Sélectionnez votre langue

Sports de rue et pouvoirs sportifs, conflits et changements dans l’espace local. VIEILLE MARCHISET Gilles, Presses Universitaires franc-comtoises, Collection « Sports et humanités », 2003, 290 p.

Cet ouvrage est le fruit d’une enquête de terrain réalisée entre 1984 et 2000 dans la municipalité de Besançon. Dans cette enquête, l’auteur s’est intéressé très précisément à deux pratiques sportives (le basket-ball et le skateboard) en tant que sports de rue émergeant au niveau de cette ville et aux rapports qu’entretiennent les pratiquants de rue (auto-organisés) avec les espaces et les pouvoirs sportifs locaux, ainsi qu’à la reproduction des modes de domination par les acteurs du sport institutionnalisé.

Après avoir présenté le sport de rue, ses terrains et ses acteurs, qui souvent refusent d’activer au sein des organisations sportives traditionnelles (fédérations, clubs,…) à cause des contraintes (horaires à respecter, calendriers, hiérarchisation, sanctions des fautes, évaluations…) que cela peut présenter pour eux; l’auteur nous présente aussi l’image à travers laquelle sont perçus les sportifs de rue (non institutionnalisés) par les pouvoirs sportifs: pratiquants en cours de déclassement social, n’ayant pas les moyens d’adhérer à une association sportive …

Pour l’auteur, malgré l’éloignement que présente les jeunes par rapport aux hommes politiques, ces derniers transmettraient des formes de revendications à travers leur appropriation des espaces urbains et leur existence politique s’inscrirait dans la possibilité d’acquérir un espace dans la ville reconnu comme lieu d’expression physique et sportive. Cette sociabilité démocratique informelle sur les espaces de sports de rue se poserait comme une des nouvelles modalités d’interpellation des pouvoirs sportifs. Mais très souvent, par leur quête de nouveaux espaces sportifs, les sportifs urbains auto-organisés remettraient en question l’espace des pouvoirs sportifs locaux. Au sujet de cette question émergent trois modèles politiques bien distincts chez les pouvoirs sportifs locaux:

- le modèle de l’aveuglement et de l’indifférence qui consiste à un rejet du sport de rue.

- le modèle de l’accompagnement et de l’intégration qui consiste en la construction d’équipements et l’organisation de manifestations.

- le modèle du contrôle et de l’assimilation développé essentiellement de 1991 à 1995 qui consiste en la prise de distance vis-à-vis des sports urbains auto-organisés et la valorisation de l’insertion associative dans le système fédéral.

Loin de tout encadrement associatif auquel ils paraissent allergiques, les sportifs de rue défendent pour leur part de nouvelles significations sportives (plaisir, divertissement, liberté, jeu…) et revendiquent explicitement une place dans l’échiquier sportif. Ceci les distingue par leur influence sur les changements dans l’espace des pouvoirs sportifs locaux même si ces derniers ne développaient pas des stratégies de domination afin de produire les positions dominantes dans l’espace sportif local et ce, à travers le pouvoir qu’ils ont de différencier entre sport organisé, noble et académique et sport informel, auto-organisé, marginal et déviant qu’ils essaient toujours d’assimiler à des pratiques inférieures propres aux jeunes en difficulté.

auteur

Tayeb REHAÏL

logo du crasc
insaniyat@ crasc.dz
C.R.A.S.C. B.P. 1955 El-M'Naouer Technopôle de l'USTO Bir El Djir 31000 Oran
+ 213 41 62 06 95
+ 213 41 62 07 03
+ 213 41 62 07 05
+ 213 41 62 07 11
+ 213 41 62 06 98
+ 213 41 62 07 04

Recherche