Evoquer la vieillesse et les problèmes qui s’y rattachent donnent à ce dossier matière à réflexion pour transgresser la conception quantitative généralement adoptée. Parmi les problèmes, celui de la ségrégation par l’âge suggère la question de savoir s’il faut faire encore plus de maisons de retraites ou maintenir les personnes âgées chez elles ? Face au nombre grandissant de personnes du troisième âge, plusieurs situations montrent les possibilités offertes selon différents contextes culturels ayant en commun le souci de rendre la vie plus facile et plus confortable. Le « modèle suédois » rompt avec les schémas de séparation des vieux en assurant au sein des résidences spécialement conçues, un brassage des générations (Leo Gulbring). Au Pays-Bas, est expérimentée une solution agissant sur le type d’immeuble qui rappelle de Familistère de Guise, l’ancêtre de l’habitat communautaire (KCAP, architectes). Au Japon, où il n’est pas de bon ton de "placer son parent", l’aspect ludique investit l’espace extérieur pour créer un parc à thèmes comprenant un pan plaisant de son histoire (Miodrag Mitrasinovic). Les personnes âgées y sont dominantes mais il n’empêche que l’évolution des modes de vie s’accompagne d’une érosion du devoir filiale même si la Résidence Kei Ai (Respect et Amour) s’efforce d’en adoucir les effets (Linda Sun). Aux Etats-Unis, ces retraités détiennent également la majeure partie de la richesse financière. Un marché donc est ouvert générant diverses formes de gestion mêlant au gré des situations le sanitaire, le social, le ludique, le culturel… (Susan Grayson ).
auteur
Ammara Bekkouche