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Les ONG : instruments du néolibéralisme ou alternatives populaires?. -Paris, l'harmattan, 1998- 194 p.

Les auteurs ayant collaboré à la réalisation de cette publication, annoncent d'emblée la couleur. Ils expriment, dans leurs analyses des ONG (en particulier les ONG dites " de développement"), le point de vue du Sud.

L'ouvrage, à travers les différents articles qui le composent, passe au crible les intentions affichées, les pratiques, le fonctionnement et l'organisation des ONG.

Les auteurs conscients de la difficulté qu'il y a à définir le groupe notionnel ONG" semblent, devant le succès du terme et le fait qu'il soit utilisé dans des documents officiels et juridiques, se résigner à la définition purement négative, communément admise: une organisation qui n'appartient pas aux structures de l'Etat.

Ces ONG ont pris ces dernières années une importance considérable au point de s'imposer comme partenaires, souvent incontournables, d'institutions nationales, régionales ou internationales et d'Etats ou de groupe d'Etats. Parfois elles apparaissent même comme de véritables substituts à l'Etat lui même "que la philosophie néo-libérale désire affaiblir".

Décrypter le sens des ONGs, nécessite une démarche globalisante qui prend en compte les rapports sociaux des sociétés concernées et qui évite de réduire le phénomène à une réalité en soi.

L'approche de la question des ONGs doit distinguer différents niveaux d'analyse

I- Les intentions, c'est à dire les objectifs volontairement poursuivis par ces organisations.

2- La conscience collective à l'intérieur de laquelle s'inscrivent les actions intentionnelles des ONG.

3- Les fonctions sociales c'est à dire les conséquences objectives et pas nécessairement voulues des actions entreprises.

4- Les logiques institutionnelles (Contradictions entre les finalités de l'action et les besoins de reproduction de l'institution).

L'analyse des différentes expériences d'intervention des ONG (considérées comme le fer de lance de la société civile et, à ce titre, aidées et encouragées par les tenants de l'idéologie néo-libérale ou de ce qui est appelé aujourd'hui "la pensée unique") dans différentes régions du monde (Afrique, Asie et Amérique Latine), montre que, s'insérant dans des politiques de coopération des gouvernements et des organismes internationaux, ces dernières (ONG) ne peuvent échapper a la tendance actuelle visant à l'institutionnalisation et au développement de l'économie de marché, "c'est à dire le système capitaliste" et a ce qui, parfois, l'accompagne: "la lutte contre la pauvreté qui, à partir d’un certain seuil, devient un danger social pour l’équilibre de l’ordre économique. Or là où il y a don, il y a toujours attente d’un contre don, là ou il y a subside, ce n’est jamais sans conditions".

A partir de là les auteurs, même s'ils nuancent quelque peu leurs propos, concluent à l'instrumentalisation des ONG par l'idéologie dominante (le néolibéralisme). Ceci est d'autant plus vrai que le financement de ces organisations tend de plus en plus, à être assuré à partir de fonds gouvernementaux des pays riches.

Les ONG pour constituer véritablement des alternatives populaires et contribuer au développement, "ne peuvent faire l’économie d’une interrogation sur leurs fonctions réelles à l’intérieur d’un système construit sur l’inégalité des chances. Le jugement à porter à ce moment n’est pas de savoir si elles (les ONG) se situent dans le domaine de l’humanitaire, du développement, ou de l’appui aux luttes sociales qui, dans la logique des rapports marchands, aboutissent à favoriser les plus forts et à mercantiliser l’ensemble des rapports humains".

auteur

Arab Izerouken

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