Avec la participation de plusieurs réseaux de recherche, qu’ils soient associés au CNRS (GDR Economie et Société et plusieurs UMR), à d’autres EPST (INRA, IRD, CIRAD, FNSP) ou plus informels (Recherche & Régulation, Economie des conventions), 127 chercheurs ont participé à cette rencontre majoritairement venus des institutions de recherche sus citées mais aussi des chercheurs arrivés de l’extérieur de la France (voir liste des participants).
Cette école vient à la suite de celle organisée en septembre 2005 (Analyse des changements institutionnels : caractérisation, méthodes, théories et acteurs) ; cette année, un élargissement de la thématique et de la communauté de recherche, est apparu nécessaire pour répondre aux ambitions d’un nouveau projet.
La problématique était présentée dans les termes suivants :
Le constat : la question des institutions est aujourd’hui au centre des approches économiques
Quelles que soient les cadres théoriques, la question des institutions est aujourd’hui au cœur des recherches portant sur le développement économique, à différentes échelles (du local au global en passant par les débats sur les formes du capitalisme) et dans les différents secteurs (productif, monétaire, financier, etc.). Cette préoccupation est particulièrement présente dans un ensemble d’approches que l’on peut qualifier d’analyse institutionnelle au sens où la compréhension des institutions en constitue une dimension majeure, mais qui restent très dispersées : théorie de la régulation, théorie des conventions, analyse comparative institutionnelle et historique, économie politique internationale, sociologie économique, etc.
Si cet objet n’est pas entièrement nouveau (il a constitué un des champs régulièrement investi par une partie des économistes), il connaît un profond renouveau en occupant une place centrale dans la plupart des travaux contemporains en économie. Ceci favorise les échanges des économistes avec les autres disciplines pour lesquelles l’institution a toujours été un objet scientifique central (droit, sociologie, science politique, notamment, voire la gestion) ; ce qui rend nécessaire la réflexion sur les conditions d’une pratique de recherche interdisciplinaire. L’Ecole s’adresserait ainsi à la communauté des économistes qui ont comme projet de renouveler leur approche en termes d’économie politique.
L’objet : mutualiser les méthodes de l’analyse institutionnelle
Le projet d’école thématique Méthodes de l’analyse institutionnelle se focalise sur ces questions méthodologiques pour présenter les nouveaux outils mobilisés dans les recherches les plus récentes, les mettre en débat et favoriser leur appropriation collective par la communauté des chercheurs se positionnant dans le champ de l’analyse institutionnelle. Il apparaît donc nécessaire, dans le contexte actuel, de mettre en place une école thématique sur cette question afin de mettre en commun les avancées méthodologiques récentes, de favoriser leur diffusion et d’éviter une dispersion des efforts de recherche de la communauté.
Il est cependant difficile de séparer les méthodes de l’objet. La formation s’efforcera de coupler ces deux dimensions, notamment lors des conférences, tout en ayant une entrée méthodologique dominante en privilégiant cinq entrées :
- l’analyse des données et l’économétrie appliquée à la mise en évidence de l’impact des institutions,
- l’analyse des discours (écrits ou oraux),
- les enquêtes de terrain,
- la modélisation des institutions et du changement institutionnel,
- l'analyse de réseaux.
Les objectifs stratégiques de l’école sont principalement de :
Renforcer la formation des chercheurs français intervenant sur ce champ par une mutualisation des savoirs et des méthodes et améliorer leur insertion dans les réseaux internationaux de recherche.
Associer des chercheurs du Sud à la réalisation de cette école thématique pour consolider les coopérations scientifiques engagées (notamment par le CIRAD et l’IRD).
Amener les différents programmes de recherche centrés sur l’analyse institutionnelle en termes d’économie politique (théorie de la régulation, économie des contrats, sociologie économique, analyse comparative institutionnelle, etc.) à mieux partager leurs méthodes de recherche pour en améliorer la pratique et intensifier les échanges entre programmes.
Les objectifs de formation visent à transmettre et à confronter des méthodologies sur la base de conférences et d’ateliers, la formule résidentielle crée les conditions d’échanges scientifiques fructueux en accordant un temps de présentation et de discussion suffisant pendant les séances et en permettant de les compléter par des échanges informels.
Conséquences attendues
Les conséquences attendues relèvent principalement d’un transfert de méthodes de l’analyse institutionnelle afin de renforcer les compétences des chercheurs qui investissent le champ. Les outils pédagogiques élaborés dans le cadre des ateliers méthodologiques permettront de transférer ces savoirs au sein des différentes unités.
L’Ecole devrait favoriser le renforcement des échanges au sein de la communauté des chercheurs qui tend à se fragmenter autour de plusieurs programmes de recherche (théorie de la régulation, économie des conventions, économie politique internationale, etc.), voire entre disciplines. En créant des ponts entre les chercheurs appartenant à des disciplines ou à des programmes différents, il s’agit aussi de créer des opportunités de nouvelles coopérations scientifiques, susceptibles de déboucher sur des projets.
Elle vise également des collaborations avec le Sud et une mobilisation dans un réseau de réflexion de chercheurs européens avec lesquels des coopérations existent dans le cadre de programmes européens.
Une cinquantaine d’animateurs ont pu intervenir lors de cette rencontre. En plus des séances plénières (huit conférences, tables rondes et soirée documentaire-débat), l’Ecole était organisée en deux types d’ateliers parallèles :
1- Ateliers thématiques parallèles:
AT1 - La modélisation des institutions et du changement institutionnel.
AT2 - Institutions et développement.
AT3 - L’analyse institutionnelle des marchés : la structuration des marchés.
AT4 - Firme et institutions : approches institutionnelles de la firme.
AT5 - Droit et économie.
AT6 - Politique et économie.
2- Ateliers méthodologiques parallèles :
AM1 - Théorie des jeux et modélisation des relations institutionnelles.
AM2 - Traitement quantitatif des variables institutionnelles.
AM3 - Sources juridiques et méthodes d'analyse.
AM4 - Techniques d’enquête.
AM5 - Analyses de réseaux.
Senouci BENABBOU