Un témoignage espagnol sur la prise d'Alger par les Français en 1830

Insaniyat N°19-20 | 2003 | Historiographie maghrébine : champs et pratiques | p.199-215 | Texte intégral


Ahmed ABI AYAD : Enseignant à l’Institut des langues étrangères. Université d’Oran, 31 000, Oran, Algérie
Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie


Le document que nous présentons constitue le manuscrit du journal inédit que le minorquin Don Francisco Aledo écrivit en 1830 pour consigner tous les événements et faits quotidiens que vécut sa ville natale Mahon, lors de la conquête d'Alger par les Français. Il est nécessaire de rappeler ici, que toutes les tentatives et actions dirigées régulièrement contre Alger avaient pour base de jonction, de départ et de repli, les Iles mallorquaises. De tout temps, ces îles connurent pendant les diverses entreprises de bombardements de la ville d'Alger par les européens, une intense activité militaire.

En effet, les nombreuses escadrilles et énormes expéditions navales de l'empire espagnol menées contre la capitale algérienne, depuis le début du XVI ème siècle, comme celles de Diego de Vera, en 1516, Hugo de Moncada en 1518, Charles Quint en 1541, Philippe III en 1601, des Généraux O'Keilly en 1775, de Barcelo en 1783 et 1784, ou encore celles des américains en 1815 et des britanniques en 1816[1], transitaient toutes par ces îles soit pour se ravitailler ou s'organiser, soit pour s'abriter lorsque la mer était déchaînée, avant de foncer droit sur la citadelle algérienne de plus en plus fragilisée en cette fin de siècle et dont la réputation de cet immense Empire ottoman commença à décliner pour devenir "l'homme malade"auquel les grandes puissances européennes s'intéressaient vivement.

La France, l'Allemagne, la Russie, assises à son chevet, surveillaient son agonie pour voir laquelle d'entre elles bondirait la première sur son cadavre et s'épiaient les unes les autres pour s'en attribuer les restes[2].

Ce journal rare et précieux fait partie des Manuscrits[3] édités en 1901 et que Juan Llabres publia en 1946[4] pour montrer la contribution et le rôle important qu'avait joué cette ville insulaire lors des confrontations avec l'Algérie, et dont la quiétude fut altéré ces mois là par les préparatifs, les opérations et conséquences de l'expédition française obstinée par la conquête d'Alger.

En effet, cette obstination de plier les autorités algériennes et de les soumettre, occupait depuis longtemps les esprits des monarques et gouverneurs européens, notamment les espagnols qui, durant les trois dernières centuries, furent constamment confrontés aux corsaires algériens qui, dès le début du XVIème siècle, volaient au secours des Morisques[5] soumis à la conversion forcée, durement châtiés et sauvagement expatriés et dépossédés par les lois inquisitoriales[6].

Devant l'impossibilité de réduire et d'anéantir la puissante Alger, et l'acharnement de l'Espagne à vouloir étendre son royaume en Afrique, les européens essayèrent tour à tour la conquête des autres places fortes de l'Algérie, en l'occurrence Oran, Bougie, Bône et Djidjelly.

C'est dans cette perspective que la France de Louis XIII, à l'instar de l'Espagne et en dépit de tous ses troubles et difficultés[7] aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays pour asseoir son  royaume et rétablir son autorité, avait pour dessein de chasser les corsaires algériens du bassin méditerranéen et se tailler une place stratégique en Algérie.

C'est ainsi que l'expédition française à l'est d'Alger devait s'opérer soit à Bougie, Bône ou Stora. Et c’est finalement Djidjel qui répondait à ce choix de par son site stratégique, et c’est le Duc de Beaufort qui sera chargé de mener l’expédition militaire de conquête, mais sans succès et avec beaucoup de pertes humaines et matérielles.

Ainsi tout comme en 1664, l'expédition française de 1830 contre Alger, cette fois-ci plus aguerrie et mieux organisée, partait de Toulon, transitait par les Baléares et pointait sur Alger après de minutieux et rigoureux préparatifs. Le récit que le minorquin Francisco Aledo adressait à son fils, nous informe quotidiennement sur tous les mouvements, entrées et sorties, des bateaux de guerre français qui se déroulèrent dans la ville portuaire de Mahon durant les huit premiers mois de la conquête d'Alger.

Recommandations et consignes laissées par l’auteur à son fils

D'ailleurs, il est intéressant de noter que la lettre prologue à ces annales portait le message dont la valeur patriotique et nationaliste est assez révélatrice: " Mon cher enfant, soucieux afin que tu ne dois rien ignorer de ce qui arrive dans ta patrie... et heureux toi mon fils si tu me suis dans mes intentions et mon chemin, afin que tu aies toujours présent à l'esprit que tu es né minorquin... ".

Il est clair donc, que dans l'esprit et l'intention de l'auteur, ce manuscrit se voulait un récit journalier authentique, sincère et détaillé afin de pouvoir transmettre à son fils[8] toutes les informations importantes qui circulaient quotidiennement dans sa ville-natale. Ces nouvelles et informations recopiées soigneusement révèlent certes un intérêt pour l'histoire locale de Mahon, mais représentent pour nous aussi, par la nature même des faits qu'elles évoquent, une importance capitale pour l'histoire de l'Algérie en ce début du XIXème, dominée précisément par des événements successifs lourds de conséquences dramatiques pour l'état et le peuple algériens.

Ce document qui signale principalement la participation de l'île de Mahon durant la grande entreprise que menait la France pour conquérir les territoires algériens, fait état également de manière sporadique, de quelque description des rares opérations navales déployées dans le port par des escadres hollandaises et nord-américaines détachées en Méditerranée où elles hivernaient tranquillement dans les eaux placides des îles minorquines et où des hôpitaux militaires français ont été installés, tout près de Mahon, à Villa Carlos, Lazareto, etc., pour recevoir les malades et blessés évacués de l'expédition militaire d'Alger.

En effet, situé au port de Mahon, arrière base de repli des lieux de bataille qui opposaient Algériens et Français, Francisco Aledo observe, relève, écoute et vérifie minutieusement, durant 8 mois (de mai à décembre), les conséquences et répercussions de cette action militaire française dont les manifestations très insolites caractérisaient quotidiennement l'intense activité portuaire de Mahon animée ces temps-ci par les déploiements des bateaux de guerre français qui allaitent et venaient sans cesse à Alger.

Ce témoignage personnel et digne de foi, en dépit de son penchant et son alliance avec la nation française, alliée de son pays, et tous deux désireux de tout temps de conquérir Alger depuis des siècles, constitue un apport précieux et significatif par la rigueur de sa vision précise et ponctuelle sur tout ce qui est vu et entendu au sujet de cette conquête.

Nous nous limitons dans ce travail de rapporter autant que possible les principaux éléments que nous considérons utiles et intéressants, susceptibles d'éclairer quelques aspects d'une des pages capitales de notre conscience historique, convaincus que l'image européenne, en l'occurrence espagnole, sur notre passé et sa représentation par autrui, est aussi nécessaire voire indispensable pour une meilleure connaissance de nous-mêmes et de notre histoire.

" Cette image européenne de l'Algérie appartient aussi d'une certaine manière à l'histoire de l'Algérie et peut donc offrir aux Algériens des élément permettant d'approcher et d'approfondir la conscience de leur passé "[9].

Il faut noter néanmoins que l'examen du document nous révèle quelques renseignements pertinents sur son auteur qui est un homme de science connaissant les problèmes de politique nationale et internationale de l'époque, ce qui lui permet d'ailleurs de bien cerner son sujet et d'établir un récit sérieux et une énumération précise et détaillée des faits et actions relatifs non seulement au déploiement et mouvement des bateaux de guerre français dans le port de Mahon, mais aussi sur tout ce qui circule et se dit aussi bien à bord des bateaux que dans la ville sur les événements de cette expédition française.

Parcourons donc attentivement le contenu de ce manuscrit qui fait état des différentes péripéties et étapes entreprises par la France tout au long de son imminente conquête d'Alger en 1830.

Mai 1830

Le 1er mai à 11h du soir arriva au port de Mahon, un bateau vapeur en provenance de Toulon avec des documents. On dit qu'ils concernent la demande que le gouvernement français avait fait à nôtre pour l'octroi d'un local propre pour le placement des malades et blessés qui arriveraient de l'expédition d'Alger. Cette nation voulait se rassurer, en fin de mois, si les réponses étaient effectivement favorables à sa demande. Le bateau abandonna ensuite le port et revint le 4 mai à 9h du soir pour recevoir la réponse adéquate et retourna vers Toulon.

* Le 8 mai, un général français organisa les hôpitaux militaires de cette nation à Lazareto et les quartiers militaires à Villa Carlos.

* Le 18 mai arriva une corvette Gavarro de guerre et transport conduisant les médecins et pratiquants de médecine, chirurgie et pharmacie au nombre de 99, pour les hôpitaux militaires français. Vinrent également ce jour 200 hommes du corps des infirmiers des hôpitaux.

* Le 24 commença l’œuvre d'aménagement des hôpitaux militaires à l'effet de pouvoir terminer l’œuvre le plus tôt pour le placement des premiers malades qui arriveront.

* Le 28 mai, vers 1h de l'après-midi, l'expédition française fut aperçue, se diriger vers Alger, composée, selon qu'on pouvait vérifier au moment qu'elle passait par devant ce port, de 13 navires de guerres ou de ligne et de 2 vapeurs formant la première division.

La deuxième division était composée de plusieurs frégates, un vapeur et des bateaux mineurs de guerre. Après suivait la troisième division de l'escadrille de transport en si grand nombre et si distante, presque imperceptible, escortée par des frégates et bateaux de guerre.

Devant ce magnifique et prodigieux spectacle, le peuple minorquins accourut et manifesta sa grande curiosité et son plaisir à contempler ce défilé. Les jours suivants on vit passer d'autres bateaux qui allaient se joindre à l'expédition.

Juin 1830

* Le 5 juin arrivèrent au port deux (2) bergantins espagnols de guerre, abordant l'insigne du commandant d'escadrille, le premier Manzanares et le deuxième le Réalista. On croit qu'ils sont partis en commission pour assister au débarquement de l'armée expéditionnaire sur les côtes d'Alger et pouvoir donner le maximum de détail et d'information à notre cour sur tout ce qu'elle aura de bien et de mal cette si importante expédition pour les nations européennes.

* Le 6 juin entra dans ce port un cutter anglais avec 5 membres d'équipage. On dit qu'il va voir le bombardement d'Alger par curiosité. Arriva ce même jour un bateau de Palma où l'on aperçut une division de l'expédition française, ramenant 30 malades qu'on plaça à l'hôpital déjà préparé et aménagé dans l'îlot appelé de l'hôpital.

* Le 19 juin, la frégate de guerre la Casilda de notre nation et deux goelettes de guerre, la Jacinta et la Maria, se joignirent aux autres pour former une escadrille complète; ces dernières ont à bord des militaires composant la commission nommée par le gouvernement pour assister et s'informer sur les opérations qui auront lieu.

* Les 14 et 15 juin, ils finirent de débarquer, l'artillerie et les autres outils de guerre, ainsi que toutes les troupes à terre dans le golfe de la Mala Mujer où 15.000 militaires s'attaquèrent de suite aux trois importantes batteries qui défendaient le mouillage, et s’emparèrent de ces forteresses à 4h de l'après-midi, laissant libre et au pouvoir des Français, tout le site du désembarquement.

* Le 20 juin, passèrent près de ce port, selon ce qu'on pouvait distinguer, 30 bateaux de transport en direction de la France. On croit qu'ils sont partis embarquer des troupes et renforcer l'armée expéditionnaire. A Toulon était restée une réserver pour cet effet.

Erreur stratégique du chef arabe selon l’auteur

* Le 23, un bergatin de guerre hollandais arriva de Toulon avec la nouvelle que les Français, après s'être emparés des trois forteresses du lieu du débarquement, furent vivement attaqués le 19 juin par l'armée arabe au nombre de 80.000 hommes et 15 à 20.000 chevaliers. L'attaque fut vigoureuse et terrible de leur part. L'impétuosité de la chevalerie qui allait devant, atteignit la ligne française qui se composait de 25.000 hommes. La rencontre fut rude. Le général arabe, fils du Roi de Titery, un chef courageux, véhément et inflexible à la tête de son peloton, a dû se retirer à la suite de la blessure de son cheval pour éviter la mort ou de tomber entre les mains de l'ennemi. Ce qui fit croire aux troupes arabes que la bataille était perdue et, par conséquent, suivit la retraite en désordre avec de grandes et nombreuses pertes.

Si ce général arabe n'avait pas commis pareille erreur, ou n'avait pas eu cet incident, on ne pense pas que la bataille aurait été défavorable aux Arabes;

Après cette action, ce chef de Titery fut appelé à la Cour du Dey d'Alger qui lui fit couper la tête pour ne pas avoir pris les dispositions nécessaires adéquates à l'événement. Qui aurait su si cet audacieux chef, laissé vivant, n'aurait pas accompli sa mission avec une plus grande intelligence dans d'autres attaques!

Offensive algérienne du 19 juin

* Le 25, arrivèrent 6 bateaux de guerre appelés " corvettes gavarras" avec 480 malades ou blessés de l'expédition d'Alger, apportant la nouvelle officielle des opérations militaires : Le 19 juin, tôt le main, le campement français fut attaqué par des troupes algériennes, arabes et morisques commandées par l'Agha d'Alger, le Bey de Titery, le Bey d'Oran et celui de Constantine, avec une admirable audace et ardeur, mais qui ne durèrent que 20 minutes; les troupes légères de l'armée française firent feu aidées par l'infanterie et l'artillerie jusqu'à ce qu'ils se retirèrent complètement dans une grande déroute, laissant le champ couvert de cadavres.

Le succès a glorifié les soldats, et tout le camp ennemi est resté sous le pouvoir français.

8 canons de bronze gros calibre, 400 tentes de campement parmi lesquelles se trouvait celle du Bey de Titery, magnifique, et d'autres trophées admirables, postes d'approvisionnement, munitions de guerre, nombreux troupeaux de chameaux et moutons furent l'objet et faits mémorables d'une si faste journée.

Comme le 23 juin nous avons eu la nouvelle de ce même événement du 19 juin, et qui diffèrent seulement dans leur aspect officiel, il m'a semblé convenable de l'insérer pour que le lecteur puisse choisir celui qui lui paraît plus sûr.

Notre gouvernement sanitaire a établi pour base principale que tous les bateaux provenant d'Alger ne soient mis, plus de dix jours, en quarantaine. Les Français dans leur port l'ont élevé à 20 jours.

Juillet 1830

* Le 1er juillet, trois bateaux de guerre français en provenance de l'expédition d'Alger, ramenèrent un nombre de 500 personnes entre blessés et malades.

Ce même jour, mouilla la corvette de guerre l'Adou de Torre Chica à quelques lieux à l'ouest d'Alger, grâce à laquelle on a su et appris aux français de cette île, que le 2 juin il eut une action entre les troupes de cette nation et les Arabes, et que ces derniers avaient été battus et repoussés au-delà hauteurs qui dominent Alger.

Le Général Bourmont établit sur ces hauteurs un cordon de troupes pour couper les communications entre la ville et la campagne. Dans leur repli, les arabes se dirigèrent vers une maison qu'ils avaient remplie volontairement de poudre ; quand les français s'approchèrent d'elle, ils l'incendièrent et vola à grands éclats.

Une telle explosion ne causa aucun dommage aux français. La Torre Chica[10] représente aujourd'hui une place forte de premier rang ; elle est défendue par 2.500 marins de l'armée. La corvette de guerre la Lamporte est celle qui arriva à ce port il y a quelques temps, et c'est elle qui emmena à Paris la magnifique tente du Bey de Titery pour être présentée et que les français prirent dans la mémorable bataille du 19 juin.

Prise du fort appelle «l’empereur»

* Le 2 juillet entrèrent dans ce port la frégate de guerre française La Cibèle et les corvette de la même nation La Vigogne et la Caravane venant de Sidi-Ferruch, c'est-à-dire la Torre Chica et par lesquelles on a su la nouvelle de la grande victoire gagnée le 29 juin par l'armée française sur les arabes, à la suite de laquelle les soldats français se sont emparés des hauteurs avoisinantes du fort appelé l'Empereur, et que ce fameux fort était déjà en train de combattre à la sortie des bateaux mentionnés par des centaines de pièces d'artillerie de gros calibre, dont le feu promettait un heureux et rapide résultat.

* Le 5 juillet plusieurs corvettes de guerre arrivèrent avec 800 malades ou blessés de l'armée française et une autre quitta le port pour se rendre là-bas avec 60 soldats rétablis. Ces bateaux annoncèrent que le 2 juillet, l'armée française avait pris aux arabes une batterie de 25 canons qui se trouvait entre elle et le fort de l'Empereur et on se confiait bientôt la prise de ce fort ou bien sa totale destruction.

* Le 6 juillet, un bateau de guerre quitta le port ramenant 40 soldats déjà rétablis de leur blessure ou maladie vers Alger. On évitera dorénavant de ne plus parler des personnes saines ou mortes mêmes si elles étaient nombreuses, afin de ne pas rendre volumineux ce récit, sauf dans des cas particuliers.

Bombardements d’Alger par Dupre

Deux corvettes de guerre sont arrivées transportant 240 blessés et malades venus de Sidi Ferruch. Ils nous informèrent comment le 3 juillet, quand ils abandonnèrent cette place, l'infatigable et intrépide amiral Dupré s'approchant d'Alger avec tous ces navires, frégates canonnières, bergatins de guerre et bombardiers, avec sur leurs mâts le signal de combat (attaque).

S'étant approchés à dix lieux de terre, on entendit distinctement une grande canonnade qui ne pourrait être que l'attaque contre les constructions avancées d'Alger, et la ville. Ce bombardement continu se fit entendre à plus de 30 lieux de distance en haute mer, et paraissait en concert avec le feu de nos pièces d'artillerie qui foudroyaient le Fort de l'Empereur des hauteurs occupées par les forces françaises.

*Le 7 juillet, un bateau de guerre qui arriva dans le port avec 100 malades et blessés, annonça la prise du Fort de l'Empereur. Ainsi la garnison arabe de cette place là, après s'être vue forcée par le feu des Français qui ne les laissait pas respirer et qui avait fait sauter la poudrière du fort entraînant beaucoup de morts chez eux et causant plusieurs brèches, et craignant l'assaut, ils se réfugièrent dans la ville en abandonnant le fort. Immédiatement après cette évacuation, les Français s'emparèrent du fort et dirigèrent toutes leurs canonnières vers Alger.

L’annoncée de la victoire française à Mahon

La 7 juillet à 10h du soir, un bateau vapeur passa proche de l'entrée de ce port; il est aussitôt en face, il tira un coup de canon, ensuite laissa échapper trois fusées et fit plusieurs signaux de lanterne pour signaler la prise d'Alger.

* Le 8 juillet,  arriva un bergantin de guerre français de Sidi Ferruch avec 60 blessés et malades et rapporte la nouvelle, déjà annoncée hier soir par le bateau vapeur qui passait proche de ce port en direction de la France en lançant des signaux de victoire aux peuples des îles. Il s'agit par conséquent de la nouvelle suivante : Le 4 de mois, la ville d'Alger battue pendant 48 heures soit par les feux de l'escadre de l'Amiral Dupré soit par les batteries de l'armée ou du Fort de l'Empereur (occupé par les français qui l'avait conquis le jour antérieur) détruisant avec des milliers de balles et bombes le palais du Dey et les maisons de la ville.

Conditions de capitulation

Pendant ces conflits, un conseil général composé des principaux de la Cour du Dey, du Conseil et Vice Consul d'Angleterre abandonna la ville pour aller présenter au général Bourmont la capitulation selon les conditions proposées par la Cour de Londres qui était mandatée de les présenter au Général pour l'harmonie générale, chaque fois que le cas se présentait.

Mais le Général Bourmont présenta, sans délai, les conditions de paix à la députation, sollicitée de les ramener au Dey qu'il signe. Un de ses articles mentionne la faculté du Dey de rester libre pour pouvoir aller vivre avec toute sa cour, suite, famille, et effets personnels dans un lieu que lui-même choisira. On s'est accordé un délai jusqu'au 5 juillet, ce qui a entraîné l'arrêt des combats, le cessez-le-feu partout et la signature par le Dey des conditions de paix.

Après quoi, à 2h de l'après-midi du 5 juillet, 1.000 hommes de troupe entrèrent dans la ville et le Général Bourmont établissait son quartier général dans le propre palais du Dey.

Festivités à Mahon de la prise d’Alger

Quel extraordinaire résultat fut celui-là, d'une expédition dirigée avec tant d'habilité et réalisée dans cette heureuse entreprise en 22 jours ; prodige très digne de conserver dans les annales de l'éternelle mémoire!.

Cette journée là, les bateaux de guerre français qui avaient mouillé dans ce port ont arboré toutes leurs banderoles sur les mâts de bord, comme il est d'usage en un jour de fête et de gala. La petite île de l'hôpital militaire a fait de même afin d'honorer la prise d'Alger. Les bateaux de guerre de notre nation, les hollandais et anglo-américains ont répondu à une si heureuse nouvelle. Dans la nuit tout l'îlot fut illuminé.

* La nuit du 9 juillet, il eut dans la maison du consul français et du superintendant des feux d'artifice et une illumination en hommage à la conquête d'Alger; tous les habitants de l'île participèrent à ce beau spectacle.

* Le 11 arrivèrent trois bateaux de guerre français d'Alger transportant 400 malades ou blessés et 3 ou 4 sacerdoces sont venus leur apporter le soutien religieux.

Trésor et fortune du dey confisques

La nouvelle s'était répandue dans le village que ces bateaux transportaient les trésors nationaux qui depuis Barberousse, le Dey gardait précieusement jusqu'au moment où le général Bourmont les avait découverts et s'en était emparés. On les évalue de 50 à 100.000 pesos forts en espèce et bijoux. Etant cela vraisemblable, la nation française peut se féliciter de cette pareille trouvaille qui servira au remboursement des dépenses extraordinaires qu'avait occasionné l'expédition. On a retrouvé à Alger 1.500 canons de bronze de tous calibre et 12 bateaux de guerre.

Exil du Dey et sa suite

* Le 14 juillet la frégate de guerre la Pucelle d'Orléans arriva d'Alger et transportant à bord le Dey d'Alger, une partie de ses courtisans et sa suite composée d'une cinquantaine de turcs nobles, ministres et ensemble de domestiques, avec 48 femmes. On dit que le gouvernement français lui avait offert 1 million en monnaie forte à la condition de pouvoir vivre et s'établir où il voudra, à l'exception des pays africains, et que lui a choisi de préférence le royaume de Naples où cette même frégate le conduira .

La trouvaille des trésors que le Dey d'Alger gardait depuis les temps immoraux se confirma et aussi bien ceux-là, comme tous les canons de bronze de tout calibre qu'il y avait là-bas, ont été embarqués vers la France.

* Le 16 arriva une frégate Gavarra d'Alger conduisant 140 malades ou blessés. Le superintendant, en voyant une si grande quantité de malades sans cesse arriver, ordonna la recomposition des quartiers et pavillons de la droite de l'esplanade de Villa Carlos.

Déclarations du Gl. Bourmont

Par ce même bateau on a su que le général Bourmont avait proclamé au peuple arabe du territoire d'Alger qu'il n'était pas venu chez eux envahir ni occuper ce pays en faveur de la France et former là-bas des colonies; que ses buts étaient sains et purs et c'était uniquement pour supprimer la piraterie qui, depuis le XVI ème siècle, le turc Barberousse avait instaurée, après s'être emparé de cette ville et ses dépendances, fondant le tyran gouvernement militaire turc par la terreur, réduisant les habitants au joug et à l'humiliation la plus servile, en leur usurpant le gouvernement pacifique qu'ils avaient auparavant.

En conséquence de ce qui a été dit, j'essayerai de vous donner un souverain de votre nation et de votre goût. Avant cela, je mettrai en-dehors du territoire tous les turcs qui seront là afin qu'il n'y aura plus une autre fois la tentation de vous usurper le gouvernement. Je vous offrirai des lois qui feraient votre bonheur et sous lesquelles vous gouvernerez quand tout cela sera arrangé et que l'armée partirait pour la France vous témoignant une étroite et profonde amitié.

Voici donc ce que dit le Général: "Habitants arabes, écoutez la justice et la raison qui vous parle de la bouche du Général, c'est votre bien qu'il vous met en vue; déposez vos armes, présentez-vous comme amis, exercez le commerce intérieur, venez porter vos fruits, vendez-les aux militaires et à vos compatriotes, que vous soyez satisfaits de sa valeur et cela sera le moyen qui pourra avancer l'œuvre qui vous a été promise et laissez-vous vous embrasser".

* Du 17 au 25 juillet on a vu beaucoup de morts, des fois 6 par jour, conséquences des maladies, de diarrhées, dysenteries qu'ils ramènent d'Alger, et des amputations. Les individus malades naturellement ou blessés, une fois rétablis sont renvoyés à Alger. Ceux qui ne sont pas aptes pour la guerre sont embarqués pour la France.

* Le 23 juillet, après la mise en quarantaine nécessaire, on admit au port la frégate de guerre Jeanne d'Arc ou la Pucelle d'Orléans qui avait à son bord le Dey d'Alger, les femmes, trois gendres et sa suite. Après avoir renouvelé sa patente de santé et pris à bord le nécessaire des provisions  et rafraîchissants pour le Dey et sa suite, il a mis les voiles à 1h de l'après-midi en direction du royaume de Naples où l'on dit qu'il a choisi sa demeure.

* Le 29 entra au port un transporteur espagnol affrété pour le compte du gouvernement français. Il vient d'Alger avec 200 moutons pour l'approvisionnement de leurs hôpitaux. Arrivèrent également 2 transporteurs français pour remplir l'eau douce et la ramener à Alger.

* Le 31, une trentaine de transporteurs passèrent proches du port et se dirigèrent vers Alger conduisant des troupes françaises.

Août 1830

* Le 2 août est arrivé de France un bateau qui ramena des provisions alimentaires pour un bataillon de troupes française qui attendait. Celui-ci doit assurer la garde et le service des hôpitaux jugés insuffisants, en raison des malades qui désertent.

Par ce même bateau, on a appris que le roi de France, par décret du 14 juillet, a décoré et élevé au rang de Maréchal de France le Comte de Bourmont, et celui de Vice-Amiral à Duprè.

* Le 5 août arrivèrent en provenance d'Alger, un transporteur mahonnais au compte du gouvernement français avec 200 moutons pour la consommation des hôpitaux et une frégate de guerre La Gavarra avec 130 malades.

* Le 6 août, deux frégates de guerre Gavarras entrèrent au port avec 270 malades. Cette énorme quantité de malades qui s'accumule dans les hôpitaux fait craindre la contagion de maladies dans ces îles. Si par malheur se manifestaient les symptômes de fièvre et dysenterie dont souffrent les français, pauvre et malheureuse Minorque; combien de malheurs il y en aurait! et dans quel pétrin on sera trouvé si la Divine Providence ne nous porte pas secours.

* Le 11, de nombreux bateaux de guerre qui ont mouillé à cause de la tempête des 7 et 8, ont quitté le port pour, semble-t-il aller rejoindre l'escadrille d'Alger et exécuter les ordres de l'Amiral relatifs aux instructions de Paris et voir quelle conduite politique et militaire on devra observer dorénavant envers les autres puissances.

Grâce au bateau arrivé le 9 d'Alger, on a su que le Bey d'Oran s'était soumis aux conditions imposées par le gouvernement français et que Bône avait été prise par les troupes françaises. Le Bey de Constantine attendait encore un peu et, enfin, le Bey de Titery allait faire la même chose. Ceci démontre que les princes arabes veulent vivre en harmonie avec la France, mais la population de l'intérieur s'opposant, s'est déclarée son grand ennemi et poursuit tous ceux qui veulent s'y associer.

* Le 14 août, arriva d'Alger un bateau marchand ayant à bord 50 Turcs avec leurs femmes, enfants et domestiques, émigrants, pense-t-on à Tétouan au Maroc. La nouvelle circulait sur comment à force de diligences et perquisitions, les français avaient trouvé beaucoup de trésors appartenant à la Régence et continuaient de découvrir d'autres qui enrichiraient la France et son pouvoir. On dit que 2.400 quintaux de sequins vénitiens furent embarqués pour la France ainsi que 15 millions de monnaie forte d'Espagne.

* Le 23 août, un des bateaux vapeur quitta le port pour se rendre, dit-on, à Alger afin d'informer que notre gouvernement a reconnu le drapeau tricolore ou régence française, et en vue de cette providence, les relations d'amitié, de neutralité et d'hospitalité pourront continuer comme auparavant.

* Le 26 alla vers la France l'autre bateau vapeur avec la même commission qui porta avant hier le premier butin d’Alger. Arriva ce même jour, un bateau espagnol avec plusieurs passagers turcs et leurs familles émigrant à Esmirne en Turquie.

* Le 30 août, une frégate de guerre anglo-américaine venue de Naples, confirma l'arrivée du Dey d'Alger dans cette ville là, et certaines personnes à bord l'ont vu assister au théâtre de Saint Charles avec sa suite, occupant quatre loges.

* Le 31 une frégate de guerre française venue d'Alger et arborant le drapeau national des trois couleurs - bleu, blanc, rouge - acclamait à son entrée au port par des "Vive la France ", ce qui rendait la bonne humeur et la joie à tous les employés de la France ici. Ce bateau doit retourner les 250 hommes rétablis de leurs maladies. Arriva malade dans cette même frégate, le superintendant général de toute l'armée expéditionnaire.

Septembre 1830

* Le 7 septembre, deux frégates de guerre arrivèrent d'Alger afin que l'une ramène les manchots, les boiteux et ceux qui souffrent de maladies chroniques vers la France, l'autre ceux qui sont guéris de leurs maladies, vers l'Algérie.

Les mêmes bateaux annoncèrent l'ordre du gouvernement français pour que les employés français portent la cocarde nationale tricolore ; On apprit aussi par la-même comment le Général Bourmont était sollicité à Paris pour rendre compte de son administration militaro-gouvernementale et des trésors qui manquaient... En vue de ces instructions, le Général s'embarquât dans un bateau transport impérial autrichien. Certains pensent que, le fait d'avoir préféré cette embarcation à la nationale, pourrait être bien la raison de vouloir s'expatrier et mettre sa personne et richesses dont il se serait approprié, à l'abri.

Réactions européennes

* Le 19, arriva à Toulon un bergantin de guerre français qui nous apprit comment les Pays-Bas, hollandais ou Etats de Belgique dont la capitale Bruxelles, s'étaient révoltés en demandant la carte et garantie françaises;

* Le 22, avec le courrier récemment arrivé la Alcudia, on a su comment le Général Bourmont se trouvait déjà à Palma de Majorque, étant en quarantaine dans un bateau autrichien, et que le Général Clauzel l'avait remplacé à Alger pendant son absence.

Octobre 1830

* Le 4 octobre arriva d'Alger un bergantin de guerre français transportant 28 malades. Nous avons appris, grâce à lui, comment les français, après avoir conquis Bône, ils allaient l'abandonner parce qu'ils jugeaient inutile cette place par rapport au plan qu'ils avaient projeté..., et qu'on essayait de trouver les conditions favorables entre le Bey de Constantine propriétaire de la rade de Bône, le Bey d'Oran et eux.

Terreur et menaces de Clauzel

Le 10, un bateau de guerre français arriva au port avec 37 malades. Il nous apprit comment le Général Clauzel a passé un ordre sur tout le territoire d'Alger pour que soient prévenus les individus arabes, aussi bien ceux de l'intérieur que ceux des villes, que si on assassinait un soldat français, on couperait la tête à 10 citoyens arabes qui auraient commis ce crime; si c'était un officier, 30 têtes le payeraient; si c'était un capitaine 50 têtes et 100 pour un officier majeur; grâce à cette disposition, les bédouins des alentours d'Alger comme ceux de la ville sont devenus très pacifiques. Le grand général a mis plusieurs autres dispositions dignes, de caractère ferme, améliorant les relations avec les gens du pays que le général Bourmont avait battu de la manière la plus atroce.

* Le 15 octobre, arriva aujourd'hui de Toulon, une corvette de guerre française avec l'ordre d'évacuer les hôpitaux militaires français de l'île, et que les employés français rentrent en France. En vertu de cette disposition, tous les malades des hôpitaux doivent se réunir en un seul local de l'île afin qu'ils soient prêts si on doit les embarquer.

* Les 17, 18 et 19 arrivèrent successivement un bateau transporteur impérial autrichien avec 65 malades. Un autre avec 102 malades et le dernier avec 53 pour les placer dans les hôpitaux militaires mais certains mouraient de dysenterie.

Aucun autre avènement important se référant à Alger n'a été recensé.

Novembre 1830 

* Le 2 novembre passa, proche de ce port, une division de neuf voiles entre transporteurs et bateaux de guerre qu'ils convoyaient. Est entré également le bergatin de guerre espagnol El Guadalete d'Alger ayant à son bord le consul de notre nation qui était là bas depuis la régence algérienne ; après avoir accompli sa quarantaine, il se rendra à la Péninsule.

Répression de Clauzel

* Le 27 novembre, une corvette de guerre française venue d'Alger a répandu la nouvelle que l'armée arabe de l'intérieur d'Alger, commandée par le Bey de titery, avait coupé la tête et une main à un colonel français et l'abandonna au milieu de la place comme trophée de leur bonne prise; Le Général Clauzel répondit à cet attentat en attaquant vigoureusement le camp des arabes, tuant 70.000 personnes, blessant 40.000; le reste s'était dispersé, laissant sur le champ de la bataille un grand butin au profit de l'armée française.

Création du régiment de la chevalerie arabe

Le régiment de chevalerie des arabes crée et discipliné à Alger, commandé par un colonel, capitaines, officiers et sergents français, se distingua énormément. Ce vaillant régiment composé de 2.000 hommes fit des prodiges de courage.

Décembre 1830

* Le 3 décembre, tous les bateaux français, à l'exception de 2 frégates, quittent le port pour Alger, transportant tous les employés des hôpitaux militaires français, les soldats rétablis et les effets, ne laissant qu'une dizaine de malades.

Conclusion

Ce document espagnol inédit sur la conquête française d'Alger de 1830 est pour nous une source historique supplémentaire d'un pays riverain qui fut impliqué pendant des siècles dans la conquête et expéditions contre l'Algérie.

Toute ces tentatives contre Alger étaient vaines, mais elles ont permis à la France, restée depuis fort longtemps à l'affût, d'étudier minutieusement les nombreux bombardements espagnols et connaître exactement les raisons et causes qui ont mené à leur échec de conquête.

C'est donc après de rigoureuses et pertinentes études de débarquement et appréhension des différentes failles algériennes que les français purent difficilement mais sûrement débarquer sur les côtes de Sidi Ferruch et conquérir Alger.

Ce témoignage espagnol ou plutôt minorquin sur la conquête française d'Alger, notifié quotidiennement par Don Francisco Aledo dans son journal, montre clairement l'importance de l'événement qui ne manqua pas de retenir l'intérêt et toute l'attention des insulaires de Mahon, surpris et envahis pendant plusieurs mois par l'intense déploiement des militaires français qui débarquèrent et embarquèrent régulièrement à partir de leur port les malades et blessés de guerre hospitalisés et soignés ici même dans les hôpitaux français conçus et préparés à cette fin.

Aussi, on peut dire que ce document représente une source exhaustive et précieuse d'informations indéniables sur les événements de la conquête française, tout au long de ces 8 mois. Sa réalisation, à partir de l'arrière base de repli de la guerre, offre par la-même, un autre éclairage et un récit nouveau, sur ce débarquement, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays; Son recul par rapport aux opérations révèle son originalité et fait même sa force.

Les rumeurs, informations et confirmations des faits et actions en provenance d'Alger se vérifiaient au fur et à mesure des arrivées des blessés de guerre, de militaires malades, des allées et venues de bateaux et des nouvelles qui atterrissaient successivement dans le port de Mahon.

Néanmoins, on peut dire qu'en dépit d'une discrète prise de position favorable à la nation française, chrétienne et amie de l'Espagne, l'auteur de ce document semble se confiner strictement aux nouvelles rapportées et vérifiées continuellement par plusieurs sources.

Tout cela nous permet d'affirmer que ce journal constitue un apport digne d'intérêt et riche en informations sur les différents préparatifs, étapes et opérations militaires de la conquête française d'Algérie de 1830.

Composé d'une cinquantaine de pages consacrées exclusivement aux faits et actions de guerre, il demeure, en conséquence, un témoignage écrit d'une grande valeur historique et sans doute un élément substantiel pour l'étude et la recherche en histoire de l'Algérie du début de la conquête française.


Notes

* "Mahon y la expedición francesa a Argel en 1830, con algunas otras noticias marítimas de Menorca en aquellos días " (Fragmento del diario inédito de D.Francisco Aledo). Por Juan Llabres in Revista de Menorca: publicacion del Ateneo cientifico, literario y artistico de Mahon, 1946-47.

[1]- Voir à ce sujet les articles suivants in Revue des Cahiers Maghrébins d'Histoire n° 7 U. RHAAMO. Université d'Oran 1990. "L'attaque américaine contre Alger en 1815" de Badra LAHOUEL, "The bombardements of Algiers in 1816 by Lord Exmouth" de Rachida Yacine.

[2]- Dénécheau, J.H.; Girault, J.; Maillard, J. et B.; Marais J., Triollet, M.L.: La Méditerranée arabe et le proche Orient du 20è siècle (dossier d'histoire Pierre Goubert). - Paris, Masson, 1976.

[3]- Don José Masso y Torrents. Le journal que nous étudions porte le n° 17 du catalogue.

[4]- Revista de Menorca del Aténeo Centifico; literario y artistico de Mahon, 1946-1947. Biblioteca del Museo naval, Madrid, Ms. R. 5448.

[5]- On appelle morisques les descendants des musulmans convertis officiellement au christianisme mais qui continuaient de pratiquer secrètement l'islam jusqu'à leur expulsion définitive de 1609-1614. Définition du projet ACALAPI UNESCO "contribution de la culture arabe aux cultures ibéro-américaines, par le biais de l'Espagne et du Portugal", réunion de Nouakchott 93.

[6]- Cheddadi, Abdekader: "1492 : De la conversion forcée à l'expulsion des morisques espagnols".- In Revue Histoire, n° 541, janvier 92.- p.p. 18-27.

[7]- Guerres de religion marquées par le siège de Mantaban en 1621, et les troubles de 1621-1624.

[8]- Juan Aledo était pharmacien à Barcelone et avait un laboratoire médical et collaborait dans les revues scientifiques de Paris.

[9]- Bono, Salvatore: Colloque international sur les sources italiennes pour l'Histoire de l'Algérie.- Alger, avril 1988.

[10]- Torre Chica: Nom donné à la ville d'Oran, qui lors de son occupation par les espagnols était appelée la torre chica (la petite cour par rapport à la cour royale de Madrid- Ce nom est attribué peut être par erreur à Alger.

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