La littérature produite sur la civilisation orientale (j'entends par cela le Monde Arabo-Musulman, dont le Maghreb fait partie), est très abondante, elle est l'œuvre d'orientalistes, d'hommes de lettres, de reporters, de voyageurs, de missionnaires, etc.
Elle est modulée par une vision "exotique" portée par le merveilleux des Mille et une Nuits, qui donne à voir une atmosphère idyllique chargée de symboles mythiques. Cette œuvre traduite en langue française par Galland (1704) puis suivie par d'autres traductions dans d'autres langues européennes, a imprégné l'imaginaire européen par la grande influence qu'elle a exercé sur le mouvement romantique. Elle a permis à ces lecteurs d'avoir une idée sur l'Orient, ou plus exactement elle est devenue le symbole de cet Orient mythique et magique. Sa réception dans le XVIIIe siècle a été très grande, elle équivaut par la place qu'elle a occupée, au rang des épopées homériques en terre européenne, sa lecture étant devenue un moment d'évasion pour le lecteur. Les hommes de lettres et les philosophes l'ont imitée, en créant des univers lui correspondant ; on peut citer dans ce sens: Montesquieu (1689-1755) avec ses Lettres Persanes ou Voltaire (1694-1778) avec son Zadig, et bien d'autres écrivains ou voyageurs qui ont repris les thèmes dont fourmillent cette œuvre.
Dans une brillante analyse, qui a été bien reçue par la critique, mais qui ne fait pas l'unanimité dans les milieux spécialisés, celle d'Edward Said qui, après une étude systématique de l'orientalisme conclut que cette "science" a créé une géographie imaginaire ainsi que ses représentations, et a désigné l'Orient " culturellement et même idéologiquement, sous forme d'un mode de discours, avec, pour l'étayer, des institutions, un vocabulaire, un enseignement, une imagerie, des doctrines, et même des bureaucraties et des styles coloniaux"[1]. Pour cet auteur le savoir accumulé par les trois tendances de ce champ de recherche, (l'occidentalisme utilitaire et impérialiste, l'exotisme romantique et l'érudition spécialisée ) a été un instrument de domination utilisé par les Occidentaux à des fins politiques. "Dire que l'orientalisme était une rationalisation de la règle coloniale, c'est ignorer par avance à quel point celle-ci était justifiée par l'orientalisme par avance, et après coup"[2].
Ce qui m'intéresse ici c'est l'évolution de cette perspective à partir de la traduction de l'œuvre monumentale des Mille et une nuits?
C'est vrai qu'après la traduction de ce texte imaginaire, une certain changement s'est opéré dans la vision occidentale envers le monde musulman qui s'identifie avec l'Orient, et qui n'est plus "le domaine de l'Antéchrist, mais essentiellement comme le lieu d'une civilisation exotique, pittoresque, vivant dans une atmosphère fabuleuse peuplée de génies capricieux, bons ou mauvais, enchantant un public qui a eu tellement de goût pour les contes de fées européens"[3].
Désormais l'Orient est devenu pendant le dix-neuvième siècle, un lieu d'évasion pour de nombreux romantiques en mal de visions exotiques, parmi lesquels on peut trouver d'illustres écrivains tels De Nerval, Chateaubriand, Victor Hugo, Lamartine, Balzac, Flaubert et bien d'autres. Le souci premier de ces auteurs était de repérer, lors de leurs voyages en Orient, ce lieu mythique tel qu'il était représenté dans leur imaginaire ou de le décrire selon les schémas préétablis à partir du sens commun de cette époque.
Il est utile de rappeler que cette vision ethnocentriste et/ou europocentriste a commencé à présenter des fissures à partir de la Première guerre mondiale, moment fort ou l'humanité tout entière découvre les relents de violence que recèle le Monde occidental lui-même. Les pays du Monde arabo-musulman ont pris conscience de leur subordination par les forces coloniales, et ont commencé à s'organiser politiquement et militairement pour combattre cette tutelle qui s'est imposée à eux par la contrainte. Beaucoup de peuples de cette contrée se sont révoltés et ont utilisé divers moyens pour s'en échapper, la Seconde guerre mondiale a fait le reste par ses causes où la barbarie est devenue une donnée européenne, et par ses conséquences qui ont partagé l'Occident en parties distinctes politiquement et économiquement. L'altérité n'est plus hors des frontières de l'Europe, elle est dedans, en plus elle menace le Monde Libre, c'est-à-dire la démocratie libérale.
Le regard porté sur l'Orient a-t-il changé pour autant? Certainement, dans quelques cas ou une littérature de combat écrite par des auteurs autochtones dans la langue de l'Autre, (le cas de la littérature maghrébine de langue française), a permis au lectorat français notamment d'avoir une vision différente qui dépasse le regard ethnographique des sociétés du Maghreb qui cherchent à rompre avec la présence coloniale. Les élans de sympathie et de solidarité exprimés par une partie de l'intelligentsia française avec les peuples maghrébins dans leur combat pour recouvrir leurs droits n'ont pas manqué à l'occasion. Mais quelle est la réception de la littérature de langue arabe moderne par le lectorat occidental?
Il faut remarquer que mis à part quelques efforts individuels fournis par des traducteurs isolés, ou d'institutions universitaires et culturelles, il n'y a pas vraiment de politique éditoriale en Europe et aux Etats-Unis qui consiste à traduire systématiquement les œuvres littéraires produites dans le Monde arabe. Dans une communication présentée à Annaba (Algérie) en mai 1983, Nada Tomiche qui a publié en 1981 à Paris un ouvrage intitulé: Histoire de la littérature romanesque de l'Egypte moderne, affirme que, «jusqu'à 1968 environ, la très grande majorité des textes traduits en langues latines (français, italien, espagnol) était tirée des Mille et une nuits. En portugais même, avec l'immense marché que représente le Brésil, on ne traduisait pas autre chose de l'arabe. Pour l'ensemble des langues latines, il y avait deux fois plus de traductions de contes merveilleux que de l'ensemble de la littérature arabe classique et moderne», (in ACILCPA, 1985/48-49). Pendant cette période le lectorat francophone ne pouvait connaître que les récits merveilleux de Chérazade et les étranges aventures de Sindbad, tandis que le lectorat anglophone a eu droit à la sagesse orientale incarnée dans Le Prophète de Jubran Khalil Jubran. Après 1968, le lectorat occidental commence à se familiariser avec les textes des frères Taymur, de Taha Hussein, de Tewfik El-Hakim, des textes littéraires décrivant dans un style pathétique l'Egypte des années 30-40, même Naguib Mahfoud le fondateur du roman arabe moderne n'a eu l'accès aux bibliothèques européennes d'une manière effective qu'à partir du moment ou il a été nobelisé c'est à dire dans les vingt dernières années. Tout cela pour dire que le choix est vraiment limité et que l'image transmise par ces textes est toujours en rupture avec le temps de sa lecture et avec le contexte actuel de la société qu'ils décrivent, et même les études spécialisées dans les départements des langues et des cultures orientales concentrent leurs efforts de recherche sur les périodes anté-islamiques, et médiévales. Ce travail est utile pour la compréhension du passé, mais le présent est plus primordial dans la compréhension des soubresauts actuels des sociétés arabo-musulmanes.
Ceci dit, il ne faut pas occulter les efforts faits par la maison d'édition Sindbad qui a publié des romans arabes modernes tels La saison de migration vers le Nord de Tayeb Salih, Etoile d'aout de Sonnallah Ibrahim, et actuellement Actes Sud qui mène le même activité traduisante et éditoriale, ainsi que d'autres maisons d'éditions telles le Seuil avec la publication de Zayni barakat de Jamal Ghitani, ect. La poésie arabe "d'avant-garde" de Darwich, de Sayyeb et d'Adonis a, par contre, eu son lot de traductions, ce qui change dans le choix des traducteurs, contrairement aux œuvres de prose.
Concernant la littérature algérienne de langue arabe, elle a trouvé son traducteur en la personne de Marcel Bois qui s'est spécialisé dans la traduction de Tahar Ouettar et Abdelhamid Benhadouga, mais apparemment son travail est orienté vers le lectorat algérien, maghrébin sans plus. Cette remarque se vérifie par l'absence de paratextes dans les marges des textes traduits et qui sont censés expliquer les mots locaux transposés dans la langue française.
Je crois fermement que, pour des raisons historiques, la seule littérature appartenant à cet espace culturel reste la littérature maghrébine de langue française surtout algérienne, qui a pu donner un aperçu sur la situation dramatique, que vit jusqu'à l'heure actuelle le peuple algérien, ou l'Altérité n'est pas forcément extérieure à nos frontières. Bien sur j'exclue de cette littérature le maghrébin Tahar Ben Jelloun qui est bien reçu par le lectorat français, et qui dans la plupart de ses romans reproduit l'image exotique qui répond parfaitement à l'horizon d'attente de son public. Je veux citer au passage un autre romancier d'origine libanaise, auteur du fameux essai "Les identités meurtrières", Amin Maalouf, dont la production romanesque s'inscrit dans une perspective historique et interculturelle, et qui mérite qu'on y prête une attention particulière dans le sens d'une étude thématique multiculturelle.
Le miroir aux alouettes
Faut-il s'attarder sur l'image fabuleuse d'un orient mythique qu'offre une littérature occidentale, sans parler d'une littérature de langue arabe traduite en anglais et en français notamment qui reprend à son compte l'image tant recherchée par l'imaginaire occidental? Effectivement, une littérature qui représente cette tendance existe, il s'agit de trois œuvres très célèbres par leurs problématiques du conflit idéologique entre l'Occident et l'Orient: L'oiseau d'Orient de Tewfik El-Hakim (traduit en 1960), Le Quartier Latin de Souheil Idriss et La saison de migration vers le Nord de Tayeb Salih (traduit en1983).
Pour ces romans (le premier et le troisième romans dont je suis sûr qu'ils ont été traduits en langue française), écrits dans des styles différents justifiés par le contexte historique auquel appartient chaque texte: classique, polémique pour celui d'El-Hakim, réaliste, existentialiste pour celui d'Idriss, moderne pour celui de Salih, l'objectif était de prendre la revanche historique sur cet Occident arrogant en le féminisant et le sexualisant à outrance reprenant à leurs comptes des images et des stéréotypes travaillant les sociétés occidentales. Pour les personnages principaux de ces romans, la question était de se définir positivement par rapport à l'Autre, celui qui impose sa supériorité par la négation du Même. Celui d'El-Hakim - plus romantique- a trouvé la parade dans la dichotomie spiritualisme/matérialisme reprise par la pensée islamique depuis la Nahda arabe, mais n'est en vérité qu'une idée suggérée par Ernest Renan à Jamal Ed-Dine El-Afghani lors d'une discussion serrée: puisque l'Orient est spirituel il est mieux placé dans l'échiquier des valeurs, loin des "perversions matérielles". Cette idée a vécu après sa vérification sur le terrain de lutte politico-économique actuelle.
Le personnage d'Idriss - réaliste- ne tombe pas dans ce piège de la polémique, il prend sa revanche en s'engageant dans la lutte politique et en mobilisant les étudiants autour de la question nationale. Après un "égarement" affectif et philosophique enduré à Paris, il abandonne sa petite amie qui tombe dans la déchéance et retourne chez lui au Liban.
Tayeb Salih nous présente un personnage pervers, l'image type produite à partir d'un syncrétisme culturel en mal d'intégration, ce personnage donjuanesque présente lors de ces conquêtes, une image stéréotypée de l'oriental: c'est-à-dire un "bédouin" en pleine razzia. Ses amies seront victimes de la perversion culturelle née de l'incursion occidentale dans l'univers oriental. Son procès pour crime contre les femmes qu'il a connues a été l'occasion pour lui de désavouer l'Occident et démystifier son exotisme.
Ces romans par la sexualisation des rapports des deux mondes - d'ailleurs critiquée par d'éminents critiques littéraires dont les libanais Georges Tarabichi et Youmna El-Aid- nous invitent à revisiter une célèbre thèse formulée par le romancier anglais Rudyard Kipling à la fin du dix-neuvième siècle que: " l'Occident c'est l'Occident et l'Orient c'est l'Orient, et ils sont deux mondes parallèles, inconciliables".
Le même constat fait pour cette littérature qui renvoie l'image tant recherchée par le lectorat occidental, peut se faire pour la pensée de la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle dans le Monde arabe, dont la démarche et les conclusions ont été sévèrement critiquées par Abdallah Laroui qui dit entre autre, que: "C'est toujours l'Autre qui pose la question, délimite le cadre de la recherche et dans ce cadre que la pensée arabe contemporaine essaye de trouver les réponses", (Laroui,1967/33). Il n'y a pas eu de changement notable dans cette pensée qui s'est sclérosée en se confinant dans un discours idéologisant la religion et dont les effets se font sentir d'une manière brutale pour le Monde arabo-musulman.
Altérités actuelles
La situation actuelle pose de nouveaux problèmes qui relèvent du multiculturalisme pour la population d'origine musulmane vivant en Occident, et des relations inter-étatiques pour les pays du Monde arabo-musulman en proie à une mondialisation incertaine.
1- La littérature produite par des écrivains issus des milieux de l'immigration, peut être considérée à l'instar de la littérature algérienne des années cinquante, comme une prise de parole et aussi une affirmation de soi dans une société qui les a niés pendant une longue période. Les romans écrits par Azzouz Begag, Leila Sebbar, Paul Smail,… et dont les personnages vivent un dilemme culturel, plutôt un déchirement identitaire, entre la réappropriation de la mémoire des ancêtres ou l'assimilation à l'Autre, ici le français de souche.
Vivre me tue de Paul Smail est à ce propos plus que éloquent de la situation difficile dans laquelle vit un "beur" qui veut s'intégrer à la société, mais fait face à une xénophobie et à un racisme des plus primaires.
Dans une situation multiculturelle, cette littérature exprime le double désir de la différence et de la reconnaissance qui associent l'identitaire et le social, ou en termes plus clairs, la justice fondée sur deux conceptions opposées entre le paradigme de distribution et le paradigme de gratitude, et dont la mise en œuvre est toujours soumise à une hiérarchisation sociale, car "il n'y a pas de différence sans inégalité", selon Alain Touraine (in Wieviorka et Ohana dir, 2001/85).
2- Concernant les relations inter-étatiques, il est plus que notable que ces relations sont soumies à l'hégémonie américaine qui au nom de la défense de la liberté, ou de la civilisation et actuellement du combat contre le terrorisme, essaie de fixer un ennemi et de le réduire à néant. Cela ne se fait pas sans amalgame entre une minorité agissante qui prône le djihad islamique, et la majorité des musulmans qui ne demandent qu’à vivre leur religion dans la paix et le progrès. Cet amalgame en termes plus clairs, entre islam et islamisme, et qui fait l'affaire de cette minorité islamiste, ne peut faire l'impasse sur ce qu'endurent les populations du Monde musulman des atteintes aux libertés, à l'intégrité physique et au droit à la vie. Au totalitarisme des états s'est ajouté le totalitarisme religieux qui exclue de sa sphère tous les autres qui ne partagent pas son idéologie, les qualifiant d'apostasie. Ils sont pour cette minorité agissante tout simplement une Altérité qu'il faut combattre par tous les moyens.
D'autre part on trouve une minorité politique "moderniste" qui, devant l'appropriation d'un islamisme politique et légaliste, d'espaces de fabrication de la modernité et de la décision politique, campe sur des positions d'exclusion et de rejet, occultant la sociologie de cette variante culturelle. Dans les pays du Maghreb, et particulièrement en Algérie l'Autre peut être selon le milieu auquel on appartient, l'arabisant, le francophone, l'islamiste. Dans ce sens l'Autre peut être désigné par des critères linguistiques, idéologiques, ethniques, régionaux, etc. Ces différences sont des sources de tensions et de conflits dans la société, qui est en fait multiculturelle et multiethnique, que seul un traitement politique profondément démocratique peut canaliser dans le sens d'une paix sociale.
Cela veut dire aussi que les altérités ne se limitent pas au domaine des relations entre pays et civilisations, mais elles existent dans une même société, elles ne sont pas seulement exogènes, elles sont aussi endogènes à chaque société.
La littérature produite dans ces pays du Monde Arabo-Musulman, reflète ses réalités multiples depuis le roman de Naguib Mahfoud Le nouveau Caire, (1952) qui met en perspective des destinées opposées (plusieurs altérités idéologiques), de plusieurs étudiants qui étaient au départ des amis, et dont chacun finira selon ses convictions politiques dans un camp ou dans un autre.
Les sociétés de ce monde ont évolué depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale et l'accession de la plupart d'entre elles à l'autonomie politique dans la contradiction, réelle ou virtuelle, entre la modernité et l'authenticité, entre la volonté du changement et le désir conservateur. L'échec de la modernité dans ces pays a généré un islamisme pur et dur, qui a poussé des pans de la société à des affrontements idéologiques, parfois très violents.
La littérature arabe moderne a traité tous ces problèmes qui relèvent des contradictions sociales, politiques et idéologiques, la production romanesque algérienne de langue arabe est là pour témoigner de ces faits sociaux, La galerie et les bougies de Tahar Ouettar, La Maîtresse des lieux de Laredj Waciny, et de bien d'autres qui attendent leur traduction en différentes langues, pourront donner un autre point de vue sur la situation conflictuelle que vit la société algérienne.
Conclusion
Il est peut être inutile de répéter que la traduction de la littérature moderne, écrite en langue arabe est une nécessité pour le lectorat des pays de l'Europe et des Amériques. Non seulement cette traduction permet les échanges, mais surtout elle donne à voir des sociétés qui ne sont pas bloquées au stade exotique, primitif, mais qui ont intégré la modernité malgré les tentations obscurantistes de certaines élites qui occupent les lieux de production ou reproduction du capital symbolique, de la conception de la décision politique ou de sa mise en œuvre.
Aussi, il faut dire qu'avec le début de ce nouveau millénaire et la globalisation aidant, beaucoup de catégories classificatoires ont perdu leurs anciens sens pour prendre de nouvelles significations, telles que l'histoire, l'idéologie, la culture. Plusieurs penseurs ont prédit leurs "fins", ce qui nous intéresse ici c'est " la fin des monoculturalismes" selon la formule de Farhad Khosrokhavar (in Wieviorka et Ohana dir, 2001/17). Aussi on peut affirmer qu'en définitive l'Orient existe en Occident et ce dernier existe dans le premier et que même ces distinctions sont plutôt plus imaginaires que réelles et seul un dialogue objectif entre les différentes cultures peut ramener chaque civilisation à sa juste valeur et réduira la distance entre les uns et les autres et mondialiser la civilisation, car «la civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition, à l'échelle mondiale , de cultures préservant chacune son originalité» (Lévi-Strauss, 1987/77). La traduction de la production symbolique et imaginaire contribuera certainement à cette coalition.
Mohamed DAOUD*
Bibliographie
Hannoun, Mohamed-Salah, Actes du colloque international de littérature comparée dans les pays arabes (ACILCPA) (s /dir), Alger, 0PU, 1985.
Claval, Paul, Les mythes fondateurs des sciences sociales, Paris, PUF, 1980.
Kilani, Mondher, L'invention de l'autre, Editions Payot Lausanne, 1994.
Laroui, Abdallah, L'idéologie arabe contemporaine, Paris, Editions François Maspero, 1967.
Lévi-Strauss, Claude, Race et histoire, Paris, Editions Denoel, 1987.
Lucas, Philippe et Vatin, Jean-Claude, L'Algérie des anthropologues Paris, Editions François Maspero, 1975.
Pageaux, Daniel-Henri, La littérature générale et comparée, Paris, Editions Armand-Colin, 1994.
Said, Edward, L'orientalisme, l'orient créé par l'occident, Paris, Editions du Seuil, 1980.
Wieviorka, Michel, et Ohana, Jocelyne, La différence culturelle, Paris, Editions Balland, 2001
Notes
* Université d’Oran, chercheur associé CRASC.
[1] Saïd, Edward, L’orientalisme, éditions du Seuil, Paris, 1980, p. 14.
[2] Ibid, p. 54.
[3] Rodinson, Maxime, La fascination de l’islam, Paris, Maspero, 1ère édition, 1980.