Le dossier de ce premier numéro de l’année 2000, est consacré à Paris. La ville la plus étudiée depuis la création de la revue en 1932 est revisitée sous une nouvelle démarche thématique. Dans son éditorial, Thierry Paquot s’en explique et annonce les perspectives d’un changement qui consiste à partir du général afin d’aller, au fil des prochains numéros, au(x) particuliers(s).

L’une des ambitions était de structurer le débat en associant le maire de la capitale, mais elle s’est avérée difficile devant le refus inattendu de ce dernier. Un épisode fâcheux pour lequel l’attention du lecteur est suscitée. Passons !

Une série d’articles ponctuée d’entretiens nous éclairent sur l’échelle des enjeux et des politiques qui gèrent cette ville. Sur les problèmes de gestion, [Périmètres et pouvoirs administratifs] de Jean-Pierre Chauvel soulève la question: Qui décide? Les échelles du territoire parisien par Elsa Martayan nous propose un problème de rénovation urbaine à partir d’un questionnement qui cherche à traiter le dilemme d’une vision d’ensemble et de la préservation des spécificités au sein de la ville. François Grether renoue avec [Les quais de la Seine] en rappelant la singularité de l’espace et des activités qui s’y développent. Sous le titre évocateur [Du périphérique au Ring], Jean-Patrick Fortin examine la relation entre le centre et la périphérie en cherchant de savoir comment la «coupure» pourrait devenir «suture»?

Le point de vue de David Mangin consiste à analyser l'hétérogénéité des tissus qui composent la ville. [Tableau de Paris fin de siècle] illustre son approche en tentant de montrer quelques aspects positifs pour pouvoir accueillir l’imprévu et le différent tout en se préservant des ghettos. Gérard Lacoste enchaîne sur [Le devenir du logement social] et se questionne sur la place qu’il occupe de nos jours dans la capitale. Un parcours historique à partir des premiers débats sur l’habitat ouvrier, permet de situer et de comprendre une évolution qui nous mène aux grandes ambitions du XXIème siècle. [Les à-côtés de la rénovation] par Hacène Belmessous donne un regard particulier sur les banlieues françaises. En abordant l’exemple de la Goutte d’Or, il réprouve la vision qui impute leurs formes urbaines à leurs «difficultés» et montre plutôt le rôle des politiques à leur égard. Deux autres quartiers, Belleville et la Moskowa sont décryptés par Sonia Fayman qui offre une lueur d’optimisme au vu des résultats observés suite à la question de ce [Que peuvent les associations d'habitants ?] Les entretiens avec Nathan Starkman et Philippe Panerai puis avec Michel Charzat nous donnent des enseignements d’une part sur le rapport parcellaire/ aménagement urbain, et d’autre part élu / administré.

En rubrique Magazine, il nous intéresse de retenir sur l’Algérie ce que nous rapportent Jean-Michel Bossu, Alain Borie et Xavier Dousson du [projet le Centre Saint-Réparatus à Orléansville]. Il a été réalisé par Jean Bossu en 1959-1962 et représente une sorte d’unité d’habitation horizontale qui donne l’idée traditionnelle de gabarit continu comme principe de base de la composition urbaine. La portée de cet exemple se traduit par les référents culturels et esthétiques profondément imprégnés par l’art oriental mais dont les principes relève d’une culture corbusienne toujours sous-jacente. A l’instar de cet exemple dont l’architecture est à la fois trop personnelle et trop profondément contextuelle pour être transposable, serait-il sans doute enrichissant d’examiner ce qui constitue un pan de notre patrimoine architectural et ce qu’il en est advenu.

auteur

Ammara Bekkouche