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Insaniyat N°41 | 2008 | Enfance et socialisation | p.11-12 | Texte intégral


Le thème de l'enfance est sans cesse sollicité, en sciences humaines, par des travaux convoquant la pluralité des mondes, au sein desquels l'enfant se construit au quotidien. En proposant ce numéro d'Insaniyat sur enfance et socialisation, nous invitons nos collègues chercheurs à une réflexion sur le statut d'une sociologie de l'enfance, débouchant sur la réalisation d'un bilan critique, qui en comblant une insuffisance éditoriale, pourrait sans doute mettre en évidence les multiples logiques de socialisation, impulsées dans les différents espaces.

Comment l’enfant s’approprie-t-il la rue comme « espace de jeu » et qu’y trouve-t-il de différent par rapport aux autres espaces institutionnels de socialisation que sont l’école et la famille, s’interroge Nouria Benghabrit-Remaoun, dont la contribution apporte un nouvel éclairage sur diverses modalités enfantines d’appropriation de l’espace public. S’intéressant aux influences environnementales sur le développement de l’enfant, Khadidja Keddar montre comment les relations sociales, entretenues au sein des groupes sociaux d’une même localité, interfèrent dans les comportements des enfants, leur permettant ainsi de développer un sentiment d’appartenance et une solidarité agissante, au sein du quartier.

L’enfance est abordée par Ibtissem Chachou des points de vue socio-linguistique et didactique. La réflexion heuristique menée dans ce cadre, se focalise sur la réhabilitation des langues maternelles et leur reconnaissance officielle à l’école. « La place de l’enfant dans le système éducatif » constitue l’objet de recherche de Zoubida Senouci, qui montre à partir de résultats d’enquête que le changement de pratiques pédagogiques exhortant les enseignants à mettre l’enfant au centre du processus d’enseignement/apprentissage, rencontre encore des obstacles.

A propos du statut social de l’enfant, l’enquête menée par Aïcha Benamar montre que les principes de base du droit sont méconnus de la majorité des enseignants approchés et occultés dans les règlements intérieurs consultés. Badra Moutassem-Mimouni s’intéressant aux enfants privés de famille, présente une synthèse des résultats portant sur la prise en charge institutionnelle de ces enfants. Les entretiens et observations cliniques, qu’elle met en exergue, convergent vers la nécessité d’une désinstitutionalisation de la prise en charge des enfants privés de famille.

Partant de la relation entre la famille et la violence de l’enfant, Hanifa Salhi-Bencherif met en évidence un certain nombre de corrélations, au sein de la dyade représentée par le rapprochement des valeurs morales de la socialisation, et ce, en jouant sur leur présence/absence.

Comparant le placement en institution à l’exil, Hossain Bendahman soulève la question du passage d’un espace culturel ou familial à un autre. S’interrogeant sur la culture, la langue et le corps, comme marqueurs identitaires confrontés à l’épreuve de l’altérité, l’auteur défend l’idée que la langue, possède un pouvoir structurant de l’identité individuelle. Dans un domaine clinique relativement proche, Djamila Boutaleb pose le problème de la surdité de l’enfant, des représentations et pratiques concernant la prise en charge familiale et pédagogique de cet handicap.

L’article de Madeleine Kabore-Konkobo s’articule autour de la problématique du droit de l’enfant à l’éducation au Burkina-Faso. L’analyse de la situation socio-historique burkinabée interpelle la société dans la priorisation de ses actions en faveur de l’enfance.

Ce que les différents contributeurs ont dit de l’enfance exprime certainement quelques aspects de leurs représentations et pratiques qui réfèrent à certains enfants pris dans des réseaux relationnels pluriels, mettant en exergue la nécessité de s’interroger sur la généalogie de l’enfance en tant que période de vie revêtant une fonction sociale importante. En parlant de l’enfant, en essayant de le percevoir, de le « connaître », de le comprendre, n’agissons-nous pas en référence à des valeurs et des normes sociales intrinsèques ?

Enfin, en varia, Mostéfa Mimouni pose le problème du suicide et des tentatives de suicide chez les jeunes. Il soulève le problème de l’intrication des facteurs quant à la détermination de ce phénomène en Algérie.

Aïcha BENAMAR et Zoubida SENOUCI

 

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