C’est avec la force de l’étymologie que cet ouvrage provoque en nous, un attachement non dénué de surprise. S’inscrivant contre les pédagogies déductives, l’auteur met en œuvre une méthode inductive et donne à sa démarche une apparence de simplicité tout en usant du paradoxe pour le choix des termes. Partant de la position de Freud qui rangeait le métier d’éducateur dans la catégorie des missions impossibles, l’auteur préfère parler de tâche hautement paradoxale .
C’est ainsi que les arguments permettant d’opter entre métier et profession, nous amènent à l’observation de leurs composantes pour se questionner sur la transmission des connaissances ou des savoir-faire; qu’il s’agisse de faire acquérir ou d’encourager des savoir-être.
Trouver les mots, les pénétrer et les fouiller dans leur profondeur, devient un exercice amusant grâce au décalage entre le sens premier et concret des mots et les acceptions abstraites qu’ils ont adoptées par la suite. Un itinéraire nous est proposé, ponctué de démonstrations qui mettent en parallèle l’enseignant et des corps de métiers d’une étonnante diversité. C’est tantôt à travers des rôles de chef de guerre, entrepreneur, artiste-interprète, maître-artisan, médecin, pharmacien, éducateur ou rééducateur, homme politique ou magistrat enfin, que l’auteur s’interroge en confrontant des valeurs, des principes et des finalités. Il conclut par vingt-deux antinomies et quatorze paradoxes à propos du métier et de stratégie de l’enseignant. En miroitement, autant de pistes de recherche sont offertes invitant au plaisir de la spéculation intellectuelle.
Ammara Bekkouche