Insaniyat N°79 | 2018 |Varia|p. 7-8 | Texte intégral
Ce numéro d’Insaniyat s’ouvre sur une panoplie d’articles dans une perspective, à la fois, de rapprochement entre les différentes disciplines des sciences humaines et sociales, et de diversification des thématiques présentées.
Sidi Mohamed Lakhdar Barka procède dans son article à une lecture sémantique de textes politiques « fondamentaux » et « fondateurs » inhérents à des faits de langues et relevant d’un corpus ayant marqué les différentes phases de la constitution de l’identité nationale, et ce, depuis la déclaration du 1er novembre 1954 à nos jours.
La patrimonisation culturelle et les stratégies patrimoniales se trouvent au cœur de la contribution de Hadj Miliani Revenant sur des musiques citadines en Algérie durant la période coloniale, l’auteur souligne les enjeux relevant du processus d’autonomisation culturelle et les différentes réactions suscitées par ces musiques.
Dans son article portant sur la libération d’Oran au mois de février 1792, Mohamed Ghalem met en exergue l’importance de cet événement et son impact sur l’imaginaire social maghrébin, notamment sur le plan des représentations collectives. À cet effet, l’auteur analyse le double processus psycho-sociologique qui a marqué l’occupation espagnole d’Oran.
Dans un autre contexte historique, Saddek Benkada met en lumière l’expérience du premier journal du mouvement Jeune algérien orano-tlemcénien, El Misbah (Le Flambeau) créé en mai 1904, et sa contribution au développement d’une opinion publique musulmane. Aussi, une autonomie éditoriale en matière de presse écrite a pu émerger.
Par ailleurs, et dans une approche socio-anthropologique, Samir Rebiai et Abdelkader Lakjaa abordent la question de la territorialisation en rapport avec les mutations locales dans la commune de Sidi Khettab (wilaya de Relizane). Il s’agit, pour les auteurs, de mettre l’accent sur le rôle que joue la tribu de Kataa-Oued dans l’émergence et le développement de ce territoire et également dans la mise en place de stratégies de contrôle et d’affirmation d’identité.
À travers une lecture analytique et critique, Hidayet Benabadji-Mehdid questionne le processus de didactisation du texte littéraire. Pour ce faire, l’auteure présente l’exemple de La chèvre de M. Seguin d’Alphonse Daudet dans le manuel algérien de 5ème année primaire (version 2010), tout en appelant à une re-didactisation valorisant les modes de transformation des textes littéraires destinés à l’enseignement/apprentissage.
Leila Dounia Mimouni-Meslem, quant à elle, traite de la bande dessinée algérienne (depuis les années 2000) et l’image qu’elle donne à voir sur la vieillesse en Algérie. Qu’il s’agisse des grands-parents modernes ou traditionnels, l’image qui domine est celle du cheikh : sage, protecteur des petits-enfants et de bons conseils. Quand l’accent est mis sur la décrépitude, cela n’est pas empreint d’âgisme, mais bien au contraire, cela suscite compassion, empathie et affection, aussi bien chez les proches que chez le lecteur.
Dans sa contribution autour des stratégies dénominatives du parfum en Algérie, Soufiane Bengoua opte pour une approche linguistique dans l’analyse morpho-lexicale des noms de parfums afin de définir les différents procédés adoptés par les entreprises de cosmétiques algériennes dans le choix des noms de parfums et leur mise en valeur. L’auteur présente, dans cet article, l’expérience de cinq entreprises algériennes, en s’appuyant sur la description morphologique et lexicale d’un échantillonnage linguistique comprenant 170 noms de parfums.
S’inscrivant dans le prolongement des différents varia publiés par le CRASC, ce numéro d’Insaniyat, se veut une contribution à l’enrichissement des connaissances dans le champ des sciences humaines et sociales.
Soraya MOULOUDJI-GARROUDJI