La Collection Le lien, « Changements familiaux, changements sociaux », Alger, Office des Publications Universitaires, n° 3, 2006, 268 pages.

«La collection Le lien» revue de la faculté des Sciences Humaines et Sociales, dont le numéro 3, dans sa deuxième partie, disponible à notre niveau, est consacrée aux Actes du 3ème colloque, organisé les 20 et 21 janvier au Département de Sociologie. Dix huit contributions composent ce numéro portant essentiellement sur les problématiques en rapport avec la famille et les différents changements sociaux et dont les notions de rapports sociaux, structures familiales, fertilité, statut de la femme, célibat, constituent l’ossature principale.

La famille est au centre de quatre contributions: Mostefa Boutefnouchet définit le modèle familial à partir de maintes descriptions détaillées et d’interprétations, mettant en évidence les principales caractéristiques de la famille conjugale. Safar-Zitoun Madani convoque les notions de mythe, de famille élargie et d’urbanisation pour mettre en exergue la particularité de ce qu’il appelle la solution néopatriarcale dans le contexte urbain algérien. Nacer-Eddine Hamouda aborde les notions de famille et de ménage et à partir d’enquêtes souligne la complexité des deux entités. La persistance de l’échange matrimonial traditionnel constitue le thème par excellence du débat amorcé par Yazid Benhounet qui s’interroge sur les stratégies en terme de mariage et sur la reproduction des groupes sociaux, à commencer par les familles en Algérie.

Trois contributions portent sur les changements sociaux: l’expérience de changement social dans les villages du grand Sud algérien, par l’électrification en énergie photovoltaïque, est à l’origine de la problématique développée par Abderrahmane Abedou. Les implications de la métamorphose de la pyramide des âges, traduisant le tournant déterminant de la transition démographique qu’a connue la mi-décennie 80, constituent le sujet traité par Djillali Sari. Les récentes évolutions démographiques en Algérie en général et leurs implications sur la famille en particulier constituent le thème débattu par Ouardia Lebsari, qui s’interroge à propos des différentes interprétations de ces évolutions et de leur impact sur la famille.

Autour du célibat convergent deux textes: celui de Djamel-Eddine Hadj Ali et celui de Fatima Tahraoui. Djamel-Eddine Hadj Ali aborde le célibat féminin en rapport avec l’instruction et l’activité en Algérie. Partant de la question de savoir si les femmes universitaires, en général les plus instruites et les plus actives, étaient plus célibataires que celles moins instruites et moins actives, la réponse de l’auteur est que les femmes qui sont amenées à s’occuper parce qu’elles se trouvent dans le besoin, sont davantage célibataires et que celles qui poussent le plus loin leurs études ne subissent pas, dans tous les cas, le célibat. Fatima Tahraoui, tout en admettant le déterminisme du recul de l’âge au mariage, de la scolarité poussée et de la difficulté de trouver du travail sur l’allongement du célibat, souligne un autre phénomène: «le choix personnel du conjoint pour le garçon comme pour la fille

La femme et son/ses statut(s) rassemblent huit communications: celle de Mohammed Taïbi s’intéressant aux jeux de ruptures et aux enjeux des mutations dans les sociétés arabo-musulmanes anciennes» invite à une mise en relief des corrélations historiques et socio-anthropologiques du statut de la femme et de la refondation sociopolitique des sociétés arabes Claudine Chaulet, intitulant son texte«Statuts féminins et situations de femmes en Algérie» affirme que les valeurs qui confortent les statuts féminins successifs sont soigneusement entretenues et transmises dans la majorité des familles au point que les situations féminines nouvelles ne sont pas valorisées. «Femmes diplômées et identité professionnelle» est le titre de la contribution de Malika Tefiani, centrée d’une part sur le réinvestissement du savoir des diplômées de l’enseignement supérieur et d’autre part sur le lien entre les identités et les rapports sociaux de la pratique enseignante. Djamila Belhouari-Musette, s’intéressant de près à l’activité informelle des femmes d’Alger, entame son texte par la question de savoir si cette activité obéit à une stratégie individuelle de réalisation de soi par l’accès à l’autonomie financière ou si elle correspond à une stratégie familiale de lutte contre la pauvreté? Louisa Brahmi, se penchant sur le paradoxe kabyle de l’exhérédation des femmes, met en lumière l’existence d’une réalité cachée qui est à la fois celle de la règle amazighe antique de l’échange égal, celle de la pratique du contrat social et celle de la catégorie juridique de la personne civile. Houria Hamane-Sadou pose le problème de l’analphabétisme chez les femmes dans l’Algérie rurale et appelle à l’action afin de ne pas creuser davantage l’inégalité entre les classes sociales. Nous devons admettre avec Fatiha Guerrouche qu’on ne peut pas aborder la question du développement sans parler de la femme rurale. Le concept de «genre» entendu au sens de rapports sociaux entre sexe s’est impulsé à grande échelle avec une nouvelle approche impliquant l’homme et la femme comme partenaires. Le dernier texte, de Mansour Margouma, présente dans une perspective anthropologique quelques traits caractéristiques de la population de Médrissa, un village de la Wilaya de Tiaret. Mettant en exergue d’une part la famille aux plans taille et habitat et d’autre part la femme au plan du travail salarié, l’auteur met l’accent sur les changements notoires intervenus dans la situation de la femme de la contrée citée.

En conclusion, cette revue constitue un véritable lien entre les chercheurs et une excellente vitrine pour les publications des actes scientifiques; son évolution est à suivre de près

auteur

Aïcha BENAMAR

 

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