Le dernier âge que la société trie en deux catégories:«les bons» d’un côté et les «malades» de l’autre, est ici soumis à l'observation et l'analyse. A partir de données chiffrées classées sous la rubrique «Poids et mesures» Thierry Paquot note la mutation du concept de vieux pour rappeler aux urbanistes que la conception de la vie urbaine demande à être ménagée plutôt qu’aménagée une fois pour toute. Un acte de remémoration pour interpeller les architectes, urbanistes et autres aménageurs de la ville pour cette partie de la société dont le nombre est en accroissement.
Trois entretiens donnent la dimension de ce qui peut être renouvelé en matière d’urbanisme et d’architecture, [Les seniors de la ville], avec Jacques Huguenin, [Demain l’urbain], Patrick Lusson et [Alternatives au «mouroir»] Irène Sipos. Une recherche d’originalité est donc rendue nécessaire pour se préparer à d’autres problèmes d’organisation de l’espace en tenant compte non plus des classes mais des âges d’une part puis de la proximité des services et des lieux de loisirs d’autre part. L’accessibilité figure parmi un des critères pour atténuer l’inégalité dans les pratiques des lieux, Franck Bodin: [Une ville qui accueille]. Certains architectes et urbanistes ont en effet déjà convenu de l’exigence à concevoir des aménagements adaptés (logements, transports…) afin que les incapacités de l’âge ne deviennent des handicaps: Philippe Dehan: [Les territoires urbains du troisième âge]. Une autre groupe de vieux, celui des immigrés est intégré à la réflexion: Xavier Vandromme: [Non retour au pays natal,] et ajoute à ce débat sur les vieux de la ville, un geste de générosité et de lucidité à leur égard en notant que le déracinement d’un milieu (la maison, le quartier, la ville) est aussi un facteur d’incommodité. L’entraide, la famille, le voisinage, les liens sociaux sont à considérer comme des ressources pour leur bien-être (Bernard Cochemé, Philippe Dehan, Philippe Louchard, Christine Patron).
Pour ceux qui s’intéressent à la question des villes nouvelles en Algérie, Sabine Jossifort urbaniste et aménageuse propose les résultats d’une étude [Les villes nouvelles d’Algérie]. Elle entreprend l’analyse de localisation des villes nouvelles dans le temps et dans l’espace du territoire algérien en se basant sur des données datant du Plan Hanning en 1955 et qui évoluent à celles de 1995. Ces dernières concernent le rapport Demain L’Algérie: l’état du territoire, la reconquête du territoire publié par le ministère de l’équipement et de l’aménagement du territoire. Sa tentative consiste à répondre à une double problématique: accueillir le trop plein de la population de la capitale et peupler pour les dynamiser, les régions pauvres des Hauts Plateaux du Sud.
auteur
Ammara Bekkouche