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Géopolitique des grandes villes. ‘Hérodote’, revue de géographie et de géopolitique, n° 101, Paris, second trimestre 2001.

La géopolitique, entendue comme l’ensemble ‘‘ des rivalités de pouvoirs d’influence sur des territoires, quelles que soient leurs formes - plus ou moins violentes- et quelles que soient les dimensions des espaces concernés’’ (Y. Lacoste) constitue le fil conducteur de ce numéro thématique.

En raison de la mondialisation, les fortes rivalités entre les grandes villes se font à différentes échelles géographiques, y compris à l’échelle planétaire comme à une échelle de métropole urbaine qui pourrait, dans ce dernier cas, se caractériser par un enjeu foncier ou électoral local.

L’analyse de ‘‘Villes mondiales, villes du système mondial’’, abordée par R. Fossaert, se fonde sur 4 catégories de services utilisés par les firmes multinationales. Sur un réseau de 56 villes mondiales, classées en 3 groupes, l’Afrique n’en compte qu’une seule, Johannesburg. Les enjeux géopolitiques des villes capitales au sein de Paris et de Londres diffèrent dans les deux systèmes politiques britannique et français. Si à Paris, la gestion de la Capitale amène au pouvoir présidentiel, à Londres, celle-ci constitue un tremplin pour une carrière politique nationale. Enfin, B. Giblin, D. Papin et P. Subra se penchent sur les coupures politiques entre la ville et la banlieue en prenant comme base d’analyse les résultats des élections locales des deux capitales et de leur région administrative.

Ville de paradoxes, Karachi a connu une série de mouvements migratoires depuis la formation du Pakistan. L’équilibre fragile est miné par la géopolitique régionale et la présence de multiples ethnies et groupes religieux. La Capitale se caractérise par une hypercentralité des activités, une diversité ethnique et des violences religieuses alimentées par des partis politiques. M. Boivin s’interroge en conclusion sur les enjeux et stratégies liés à la violence urbaine, plus ou moins mafieuse et aux retombées d’une géopolitique régionale (Afghanistan, Iran, Inde, Pakistan, Bengladesh...) en mouvement constant.

En Argentine, la lente mise en place de l’autonomie de Buenos-Aires, ‘‘capitale métropolisée dans un monde où la mondialisation change les rapports de l’Etat aux territoires’’ (M.F. Prévôt-Schapira). La gestion administrative de l’Etat dans un espace métropolitain où la banlieue reste un bastion péroniste semble compliquée; ici, les études de la sociologie urbaine et de la géographie électorale donnent une série d’images de la configuration des différents découpages de la Capitale argentine. Décentralisation et démocratisation du pouvoir local devraient faciliter la cohérence des politiques urbaines à mener au sein de la Capitale et celle de l’ensemble d’une agglomération de 12 millions d’habitants.

Aux Etats-Unis, une approche comparative est tentée entre Los- Angeles et San Francisco, deux villes soumises au cours de l’histoire à des flux migratoires différenciés. C. Ghorra-Gobin essaie de dégager la spécificité de chacune des deux métropoles qui font partie ‘‘des villes mondes’’. La solide complicité avec l’Etat fédéral fait que chaque ville possède une large marge de manœuvre pour orienter son développement économique et technologique et des choix urbanistiques apparemment opposés. Malgré tout, Los-Angeles et San-Francisco demeureront des métropoles qui sont à l’avant-garde du changement économique et culturel aux Etats-Unis.

auteur

Abed Bendjelid

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