Initiative louable que celle entreprise par l’Association pour la sauvegarde et la promotion de l’environnement de la Wilaya de Tlemcen, une des premières associations algériennes de protection de l’environnement, qui active concrètement sur le terrain de l’aménagement territorial. L’édition de cet atlas en est le témoin dans la mesure où l’Association a fait appel à des consultants, des praticiens bénévoles et des universitaires pour rédiger les divers textes liés à une thématique environnementale structurée autour de six chapitres : Patrimoine matériel et immatériel, Biodiversité, Problématiques environnementales, Les principales dégradations environnementales, Alimentation et santé et Aspects environnementaux des daïras. C’est probablement, cette variété d’intervenants qui amoindrit la portée attendue, notamment à travers un style de rédaction académique poussé et un autre plus élémentaire reflétant une recherche plus ouverte sur la pédagogie, voire la vulgarisation. L’essentiel de l’objectif viserait à sensibiliser la population et faire prendre conscience aux responsables locaux sur des questions redoutables relatives à l’environnement et à sa protection (menaces de l’espace départemental par les multiples nuisances comme la pollution, la déforestation, l’érosion, menace de la désertification…) dans une wilaya avantagée pourtant par divers bioclimats certes, mais située aussi dans un pays où les risques naturels et surtout l’action anthropique posent de redoutables problèmes à la puissance publique, à ses institutions locales et à la société.
Globalement, l’aspect descriptif prend le pas sur l’explicatif et tend, bien souvent, vers la monographie ; ce plaidoyer en faveur la protection et la conservation des milieux naturels verse dans un abus de langage triomphaliste qui n’a pas sa place dans une publication associative mettant en avant la connaissance et la protection de la nature. En fin de compte, cet ouvrage foisonnant apporte une série d’informations sur la Wilaya de Tlemcen et cherche à sensibiliser les habitants à cette problématique qui demeure centrale dans la vie quotidienne des Algériens alors que l’environnement est largement perçu comme un phénomène secondaire.
En attendant une seconde édition épurée, il nous plaît de souligner le travail investi et la persévérance de cette association et nous attendons par ailleurs, l’engagement d’autres associations dans d’autres wilayas en vue de vulgariser la situation de l’environnement local et ses contraintes car la question est sensible, ardue et complexe. En Algérie, la réalité du terrain sur le plan environnemental est bien loin d’être brillante et elle apparaît aussi comme un vrai sujet de recherche en anthropologie sociale et culturelle. Relevons enfin, les innombrables cartes, graphiques et images qui illustrent les propos de divers auteurs.
Abed BENDJELID