Insaniyat N° 75-76| 2017| Sur les réformes en Algérie | p. 181-183 |Texte intégral
Langues, Employabilité et Enseignement Supérieur : Contexte(s), Référenciassions et Pratiques Professionnelles, tel est l’intitulé du colloque international organisé les 23, 24 et 25 avril 2017 par le laboratoire de recherche en traduction et méthodologie TRADTEC, Université d’Oran 2 Ahmed Benahmed, Oran.
Le thème général du colloque a porté sur l’enseignement des langues et l’insertion professionnelle. Ce colloque a eu pour objectif d’ouvrir le débat sur la qualité de l’enseignement des langues à l’Université face au besoin économique et professionnel réel. L’Université algérienne est-elle à la hauteur du marché du travail actuel ? Peut-elle subvenir aux exigences des entreprises étrangères implantées en Algérie ? Telles ont été les préoccupations suscitées par les nombreux débats générés par les intervenants des différents ateliers et conférences organisées durant les trois jours du colloque.
Plusieurs Universités, à l’échelle nationale et internationale, ont répondu présentes à l’appel avec des interventions touchant à divers registres tels que la didactique des langues ou encore la traduction. Parmi les Universités présentes, citons : l’Université d’Alger, de Blida, de Constantine, de Mostaganem, de Tlemcen, de Sidi Bel Abbes, de Sétif, de Bejaia, d’Annaba, d’Ouargla, d’Adrar et enfin d’Oran. Quant aux Universités étrangères, notons la présence de la Tunisie, la France, l’Espagne, la Russie et les Emirat Arabe Unies.
Plusieurs Départements de langues ont également été représentés pour prendre part au colloque, citons : le Département d’arabe, de français, d’anglais, d’espagnol, d’allemand et de russe, compte tenu de l’importance de cet rencontre scientifique.
Le colloque s’est déroulé sous forme de conférences et d’ateliers thématiques et a offert un panel très large de sujets et ceci pour répondre aux besoins des étudiants venus nombreux assister à cette rencontre scientifique autour des langues. Les conférences, en matinées, étaient suivies de cinq (5) ateliers en moyenne les après-midi et avaient pour principaux thèmes : la didactique des langues, la traduction spécialisé et la langue et le marché du travail.
A travers la première thématique, les intervenants ont abordé l’importance des nouvelles technologies d’enseignement des langues via internet. Ils ont notamment évoqué quelques ressources pédagogiques disponibles, outils et stratégies pratiques afin de motiver au mieux les apprenants. La question des méthodes utilisées dans l’enseignement des langues a également été soulevée, d’où la nécessité d’intégrer de nouvelles technologies afin d’améliorer la qualité de l’enseignement à l’Université.
Sur la seconde thématique, les communicants nous ont offert une réflexion sur la traduction financière dans les nouvelles technologies. Ils se sont intéressés aux transactions bancaires, au paiement informatique et à la difficulté de trouver parfois un équivalant adéquat aux différents termes provenant soit du français ou bien de l’anglais. La question de la traduction spécialisée et les difficultés liées à la terminologie et au domaine de la spécialité ont suscité de nombreux débats qui ont débouché sur le besoin d’unifier les termes dans la traduction juridique et/ou technique afin d’éviter tout risque d’incompréhension.
Concernant la dernière thématique, les conférenciers se sont penchés sur le système LMD dans la formation universitaire et sa relation avec le marché du travail. En effet, l’université se doit d’offrir une formation spécialisée pour répondre au mieux aux besoins du marché du travail et faire face aux investissements des sociétés étrangères : espagnoles, italiennes, chinoises et turques. D’après une étude réalisée sur les annonces d’emploi à travers internet, l’ANEM et certain journaux, nombreuses offres mentionnent des compétences linguistiques requises dans le profil d’emploi, ce qui confirme la nécessité actuelle d’acquérir de nouvelles langues dans l’insertion professionnelle.
Plusieurs méthodes européennes et américaines d’enseignement des langues ont été évoquées à travers les conférences et ateliers du colloque, telles que la méthode CINDA, système d’études en collaboration avec les Universités et les entreprises dont l’objectif est de développer de nouvelles techniques et technologies au service de l’économie ou encore la méthode TIC, nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication dans l’apprentissage des langues.
Pour conclure, les professeurs et chercheurs présents durant le colloque se sont accordés à dire que l’université devait se préoccuper de l’orientation et de l’insertion professionnelle des étudiants. Les mutations de l’université algérienne ont engendré une évolution en matière de compétences de base requise pour l’employabilité des diplômés en langues étrangères. Compte tenu des évolutions institutionnelles fortes, l’insertion professionnelle des diplômés en langues étrangères s’est imposée à l’université.
Leila KOUAKI et Réda ABI-AYAD