «calme» pendant quelques temps.

Et, en effet, plusieurs actions coordonnées ont eu lieu dans la nuit du 1er novembre 1954: près de Cassaigne (Sidi Ali) par le groupe de Ramdane ABDELMALEK ; contre la maison forestière de Saint Lucien sur la route de Sidi-Bel-Abbès à Oran par le groupe de Ahmed ZABANA, contre des dépôts de liège et des lignes téléphoniques, entre Ahfir et Sabra (Turenne) sous le commandemment de Larbi BENM'HIDI; contre le train Oran - Aïn-Témouchent, près de Rio Salado (El Mallah) par le groupe de Ouaddah BENAOUDA. Celui de Hadj BENALLA n'a pu opérer à Oran à cause d'une défaillance de dernière minute.

Puis est venue l'accalmie trompeuse sciemment entretenue. La directive a même été réitérée par Larbi BEN M'HIDI notamment après les sabotages spontanés opérés par des jeunes de Baudens (Caïd BELARBI) le 4 Novembre et l'accrochage de la mare d'eau le 8 Novembre, au cours duquel Ahmed ZABANA blessé a été fait prisonnier. Pour quelle raison? Quelle stratégie? La raison est évidente: une guerre de libération se fait avec des armes. Or, celles-ci font cruellement défaut et à la Zone 5 et à toutes les autres. L'Oranie étant proche du Maroc espagnol où un débarquement d'armes pourrait être effectué devait absolument rester apparemment calme afin d'endormir la vigilance de l'ennemi. Ce qui fut fait jusqu'à l'arrivée du bateau le Dina, le 29 Mars 1955, et le transit effectif des armes. La stratégie initiale était donc de faire de l'Oranie le poumon d'une révolution de longue haleine et non un feu de paille de courte durée, sachant à l'avance que la guerre d'indépendance allait durer des années. Cette vitale opération réalisée, elle pouvait repasser à l'attaque, ce qui fut fait, dans la nuit du 1er Octobre 1955 par des attaques généralisées et des incendies de fermes par dizaines à travers toute la région. Aussi est-il maintenant propice pour le groupe de Abdelkader BOUMELIK, de déposer les premières bombes artisanales (7 et 15 Octobre 1955) à Sidi-Bel-Abbès-ville.

Dès lors, attentats, embuscades, accrochages, coups de main divers, sabotages et grandes batailles vont se succéder dans ce secteur de Sidi-Bel-Abbès qui deviendra la zone 5 de la Wilaya V, après le congrès de la Soummam.

Pour la commodité de l'exposé, ces différentes actions de l'A.L.N et du «fida» sont d'abord répertoriées dans l'ordre chronologique afin d'éviter les confusions dues à la durée de la guerre et au temps écoulé depuis, même si dans la réalité, elles ont été entremêlées, successives et complémentaires.

Puis, il a fallu pour la clarté, essayer de définir et d'établir une sorte de typologie, distinguant les actions du «fida» et les accrochages urbains, les embuscades et accrochages périphériques dans la plaine et enfin les principales grandes batailles menées par l'A.L.N. Ces actions sont alors relatées l'une après l'autre avec toutes les précisions possibles selon les témoignages vécus et oculaires des survivants, la presse colonialiste locale n'étant utilisée que pour les recoupements indispensables.

Selon cette répartition, un chapitre est alors réservé au «fida» et aux accrochages urbains. La presse locale, elle, ne parlait que de «terrorisme», de «terreur» et de «terroristes» comme en témoignent ces quelques titres:

- «80 terroristes passent devant le tribunal», annonce pour tranquilliser l'écho d'Oran du 27.02.1955.

- «La mort pour un «bombardier» de Sidi-Bel-Abbès… et les travaux forcés ou la prison pour ses complices, ironise le même journal en date du 21 juillet 1956.

- «L'Organisation terroriste de Sidi-Bel-Abbès est décapitée» le 27 janvier 1958, «détruite», le 21 février 1959, «démantelée», le 15 septembre 1959!

Décidément, comme le phénix, elle n'a pas fini de renaître.

-«4 attentats à Sidi-Bel-Abbès, les terroristes ont opéré à pied et en auto» rapporte le même quotidien en date du 7 juillet 1958;

- «2 terroristes assiégés (1 homme et 1 femme) ont été abattus», précise-t-il le 5 juillet 1960…et d'autres titres du même acabit, suivent, ce qui permet de constater d'abord que la guérilla urbaine n'a pas cessé à Sidi-Bel-Abbès-ville jusqu'à la fin. Quant à la terminologie utilisée, elle incite à poser ces questions:

- Le colonialisme aurait-il pu conquérir le pays, s'installer et s'accaparer de la terre des autres, sans exercer directement la terreur?

- Le code de l'indigénat et les lois répressives n'étaient-ils par une forme de terreur?

- Celle-ci n'a-t-elle pas été accentuée et généralisée depuis le 1er novembre 1954 par les emprisonnements, la torture, les exécutions sommaires de civils, individuelles et collectives?

Force est donc de conclure que le colonialisme est la première terreur, celle qui a engendré la contre violence.

Quand, en octobre 1955, le groupe BOUMELIK pose les premières bombes artisanales contre des bâtiments, il ne se fait guère d'illusions sur leur efficacité. Pour lui, elles ont essentiellement un triple sens:

- Combattre la terreur coloniale

- Oser et manifester la présence,

- Radicaliser la lutte et donc éliminer les illusions réformistes… et les réformateurs

Quand le congrès du F.L.N., le 20 Août 1956, avalise ce moyen de lutte, il l'appelle «guérilla urbaine» ou «fida», en arabe. Justifiée moralement par la terreur originelle du colonialisme, celle-ci est conçue comme étant le complément de la guérilla rurale; elle a la même fin stratégique; l'indépendance nationale. Le «terroriste» est donc un combattant, un «fidaï»; celui qui se sacrifie car il a peu de chance d'échapper à la suite d'une action urbaine. Arrêté, il revendique l'entière responsabilité de ses actes de violence. Il n'en a jamais honte et ne se renie pas car au-delà du courage que cela nécessite, le «fidaï» pense en son fort intérieur: «je combats donc je suis» et être dans ce cas, c'est recouvrer sa dignité d'homme.

En dernière analyse, le sacrifice même suprême, est plutôt un sens donné à la vie. Voilà pourquoi dans les différents attentats et accrochages urbains relatés ici, aucun ne s'est rendu.

Quand Abdelkader BOUMELIK, Abbas LALOUT ou Sekkal CHAIB, entre autres, adoptent une telle attitude, quand les frères AMAROUCHE tombent les armes à la main, quand Soraya BENDIMERED combat jusqu'au dernier soupir, quand ZELMAT et BELHOUARI résistent au jardin public jusqu'à la fin aux assauts de la légion étrangère, quand le lieutenant Si M'hamed succombe dans l'accrochage de Hammam Baraka, quand… ils sont tous mus, jusqu'à la fin, par leur identité et leur dignité d'algériens confirmées par l'action.

Mais la guérilla urbaine, ce ne sont pas seulement des actes individuels ou de groupe; c'est aussi une série d'accrochages urbains dans des «marakiz» (sing: merkez) comme ceux de Dar Chaoui-Boudghène, le chirurgien dentiste à Sidi Yacine; de Dar Sador Bénamar, sise route d'Oran; de Hammam Baraka, au cœur d'El Graba; du jardin public, à quelques mètres des quartiers de la légion étrangère; de Diar Brixi, Badsi et Debbab dans la cité Mon plaisir, dans des maisons semi-urbaines comme au Rocher… causant de nombreuses pertes, parfois très lourdes, parmi les troupes ennemies dans des combats de rue auxquels elles n'étaient pas toujours préparées

Indirectement, leur localisation souligne l'engagement total de la petite et moyenne bourgeoise citadine dans la guerre de libération, donnant au F.L.N, une composition sociale interclassiste. On y retrouve effectivement des représentants de toutes les couches sociales.

Il est vrai aussi qu'en ce XXè siècle, l'Algérie n'est pas le seul ou le premier pays à pratiquer cette forme de lutte et de résistance. L'Irlande, la France occupée, la Yougoslavie, le Viêt-nam, l'Amérique latine… l'avaient déjà utilisée ou l'utiliseront. D'autres ont trouvé des similitudes et des référents historiques dans les guerres de guérilla menées par Yugurtha dans l'antiquité ou l'Emir Abdelkader. En réalité, l'analogie se limite à la mobilité et à la tactique faite de mouvements rapides, d'attaques surprises et de repli. L'un et l'autre ont surtout utilisé pour cela la fameuse cavalerie numide et le non moins fameux cheval arabe. La guérilla contemporaine ne fera usage de ce dernier que pour les transports ou le «tissal».

L'A.L.N. adaptée aux temps modernes et à l'armement ennemi, diffère par son implantation plus stable dans chaque zone délimitée, par son organisation hiérarchisée, par la prise de décision collégiale, par l'utilisation d'équipements et d'instruments modernes (armes, tenues services de santé et de transmission propagande…) par la combinaison et la coordination de la guérilla rurale et urbaine justement, par la résistance politique multiforme (grèves des 8 jours, des étudiants, largement suivies à Sidi-Bel-Abbès…) Ce sont autant d'éléments qui attestent matériellement de la modernité de cette guerre populaire. D'ailleurs, dans une société maintenue sous-développée et arriérée, une armée de libération est toujours, par sa nature, sa composition et son organisation, un facteur de transformation et de modernisation.

Sur le terrain, la guérilla rurale continue à favoriser les coups de main rapides, les harcèlements de postes militaires, nombreux dans la région à cause des fermes de colons renforcées, ou les embuscades. Celles-ci sont particulièrement «payantes» comme celle de Télagh-Slissen (juin 1956) ou de Sidi Ghalem transformée en bataille (19 juillet 1956). Minutieusement préparées, elles ont permis la récupération d'armes et de munitions qui faisaient encore défaut, outre l'élimination d'un grand nombre de soldats ennemis.

Mais le but stratégique de la guérilla n'ayant jamais été de vaincre militairement les forces d'occupation et les renforts envoyés de la France, l'A.L.N, évitera toujours, autant que faire se peut sur le terrain, les grands engagements militaires.

Malgré cela, la zone 5 de la wilaya V compte quelques batailles importantes comme celles de Djebel Tessala (juillet 1956), de Sidi Youb près de Tilmouni à la suite d'une autre embuscade (juin 1957), de Dar Ech-Cheikh à Ben Ghazli, livrée par le commando Zonal (octobre 1957), de Djebel Guediret (Mars 1958), d'El Merdja, en coordination avec la zone 6 de Saïda limitrophe (octobre 1958), de Djebel Moxi…

En général, une «katiba» ou le commando Zonal regroupant une centaine de djounoud s'oppose en une bataille d'un jour ou deux à plusieurs bataillons français, mieux équipés, engageant toutes les armes (artillerie lourde, blindés, hélicoptères, aviation) et parfois comme à El Merdja, au Corps d'Armée d'Oran (C.A.O) comptant une vingtaine de milliers de soldats. Dans tous les cas, tout en infligeant de lourdes pertes, l'A.L.N. en subit aussi, perdant des hommes de valeur et, parfois des officiers expérimentés comme le lieutenant Si Khereidine et le capitaine Zonal Si Abdelhadi à la grande bataille d'El Merdja.

L'énumération de ces quelques batailles fait ressortir souvent le mot djebel. Toutes ont eu lieu dans les rares régions montagneuses de cette zone, d'ailleurs peu élevée et accidentée; ce qui explique en partie les pertes de l'A.L.N. En outre, celle-ci a toujours eu pour consigne d'éviter les endroits densément habités afin de ne pas exposer la population aux représailles mais, malgré cela, la soldatesque s'est souvent retournée, par vengeance, contre les civils désarmés, comme au Douar Refafssa, entre Sidi Youb et Tilmouni, à Baudens (Caïd BELARBI) et ailleurs.

Les exécutions sommaires sont nombreuses et plusieurs cas ont été recensés. Morts connus ou anonymes, froidement exécutés, individuellement ou collectivement, les cadavres étaient jetés par dizaines au fond des puits d'où les ossements seront retirés pour être enterrés après l'indépendance. Crimes de guerre? Crimes contre l'humanité, si celle-ci est une? Qu'importe pour les victimes de cette sale guerre, les fictions et les nuances juridiques!

Sale, elle l'était aussi par la torture érigée en arme de guerre, comme technique pour extorquer le renseignement à des fins répressives. De ce fait, elle a été pratiquée systématiquement sans aucun état d'âme, faisant de l'indigène un non-être. Si certains ont dû avouer, d'autres militants d'une nature exceptionnelle, particulièrement dure, ont pu résister d'une façon extraordinaire, voire surhumaine, pour conserver leur dignité d'être humain… jusqu'à la mort. Tel est le cas du supplicié Abbas LALOUT, s'arc-boutant, se relevant sur ses coudes pour cracher à la figure de son tortionnaire, le lieutenant DEGUELDRE de triste mémoire.

D'autres, encore en vie, se souviennent avec précision et force détails des lieux, des «techniques sophistiquées» et des différentes formes de torture pratiquées à Sidi-Bel-Abbès et dans sa région. La caserne de la légion étrangère, l'huilerie Farouz, le château Perret, les centres dits de Tri et de Transit (C.T.T.)… sont restés gravés dans la mémoire collective.

Parmi les personnes torturées, on compte également des femmes comme BECHIREN Zohra, arrêtée en 1957, Kheïr NEBIA, dite Chadia, emprisonnée en décembre 1960 ou DRAA Fatima, détenue en 1961 : elles ont toutes disparu et leur tombe sont inconnues jusqu'à ce jour.

Très tôt et jusqu'à la fin, les Bel-abbésiennes se sont engagées dans le combat libérateur, que ce soit dans l'organisation civile du F.L.N. ou au maquis, qu'elles soient citadines ou rurales, mères, sœurs, filles ou épouses, elles ont contribué grandement au renforcement de la résistance morale malgré tous les sacrifices. Elles ont assumé des tâches et rempli des rôles divers absolument remarquables, y compris les armes à la main. Aussi ont-elles été moussebilate, fidaïyate, assirate, moudjahidate et chahidate. Des puits, des cadavres de femmes reconnaissables aux bijoux qu'elles portaient, ont été également exhumés. Aussi peut-on affirmer que le combat dans cette zone a été total. Hommes et Femmes, tendus vers la libération du pays y ont participé.

Mais, au terme de cette étude, il était utile aussi de savoir qui exactement dans la zone 5 de la wilaya V a dirigé la lutte du début jusqu'à la fin? Quels étaient les antécédents politiques et la formation des membres des différents conseils zonaux successifs? Comment ont-ils pu, dans cette guerre populaire, tenir en échec une armée d'occupation commandée par des colonels et des généraux sortis de St Cyr ou de Saint-Maixent.

Maintenant, il est temps de répondre à ces questions que le lecteur peut légitiment se poser: pourquoi une histoire de Sidi-Bel-Abbès? Pourquoi une histoire locale après l'indépendance nationale?

Remarquons tout d'abord que Sidi-Bel-Abbès, durant la colonisation a déjà eu ses chroniqueurs. En l'occurrence, dès 1880, Léon BASTIDE, colon-maire et chercheur infatigable, connaissant parfaitement toute la région, a publié une histoire de Bel-Abbès et son arrondissement. A cette époque, il vit et croit au triomphe de la colonisation dans la plaine de la Mekerra et dans toute la colonie. Déterminé par sa position, il ne pouvait se situer dans la longue durée et encore moins se mettre à la place des indigènes. Son point de vue et sa projection sont ceux des colons qui, en outre, avaient besoin de justifier leurs spoliations et exploitations en créant des «mythes fondateurs»

Vint ensuite, Léon ADOUE qui publia à son tour en 1927, un ouvrage intitulé la ville de Sidi-Bel-Abbès, histoires, légendes et anecdotes. La ville est duelle depuis longtemps mais l'auteur, issu de la colonisation et proche des potentats locaux, ne «voit» qu'une seule. Celle des arabes comme les arabes eux-mêmes, ne sont que des objets de l'histoire. Pouvaient-il en être autrement?

70 ans se sont écoulés depuis.
N'est-il pas temps alors, 35 années après l'indépendance et sept ans et demi d'une atroce guerre de libération que des indigènes prennent la plume pour écrire à leur tour et, manière, une Histoire de Sidi Bel Abbès et de sa région, de la colonisation à la guerre de libération, en zone 5, wilaya V. ? Dans ce cas, il y a continuité, dépassement et rupture par la conception et la vision et surtout, une connaissance plus intime de la région, des évènements vécus et des indigènes, redevenus sujets de leur histoire.

Mais l'historien est aussi un accoucheur et un agitateur de conscience. Or, celle-ci n'est pas innée mais un acquis continuel tout le long de l'existence humaine. Le nourrisson commence par reconnaître le sein de sa mère, puis son propre corps, ensuite son milieu familial et enfin, son environnement social. Ce n'est qu'ensuite, au fur et à mesure de ces connaissances acquises, qu'il s'élève à la conscience nationale avant d'atteindre l'Humain et l'Universel. Il en est de même de la conscience historique qui y contribue. L'enfant, tel un arbre, a donc besoin des radicelles qui font la force de ses racines profondes, celles qui l'ancrent solidement dans le sol ancestral. Dans le même ordre d'idées, la géographie et l'histoire locales devraient être enseignées dès l'école primaire ou fondamentale.

La nouvelle génération bel-abbésienne, comme celle de toutes les régions d'Algérie, a donc besoin d'une telle Histoire, pour mieux connaître celle de son pays et construire son avenir. Il est donc impérieux de lui transmettre un tel message avec le flambeau. Il est utile qu'elle réalise, en connaissance de cause, que son présent et son avenir sont faits aussi d'un passé glorieux et douloureux, que des centaines de milliers d'algériens ont sacrifié réellement leur jeunesse et leur vie pour ce drapeau algérien qui semble flotter «naturellement» sur la mairie de leur ville.

Aussi, plusieurs histoires zonales analogues sont-elles nécessaires pour une écriture, la plus honnête possible, de notre Guerre de libération nationale.


Notes

[1] De rien.

[2] COMTE, A.- Villetard de Prunières, premier Commissaire civil, Notre ville en 1860, in Revue municipale de Sidi-Bel-Abbès.- p. 3 puis, entre autres : REUT, Georges, ingénieur et conseiller municipal dans une conférence au Rotary-Club, l'œuvre française dans la région de Sidi Bel Abbès in Revue municipale de Sidi-Bel-Abbès.- n°10.- 1957.- p. 5.

[3] Terres sans maîtres, ni propriétaires.

[4] Selon la périodisation européenne de l'histoire.

[5] GAUTIER, E.F.- Les siècles obscurs de Maghreb.- Paris, Payot, 1954.

[6] Nous reprenons volontiers ici la transcription du professeur d'arabe AZZA Abdelkader dans sa thèse d'Etat consacrée à Mostèfa Ben Brahim, barde de l'Oranie et chantre des Béni cAmer.- Alger, Ed. SNED, 1997.

[7] Selon l'expression significative de FERHAT Abbès.

[8] Cf. La magistrale thèse d'Etat de DUFOURCO, C. E. - L'Espagne catalane et le Maghreb au XIIIe et XIVe siècles - Paris, PUF, 1966.

[9] Ibn-Sina, Avicenne (980-1037) dont l'école indigène de la ville portera le nom, tardivement mais sans qu'on explique aux élèves sa biographique et son apport, Ziriyab (IXe), Ibn Khafadja (1058-1138), El Bekri (XIe), Ibn Tofaïl (XIIe), Ibn Rochd-Averroes (1126-1198), El Idrissi (XIIe), Ibn Athir (1160-1233), Ibn Luyun (XIIIe), auteur d'un traité d'agronomie... versifié, Ibn Batouta (1304-1376), Ibn Merzouk at-Tilimsani (1310-1369…).

[10] LEWIS, Bernard.- Les Arabes dans l'histoire.

[11] Son nom sera donné également à une nouvelle école construite face à la ville arabe vers 1950.

[12] ET-TENESSY.- Histoire des Béni Zeyan, rois de Tlemcen.- Paris, Trad, 1852.

[13] L'AFRICAIN, Jean Léon.- Description de l'Afrique, Trad.- Paris, Maisonneuve, 1956.

[14] SARI, Djilali.- Honaïne.- Alger. OPU, 1991.- p. 64.

[15] Au sens étymologique du mot et non péjoratif des colons.

[16] SARI, Djillali.- Le désastre démographique.- Alger, SNED, 1982.

[17] Comparable uniquement au cas de l'Afrique du Sud.

[18] Cette remontée est en même temps un renouvellement et une reprise historique mais différente de la renaissance qui exige l'adhésion totale au siècle et le développement global et durable de la société.

* Union Sportive Musulmane de Sidi-Bel-Abbès

** Sporting Club de Sidi-bel-Abbès.

[19] Actuel planétarium et centre commercial.

 

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