Anthropologies et sociétés, Québec. Volume 23, numéro 3. 1999

Mohamed DAOUD (Auteur)
165 – 166
Violence : Contributions au Débat
N° 10 — Vol. 04 — 30/04/2000

Editée par le département de l’anthropologie de l’Université de Laval (Québec), cette revue publie trois numéros à thème par an. Celui-ci a été dirigé par Christine Jourdain et Claire Lefebvre, qui ont choisi pour thème “L’ethnolinguisme”.

Branche souvent méconnue de l’anthropologie, l’ethno-linguisme a été abordée lors de la réunion de l'Association Américaine d’Anthropologie qui s’est tenue à Philadelphie en décembre 1998 lors du débat sur la linguistique anthropologique. Le nombre des intervenants sur le thème était, certes insuffisant, mais cela a permis de montrer clairement le lien qui existait entre les préoccupations de l’anthropologie générale et les théories de l’ethnolinguisme contemporaine et celles des anthropologues socioculturels ou à montrer comment certains modèles interprétatifs propres à la linguistique pouvaient être utilisés par l’anthropologie (avec des réserves épistémologiques d’usage sur les emprunts inter-disciplinaires).

Depuis Keesing (1992), l’histoire des rapports de la linguistique à l’anthropologie n’ont pas été facile, elles ont oscillé entre le rapprochement et l’éloignement, le particularisme et l’universalisme, le culturalisme et le mentalisme.

L’anthropologie linguistique ou la linguistique anthropologique, étudie le langage à partir du concept de culture et cherche à découvrir la signification qui est inscrite dans la pratique culturelle du langage. Tout autant que l’anthropologie, l’ethnolinguisme est une discipline herméneutique qui s’intéresse au sens et à la signification culturelle. Les études d’ethnolinguisme se concentrent en général autour de deux grandes approches sur les relations de la langue et de la culture, qui ont été traitées comme antinomiques : la langue est dépendante du fait culturel ; la langue organise le fait culturel. Ceci dit, il existe une différence fondamentale entre l’ethnolinguistique et la sociolinguistique proprement dite.

Pour expliciter les fondements théoriques et les champs d’application de cette discipline, plusieurs contributions scientifiques ont été introduites par Kévin Tulte, Regna Damell, Paul Kay, Penelope Brown, Elisabeth A. Povinelli et Salikoko S. Mufwene.

En abordant les “Théories modernes du changement linguistique” Kevin Tulte met l’accent sur les rôles qu’ont joué l’école néo­grammairienne et la doctrine saussurienne, dans la formation d’un modèle du changement linguistique, et d’une méthode scientifique pour la reconstruction de lexèmes et traits linguistiques ancestraux, pour les néo­grammairiens ; et l’influence sur les écoles linguistiques du 20è siècle, à savoir le structuralisme, la géolinguistique, le générativisme, la sociolinguistique variationniste, pour les saussuriens.

Citer cet article

DAOUD, M. (2000). Anthropologies et sociétés, Québec. Volume 23, numéro 3. 1999. Insaniyat - Revue algérienne d'Anthropologie et de Sciences Sociales, 04(10), 165–166. https://insaniyat.crasc.dz/fr/article/anthropologies-et-societes-quebec-volume-23-numero-3-1999