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Urbanisme n°312, mai-juin 2000 Dossier : Villes privées

Dans son éditorial Thierry Paquot propose l'expression villes privatisées plutôt que privées sur la base d'exemples observés un peu partout dans le monde et du remarquable essai de Evan McKenzy, Privatopia. La privatisation peut concerner des gammes de revenus, de populations, générations, couleurs, sexes, confessions etc… avec pour même résultat: exclure le non-désiré et empêcher de faire "société". Comme spécimen, il rapporte celui de Radburn, cette cité jardin en son temps où la privatisation atteint le secteur de l'organisation municipale ce qui pourrait affecter dangereusement la démocratie.

Une enquête de Hacène Belmessous [France : ségrégation haut de gamme] sur la privatisation de l'espace public en France montre qu'il s'agit d'un phénomène récent et encore embryonnaire. C'est le cas notamment du Parc de Maison-Laffite, une ville dans la ville et qui se justifie par l'argument sécuritaire. Il devient un véritable enjeu d'organisation sociale comme le constatent au Etats-Unis, d'un côté Cynthia Ghorra Gobin [Etats-Unis: gated communities et private cities] et de l'autre Georg Glasze [Des sociétés fragmentées]. Ce phénomène complexe ne cesse de croître depuis une vingtaine d'années et de s'instituer en modèle dans certains pays d'Amérique Latine, d'Europe, d'Asie et d'Afrique, Marc Dilet :[ Le privé, version nippone].

Marc Antoine Pérouse de Montclos [Afrique : ghettos dorés et quartiers du pouvoir] fait rimer mondialisation et "marchandisation" pour expliquer les effets de l'économie de marché sur la structure urbaine. Plusieurs pays d'Afrique subsaharienne se sont prêtés à l'observation pour conclure que c'est l'insécurité qui justifie cette forme d'organisation de la ville. Joseph Comby [Qui paie la ville ?] fait une analyse de l'économie urbaine française en décryptant les relations entre contribuables, propriétaires, constructeurs et usagers. Un détour par le modèle américain montre où réside la différence notamment celle qui consiste à se créer ses propres collectivité locale et fiscalité.

auteur

Ammara Bekkouche

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