D’une façon modulée dans le temps, l’urbanisation des pays maghrébins a marqué d’une manière spectaculaire l’espace. Partout, l’extension des espaces bâtis est fulgurante ; elle s’y traduit par une forte consommation de terres agricoles et un développement désordonné des constructions, même si l’agriculture est toujours une activité pratiquée.
Dynamiques divergentes et logiques contradictoires de l’urbanisation ont fait de l’interface entre les villes et les campagnes une sorte de laboratoire où juridiquement les statuts fonciers laissent perplexes. Comment se manifeste cette périurbanisation dans chaque pays ? Qui sont les acteurs en présence ? Les diverses fonctions de ces espaces constituent de formidables enjeux impliquant des conflits entre les acteurs publics et privés. La plupart du temps, l’absence d’une vision d’aménagement intégré laisse ces nouveaux espaces bâtis dans un état de sous-équipement manifeste. Certes, l’approche comparée reste à faire, mais devant ce phénomène complexe et évolutif, la contribution de la recherche se doit de se pencher sérieusement sur l’ampleur de ce fait urbain irrémédiable. C’est autour de cette problématique que cinq axes ont été dégagés par les organisateurs : ’’Processus, instruments et formes d’extension des périphéries urbaines’’, ‘‘Structures internes et contenus socio-économiques’’, ‘‘Problèmes politiques et instruments d’aménagement’’, ‘‘Relations entre les villes, les interfaces et les campagnes’’, et ‘‘Formes d’utilisation, de fonctionnement et problèmes des espaces périurbains’’.
Ces cinq axes ont permis à une quarantaine de géographes provenant des universités du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de Libye d’exposer les résultats de leurs travaux, de débattre, d’échanger leurs idées et d’évaluer les diverses implications induites par l’urbanisation au Maghreb.
