Karim Arib, Ahaggar. Aux origines du patrimoine architectural, Editions Dalimen, 2002. Edité avec le concours du Commissariat général de l’Année de l’Algérie en France.

Soutenu à juste titre par les éloges de l’éditeur à l’égard de l’auteur, cet ouvrage est révélateur des jeunes potentialités qui ont fait le choix d’écrire en puisant dans ce prodigieux gisement qu’est le patrimoine du désert algérien. Illustrations à l’appui, le paysage est présenté à partir des traces de son habitat préhistorique (abris, grottes, monuments funéraires, gravures…) et des pratiques encore vivaces de la population touareg. Elles ont, bien entendu, évolué depuis la naissance de l’architecture, symbolisée par le monument de Tin-Hinan, jusqu’à la sédentarisation de la population, concrétisée par Tamanrasset et par les villages de Aghrem, Tazrouk…

Architecte de formation, l’auteur nous donne une lecture de l’espace, de ses usages et de ses transformations à travers le temps. Se basant sur une typologie de la maison traditionnelle, il montre ainsi les modes d’habiter, les matériaux utilisés, les systèmes constructifs…, en liant l’acte de bâtir à la symbolique des pratiques sociales. Telle est, par exemple, l’interprétation issue du cheminement de la procession funéraire dans le monument de Tin-Hinan. L’idée sous-jacente de transmettre un message se confirme en conclusion dans laquelle est réitérée l’urgente nécessité d’une protection du patrimoine qui associerait les préoccupations socio-économiques des populations locales à sa préservation durable.