Encore et de plus en plus d’argumentations de différents bords des professionnels de l’urbanisme, s’allient contre l’idée de réduire la complexité de l’urbanisme à un schéma. L’énoncer à travers l’esprit de la charte d’Athènes donne prétexte dans ce numéro à évoquer sa dimension poétique (Thierry Paquot).
Outre quelques réflexions basées sur une relecture des textes de l’époque (Yannis Tsomis, Claudio Secci, Stéphane Bonzani), une importante enquête structure ce dossier. Sept questions autour de la problématique de « Que faut-il penser de la charte d’Athènes ? » sont adressées à des personnalités du milieu professionnel de la ville (Marc Bonneville, Françoise Choay, Anne-Michele Donnet, Jean-Paul Lacaze, Daniel Le Couëdic, Ariella Masboungi, Pierre Merlin, Daniel Pinson, Pierre Riboulet, Jean-Michel Roux, Frédéric Seitz, Michel Steinebach). A la question de son actualisation, se profile un quasi désaccord franchement exprimé bien que se manifeste le constat qu’elle reste d’actualité quoi qu’il en soit (Paul Chemetov). Telle actualisation lancée en 1998 par le Conseil européen des urbanistes et la Société française des urbanistes, fait ainsi plus de sceptiques que de partisans.
Parallèlement, un Retour sur quatre fonctions : « Habitations », « Loisirs », « Travail », « Circulation » (Chris Younès, François Ascher, Thierry Paquot, Vincent Fouchier), situe la pensée de Le Corbusier à leur égard et en décèle les limites simplificatrices. Basées sur le présent, ces réflexions permettent d’apprécier les écarts, de définir les erreurs où sans doute la plus contestable est celle d’avoir voulu instaurer un urbanisme de prescription.
En marge, sont rapportées quelques observations formulant des inquiétudes, l’une relative à l’évolution des villes chinoises vue par un européen (Sebastian Redecke), l’autre met en rapport le combat entre riches et pauvres face à la mondialisation (Jean-François Tribillion).
L’invité, l’Historien Daniel Roche, en fouillant le siècle des Lumières, fait le lien pour nous livrer quelques explications sur certains aspects de la notion de confort actuel.
Ammara Bekkouche