Vies de Villes, 107 p., n° 15, Alger, novembre 2010. Dossier : Habitat

Ce numéro sur l’habitat en Algérie revient de façon récurrente sur la question de sa qualité qui, en plusieurs circonstances, avait fait l’objet de débats constamment rattrapés par une décevante réalité. Il affiche néanmoins l’exceptionnalité de son dossier en rapport au contexte des Assises de l’architecture (2010) et le discours tranchant du Président de la république face à la production d’une situation urbaine critique. C’est ainsi que Akli Amrouche structure son texte éditorial invitant à réfléchir sur de nouvelles façons de faire.

Egrenant les nombreuses difficultés liées aux conditions de réalisation des projets, Djaffar Lesbet revient sur le programme de ‘Un million de logements’ et sur quelques signes expressifs du rang peu méritoire du cadre de vie en Algérie. Il compense néanmoins son propos en citant le cas de Belghimouz qui à l’initiative de son chef de daïra, peut être considéré comme un exemple à suivre en matière de procédure et du résultat obtenu.

Quelques autres références architecturales illustrent concrètement ce concept de qualité que Jean-Jacques Deluz définit comme étant flou et ambigu. Pour lui la confusion entre richesse et beauté témoigne d’un déficit culturel, chacun confond signe extérieur et expression de son prestige. Dans cet ordre d’idées, les modèles exposés en témoignage d’un travail de qualité compensent péniblement la succession des bilans négatifs et peu rassurants qui ressortent dans les discussions. Il nous est agréable de retrouver la Maison en pierre conçue et réalisée par Si Larbi Abdelhamid à Oran. L’étude de Larbi Merhoum concernant 100 logements sociaux en zone rurale, atteste d’une approche novatrice et chargée d’enseignements quant à la manière de redistribuer et d’articuler les différents espaces intérieurs et extérieurs (la localisation du projet n’est pas indiquée, ce qui laisse supposer qu’il peut être reproductible ?). De même, les réalisations de villages dans le Sud algérien par l’architecte égyptien Hany Hassan El Miniawy restent pour nous autant de cas à méditer tant au niveau des procédures que des matériaux locaux utilisés. Le recours à des typologies architecturales authentiques transgresse la démarche folklorique et faussement culturelle d’ornement des façades. Le reportage enfin de Hayet Boumezbeur, sur une nouvelle cité à Beni-Isguen dénommée Ksar de Tafilalet, clôt ce dossier en signalant que son élaboration s’est délibérément écartée d’une démarche de réflexion et de planification dictées en amont par les instruments d’urbanisme. Une intention qui interpelle la réflexion d’autant que la présentation du projet bien intégré au milieu ibadite, ne mentionne pas de nom d’architecte dans sa conception.

Ammara BEKKOUCHE

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