L’ensemble des projets réunis dans ce numéro autour du rapport entre programme et forme, est pour nous rappeler qu’il est sous-tendu par l’utilisateur en évolution. L’évolution du corps en mouvement exhorte de sortir des vieilles batailles entre forme et fonction (Bernard Tshumi), tandis que celle des usages a généré le métier de programmateur dans le processus de la programmation urbaine et architecturale (Patrick O’Byrne). Face à la diversité le programme devient un enjeu dans l’attitude du concepteur (Sophie Trelcat). Adapté ou créé, il peut être le résultat de tâtonnements successifs (Arnaud Fougeras Lavergnolle) comme il peut agir sur les flux des consommateurs (S.T. Rotterdam Pays bas). L’architecte Nasrine Seradji suggère une «plaque programmatique» pour le projet du site de la Seine rive gauche sur la ceinture de Paris (Axel Sowa). 

Au Japon une logique programmatique s’est développée à partir des conditions climatiques locales associant logements et équipement publics (nArchitecte). L’idée a transformé la banale juxtaposition d’un programme mixte en un complexe original répondant aux besoins de la collectivité.

Au registre de l’histoire, un regard sur les écoles anglaises d’après guerre en fait un exemple d’adéquation réussie entre les partenaires concepteurs, clients, fabricants et usagers (Ariane Wilson). Un cas d’éthique s’il en est, qui appuie la revendication de l’implication de l’architecte dans la formulation de la programmation du projet.

auteur

Ammara Bekkouche