Une quinzaine d'années après la thèse d'Etat du géographe R. COUDERC portant sur la steppe occidentale, ce magister vient préciser un thème régional bien ciblé, relatif à la croissance du micro-réseau formé par les petites agglomérations. L'espace des Hautes Plaines Steppiques Oranaises est délimité en tant qu'entité géographique incluant le piémont méridional de l'Atlas Tellien (wilayas de Tlemcen, Sidi Bel Abbés, Saida), le secteur steppique proprement dit prolongé par l'AtlasSaharien et sa retombée méridionale (wilayas de Naâma et d'El-Bayadh); sa limite orientale est grossièrement délimitée par une ligne Frenda-Aflou, correspondant à la route nationale 23. Sur ce territoire couvrant plus de 100.000 km2, vivait une population en augmentation constante et estimée à 343. 000 habitants en 1987; celle-ci progresse pratiquement au même rythme que la moyenne nationale.
Suivant la problématique arrêtée, le texte est structuré en trois partis. La première partie aborde les mutations démographiques dont le regroupement des populations est en réalité une tendance observable dans toute l'Algérie; il en est de même pour l'augmentation continue de la population éparse au sein de l'espace steppique. A contrario, la population nomade enregistre une baisse régulière: 135.000 personnes en 1966, 103.000 en 1977 et 79.000 en 1987. En dépit d'une crise qui se prolonge depuis des décennies, le nomadisme se transforme.
Le territoire étudié dont le taux d'urbanisation était de 40.3% en 1987, s'urbanise certes au même rythme que le pays, mais avec une dizaine d'années de décalage. Le dernier point développé porte sur la hiérarchie des centres de l'espace steppique.
La seconde idée développée se rapporte aux principaux acteurs qui sont à l'origine de la croissance des localités. Le rôle de l'acteur principal (Etat) est passé longuement en revue (décisions, investissements, découpage administratif, grille d'équipements...). En revanche, le rôle des autres acteurs (collectivités locales, tribus, intermédiaires...) est un peu laissé dans l'ombre, même si l'intervention de certains groupes sociaux, lors des découpages administratifs, est approché.
Dans la troisième partie, M. HADEID aborde la question de l'organisation de l'espace actuelle de la nouvelle trame villageoise et urbaine. L'approche est là toute à fait classique et a été testée dans la vallée de la Soummam par J. FONTAINE et dans les Hautes Plaines de l'Est par M. COTE; celle-ci est fondée sur des sondages effectués sur le terrain dont les données sont traitées par la technique cartographique. Les diverses cartes élaborées donnent aulecteur une image des différentes aires d'influence des nombreux échelons des localités des Hautes Plaines Steppiques Oranaises.
En outre, il faudrait peut-être noter à la fois un taux de chômage urbain (32.0% en 1987) plus élevée que la moyenne nationale, un progrès numérique de la population agricole et une forte poussée du secteur tertiaire.
Enfin, le progrès enregistré par l'A.P.F.A. (Association à la Propreté Foncière Agricole) dans ce milieu aride mérite d'être souligné.
Par rapport à la problématique élaborée, des études de cas portant sur l'intégration ou la non-intégration des nomades sédentarisés et leurs rapports avec l'espace steppique méritaient une plus grande attention.
Dans l'ensemble, cette recherche nous trace les grandes tendances de la mutation en cours que connaissent les Hautes Plaines Steppiques Oranaises et nous brosse l'organisation actuelle modelée par les villes et les différents niveaux d'agglomération de ce territoire marqué par l'aridité.
auteur
Abed BENDJELID