Urbanisme N°314, septembre- octobre 2000. Dossier Europe. Ville et nature.

Une des préoccupations de ce numéro de la revue urbanisme est consacrée aux remises en cause de certains concepts parmi lesquels l’actuelle vision à l’égard du béton et de l’automobile. La programmation de la qualité nécessite non plus leur incrimination mais notre manière de les utiliser. Ainsi en est-il des concepts d’habitat et de villes écologiques (Serge Lellouche), de la profession d’architecte (Hacène Belmessous), d’utopie même (Pal Virilio). Il s’agit en fait de renouveler des problématiques et par conséquent les moyens d’intervention sur la ville pour inventer d’autres rapports et instaurer d’autres liens ville/ nature. Le regard philosophique de Chris Younès sur ce point aborde la question en considérant la dynamique de ces concepts. L’architecte Christian de Potzamparc propose de les marier (Didier Chartier et Rémy Ailleret) en s’alignant au principe de l’écologie qui constitue le maître mot de la structure générale de la revue. Il s’enrichit de nombreux qualificatifs annonçant la cristallisation d’un concept encore en formation. L’expression écologie urbaine et de ses dérivés développement durable et énergie renouvelable, ont donné lieu à un foisonnement d’inventions dans le champ de la sémantique grâce au préfixe éco et aux nouvelles consciences de conception de l’espace (exposition, laboratoire, architecture, modèle, design, alphabet…) des moyens de gestion (récupération plutôt que démolition ou déperdition) et d’organisation sociale. C’est sur ce dernier point que la réflexion est sans doute la plus accentuée partant du constat de l’efficacité des actions de bénévolats (Patrick Henry). D’intéressantes révélations sont rapportées sur les nouvelles formes de ce type de démarche qui n’ont plus rien à voir avec “le travail philanthropique classique d’une classe bourgeoise se penchant sur une autre” (Dan Ferrand-Bechmann ). Il a été en effet observé que “beaucoup de ce qui se fait dans la culture vient du bénévolat” qui se développe au sein de conseils consultatifs ou de mouvements associatifs. A ce titre, le meilleur exemple nous est fourni par le Salon suédois de l’habitat, association à but non lucratif fondée par… un ministre! Celui du logement de l’époque ( entretien avec Klas Tham). Voilà une belle leçon de militantisme au grand dam de ceux qui fustigent le bénévolat sans l’avoir jamais pratiqué. Un même état d’esprit anime le dossier présenté par Thierry Pacquot qui s’interroge sur les rapports ville/nature au sein de ce qui constitue l’Union européenne. Articles et entretiens permettent de se faire une idée sur les nouvelles consciences en rapport avec le thème sur des sujets de l’urbanité où Jacques Lévy se démarque des approches culturalistes pour envisager une démarche universaliste. Le point de vue de Ingrid Ernst sur l’universalisme passe par un détours historique sur la trace des empires et le thème de la mondialisation pour poser un problème d’échelle. Du côté de la pratique urbanistique et architecturale, l’exemple de Montpellier , pour l’aménagement de Malbosc et des Jardins de la Lironde, nous rappelle enfin que la lutte contre la spéculation est toujours possible là où s’impose la volonté de laisser en contact la ville et la nature. Une nécessité vitale quand il est véritablement question de développement durable.

 

Ammara Bekkouche

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