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Urbanisme, N°320, Septembre-Octobre 2001. Dossier : Temps et territoires

La dernière invention ajoutant un confort au quotidien, le téléphone mobile témoigne d’une évolution où temps et mobilité composent selon de nouveaux questionnements et comportements (Nicolas Bonvalet, Bruno Marzloff). Entre autres signes de la vie moderne, l’usage du temps peut être un capital qui n’est pas seulement de l’argent, mais du temps. En acceptant de le considérer comme étant une  richesse commune, il devient un bien individuel collectif (Hervé Edmond) qu’il est possible de partager . A partir de cette acception, l’idée est simple : elle consiste à gérer le temps comme une marchandise négociable qui nécessite pour cela la création d’institutions spécifiques. Leur raison d’être principale est de participer à améliorer la qualité de la vie. C’est selon ce concept que se sont crées  maisons, bureaux, agences et banques du temps imposant à la réflexion de nouvelles manières d’être. L’objectif est basé sur le projet de faire coïncider l’offre et la demande de temps dans le corps des services publiques.

Un reportage en Allemagne (Thierry Paquot)  permet de préciser  ce que peut être un bureau du temps quand il existe une volonté de donner à l’expérimentation le temps de penser le temps. D’autres expériences dans des contextes différents trouvent leurs propres formules comme la maison du temps et de la mobilité en France (Luc Gwiadzinski). A Poitiers, c’est l’agence des temps qui sert de lieu d’observatoire de débat et de conciliation pour gérer autrement le temps (Dominique Royoux ). Elles fonctionnent comme des terrains d’échange et de dialogue pour réfléchir aux questions temporelles. L’impact sur l’organisation du travail implique d’autres besoins comme celui de cadres plus qualifiés (Gilles Rabin). Des pistes de recherche sont ainsi suggérées aux disciplines chargées de l’aménagement de l’espace. L’évolution des faits entraîne la nécessité d’examiner le temps, ses usages en rapports aux groupes sociaux (Rosa M. Amorevole ). En Espagne, il est question d’usage « genré » du temps (Maria Prats-Ferret) qui s’inscrit dans la catégorie des études de plus en plus nombreuses sur le concept des «women’s time ». Le rôle de l’impulsion des mouvements féministes n’est plus à démontrer dans l’évolution de la pensée à l’égard du temps. C’est d’ailleurs le même phénomène de contrainte pour mieux gérer son temps chez les femmes, qui a suscité en Italie le besoin de concilier vie domestique, parentale  et travail. L’invitée Michelle Perrot apporte plus d’argument à la part des femmes dans l’évolution du concept temps comme matière à gagner, troquer, économiser ou transformer en unité d’échange. Le bureau du temps (Elisabetta Bucolo) fonctionne à l’échelle du quartier et de voisinage selon le principe d’inscription incluant échange de services et/ou de biens et de thèmes selon des réciprocités indirectes entre plusieurs partenaires.

Sur un autre registre, le temps est questionné selon sa dimension philosophique (Chris Younès) pour signifier les enjeux existentiels des sociétés contemporaines.  Les rapports complexes au temps qualifié de discontinu (Catherine Furet), donnent sujet à une description particulière du processus du projet d’architecture. Le temps n’est pas une notion abstraite quand il concerne un projet à réaliser (Jean-Pierre Charbonneau). Le problème soulevé est celui d’une vision ségrégative du projet selon l’importance qui lui est accordée.

Dans la rubrique « Mémoires & archives » au chapitre « Idées en débats », il nous est proposé un autre regard sur Pouillon évoquant son talent et l’art d’éveiller les sensations grâce à l’architecture. Sans doute serait-il utile d’intégrer son œuvre dans les programmes d’enseignement pour mieux comprendre ce qu’il faut entendre par souci de la tradition, respects des cultures architecturales ou encore l’esprit de la ville. L’accès à son œuvre est à notre portée, peut-être convient-il de se le rappeler. 

auteur

Ammara Bekkouche

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