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Savoirs militaires et modernité urbaine coloniale. Le rôle des ingénieurs du génie dans la transformation des villes algériennes : le cas d’Oran (1831- 1870 )

N°23-24 | 2004  | Oran : Une ville d'Algérie | p. 135-150 | Texte intégral


Military know and colonial urban modernity. The role of Military Engineers in the transformation of Algerian towns : the example of Oran (1831-1870)

Abstract : Oran had been in reason of its past as a Spanish military stronghold an important place of war planned on the European model. The port of War Mers El-Kebir made an important maritime base for operations. Strategically Oran and its war port were the first to be occupied by the French troop’s in 1831.
The town civil administration and in particular the technical services composed of some rare Civil Engineers remained for a long time dependent on Military Engineers. These latter brought all their technical know how on fortifications, representing space and even conserving architecture and monuments. We equally note their great influence on urban composition. Oran, in this respect makes an interesting example of a process put in place of colonial modernity in Algeria.

Key w ords : military engineering - colonial urbanism - urban forms.


Saddek BENKADA : Historien-sociologue, 31 000, Oran, Algérie
Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie


« Le grand mal de la colonie, ce sont les génies civil et militaire qui, avec leurs plans et leurs démolitions, ont porté la désolation dans les familles. »

 Ahmed BOUDERBAH (1833) [1]

 

La guerre de conquête coloniale et les progrès techniques militaires

L’entreprise coloniale française en Algérie, en 1830, fut d’abord et avant tout une expédition militaire de la plus haute violence, qui inaugure une phase tout à fait nouvelle dans le style des guerres coloniales. En effet, aussi bien la Restauration (mai 1814-juillet 1830) que la Monarchie de Juillet (juillet 1830-février 1848), toutes deux, avaient accordé au corps expéditionnaire français les pleins pouvoirs pour mener en Algérie des opérations de conquête militaire ; et, en même temps, de se charger de la question de la gestion politico-militaire des territoires qu’il occupait. Il n’était pas du tout question, au départ, de projet d’expédition scientifique, en l’occurrence archéologique, comme ceux entrepris sous le Directoire en Égypte (1798-1801) et sous le roi Charles X en Morée (1829). Mais, au gré de l’occupation des villes du littoral, les chefs du corps expéditionnaire constatent, avec une très grande surprise, que c’est un pays où le patrimoine monumental et archéologique n’était pas tout à fait sans intérêt.

Aussi est-on à l’idée qu’il fallait faire suivre cette pénétration militaire par une entreprise d’exploration scientifique dont la tâche sera éminemment confiée aux officiers des corps techniques de l’armée, en particulier « l’arme savante » par excellence qu’est le génie militaire.

Une « arme savante » : le génie militaire

Même si c’était le fait militaire qui avait prévalu avant toute considération dans l’expédition contre Alger, l’idée de l’exploration scientifique, donc, était venue une fois que l’armée a parcouru le pays et pris conscience de l’immensité de la richesse archéologique qu’il recelait. Ce qui a fait que les premiers à s’intéresser par tradition de près à l’inventaire des curiosités archéologiques, notamment par leur apport aux techniques de reconnaissances de terrain, ont été les officiers du génie. Précédant les colonnes expéditionnaires, des brigades topographiques, relevant de l’arme du génie, effectuaient des reconnaissances topographiques destinées au repérage des anciens établissements romains, d’élaboration des cartes topographiques. Cependant, parallèlement à ces opérations topographiques, des officiers du génie et des ingénieurs géographes prenaient note des sites archéologiques, des monuments mégalithiques, faisaient des relevés d’inscriptions et des itinéraires des voies militaires romaines qu’ils rencontraient sur leur chemin ; « Ainsi est-il compréhensible que les militaires apportent de nombreuses contributions à l’archéologie, et que, inversement, un Berbrugger ou un Mac Carthy soient d’excellents connaisseurs des réalités locales. » [2]

Les ingénieurs militaires réinventent l’image de la ville : la construction d’une Imago Urbi

Depuis le xviie siècle, les puissances européennes (France, Espagne, Grande-Bretagne) avaient fait progresser, de pair, aussi bien sur leurs territoires nationaux que dans leurs possessions coloniales, la science cartographique et l’art des fortifications [3] . Les techniques telles que l’arpentage, les levés topographiques et la cartographie ont été considérablement améliorées et ont beaucoup contribué au développement non seulement de la science militaire, mais jouèrent aussi un rôle décisif dans l’évolution de la représentation visuelle de la ville. Dans l’ensemble, soulignant cet aspect des choses, Martha D. Pollak, fait remarquer que « les plans relevés et dressés par les architectes militaires en vinrent à jouer un rôle crucial dans la compréhension de la ville en tant qu’entité. Embrassée d’un seul coup d’œil, cette abstraction fidèle s’avéra un puissant instrument de manipulation et transformation de la forme urbaine par l’architecte et l’urbaniste » [4] .

Au lendemain même du débarquement des troupes, c’est au service du génie militaire qu’était dévolue la tâche de procéder aux premiers levés de plans des villes occupées. En effet, outil de travail incontournable pour la connaissance stratégique du site urbain tant du point de vue de sa défense que de sa maîtrise militaire, l’établissement du plan d’une ville se plaçait au premier rang des préoccupations du corps expéditionnaire français. C’est ainsi que le premier plan d’Alger, par exemple, fut effectué dès 1830 par le capitaine Morin, suivi en 1832 par celui de Pelet, levé au 1/25 000.

À Oran, la direction du génie était commandée par le chef de bataillon Savard. Elle regroupait les divers corps techniques de l’arme du génie : ingénieurs géographes, topographes et spécialistes en géodésie, ingénieurs des fortifications, etc. Le premier plan de la ville destiné à l’usage au commandement du corps expéditionnaire fut celui qu’a sommairement levé en janvier 1831, avec les moyens du bord, le capitaine d’état-major Levet, aidé de son adjoint Chavot.

Tandis que, durant la même année, A. Bérard procédait au levé du mouillage de la baie d’Oran [5] . Il sera suivi, l’année suivante, en 1832, par celui de l’ingénieur civil Pézerat, le premier directeur du service des Ponts et Chaussées à Oran [6] . Concernant le plan de Pézerat, R. Lespes faisait observer qu’une comparaison avec un plan de la ville espagnole, plus ancien de près d’un siècle, faisait ressortir que « dans les limites de l’enceinte, et par conséquent sur la rive gauche du ravin, il n’y avait eu guère de changements dans le tracé de la voirie, dont les lignes ont d’ailleurs subsisté jusqu’à nos jours » [7] . En 1834 fut éditée la « Carte des environs d’Oran et de Mers-el-Kébir » au 1/12 500 ; depuis, elle fut suivie par d’autres plans de la ville et cartes des environs, comme celle par exemple de 1840, « Plan des environs d’Oran » au 1/25 000.

Application des techniques militaires à l’aménagement urbain

D’instruments de visualisations des données topographiques des sites urbains destinées à des fins militaires, les plans de ville ne tardèrent pas à devenir de précieux instruments pour les opérations d’aménagement urbain (alignement, nivellement, extension, etc.).

Le premier officier du génie à qui fut confiée à Oran l’élaboration du premier plan d’aménagement urbain d’inspiration militaire fut le capitaine d’état-major Levret ; c’est le même qui avait, rappelons-le, effectué auparavant la première ébauche du plan de la ville. Savard contribua, en collaboration avec l’ingénieur civil Pézerat, à la confection des plans d’alignement et de nivellement. Le successeur de Savard à la tête de la Direction du génie militaire fut le chef de bataillon de Vauban qui, le moins qu’on puisse dire, fut un nom bien inspiré pour aussi bien les travaux de fortification que pour les travaux d’aménagement urbain.

Cependant les services civils, Ponts et Chaussées, Bâtiments civils et voirie, etc., continuaient à produire, dans le cadre de leur mission, une documentation cartographique riche et variée sur les données physiques du site urbain [8] .

Dans ce cadre, Oscar Mac Carthy, ingénieur géographe du corps du génie, mettait tout son talent de dessinateur et de cartographe à généraliser, à partir des années 1860, les plans des grandes villes algériennes, telles que Alger (plan au 1/5000, 1862 ; et au 1/15 000, 1866), Constantine (plan au 1/10 000, 1866) et Oran (plan au 1/10 000, 1866), illustrant les guides de voyages de l’Algérie du xixe siècle [9] .

Mais celui qui, par ces travaux géographiques, contribua aussi à la mise en représentation d’Oran et de sa région, c’est sans conteste le lieutenant-colonel Derrien, qui établit en 1874 une très intéressante carte en couleur d’Oran et de ses environs. Carte, qui a l’avantage de montrer la configuration spatiale de la ville et de sa banlieue avant les grandes transformations urbaines du xxe siècle [10] .

Le passé militaire espagnol de la ville revisité

Oran et son port Mers-el-Kébir, de par leur passé de places fortes qui avaient été occupées pendant près de trois siècles par une puissance occidentale, en l’occurrence l’Espagne (1505-1708, puis 1732-1792), avaient fait l’objet de très nombreuses descriptions de la part d’observateurs européens : voyageurs, militaires, captifs, naturalistes, religieux, consuls, etc. : Léon l’Africain (1550), Luis Marmol-Caravajal (1573), Diego Suarez Corvin (1664), marquis de Léganès (1665), Don Pedro de la Cueba (1732), Don Antonio Clariana (1733), Don Alonso Camacho (1774), Jean Peysonnel (1694-1759), René-Louis Desfontaines (1750-1833), Thomas Shaw (1691 (?)-1794), Don Luis Roèl (1789). D’aucuns n’avaient manqué de signaler, dans ses relations de voyages, l’importance stratégique de ces deux places.

Par conséquent, les deux places étaient loin de laisser indifférents les officiers du génie français, qui voyaient, dans les ouvrages de fortification élevés par leurs prédécesseurs espagnols, une preuve même de la supériorité de la science militaire française, puisque tous ces ouvrages de défense avaient été refaits au cours du xviiie siècle selon les principes formulés par le théoricien français Vauban. Tout dans la ville continuait à rappeler le passé récent de la présence espagnole, que la période de la seconde reconquête de la ville par les Algériens (1792-1831) n’avait pas réussi à effacer.

La quête des documents d’archives sur la ville

Il est à remarquer que c’est avec l’arrivée du général Pélissier au commandement de la division d’Oran que les initiatives personnelles et collectives de recherches sur l’histoire des fortifications d’Oran et de son passé militaire vont connaître un notoire regain d’intérêt. Il était évident qu’en l’absence, à cette époque, à Oran de société savante ou d’institutions académiques, la chefferie du génie était le seul organisme qui pouvait se charger de collecter les documents archivistiques et cartographiques. Effectivement, dès les débuts des années 1850, la chefferie du génie, faisant le bilan des ouvrages de fortification hérités de la période espagnole, rédigea un « Rapport sur tous les ouvrages exécutés dans les places d’Oran et de Mers-el-Kébir » [11] . Dans le même sillage, le colonel Tripier, directeur des fortifications à Oran, utilisant les archives de la chefferie du génie, rédigea son « Mémoire militaire sur la Place d’Oran », un gros travail de 405 feuillets.

Preuve de cet intérêt, c’est la singulière histoire de ce document d’archive espagnol relatif à l’histoire militaire d’Oran qui, dans le courant de l’année 1850, fut envoyé de Madrid par le capitaine d’état-major Harmois, attaché à l’ambassade de France, au général Pélissier, commandant de la division militaire de la province d’Oran, qui confia la traduction de ce document à deux de ses plus proches collaborateurs, tous deux officiers du génie : son aide de camp, le capitaine Cassaigne, et le capitaine Lachaud de Loqueyssie. La traduction du mémoire fut terminée en août 1851, en lui donnant comme titre en français : « Exposé général de l’établissement complet de l’importance et de l’état actuel de défense des places d’Oran et de Mers-el-Kébir ». Il s’agissait, en fait, de la copie faite à partir d’un manuscrit en langue espagnole conservé aux archives du ministère de la Guerre à Madrid, portant la date du 31 décembre 1772.

Henri-Léon Fey, commis civil à la chefferie du génie de la division d’Oran, qui en avait eu connaissance dans le courant de l’année 1851, pense qu’il ait été « vraisemblablement rédigé par un officier général espagnol de l’arme du génie, en tournée d’inspection dans la place d’Oran » [12] . Il a été en fait le premier à avoir compris l’intérêt que représentait ce document inédit pour l’archéologie militaire et l’histoire monumentale de la ville durant l’époque espagnole, et pour la masse d’informations historiques qu’il pouvait en tirer.

Le mémoire en question avait donné l’idée à H.-L. Fey de rédiger un ouvrage sur l’histoire de la ville d’Oran. En plus des sources documentaires et archivistiques, Fey avait mis à contribution les témoignages des personnes encore vivantes, en 1850, tels Pierre Moulant, chevalier de Torcy, qui avait servi sous les Espagnols à Oran, Juan Torregrossa, âgé de quinze ans en 1790, l’ancien imam du bey Mohammed el-Kébir. Il fit publier en 1858 son livre, Histoire d’Oran, avant, pendant et après la domination espagnole. Le motif qui l’avait conduit à écrire cette page de l’histoire d’Oran est, selon lui, « dans le but de venir en aide aux investigateurs futurs que nous avons religieusement recueilli et classé, non sans peine, les matériaux disséminés, nécessaires à jeter quelques lueurs sur les premiers temps de cette imposante cité » [13] .

Mais ce document était resté, durant près de soixante-dix ans, sans nom d’auteur. Il a fallu ainsi attendre les années 1920 pour que Jean Cazenave, en menant des recherches à la Bibliothèque nationale de Paris, ait pu identifier le nom de son véritable auteur. Il s’agissait du colonel espagnol, commandant le corps des officiers du génie, Don Arnaldo Hontabat, auteur du mémoire intitulé, « Relacion general de la consistencia de las Plazas de Oran y Mazarquivir (El 31 de deciembre 1772) » [14] .

Néanmoins, fait du hasard ou fruit d’une politique concertée, le ministère de la Guerre avait chargé à la même époque un de ses fonctionnaires civils, Melchior Tiran, de recueillir les écrits se rapportant à la domination des Arabes en Espagne et surtout aux établissements fondés par les Espagnols sur les côtes africaines, ainsi qu’il était également chargé de s’intéresser aux événements divers de l’histoire des guerres des xviie et xviii e siècles. Une grande partie de ces documents d’archives espagnols recueillie par Melchior Tiran fut transférée par la suite au gouvernement général de l’Algérie, probablement par le ministère de l’Algérie et des Colonies [15] . Mettant à profit la richesse de ce fonds, notamment les documents concernant l’occupation espagnole d’Oran, Melchior Tiran rédigea, en outre, en 1847, une intéressante « Notice sur Oran pendant l’occupation espagnole » [16] .

La constitution d’un fonds d’anciennes cartes de la ville

Toutefois, bien que l’immense masse de documents cartographiques qu’avaient accumulée les Espagnols durant leurs deux occupations de la ville de 1509 à 1792, avec une interruption de 1708 à 1732, plans représentant la ville et ses environs, cartes de la région oranaise, établies avec différentes techniques de représentation (perspective cavalière, profil, coupe verticale, élévation, etc.), remarquables par leur échelle et la qualité de leur dessin [17] . Ils n’étaient cependant pas les seuls à avoir élaboré des documents cartographiques sur la ville d’Oran. Bien des États européens, notamment les puissances maritimes de l’époque, intéressées par le bassin méditerranéen, possédaient leurs propres fonds de cartes sur la côte « barbaresque », particulièrement la France, à en juger par les nombreux plans et cartes sur Oran qui sont déposés dans les divers fonds français, notamment du ministère de la Marine, du ministère des Affaires étrangères, des bibliothèques et dépôts d’archives des différents ports qui étaient en relation avec Oran [18] .

Parallèlement à la collecte des documents espagnols, des recherches avaient été menées dans différents fonds d’archives, pour la constitution d’un fonds de cartes anciennes concernant Oran, particulièrement des cartes espagnoles [19] . Ainsi, bibliophiles et publicistes s’intéressant à l’histoire de l’Algérie collectent cartes et plans. Parmi ceux-ci, Louis Piesse, fonctionnaire au ministère de la Guerre et correspondant de la Revue africaine à Paris, « à qui nous devons déjà plusieurs anciens plans inédits des villes de l’Algérie [20] , s’occupe de réunir, à la Bibliothèque impériale de la rue Richelieu, les plans et vues ayant trait à l’Algérie. Ces documents sont inédits pour la plupart. Il a obtenu de M. Daveria, conservateur des estampes, l’autorisation de les calquer » [21] . On doit, entre autre, à Piesse un plan à la plume d’une vue cavalière d’Oran, daté de septembre 1732, et un croquis à la plume représentant Oran et la disposition des troupes turques, lors du siège d’Oran, en 1708.

Adrien Berbrugger, justifiant les recherches de Louis Piesse, fait remarquer que « les historiens de la période turque sont souvent inintelligibles, faute de plans et de cartes contemporains, quand ils décrivent les attaques maritimes faites à diverses époques par les nations européennes. Les recherches entreprises par M. Piesse, et poursuivies si heureusement, combleront donc, sous ce rapport, une très fâcheuse lacune » [22] . Rédigeant son célèbre guide de l’Algérie, Louis Piesse affirme avoir consulté, « pour l’histoire des agrandissements successifs d’Oran, d’anciens plans, en notre possession, les voyages de Shaw, l’ouvrage de M. L. Fey » [23] .

La vision archéologique et monumentale de l’histoire de la ville

Oran ne se donnait pas à voir comme un modèle de ville fortement marquée par le cachet spécifiquement arabo-musulman propre aux autres villes traditionnelles algériennes, telles que Tlemcen, Mascara ou Mazouna par exemple. Excepté quelques édifices hérités des très brefs moments de réoccupation de la ville par les Algéro-Ottomans en 1708-1732 et 1792-1831, le plus important de son patrimoine archéologique et architectural, elle le doit essentiellement à la très longue présence espagnole, qui fit d’elle tant sur le plan défensif que sur le plan urbain une ville à la configuration éminemment occidentale.

Mais il est évident que cette manière de considérer le patrimoine historique de la ville, n’avait pas aidé à une prise de conscience précoce pour sa sauvegarde et sa valorisation. Au contraire, cela a contribué à la destruction et, par conséquent, à la disparition de très nombreux vestiges, du fait des chantiers de déblaiement des décombres qui existaient encore en partie dans la ville depuis le séisme de 1790 ; ou en raison des opérations d’ouverture de voirie et de percement dans le tissu ancien.

La Commission de l’exploration scientifique de l’Algérie, constituée en 1839 sous l’autorité du ministre de la Guerre, composée de vingt membres académiciens et officiers de l’armée d’Afrique qui commença à fonctionner à partir de 1840, donne aussitôt à l’intervention coloniale allure d’expédition militaro-scientifique, sur le modèle de l’expédition d’Égypte où militaires et savants furent mobilisées. Mais, en dépit d’importants travaux historiques et archéologiques effectués dans le cadre de ses activités, le patrimoine archéologique d’Oran n’a pas tellement bénéficié des travaux de savants tels que l’architecte Aimable Ravoisié ou le capitaine d’artillerie Adolphe H. Delamare, qui effectuèrent une œuvre considérable d’inventaire et de relevé des sites et des monuments dans de nombreuses villes algériennes [24] . Bien avant la création, en 1878, de la première société savante de la ville, d’ailleurs à l’initiative d’un officier de marine, La Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran, qui aura à prendre en charge l’étude historique et la défense du patrimoine archéologique d’Oran et de sa région [25] .

Dès les années 1850, les aménageurs prennent conscience de la particularité et de l’importance des vestiges espagnols de la ville. Cet intérêt n’est d’ailleurs pas étranger à la décision de création en 1854 par le maréchal Randon de la Commission de l’instruction générale, des monuments historiques et des musées archéologiques de l’Algérie [26] . Cependant, l’initiative du maréchal Randon ne s’était pas arrêtée là, « pour donner aux études historiques locales la puissance et l’efficacité qui résultent de l’association des efforts de tous les hommes compétents ; il a provoqué l’établissement d’une société spéciale dans la capitale de l’Algérie » [27] .

C’est la Société historique algérienne, fondée en 1856 par Adrien Berbrugger, dont il fut aussi le premier président, qui préconisa, en matière de conservation, aussi bien des monuments historiques que des vestiges archéologiques, dans l’une de ses recommandations : « de charger spécialement le génie de recueillir et de conserver les antiquités dans chaque endroit, c’est le service, soutenait-elle, qui possède en personnel et en matériel, les plus puissants moyens d’action pour atteindre le but qu’on se propose » [28] . Elle prévoyait aussi la création d’une commission archéologique permanente, dont les membres seraient pris dans chaque localité, « dans le personnel du génie, des Ponts et Chaussées, des Bâtiments civils, etc. Veillerait à la rentrée des objets de collection, à leur arrangement et à leur conservation. Il n’est pas un de nos correspondants qui n’acceptât avec plaisir cette honorable mission » [29] .

Fort de cette nouvelle attitude du pouvoir central vis-à-vis du patrimoine historique et archéologique de l’Algérie, le pouvoir local à Oran, aussi bien civil que militaire, s’était mis au diapason. Aussi assiste-t-on à une véritable vague de collecte de matériaux archéologiques provenant de toutes les régions de l’Oranie. Faute de lieu approprié pour leur conservation, on les disposa, tout d’abord, dans la cour d’entrée du Château-Neuf, et par la suite à la promenade de Létang.

Lors d’un séjour à Oran en 1862, A. Berbrugger s’était attaché à relever les inscriptions latines, arabes et espagnoles qui y étaient déposées [30] . À ce propos, il rapporte, à titre anecdotique, un fait dont il fut témoin à la promenade de Létang, où une certaine « curiosité » archéologique déposée contre le mur d’un café n’était visible que « quand il plaît au maître de cet établissement de ne pas la cacher derrière ses tonneaux » [31] . Il regrettait, enfin, qu’une ville de l’importance d’Oran « n’ait pas un lieu spécial pour recevoir et conserver les antiquités que l’on découvre dans la province » [32] .

Le mouvement d’intérêt pour les monuments historiques et la collecte des matériaux archéologiques (inscriptions et objets), témoins du passé de la ville, enflamma une bonne partie de la société. Il n’y avait cependant plus que les officiers du génie qui s’y intéressaient. Les civils commençaient, eux aussi, à y prendre activement part : entrepreneurs de travaux publics, fonctionnaires des différents services civils (Ponts-et-Chaussées, Bâtiments civils et voirie, Domaines, etc) [33] . Henri-Léon Fey, qui figure en bonne place parmi ces derniers, procédait parallèlement à ses fouilles archéologiques dans divers sites de l’Oranie, au recueil des inscriptions encore existantes dans les différents édifices et ouvrages des périodes espagnole et ottomane. Les inscriptions recueillies lui servirent de matériaux de base pour rédiger son ouvrage sur l’histoire d’Oran.

L’Espagne ne demeura pas en marge de ce mouvement. En 1844, un officier supérieur, le général Don Crispin Ximenez de Sandoval, était expressément envoyé en mission à Oran pour procéder au recueil des inscriptions castillanes ; il se basa notamment sur le manuscrit de l’historien d’Oran Tabalosos, et sur le livre de H.-L. Fey [34] . Cela démontre, s’il en était besoin, de la place qu’occupait encore Oran dans la mémoire historique espagnole.

En plus des objets déposés au Château-Neuf et à la promenade de Létang, de nombreuses plaques d’inscription, récupérées par les ingénieurs militaires et civils et des entrepreneurs, étaient déposées dans la cour du service des Ponts et Chaussées. Pour la traduction des inscriptions arabes, c’étaient souvent les fonctionnaires locaux qui s’en chargeaient (I. Bex, Ch. Cusson), quand ce n’est pas à l’occasion du passage de quelque éminent arabisant, comme Bresnier [35] .

Le conflit de compétence entre officiers du génie et ingénieurs civils

Dès les débuts de la conquête, un homme comme le général ne semblait pas porter en grande estime les services civils. Il les avait écartés, en particulier les Ponts et Chaussées, de toutes les opérations d’ouverture de nouvelles voies, et fait remplacer dans les territoires militaires des ingénieurs civils par des officiers du génie militaire. C’était à ce dernier corps que revenait donc la mission de diriger les grands travaux civils et militaires, c’est dans ce sens que furent prises les décisions ministérielles du 25 mars et du 5 août 1843, confiant les travaux publics au génie militaire, qui devait par ailleurs exercer ses fonctions avec un personnel civil.

Cependant, si nous revenons à ces décisions ministérielles du 25 mars et du 5 août 1843, nous constatons qu’elles n’étaient que l’officialisation d’un état de fait, qui était celui de la mise sous tutelle du génie militaire, des services civils des travaux publics. Ce qui ne manqua pas de relancer la querelle qui avait déjà existé en France, au xviiie siècle, entre ingénieurs du génie militaire et ingénieurs civils [36] . Mais ces derniers, sous le poids de l’autorité militaire en Algérie, étaient contraints d’accepter cette encombrante tutelle. Par ailleurs, l’absence quasi totale de services civils capables de prendre en charge les travaux publics faisait que les ingénieurs civils n’avaient guère le choix dans ce cas, pour se passer totalement du concours des ingénieurs du génie, qui étaient, comme le fait remarquer à juste titre Xavier Malverti, « à la fois arpenteurs, gestionnaires et administrateurs des villes créées en Algérie entre 1840 et 1860, font dans leur travail d’un grand pragmatisme. Cette qualité leur permet d’élaborer des outils urbains applicables à des localités très différentes. Elle s’apprécie dans deux éléments principaux de leur travail : la capacité à se projeter dans l’avenir et à envisager dès l’élaboration du projet ; l’évolution de ces plans au cours du temps » [37] .

Il faudra cependant attendre l’ordonnance royale du 15 avril 1845 pour voir les travaux publics relever des attributions de l’autorité civile, en l’occurrence de la direction de l’Intérieur. C’est l’année même où Mercier-Lacombe fut nommé sous-directeur de l’Intérieur et des Travaux publics à Oran.

Dans le même ordre d’idées, il faut croire que la réorganisation en 1847 de la direction des Bâtiments civils et de la Voirie, qui fut créée à Oran en même temps qu’à Alger (1843), n’était pas étrangère à la présence du général Lamoricière à Oran. En effet, la Direction en question fut éclatée en trois services : le service des Mines, dirigé par l’ingénieur Ville, géologue réputé ; le service des Bâtiments civils, confié à l’ingénieur Dupoul ; et, enfin, le service des Ponts et Chaussées – le plus important de tous les services civils et dont le premier titulaire à Oran fut l’ingénieur Pézerat –, confié à Auguste Aucour, ingénieur des Ponts et Chaussées qui s’était très vite révélé être un précieux collaborateur, forçant même l’estime des ingénieurs militaires. On comptait beaucoup sur le service des Ponts et Chaussées qui, par son organisation et sa longue tradition, était le service qui offrait les plus précieuses garanties pour l’étude et l’exécution des travaux.

Les premiers textes de délimitation des compétences : le cas de la réglementation sur la voirie

Parmi tous les premiers textes qui semblent avoir été initiés en Algérie en matière d’urbanisme, ce fut en premier lieu l’arrêté du 8 octobre 1832, portant règlement général de voirie ; il fut suivi, par l’arrêté du 8 mai 1833 signé par Voirol, instituant des conseils de voiries pour Alger, Oran et Bône (Annaba). Ce règlement de voirie élaboré par les services du génie militaire leur fut inspiré par celui de la France, qui remontait au xviiie siècle, et qui fut considéré comme un « simple rabot » du tissu urbain ancien : « Le rabot, explique Gaston Bardet, finira par enlever à la ville ce qui restait de bonhomie, de villageois, afin d’unifier tous les quartiers, faubourgs et villages jadis individualisés, en un vaste classeur bien étiqueté. » [38]

De ce fait, en 1842, le directeur de l’Intérieur demande au ministère de la Guerre, sa tutelle, la création d’un corps d’architectes au sein de son administration. Le général Bugeaud, gouverneur général à l’époque, plus favorable à une prise en charge des travaux publics par le génie militaire, s’y oppose vivement. Cependant, un an plus tard, le ministère de Guerre revient sur sa décision et dote par décisions ministérielles des 25 mars et 30 août 1843, l’administration civile d’un nouveau service : le Service des bâtiments civils et de la voirie [39] .

En 1845, à la suite des bouleversements opérés dans le tissu urbain d’Alger, une décision du gouverneur général du 4 août 1845 vient réglementer la dénomination des rues, places et promenades, mais le texte de base qui régla les conflits de compétence entre les différents services sur les questions de la voirie, de l’urbanisme et des travaux publics, est, sans contredit, l’arrêté du ministère de la Guerre du 27 janvier 1846, portant sur « la répartition des travaux publics entre les différents services » [40] . Cet arrêté précise clairement, notamment dans son article 7, que « la levée de plans des villes et centres de population soit anciens, soit à créer, et la réduction des plans d’alignement appartiennent sur les territoires civils au service des Bâtiments civils et sur les territoires militaires et arabes au service du génie » [41] .

Conclusion

De par leur vocation militaire, les officiers du corps expéditionnaire français, particulièrement ceux appartenant, tous corps confondus, à l’arme du génie se sont fait connaître – que ce soit en Algérie ou dans les autres pays méditerranéens qui avaient connu auparavant l’occupation des armées françaises, notamment l’Égypte (1798-1801) et la Morée (1828) – pour leur intérêt scientifique à tout ce qui touche au passé et aux antiquités de ces pays [42] . Il va cependant, sans dire, que « de par leur formation d’origine et leur appartenance à une arme savante les officiers du génie s’intéressent à l’histoire et la géographie des territoires à conquérir. Ils apprennent la langue, observent les mœurs des habitants et les espaces où ils vivent. Cette connaissance précise des espaces où ils interviennent à des influences sur la nature des projets qu’ils réalisent » [43] . Cependant, en Algérie, plus que dans les autres pays, ils ont été les instruments du passage à la modernité coloniale [44] .


NOTES

* Communication présentée au Colloque international organisé conjointement par l'UNESCO et le Comité International des Sciences Historiques, Faculté des Lettres, Université Mohamed V, Rabat, 11-13 décembre 2003.

[1] - Bouderbah, Ahmed : Réflexions sur la colonie d'Alger. Sur les moyens nécessaires à employer pour la prospérité de cette colonie.- Cf. Yver, Georges : Mémoire de Bouderbah.- Revue Africaine, T. 57, 1913.- p. 243.

[2] - Frémeaux, Jacques : Souvenirs de Rome et présence française au Maghreb : essai d'investigation.- In CRESM. Connaissance du Maghreb. Sciences sociales et colonisation, s/d. de J.-C. Vatin. Paris, Éditions du CNRS, 1984.- pp. 29-46, p.37.

[3] - Voir, le numéro spécial de la revue URBI, consacré à l'architecture militaire. URBI, XI, Liège, Pierre Mardaga-Éditeur, été 1989.

- Boutier, J. et Teiysseyre-Sallmann, L. : Du plan cavalier au plan géométrique. Les mutations de la cartographie urbaine en Europe occidentale du XVIe au XVIIIe siècle.- Paris, Colloque du groupe de travail international d'histoire urbaine, 1984.- multigr., 30 p.

[4] - Pollak, Martha D.: Introduction, URBI, XI, Architecture militaire, été 1989, Liège, Pierre Mardaga-Éditeur, p. V.

[5] - "Plan du mouillage de Mers-el-Kébir (baie d'Oran). Levé en 1831, par M. A. Bérard, commandant le brick "Le Loiret", au dépôt de la Marine en 1832".

Consulté par R. Tinthoin aux Archives communales de Mers-el-Kébir.

Tinthoin, R. : Mers-el-Kébir "le grand port". Étude de géohistoire locale bi-millénaire.- Oran, Heintz frères, 1956.

[6] - Lespes, R. : rapporte que le plan intitulé "Plan de la ville d'Oran 1832, dressé par M. Pézerat", lui avait été communiqué par M. Fonteneau, sous-directeur des Travaux communaux. « L’échelle n'en est pas indiquée, ajoute Lespes, R. ; « mais, il est particulièrement intéressant à consulter [...] Les voies existantes sont très faciles à reconnaître et à identifier avec celle du plan espagnol . »

- Lespes, René : Oran, étude de géographie et d'histoire urbaines.- Paris, Alcan; Alger, Carbonel; 1938.- p. 142 note 2.

Une reproduction photographique du plan de 1832 est conservée à la Direction des Archives de la Wilaya d'Oran, "Plan de la propriété des sieurs Podesta, Rosciano sur laquelle le boulevard Oudinot a été ouvert, extrait du plan de la ville, dressé en 1832. Copie faite le 16 août 1842, par le Service des bâtiments civils et de la voirie d'Oran".

[7] - Lespes, René : Ibid.- p. 142.

[8] - P. Tsakopoulos ne manque pas de signaler la richesse de la collection des plans d'aménagements élaborés par les ingénieurs militaires, conservés dans les Archives du génie du Château de Vincennes et qui témoignent dit-il, « du processus de transformation urbaine entrepris dans les villes de l'Algérie dès le début de la colonisation. Témoins des altérations brutales de la structure ancienne et de l'architecture de ces villes, ces projets et relevés précis de bâtiments turco-mauresques constituent aussi un ensemble de documents précieux sur l'architecture algérienne précoloniale , tout en faisant remarquer qu'on, ne dispose pas de documents analogues pour les villes de la Morée. »

- Tsakopoulos, Panayotis : Techniques d'intervention et appropriation de l'espace traditionnel. L'urbanisme militaire des expéditions françaises en Méditerranée.- Revue du Monde Musulman et de la Méditerranée, n° 73-74, 1996.- p. 226 note 46.

[9] - Entre autres :

- Bérard, Victor : Indicateur général de l'Algérie.- Alger, Bastide, 1867.

A propos de l'intérêt qu'on pourrait tirer de ces plans de villes publiés par les guides de voyages, cf., Buisseret, Daniel : Les plans de ville, sources pour l'histoire de l'urbanisation en France.- URBI, n° XI, été 1989, Liège, Pierre Mardaga-Éditeur, pp. LXXXV-CXIV.

[10] - Le lieutenant-colonel Isidore Derrien (1839-1904), consacra presque toute sa carrière à des travaux de géodésie en Algérie, en Palestine et en Afrique. Il collabora avec le colonel Perrier, à la jonction trigonométrique de l'Algérie avec l'Espagne. Il fut président de la Société de Géographie et d'Archéologie de la province d'Oran (1896-1904). Il fonde en 1896 l'Observatoire météorologique, installé au fort Santa Cruz.

Son livre "Les Français à Oran", édité en 1886 à Aix, demeure jusqu'à nos jours une source incontournable de l'histoire de la ville.

[11] - Fey, Henri-Léon : Histoire d'Oran, avant pendant et près la domination espagnole.- Oran, Ad. Perrier, 1858.- p. 141.

[12] - Ibid.- p. III.

[13] - Ibid.

[14] - "Relacion general de la consistencia de las Plazas de Oran y Mazarquivir, por el Coronel commandante de Yngenieros Don Harnaldo Hontabat...(El 31 de Deciembre 1772)." Traduction des capitaines Cassaigne et de Loqueyssie 1851. Préface de M. le Commandant G. Pellecat. Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1924. (Tiré à part 88 p.)

[15] - Actuellement ces "archives espagnoles", du XIIe au XVIIIe siècle, essentiellement des copies, constituent la série C du Fonds du Gouvernement général de l'Algérie, déposé au Centre des Archives d'outre-mer, à Aix.

- Cf. Direction des Archives nationales. Colloque international sur les archives concernant l'histoire de l'Algérie et conservées à l'étranger. Alger, 16-19 février 1998. Alger, Publications des Archives nationales d'Algérie, n° 8, 1998, p. 49.

[16] - Tiran, Melchior : Notice sur Oran pendant l'occupation espagnole.- Paris, Manuscrit daté du 12 janvier 1847, Archives du ministère de la Guerre.

[17] - Epalza, Mikel de et Vilar, Juan Bautista : Planos y mapas hispanicos de Argelia. Siglos XVI-XVIII. Plans et cartes hispaniques XVIe -XVIIIe siècles. (Edition bilingue). Madrid, Instituto Hispano-Arabe de Cultura, 1988.

Cf. également – Benkada, S : Oran, ville espagnole : Aménagements et travaux urbains durant la seconde occupation espagnole (1732-1792).

Primeras jornadas hispano-argelinas de historiadores y documentalistas. Universidad Nacional de Educacion a Distancia (UNED), Madrid, 27-29 janvier 1999.

[18] - Jean Cazenave signalait en 1933 quelques fonds d'archives français possédant les cartes et plans sur Oran, avant la période coloniale.

- Cazenave, Jean : Les sources de l'histoire d'Oran. Essai bibliographique.- Oran, Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, sept.-déc. 1933.- pp. 303-379.

[19] - Ainsi on avait pu acquérir les plans suivants :

- "Plano de la Plaza de Mazarquivir o Almarza. (1751)

- "Plan de la Place d'Oran et de Mers-el-Kébir. (1757)

- "Plans d'Oran et de Mers-el-Kébir de 1775 à 1790", d'après les Archives du dépôt de la Guerre, à Madrid.

[20] - (Note d'Adrien Berbrugger), Revue Africaine, n° 1, 1856-1857, p. 506.

[21] - Ibid.- p. 66.

[22] - Ibid.- p. 231.

[23] - Piesse, Louis : Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie, comprenant le Tell et le Sahara.- Paris, Hachette, 1862.- coll. "Guides Joanne", p. 207.

[24] - Gran-Aymerich, Eve : Naissance de l'archéologie moderne 1789-1945.- Paris, CNRS -Edition, 1998.- p. 154.

[25] - Benkada, Saddek : La "Société savante", rupture et continuité d'une tradition associative : le cas de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran.- Oran, Revue INSANYAT, CRASC, n° 8, mai-août 1999.- pp. 119-128.

- Un patrimoine culturel : Les publications de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran (1878-1988), Revue INSANYAT, CRASC- Oran, n° 12, septembre-décembre 2000, pp. 115-128.

[26] - Berbrugger, A.: Introduction, Revue Africaine, n°1, 1856-1857.- p. 8.

[27] - Ibid.- p. 8.

[28] - Revue Africaine, n°1, 1856-1857.- p. 153

[29] - Ibid.

[30] - Berbrugger, A. : Chronique.- Revue Africaine, n° 6/1862, p. 394.

[31] - Berbrugger, A. : Ruines du Vieil-Arzeu.- Revue Africaine, n° 2, 1857-1858.- p.182.

[32] - Berbrugger, A. : Province d'Oran, Aïn Témouchent.- Revue Africaine, n° 1,1856-1857.- p. 50.

[33] - Pour avoir une idée de cet élan, on doit se reporter au Registre d'Inventaire du Musée national A. Zabana, section "Vieil Oran", et les catalogues du même musée établis par :

- Demaëght, Louis, (commandant) : Catalogue raisonné des objets archéologiques du Musée d'Oran.- Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1894.

- Demaëght, Louis, (commandant) : Catalogue raisonné du Musée de la Ville d'Oran.- Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1898, (suite et fin).

- Demaëght, Louis, (commandant) et Doumergue, François : Catalogue raisonné du Musée d'Oran.- Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1932.

-Doumergue (François) : Catalogue raisonné des objets archéologiques du Musée municipal Demaegt à Oran (Pars II).- Bulletin de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, 1938, 1939.

[34] - Andoval, Don Crispin Ximenez de : Las inscripciones de Oran y Mazalquivir. Noticias sobre ambas plazas desde la conquista hasta su abandono en 1792.- Madrid, R. Vicente, 1867.

Traduit par le Dr Monnereau. "Les inscriptions d'Oran et de Mers-el-Kébir". Revue Africaine, 1871, 1872.

[35] Fey, H.-L. : Op. cit.

- p.271 « L'inscription dont nous devons la traduction à l'obligeance de M. Bex, chef actuel du service des domaines à Oran », (plaque en marbre mentionnant les habous de la mosquée du Pacha).

- p.292 « M. Charles Cusson, d'Oran, a bien voulu nous donner la traduction des quatres lignes qui la couvrent», (inscription de la mosquée du Campement, place de la Perle).

- p.187 « M. Bresnier a traduit la belle inscription en langue arabe, placée dans le fronton de la porte d'entrée du Château-Neuf. »

[36] - Antoine Picon explique cette rivalité entre ingénieurs du génie et ingénieurs des Ponts et chaussée, en France par le fait que, « les premiers possèdent l'avantage de l'antériorité et d'une formation scientifique sans doute supérieure. Le corps des Ponts et chaussées a été créé en 1716 pour s'occuper surtout de la construction des routes et des ponts, tandis que les ingénieurs militaires depuis beaucoup plus longtemps places fortes et travaux hydrauliques. »

- Picon, Antoine : Naissance du territoire moderne : génies civil et militaire à la fin du XVIIIème siècle.- URBI, n° XI, été 1989.- p. CIV.

[37] - Malverti, Xavier : Les officiers du génie et le dessin des villes en Algérie (1830-1870).- In Bruant, C., Leprun, S. et Volait, M. S/direct. De "Figures de l'orientalisme en architecture", Revue du Monde Musulman et de la Méditerranée, n° 73/74, 1996.- p. 242.

[38] - Bardet, Gaston : Naissance et Méconnaissance de l'urbanisme.- Paris, 1954.

[39] - Burth-Levetto, Stéphanie : Le Service des bâtiments civils en Algérie (1843-1872). Entre discours et réalité.- In Bruant, C., Leprun, S. et Volait, M. S/direct. de "Figures de l'orientalisme en architecture", Revue du Monde Musulman et de la Méditerranée, n° 73/74, 1996.- pp. 137-152.

[40] - « Dans les premiers temps de la colonisation, les Travaux publics furent confiés au génie militaire, qui, à partir de 1843 (décisions ministérielles du 25 mars et 5 août 1843), exerce ses fonctions avec un personnel civil. Par ordonnance royale du 15 avril 1845, les travaux publics relèvent des attributions du directeur de l'Intérieur.

L'arrêté ministériel du 27 janvier 1846 délimite clairement les attributions du génie militaire et des services civils. En territoire civil, le génie militaire n'est désormais chargé que des travaux relevant du ministère de la Guerre. En territoire militaire, il est responsable de tout

Centre des Archives d'outre-mer. (Aix-en-Provence), Fonds du Gouvernement général de l'Algérie. Série N, Travaux publics.

in : Direction générale des Archives nationales. Colloque international sur les archives concernant l'histoire de l'Algérie et conservées à l'étranger (16-19 février 1998). Publications des Archives nationales d'Algérie, n°8, 1998.- p. 84.

[41] - L'article 8 de l'arrêté du 27 janvier 1847, précise : « bien que les bases d'après lesquelles les nivellements et alignements doivent être exécutés dans chaque localité, sont préalablement déterminés par les commissions spéciales, composées, au chef-lieu d'arrondissement par :

- Le Sous-directeur de l'Intérieur et des Travaux publics, Président;

- Le Maire de la ville,

- Le chef du génie,

- L'ingénieur des Ponts et chaussées,

- Le chef du Service des Domaines,

- Trois notables habitants propriétaires d'immeubles urbains.

[42] - Benkada, Saddek : Archéologie et entreprise coloniale : l'armée et les premiers travaux de topographie historique en Algérie (1830-1880).

Premier Congrès mondial des études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (First World Congress for Middle Eastern Studies (WOCMES). Université de Mayence, (Allemagne), 8-13 septembre 2002.

[43] - Picard, Aleth) : Architecture et urbanisme en Algérie. D'une rive à l'autre (1830-1962).- In "Figures de l'orientalisme en architecture" sous la responsabilité de Catherine Bruant, Sylviane Leprun et Mercedes Volait, Revue du Monde Musulman et de la Méditerranée, n° 73-74, 1996.- p. 122.

[44] - Benkada, Saddek : Les politiques d'aménagement et de repeuplement urbains à Oran (1831-1891) : un modèle de modernité urbaine coloniale.- Thèse de Magister, Sociologie politique, Université d'Oran, juin 2002.- 312 p., annexes, tableaux et figures.

 

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