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La didactisation des opérations de textualisation propres à la nouvelle à travers des situations - problèmes expérimentées par les élèves

Insaniyat N°57-58| 2012 | Algérie 50 ans après l’indépendance (1962-2012) permanences et changements | p.161-166  | Texte intégral


Nassima BEDDOUBIA : Linguiste, Centre universitaire de Relizane, 48000,  Relizane, Algérie.


Le nouveau programme de français, langue étrangère en cycle secondaire, s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle réforme du système éducatif dont la question a pris, ces dernières années, une dimension particulière dans les préoccupations de la société.

Les approches actuelles se distinguent par une participation plus large des partenaires sociaux et la tendance à se libérer des attitudes corporatistes et sectorielles.

La décision d’une nouvelle réforme est née à partir d’un constat qui est fait que l’école ne demeure plus pour l’apprenant la seule détentrice des connaissances car les moyens technologiques submergent le monde c’est pourquoi l’apprenant peut se trouver « en avance » sur l’enseignant s’il est plus familiarisé avec ces nouveaux vecteurs de transmission des connaissances.

Cet état de fait a interpellé les formateurs sur leur conception de l’école, sur les objectifs et les pratiques mis en place dans le système éducatif algérien.

En revanche, la mutation attendue et les réformes, souhaitées restent dépendantes de l’élaboration d’un projet social partagé.

La question de l’école se pose bien en termes de consensus minimum dans la mesure où l’une de ses missions essentielles est la formation du citoyen ainsi que la consolidation du socle culturel sur lequel s’édifie la nation.

Il est indéniable que dans toute société moderne, le but de l’école consiste à préparer les générations aux défis auxquels elles seront confrontées.

À l’horizon d’un nouveau millénaire, ces défis semblent réels, complexes et pressants en même temps.

1. Analyse du corpus

Dans le cadre de notre recherche, nous avons étudié des productions écrites d’apprenants

inscrits en 1ère A.S, notre échantillonnage se divise en deux parties, en fonction des branches : tronc commun lettres et tronc commun sciences ; l’âge de ces élèves varie entre 14 et 19 ans. Les classes se composent d’apprenants des deux sexes (masculin et féminin), ils sont issus de quatre villages différents mais qui demeurent proches les uns des autres. L’établissement scolaire se situe au centre de ces villages. Les élèves sont scolarisés en français langue étrangère. Le niveau d’apprentissage de ces élèves plurilingues (arabe scolaire, arabe dialectal et parfois berbère).

Il faut noter aussi que les apprenants de 1ère A.S, le français n’est pas la seule matière enseignée mais encore il y a l’enseignement de l’arabe qui est la langue officielle et d’autres matières dans la même langue. Ces élèves parlent aussi l’arabe dialectal qui est la langue de communication sociale, c’est-à dire, avec leurs camarades, au sein de leurs familles…

D’autre part, il existe certains élèves dont la langue maternelle est le kabyle, ce qui mène à déduire que ces derniers pratiquent trois langues.

La deuxième partie de notre corpus consiste à analyser des cours de grammaire que nous avons filmé, dans cette perspective nous avons pu observer la démarche du cours, le comportement des élèves en classe, leur capacité à évoluer en phase d’apprentissage, quelles sont leurs lacunes…

Cela dit, notre corpus n’est qu’un échantillon parmi d’autres qui peut, toutefois, nous donner un aperçu sur l’adaptation des élèves, notamment les enseignants au nouveau programme.

Il est indéniable que le déroulement des cours dépend de la méthode sur laquelle s’appuie chaque enseignant afin d’atteindre les objectifs visés en classe. Néanmoins, cette méthode influence sur l’apprentissage des élèves car l’on ne peut négliger le fait que l’enseignant en dépit du changement des programmes qui s’appuient sur une méthode d’apprentissage plutôt qu’une méthode d’enseignement, demeure le guide ainsi que le facilitateur qui aide l’apprenant à acquérir des connaissances, ensuite à les concrétiser que ce soit en classe en particulier ou bien au sein de la société de manière générale.

Toutes les lacunes que nous avons pu relever de notre corpus sont plus au moins présentes dans la plupart des productions écrites des apprenants. Le cours de syntaxe demeure à son tour indispensable quant à l’évolution de l’écrit chez l’élève car c’est en comprenant les règles de base que l’on peut produire un texte plus au moins cohérent. Cependant, il existe plusieurs types de grammaire telles que la grammaire traditionnelle, la grammaire explicite et implicite, les grammaires structurales, et qui ne sont pas pour autant adoptées dans l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère.

Il faut noter également que lors de l’analyse de notre corpus filmé, nous avons pu déceler des lacunes qui étaient dues entre autres aux cours proposés par les enseignants ainsi qu’à la manière dont étaient transmises les informations.

2. Choix du corpus

L’expression écrite que nous avons choisi porte sur la rédaction d’un texte narratif. Il a été donné aux élèves une liste de thèmes élaborée par l’enseignant et qui a été mise à la disposition des élèves, où chacun d’entre eux doit choisir un seul thème qu’il développera à son tour.

 Le choix du thème demeure primordial dans le but de motiver les apprenants et favoriser leur disponibilité à traiter le sujet.

À partir de ce passage initial, imaginez la fin de cette histoire tout en respectant les trois étapes du récit et, en utilisant tous les moyens linguistiques que vous avez appris en classe.

Dans le cadre de la réalisation de notre recherche, nous avons réuni en phase d’expression écrite (205) copies d’élèves de 1ère année secondaire traitant la rédaction à dominance narrative sachant que ce type de texte s’inscrit dans le programme de cette même année aussi bien pour les classes de sciences que pour les classes littéraires.

Nous avons trié les copies en fonction des classes qui représentent une différence dans les deux branches.

Nous avons obtenu dans la filière de sciences (85) copies, tandis que dans la deuxième branche celle des classes littéraires, nous avons pu collecter (115) copies.

Dans le but de rendre homogène notre corpus, nous avons établi des critères de sélection de copies dont :

  • présence du thème dans la rédaction narrative ;
  • la production doit être faite en 15 lignes environ ;
  • l’assiduité permanente dans le projet de narration ;
  • la lisibilité de l’écriture ;
  • élève résidant dans une zone rurale ;
  • âge requis entre 14 et 16 ans.

Afin d’élaborer notre recherche, nous avons établi pendant le cours de syntaxe des enregistrements filmés d’une durée de 5 heures afin de les analyser et voir quel impact peut avoir le cours de grammaire sur la production écrite de l’élève dans les classe de 1ère A.S tronc commun « lettres » et « tronc commun sciences ».

Ensuite, nous avons recueilli les copies des apprenants dans ces mêmes classes où les enregistrements ont été faits.

Conclusion

Notre recherche consistait à repérer et analyser les lacunes que peuvent avoir les apprenants dans leurs productions écrites suite à un enseignement/apprentissage à partir d’un programme qui s’avère récent et qui s’appuie sur de nouvelles approches.

Ceci dit, l’enseignement/apprentissage contient multiples éléments qui permettent à l’élève d’apprendre et de s’instruire.

La grammaire permet au même titre que les autres éléments de doter l’élève d’un bagage assez riche en langue française.

L’enseignement de la grammaire permet aux apprenants de développer leurs capacités à produire des textes cohérents à condition qu’elle soit enseignée aux élèves de manière à les motiver et de prendre en considération les obstacles auxquels ils se heurtent au fur et à mesure qu’ils apprennent, de tenter de trouver des solutions en fonction des situations problèmes rencontrées en classe.

IL est nécessaire aussi de développer chez les apprenants un savoir- faire et non pas une masse de savoirs accumulés de manière incohérente.

Il faudrait mettre l’élève dans une situation d’apprentissage et pas seulement dans une situation d’enseignement ou d’instruction.

Il est important d’une part de proposer aux apprenants des types de textes à lire pour qu’ils puissent en produire à leur tour.

D’autre part, un apprentissage de la production de l’écrit qui ne prendrait pas en considération la grammaire textuelle ne pourrait atteindre les objectifs visés, c’est pourquoi il est nécessaire de prendre en considération les notions fondamentales telles que la cohérence, la cohésion ainsi que les typologies textuelles car, produire un texte dans une langue étrangère pour l’élève nécessite la maîtrise de la grammaire  dans la mesure où cette dernière a pour fonction d’expliquer et décrire la langue.

Il faudrait aussi favoriser l’intégration des savoirs, savoir-faire et savoirs- être par l’application de l’approche par compétences. Cette dernière permet de ne pas couper les apprenants de leur environnement culturel et social par le transfert à l’extérieur, des habiletés acquises à l’école.

Il est nécessaire de favoriser chez les apprenants des attitudes sociales positives comme l’esprit de recherche et de coopération ; de stimuler la curiosité ainsi que l’envie d’apprendre par la réalisation collective des projets.

Ce dernier obéit à des intentions pédagogiques, par conséquent, il constitue le principe organisateur des activités et la manifestation des rapports dialectiques entre l’enseignement et l’apprentissage.

Le principe fondamental est d’appliquer la démarche d’apprentissage et non d’enseignement, en d’autres termes, appliquer des démarches qui font de l’apprenant un partenaire actif dans le processus de sa formation, démarches qui le mèneront progressivement vers l’autonomie.

Ceci dans le but d’installer chez l’apprenant des compétences qui lui permettront de continuer à apprendre de manière naturelle et spontanée même après sa sortie de l’école.

Cela dit, pour aboutir à un enseignement/apprentissage adéquat, il faudrait aussi fournir les moyens appropriés afin de le concrétiser, de doter l’enseignant ainsi que l’apprenant des outils qui leurs permettraient de concrétiser la tâche de l’enseignement/apprentissage et qui demeurent indispensables à ces derniers.

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Chervel, A, (1997), Histoire de la grammaire scolaire, Paris, Payot.


Notes

* Mémoire de magister en didactique sous la direction de Abdelhamid Krideche, Université de Mostaganem, 2011.

 

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