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Hommage Mlle Chantal de La Véronne (1923-2016)

Insaniyat N° 72-73| 2016| Les personnes âgées entre les deux rives de la Méditerranée: quels devenirs ?| p.07-20 |Texte intégral


 

Mlle Chantal de La Véronne s’est éteinte, le 5 juillet 2016 à l’âge de 94 ans à la suite d’une longue et pénible maladie, dans le Château du Bouchet à Rosnay dans La Brenne (dpt. de l’Indre), où elle avait passé toute son enfance[1].

Aristocrate de naissance, archiviste-paléographe de formation, hispanisante par vocation et historienne par passion. Elle était bien connue de tous ceux qui s’intéressaient à l’histoire de l’Andalousie musulmane, du Maghreb médiéval et moderne (XVe-XVIIIe siècle) et des relations mouvementées entre les deux empires, espagnol et ottoman en Méditerranée. Bien que le Maroc et l’Espagne aient constitué ses principaux centres d’intérêt ; elle ne s’était jamais cependant désintéressée de l’Algérie, notamment pour la région orano-tlemcénienne à laquelle elle a consacré un certain nombre d’excellentes contributions. (Voir sa bibliographie sélective).

Mlle Chantal de La Véronne (son nom complet est Marie Chantal Marthe Alix Hérault de La Véronne), naquit le 5 juin 1923 à Paris (7è). Licenciée en lettres et diplômée de langue arabe littéraire de l'École nationale des langues orientales vivantes, elle obtint en 1947 de l’École des Chartes son diplôme d’archiviste-paléographe avec une thèse sur l'histoire urbaine[2] Pour centrale qu’elle soit, l’aire ibéro-maghrébine à laquelle, elle a consacré une longue et utile carrière, ne l’a pas cependant éloignée de la Brenne de ses origines, en puisant ses sources aux Archives Nationales et aux Archives Départementales de l'Indre, elle consacra sa thèse sur l'histoire urbaine à la ville de Blanc capitale du Blancois, dans la Brenne, région du Bas-Berry pour laquelle elle milita de tout son cœur pour la préservation de son patrimoine historique et culture[3]. Elle fut vice-présidente de l'Académie du Centre[4] et cofondatrice, en 1968, avec André Gasnier, ancien maire du Blanc de l'association des Amis du Blanc et de sa région, elle en était la vice-présidente.

Ses premiers contacts avec les archives espagnoles

Aussitôt après sa sortie de l’École des Chartes, elle se rendit à Madrid où elle séjourna de 1947 à 1949 comme membre de l'École des Hautes Études Hispaniques (E.H.E.H.) rattachée à la Casa de Velázquez.

Ces deux années passées en Espagne lui font prendre conscience de la forte présence de l’héritage culturel arabo-musulman et son immense influence sur la formation de l’identité ibérique.

À peine avait-elle entamé la trentaine qu’elle avait déjà une très bonne connaissance des principaux dépôts d’archives espagnols dont les fonds serviront à lui fournir de très riches informations historiques qui vont s’avérer primordiales dans sa compréhension des événements que connut le Maghreb au cours des XVIe et XVIIe siècles. Autant de facteurs dirions-nous, qui détermineront désormais sa double vocation, d’abord, de digne continuatrice de la tradition française des études hispaniques ; ensuite, d’archiviste et d’historienne, qu’avaient encouragée à poursuivre ses amis et maîtres : Robert Ricard (1900-1984), Louis Massignon (1883-1962), Pierre de Cénival (1888-1937) et Philippe de Cossé-Brissac (1905-1963).

Elle entre à la Section Historique du Maroc comme on entre en religion

La Section Historique du Maroc à laquelle avait déjà pensé à sa création en 1902, Henry de Castries dans son château de Chillon ; ne verra officiellement le jour qu’après la guerre. Lorsque le général Lyautey, devient résident de France au Maroc, il appelle auprès de lui en 1918, H. de Castries au titre de « conseiller historique du gouvernement chérifien » ; ce qui donne l’occasion à ce dernier de créer en 1919 la Section historique du Maroc[5] dont la première tâche fut de continuer ; mais cette fois-ci avec l’aide de fonds publics, la publication des Sources inédites de l’histoire du Maroc de 1530 à 1845, œuvre monumentale poursuivie après sa mort en 1927 par ses continuateurs dont la dernière fut Chantal de La Véronne.

De retour en France, en 1950, elle débute sa carrière de chercheure comme archiviste dans la Section Historique du Maroc ; poste, qu’elle concevait presque comme une ordination sacerdotale, tant elle s’y investissait avec un dévouement quasi-religieux, nécessité par un travail d’équipe exigeant. Elle y passa une quinzaine d’années durant lesquelles, elle aura l’occasion de se mesurer avec la profondeur de l’érudition des grands noms des études ibériques (Espagne et Portugal), notamment, Robert Ricard[6], avec qui, elle entreprit de reprendre la publication des Sources Inédites de l’Histoire du Maroc, encouragés en cela par Philippe de Cossé-Brissac, alors directeur de la Section Historique du Maroc. Dans ce cadre, Chantal de La Véronne se voit confier en 1952 et en 1954, par la Direction de l’Instruction Publique au Maroc, deux missions en Espagne qui lui permettront de rapporter un grand nombre de documents de première importance des Archives municipales de Malaga, de la Bibliothèque nationale de Madrid, des Archives d’Aragon à Barcelone, et surtout des Archives générales de Simancas ; documents qui ont servi à publier le tome II[7] concernant les Archives et Bibliothèques d’Espagne des Sources inédites de l’histoire du Maroc[8].

                « On voit donc, écrit Robert Ricard, que c’est à Mlle de La Véronne que revient le mérite principal du travail. C’est elle, au surplus, qui a transcrit les documents microfilmés, collationné sur les originaux les copies conservées à la section Historique, rédigé la plupart des sommaires et des notes, et établi l’index. Mon rôle s’est borné à apporter à sa jeune activité le concours et l’appui d’une expérience plus ancienne. »

Ainsi donc, comme le souligne à juste titre son ancien étudiant et collaborateur, Ahmed Farouk, 

                 « Dans sa démarche, Chantal de La Véronne a suivi le chemin tracé par Henry de Castries et ses continuateurs pour enrichir un corpus documentaire d’un intérêt capital pour le Maroc, voire pour le Maghreb »[9].

Dernière directrice de la Section Historique du Maroc 

La Section Historique a continué, après l’indépendance du Maroc à poursuivre l’œuvre que lui avait tracée son fondateur Henry de Castries ; lorsque le 20 mai 1963, son directeur Philippe de Cossé-Brissac fut subitement emporté par un malaise à Genève[10].  

Les quinze années que Chantal de La Véronne a passé à travailler sous la direction de Philippe de Cossé-Brissac, «m’avaient appris, reconnait-elle, à l’apprécier, à voir en lui aussi bien un ami qu’un chef, et tous ceux qui venaient à la Section Historique du Maroc le considéraient également comme tel. Puisse son œuvre être continuée en France et au Maroc»[11].

Pour ainsi dire, connaissait-elle mieux que quiconque les traditions de travail de la Section historique ; qui plus est, la parfaite maîtrise de la langue espagnole et accessoirement la langue arabe, la profonde connaissance qu’elle a acquise des fonds d’archives ibériques et la longue expérience de traitement et d’édition de documents originaux, étaient, de l’avis de tous, autant de bonnes raisons qui ont fait que Mlle de La Véronne soit la plus à même de succéder en 1965 à son ami et maître, Philippe de Cossé-Brissac[12].

Il y a toute les raisons de penser que le choix qui fut porté sur elle pour cette succession, relevait délibérément d’une volonté manifeste de maintenir la Section Historique dans l’esprit « chartiste »[13] et dans le respect de la tradition de l’érudition historique en situation coloniale que lui a tracée son fondateur, le comte Henry de Castries[14]. « Elle a été, le dernier maillon de cette lignée d’érudits qui ont révélé l’utilité du contenu des archives européennes pour l’histoire du Maghreb[15] Mais malheureusement, Mlle Chantal de La Véronne, n’aura pas à exercer pour très longtemps sa nouvelle fonction, puisque peu de temps après, en 1969, la Section Historique allait cesser toutes activités.

Sa deuxième carrière de chercheure et d’universitaire

Se retrouvant libre, Mlle de La Véronne réintègre aussitôt son institution d’origine, les Archives de France ; après quoi, elle est détachée en 1970, comme chargée de recherche puis Maître de recherche auprès du C.N.R.S. jusqu’en 1988.

Dès son arrivée au C.N.R.S., loin de se laisser gagner par le découragement, elle entreprend avec l’appui de cet organisme à fonder en remplacement de la Section historique du Maroc, un Centre d’Études Islamiques et Orientales d’Histoire Comparée (C.E.I.O.H.C.), élargi même aux iranisants. Comme elle réussit également dans son entreprise de substituer les Sources Inédites de l’Histoire du Maroc, par deux autres collections : les Documents inédits sur l'histoire du Maroc (publiés par le C.E.I.O.H.C.), et les Sources françaises de l'histoire du Maroc au XVIIIe siècle (publiées par la Revue d’Histoire Maghrébine, de Abdeljalil Témimi /à Zeghouan en Tunisie).

Elle fut ensuite chargée de conférences à la IVe Section des Sciences Historiques et Philologiques de l'École Pratique des Hautes Études (E.P.H.E.), où, en 1966, en même temps qu’elle préparait sa thèse[16], elle fut chargée de diriger un séminaire sur « les sources européennes de l'histoire du Maghreb », séminaire que fréquentait un certain nombre d’auditeurs et d’étudiants devenus par la suite de grands noms de l’islamologie : Kenneth Brown (université de Los Angeles), Antonio Dias Farinha ( université de Lisbonne) et Françoise Durand-Évrard, entre autres[17].

Tout en assurant ses charges pédagogiques et de recherches et elle réussit à force de ténacité et de persévérance à obtenir, en 1975 un doctorat en histoire et un autre en lettres, en 1981.

Sa découverte de Tamanrasset (1979)

Invitée à l’instar d’une pléiade d’orientalistes et d’islamologues occidentaux et arabes pour participer aux assises du treizième Séminaire de la pensée islamique qui s’était tenu à Tamanrasset du 30 août-8 septembre 1979[18]. Le thème qu’elle aborda lors de ce séminaire porta sur « L’Afrique du Nord, voie de transmission pour l’art dit hispano-mauresque» ; qui aurait fait l’objet de quelque remarque ; « Je me suis entendue reprocher d’avoir dit, rapporte-elle, que les armées arabo-berbères avaient conquis l’Andalousie, au lieu de parler de l’action uniquement missionnaire des nouveaux venus dans la péninsule ibérique. » Son contact avec la capitale de l’Ahaggar, fut pour elle, un réel enchantement, tant sur le plan émotionnel que sur le plan intellectuel. À en juger par l’enthousiasme apparent du compte rendu qu’elle fit de cette rencontre[19] ; elle perçut Tamanrasset presque comme un lieu de pèlerinage qui la projeta du temps d’Henry de Castries et de son ami le père Charles de Foucauld. Elle fut par ailleurs, agréablement surprise de l’évocation lors de ce séminaire de la personnalité du père Charles de Foucauld par les Algérien[20] ; « Le souvenir du Père de Foucauld est partout dans Tamanrasset, dit-elle, et il s’est imposé à tout le congrès ; le lundi 3 septembre, trente-deux land-rovers ont emmené les congressistes à l’Asssekrem, lieu où le Père de Foucauld ne demeura que cinq mois, mais où, à 3.000 mètres d’altitude, deux Petits-Frères sont toujours gardiens de l’ermitage du Père et d’une petite bibliothèque consacrée au Hoggar »[21]. Visiblement elle garda un excellent souvenir de ce 13ème séminaire de la pensée islamique dont elle a pu mesurer, parallèlement à la dimension scientifique, la portée de hospitalité à l’algérienne, « Nos hôtes algériens nous offrirent au soir de cette journée un méchoui à la Guelta Afilel, dans un paysage de montagne grandiose, et la veille de la clôture, les Touregs d’Amsel nous convièrent à un repas. En résumé, un congrès passionnant et passionné, vivant et remarquablement organisé », conclut-elle admirative.

Touchant à un domaine familier aux préoccupations de recherches de Chantal de La Véronne qui est celui de l’expansion coloniale portugaise, la communication de l’historienne égyptienne Leïla Es-Sabagh, portant sur « L’Afrique orientale à l’aube des temps modernes (Xe siècle de l’hégire/XVIe siècle J.-C.), attira favorablement son attention, « l’auteur, dit-elle, a magistralement développé, avec toutes les références nécessaires, l’histoire de la côte orientale africaine ; politique intérieure et relations avec les Portugais ou les Indiens».

Chantal de La Véronne et ses travaux sur l’Algérie

C’est de cette période de 1952 à 1954, qu’elle a passé à dépouiller les fonds d’archives en Espagne, particulièrement ceux de l’Archivo General de Simancas qu’elle a pu réunir la considérable masse de documents d’archives initialement destinés à la préparation des tomes II et III de la première série, Espagne, de la collection des Sources inédites de l’histoire du Maroc. Bien que cette dernière collection fût comme son nom l’indique entièrement consacrée au Maroc ; elle ne demeure pas moins utile à consulter pour de nombreux événements historiques se rapportant également à l’Algérie, notamment à la région orano-tlemcénienne. Et, à cet égard, le moins que l’on puisse reconnaitre à Chantal de La Véronne, c’est d’avoir été heureusement servi par le hasard en retrouvant de nombreux documents se rapportant à Oran et Tlemcen,  notamment ceux, déposés dans le fonds Secretaria de Estado ; ainsi que dans deux autres fonds que pratiquement personne n’a utilisés pour l’histoire du Maghreb central, la Guerra Antigua (ou Guerra y Marina)   et la Contaduriá Mayor, 1a y 2a época[22]. C’est donc à partir du dépouillement de ces documents que se précisa son intérêt pour les relations entre Oran et Tlemcen dans la première moitié du XVIe siècle[23]. Dès lors, l’intérêt manifesté par l’historienne pour ces deux villes du royaume zianide est plus qu’évident. Cela pourrait s’expliquer par ailleurs, par le fait que, l’apport de nouveaux documents d’archives restés jusque-là inexploités avaient permis à Chantal de La Véronne de lever tout au moins le voile sur la triple dimension historique de l’affrontement entre l’Espagne, les dynasties marocaines et les Turcs d’Alger ; ce qui lui a permis également d’étendre pour ainsi dire le champ géographique de cet affrontement au-delà des seules villes de la façade méditerranéenne du Maroc (Tanger, Al Huceïma, Tétouan, Ceuta, Melilla etc.) en y incluant en toute logique dans son analyse historique, des villes algériennes, telles que : Tlemcen, Oran, Mostaganem et Ténès ; et ce, contrairement à ce qu’affirmait Fernand Braudel, en 1930, que, les Sources inédites, même si elles étaient notoirement connues pour avoir fourni des « renseignements de première main, sur Oran particulièrement », restaient néanmoins « peu nombreux »[24].

Dans les différents rapports du séminaire, Sources européennes de l’histoire du Maghreb, publiés chaque année dans l’Annuaire de l’E.P.H.E., elle cite tous les étudiants qui ont suivi son séminaire ou qui lui ont fait appel pour les conseillers dans la préparation de leurs thèses dont un certain nombre de doctorants maghrébins, parmi lesquels, quelques algériennes : Melles Chami, Khaddadine et N. Bouamrane[25].

Bien qu’elle n’ait jamais enseigné à Oran, il n’en demeurait pas moins qu’elle fût l’inspiratrice des travaux de recherche sur les sources espagnoles de l’histoire de l’Algérie qu’animait l’équipe des hispanisants oranais réunis au sein du Laboratoire de Recherche sur les Sources et Histoire du Maghreb (L.A.R.S.H.M.)[26].

Au cours de l’année universitaire 1984-1985, elle fut invitée par l’Unité de Recherche en Histoire de l’Algérie, de l’Afrique et de la Méditerranée Occidentales (U.R.H.A.A.M.O)[27] pour donner une série de conférences sur les sources espagnoles de l’histoire algérienne. Elle eut d’ailleurs plusieurs fois l’occasion de se rendre à Oran sur invitation du L.A.R.S.H.M. La seule fois où, elle n’a pas pu venir, c’était lors du grand colloque international sur les sources espagnoles de l'histoire de l'Algérie[28].

Nous l’avons personnellement connue durant ses deux passages à Oran, en 1984 et en 1988. En 1984, elle fut invitée par la Société de Géographie et d’Archéologie d’Oran à l’occasion du Colloque international sur l’histoire d’Oran, tenu du 27 au 31octobre 1984, dans le cadre de la célébration du trentième anniversaire du 1er novembre 1954. Colloque qui regroupa un certain nombre d’historiens algériens et étrangers (Tunisie, Maroc, Turquie, France et Espagne).

En marge du colloque, une excursion fut organisée pour visiter la ville de Frenda. Mlle de La Véronne en compagnie des autres participants au colloque : Bachir Tlili (Tunisie), Ercument Kuran (Turquie), Rachida Akli (Maroc), avaient hautement apprécié la bonne compagnie du doyen de Société de Géographie, Hadj Abdellatif Benchéhida, poète et homme de grande culture, parfait modèle de l’« honnête homme » au sens que l’on donnait à ce mot au XVIIe siècle ; avec qui, Mlle de La Véronne s’était sentie manifestement en parfaite communion d’esprit[29].

En 1988, nous la retrouvons présente lors du IIIè Congrès d’histoire et de civilisation du Maghreb[30], qui s’est tenu au complexe touristique des Andalouses, parmi de nombreux historiens algériens et étrangers de grande renommée. Sa communication à ce congrès portait sur : « La population de la région oranaise dans le seconde moitié du XVIe siècle, d’après les sources espagnoles »[31].

Depuis le début de sa carrière, Mlle Chantal de La Véronne s’était entièrement dévouée à l’étude de l’histoire de l’aire ibéro-maghrébine ; en cela, elle contribua largement au rapprochement scientifique et intellectuel des chercheurs des deux rives de la Méditerranée. Ces fréquentes rencontres avec les historiens algériens ottomanistes, notamment Mahfoud Kaddache, Moulay Belhamissi et cheikh Mehdi Bouabdelli, ainsi que la jeune école des hispanisants de l’université d’Oran, lui ont permis de tisser avec eux d’excellentes relations de coopération.

Elle fut entourée par tous, d’un profond respect dû à sa notoriété d’historienne, dont la qualité des travaux et la pertinence des analyses de ses recherches historiques sur les sujets qui touchaient au monde hispanique et au Maghreb et notamment ses travaux sur l’Algérie, lui ont acquis le respect unanime de ses étudiants et de ses confrères maghrébins.

Elle reçut de nombreuses distinctions honorifiques, outre, la médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres (chevalier en 1972 et officier en 1994) ; elle fut, le 21 décembre 1979, élue membre correspondant de la 5e section de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer.

Tous ceux qui ont l’occasion de la côtoyer, ont dû remarquer indubitablement le raffinement de ses manières qui sont la marque de son éducation aristocratique et l’art qu’elle avait de rendre de prime abord ses interlocuteurs à l’aise, autant de traits de son caractère qui lui ont valu très vite l’estime et la sympathie de tous.

 Il est impossible de ne pas évoquer enfin, son attachante personnalité et son entière disponibilité qu’elle avait tout au long de sa longue carrière témoignée à ses amis et à ses étudiants et qui restent bien présentes dans les mémoires de ceux qui l’ont connue.

Bibliographie sélective de Chantal de La Véronne

N-B : Cette bibliographie ne fait référence qu’aux publications de Chantal de La Véronne relatifs à la Brenne et à l’Algérie, pour un aperçu général de l’abondante production sur le Maroc, la Tunisie et l’Espagne, nous renvoyons le lecteur à la consultation de sa bibliographie complète publiée en ligne.

Ses publications sur la Brenne et le pays blancois

(1959), « Le Bouchet-en-Brenne à Rosnay (Indre) », Sites et monuments, N° 8, oct.-déc, 1959, Bulletin de la Société pour la Protection des paysages et de l’Esthétique générale de la France, p. 10-11.

(1964), Histoire du Blanc des origines à la Révolution de 1789, Poitiers, Société des antiquaires de l'Ouest, DL.

(1965), La Brenne, ses limites, aperçu de son histoire, Paris, Imprimerie Nationale.

(1967 et 1971), La Brenne : histoire et traditions, Photographies de René Mialon, Tours, Gibert-Clarey.

(1972), « Une “maison de maîtresˮ au XVIIIe siècle en péril dans l’Indre », Sites et monuments de Revue de la Société pour la Protection des paysages et de l’Esthétique générale de la France, reconnue d’utilité publique, N° 59, juillet- août-septembre, p. 38-40.

(1979), Bornage des Châtellenies du Bouchet, Migné et Dasdé au XVIIe siècle, [S.l.] : [s.n.].

Ses publications sur l’Algérie ou concernant l’Algérie

(1955), « Deux lettres inédites d’un roi de Tlemcen (1531-1532) », Revue Africaine, p. 174.

Politique de l'Espagne, du Maroc et des Turcs dans les royaumes de Fès et de Tlemcen au milieu du XVIe siècle, (1955), Communication, Paris, Imprimerie nationale.

Importance d’Oran dans la politique marocaine au milieu du XVIe siècle, (1956), Publications de la section Historique du Maroc. Les Sources inédites de l’Histoire du Maroc par Robert Ricard Et Chantal De La Véronne. Archives et Bibliothèques d’Espagne, Tome II Bibliographie et index alphabétique des Tomes I et II par Chantal de La Véronne, Paris, Geuthner, 1956, p. IX-XV.

« Quelques processions de captifs en France à leur retour du Maroc », d'Algérie ou de Tunis, (1970), Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N° 8, 1970, p. 131-142.

(1970), Menaces que font peser les Turcs sur le Maroc après la batielle des Trois Rois, Atti dela semana maghribina, Cagliari, 22-25 mai 1969, Milan, 1970.

(1973), Poblacion del presidio de Oran en 1527, Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos, t. LXXVI, Madrid, p. 69-108.

(1973), Distinction entre Arabes et berbères dans les documents d’archives européens des XVIe et XVIIe siècles, concernant le Maghreb, Actes du 1er Congrès d’Études des Cultures Méditerranéennes d’influence arabo-musulmane, Alger, SNED.

(1974), (en collaboration avec José Balagna), M'hammmed El-Watiq, prince zeianide ou aventurier (1613), Tunis.

(1974), Memorial de Diego del Castillo sobre la costa de Berberia en 1532, Homenaje a Guillermo Guastavino Miscelanea de Estudios en el ãno de su jubilación como director de la Biblioteca Nacional, éd. Anaba, 1974, p. 505-514.

(1976), « Un faux captif à Alger en 1728 », Revue d’Histoire Maghrébine, N° 5, janvier 1976, Tunis, p. 93-94.

(1977), Nombres y appelidos musulmanes y Judios de la region de Tremcen y Oran en la primera mitad del siglo XVI, Miscelanea de Estudios Arabes y Hebraicos, fasc. 1, 1977, p. 83-101.

(1978), Politique d’Abu Hasun, roi de Velez, après la première prise de Fès par les Saadiens en 1549 (d’après un document inédit des Archives de Simancas, Valladolid, Espagne), GALLEY Micheline (dir.), Actes du IIème Congrès International d’Etudes des Cultures de la Méditerranée Occidentale, II, Alger, SNED, 1978, p. 292-299.

(1979), L’Afrique du Nord, voie de transmission pour l’art dit hispano-mauresque, XIIIe Séminaire sur la pensée islamique, Tamanrasset (30 août-8 septembre 1979).

(1979), Lettres inédites de partisans de Mulay Abu Hasun du Nord-Est marocain (1550), [S.l.], [s.n.].

(1980), XIIIe « Séminaire sur la pensée islamique, Tamanrasset (30 août-8 septembre 1979) », (compte rendu), Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 1980, N° 29, p. 163-165.

(1983), La population de la région oranaise dans le seconde moitié du XVIe siècle, d’après les sources espagnoles, Actes du IIIème Congrès d’Histoire et de Civilisation du Maghreb, Oran 26, 27 et 28 novembre 1983, « Le monde rural maghrébin, communautés et stratification sociale », 2 t., Alger, O.P.U., 1987.

(1983), Relations entre Oran et Tlemcen dans la première partie du XVIe siècle, Paris, P. Geuthner.

(1983), Morisques et mudejares dans les présides ibériques d’Afrique du Nord, Oran et Tanger, IIè Symposium du Comité international d’études morisques, Tunis, septembre 1983. (Paru dans Religion, Identité et Sources documentaires sur les Morisques Andalous, Abdeljelil Témimi (dir.), Tunis, 1984, t.II, p. 55-59.

(1983), « Sources de l’histoire de l’Algérie dans les archives espagnoles de Simancas », Tunis, Revue d’Histoire maghrébine, N° 31- 32, déc. 1983, p. 325-329.

(1984), Garnisons et défense des places d’Oran et de Mers-el-Kébir en 1560 », Colloque international sur l’histoire de la ville d’Oran, salle du CRIDSSH, 27-31 octobre 1984.

(1984), Mandements du roi d’Espagne pour deux missions de rédemption au Maroc et en Alger (1619, 1626), Mélanges Michel Allard et Paul Nwyla, Beyrouth, 1984, p. 377-383.

(1987), Un Intento de alianza entre España y Argel en 1701, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones científicas, Instituto de Filología.

(1990), « Interprète d'arabe à Oran au XVIIe siècle », Tunis, Revue d’Histoire Maghrébine, N° 57-60, 1990, p. 117-120.

(1998), Présentation de la réédition de l’ouvrage de Paul RUFF, La domination espagnole à Oran sous le gouvernement du comte d'Alcaudete : 1534-1558, Saint-Denis, éd. Bouchène.

(2002), Yaghmurasan, premier souverain de la dynastie berbère des Abd-Al-Wadides de Tlemcen, 633/1236 - 681/1283, Saint-Denis, éd. Bouchène.

 

Source: Frenda, octobre 1984- De gauche à droite : Ercument Kuran, Rachida Akli, Chantal de La Véronne et Bachir Tlili. (Photo Saddek Benkada).

 

Saddek BENKADA


Notes

[1] Le Château du Bouchet appartient depuis 1808 à la famille Hérault de La Véronne. Mlle Chantal de La Véronne descendante de la famille avait consacré deux études sur l’histoire de la demeure seigneuriale du Bouchet. Voir la bibliographie sélective.

[2] Histoire du Blanc, des origines à la Révolution de 1789 (Société des antiquaires de l’Ouest, impr. P. Oudin (1964).Ouvrage réédité en 2012 dans la collection « Histoire Locale Du Berry » par Alice Lyner.

[3] Chantal de La Véronne est considérée comme étant la deuxième femme, après Paulette Portejoie, en 1958, à s’être aventurée en 1962, dans le domaine réservé aux hommes, celui des publications dans les revues des sociétés savantes du Centre-Ouest de la France. Voir, Havelange Isabelle, Juratic Sabine et Nicole Pellegrin, « Femmes et histoire. Pour des enquêtes longues », in Sylvie Steinberg et Jean-Claude Arnould, Les femmes et l’écriture de l’histoire (1400-1800), Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2008, p. 13-40, p. 22.

[4] Société savante créée en 1878 à Châteauroux sous le nom de Société académique du Centre. C'est la plus ancienne société savante du département de l’Indre. Il est à noter qu’elle fut fondée la même année que son homologue d’Oran, La Société de Géographie et d’Archéologie de la province d’Oran.

[5] La Section historique du Maroc fut créée par arrêté viziriel du 19 septembre 1919, « avec la mission de rechercher, dans les archives et bibliothèques de France et de l'étranger, tous les documents intéressant l'histoire du Maroc, et de les publier. »

[6] Chantal de La Véronne et Mercedes Garcia-Arenal, « Robert Ricard (1900-1984). Bibliografía », Al-Cantara. Revista de Estudios Arabes, CSIC, Madrid 1985, vol. VI,       p. 541-548.

On doit à Robert Ricard une intéressante étude sur la présence portugaise à Oran, « La factorerie portugaise d’Oran (1483-1487) », A.E.I.O., V. 1939-1941.

[7] C’est dans ce second volume de la série Espagne qui couvre les années 1552-1560, que Chantal de La Véronne avait consacré une très intéressante partie à l’« Importance d’Oran dans la politique marocaine au milieu du XVIe siècle », p. IX-XV.

[8] Publications de la section Historique du Maroc, Les Sources inédites de l’Histoire du Maroc par Robert Ricard et Chantal de La Véronne. Archives et Bibliothèques d’Espagne, Tome II Bibliographie et index alphabétique des Tomes I et II par Chantal de La Véronne, Paris, Geuthner, 1956.

[9] Ahmed Farouk, « Chantal Herault de La Véronne, (Paris 5 juin 1923-Rosnay-en-Brenne 2016), (In Memoriam) », Hespéris-Tamuda LII (2) (2017), p. 13-15.

[10] Chantal de La Véronne, « Philippe de Cossé-Brissac (1905-1963) » Bibliothèque de l'École des Chartes, année 1963, volume 121, numéro 1, p. 342-344.

[11] Id.

[12] 1965 marque le soixantième anniversaire de la sortie en 1905, du premier volume des Sources inédites de l’histoire du Maroc, (Paris, Ernest Leroux, rue du Bac) ; le second volume paraîtra en 1909 et le troisième en 1911.

[13] Dès les débuts de son projet de rédaction des Sources inédites de l’histoire du Maroc, le comte Henry de Castries pour le seconder dans sa travail, porta sa préférence sur les archivistes-paléographes, diplômés de la prestigieuse École des Chartes ; à commencer par Jacques de Dampierre (1874-1947), son fils adoptif et collaborateur de la première heure. Par la suite, tous les directeurs qui lui ont succédé à la direction de la Section Historique du Maroc sont des Archivistes-paléographes, Pierre de Cénival (1927-1937, décédé), Philippe de Cossé-Brissac (1947-1963, décédé) et Chantal de La Véronne (1965-1969). Une autre particularité de la « maison » se remarque dans le fait que, depuis Henry de Castries jusqu’à Chantal de La Véronne, tous ceux qui ont eu à présider aux destinés de la Section Historique sont des descendants de familles issues de la noblesse française. Fait du hasard ou choix délibéré ?

[14] Henry Marie de La Croix de Castries (1850-1927), officier aux Affaires indigènes, détaché aux missions géographiques en Oranie (1873-1882), était chargé d'effectuer des relevés topographiques dans le Sud-Oranais. Il prit une part active en 1881 à la lutte contre cheikh Bouamama. Il quitta prématurément l’armée avec le grade de lieutenant-colonel pour briguer des mandats politiques locaux, ce qui l’amena à être élu, en 1884, conseiller général du Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire). Il épousa en 1887, Isabelle, la fille cadette du général de Lamoricière, veuve du marquis Aymar de Dampierre ; par ce mariage le comte Henry de Castries devient propriétaire du château de Chillon, et connut une certaine aisance, ce qui lui permettait de se consacrer entièrement à ses recherches sur l’histoire du Maroc. C’est à Chillon qu’à partir de 1902, que Henry de Castries a mûri l’idée de création d’un organisme susceptible de réunir des documents d’archives européennes relatives à l’histoire du Maroc, ce qui sera plus tard la Section Historique. Son fils adoptif, Jacques de Dampierre (1874-1947), sorti premier de l’École des Chartes (promotion janvier 1902), avec sa formation d’archiviste-paléographe, devient très vite son précieux collaborateur, en participant à la rédaction des Sources inédites de l’Histoire du Maroc.

À signaler en outre que, Henry de Castries est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Islam et le Maghreb dont le remarquable recueil des sentences de Sidi Abderahmane El Majdoub, Les Moralistes populaires de l'Islam. I. Les Gnomes de Sidi Abd er-Rahman el-Medjedoub, Paris, Leroux, 1896.

[15] Ahmed, Farouk., op.cit.

[16] La thèse soutenue en 1967 portait sur La Vida de Muley Ismael, Rey de Fez, de D. Joseph de Léon (1707-1728), publiée chez Geuthner en 1967 sous le titre en français de : Vie de Moulay Ismaʻīl, roi de Fès et de Maroc : d'après Joseph de León, 1708-1728.

[17] Françoise Durand-Évrard, née en 1940, archiviste-paléographe (promotion 1966), conservateur général du patrimoine, directrice du Centre des Archives d'Outre-Mer, avait préparé en 1966 sa thèse sur « Les relations de la France et du Maroc sous le consulat de Louis Chénier (1767-1782) » sous la direction de Chantal de La Véronne.

Elle publia en collaboration avec Lucienne Martini un excellent ouvrage, Archives d’Algérie, Paris, Hazan, 2003.

[18] C’était la première rencontre de ce type de séminaire qui était organisée de l’époque du président Chadli Bendjedid. Baki Boualem, proche du nouveau président et ministre des Affaires religieuses, en organisant ce séminaire avec un grand faste ; voulait montrer qu’il n’avait rien à envier à ceux qui étaient organisés par Mouloud Kacem Naît Belkacem  ministre de l’Enseignement Originel et des Affaires Religieuses à l’époque du président Boumédiène et, promoteur de l’expression « Authenticité islamique » (Açala).

[19] Elle fut tellement ravie d’avoir participé à ce séminaire, qu’elle lui consacra un intéressant compte rendu dans la Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée,  N° 29, 1980, p. 163-165.

[20] Ce fut Cheikh Bouamrane (décédé, le 12 mai 2016), à l’époque, professeur de philosophie à l’université d’Alger qui aborda le thème sur le père Charles de Foucauld à Tamanrasset, dont « l’exposé, écrit-elle, donna lieu à une série de témoignages et de discussions passionnées sur le rôle politique et militaire du Père de Foucauld, sur ses relations avec l’aménokal Moussa ».

[21] Le Père Charles de Foucauld (Strasbourg, 1858- Tamanrasset, 1916) fut un très proche ami d’Henry de Castries, avec lequel, il entretenait une riche correspondance sur les choses du Sahara et des confins algéro-marocains ; publiée dans, Charles de Foucauld, Lettres à Henry de Castries, Paris, Grasset, 1938, Voir, Josette Fournier, Charles de Foucauld : amitiés croisées, Paris, Cheminements, 2007.

[22] Chantal de La Veronne, Relations entre Oran et Tlemcen dans la première partie du XVIe siècle, Paris, P. Geuthner, 1983, p. XI (Avant-propos).

[23] Robert Ricard, connaissant la valeur de ces documents d’archives de Simanacas, concernant le royaume de Tlemcen, encouragea Chantal de La Véronne à préparer sous sa direction sa thèse ès-lettres (soutenue en décembre 1981, à Paris IV, Sorbonne). Thèse qui est à l’origine de son ouvrage, Relations entre Oran et Tlemcen, P. Geuthner, 1988.

[24] Braudel, F. (1931), « Les Espagnols en Algérie, 1492-1792 », in Alazard J. et alii, Histoire et historiens de l'Algérie, Paris, Félix Alcan, p. 231-266, p. 232.

[25] De tous les doctorants, celui qui semble le plus assidu et le plus proche d’elle est son étudiant marocain Ahmed Farouk qui, à sa disparition, lui consacrera une remarquable notice nécrologique. Voir plus haut note 8.

[26] Le Laboratoire de Recherche sur les Sources et Histoire du Maghreb (L.A.R.S.H.M.) était chargé au sein de l’U.R.H.A.A.M.O. de travailler sur les Sources espagnoles de l’histoire algérienne, il avait comme chercheurs un certain nombre d’hispanisants (Nordine Malki (décédé en 2006), Ismet Terki-Hassaïne, Ahmed Abi-Ayed, Abdelhak El Kébir (décédé 25 janvier 2016), Kheïra Araf et Emilio Sola).

[27] L’Unité de recherche était dirigée par Taïeb CHENTOUF et dépendait du C.E.R.D.R.O. (Centre d’Études et de Recherche pour le Développement de la Région d’Oran) que présidait le Professeur TALEB Mourad.

[28] Colloque international sur les sources espagnoles de l'histoire de l'Algérie; Oran, 20-22 avril 1981, a permis de dresser un premier bilan de l'état des sources espagnoles concernant l'histoire de l'Algérie en général et l'histoire d'Oran en particulier. cf. le numéro spécial consacré aux actes de ce colloque publiés par la revue de la Direction des Archives nationale, Archives nationales, N° 10-11, Alger, 1984.

[29] La visite guidée était assurée sous la bienveillante direction de notre ami Amar Mahmoudi qui savait à sa manière faire partager son enthousiasme et sa passion pour les monuments de Frenda que ce soit les Djeddars ou les ruines de la Kalâa des Beni Salama où Ibn Khaldoun a écrit la Muqaddima ; visite qui fut visiblement pour Mlle de La Véronne un bon moment de détente et de franche convivialité.

[30] Chentouf, T. (1987), (dir.), Actes du IIIè Congrès d’Histoire et de civilisation du Maghreb, Oran 26, 27 et 28 novembre 1983, Le monde rural maghrébin, communautés    et stratification sociale, 2 t., Alger, O.P.U.

[31] Actes du IIIè Congrès d’Histoire et de civilisation du Maghreb, Oran 26, 27 et 28 novembre 1983, Le monde rural maghrébin, communautés et stratification sociale, O.P.U., 1987, Vol. 1, p. 166-178.

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