N°23-24 | 2004 | Oran : Une ville d'Algérie | p. 79-90 | Texte intégral
Images of Oran Abstract : Each town, by its identity and its character exists in its inhabitants’ and visitors’ minds. Whether they be natives or not, they express their feelings which come and go with circumstances, bearing witness to where certain exalted souvenirs appeared. Key words : image - representation - modernity. |
Ammara BEKKOUCHE : Architecte/Urbaniste à l’Université Mohamed Boudiaf (USTO), 31 000, Oran, Algérie
Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie
Oran [1] est surnommée, en Algérie, el-Bahia (la Joyeuse). Elle aura été aussi la Belle, la Fière, l’Insoumise, voire l’Insolente [2] . Loin de figurer parmi les villes au potentiel archéologique mondialement renommé [3] , son internationalisation à travers l’Internet nous renvoie quelques évocations de son histoire. Sites et monuments agrémentent les souvenirs et les messages d’Oranais de la période coloniale, les Pieds-Noirs qui avaient dû la quitter à l’indépendance de l’Algérie. A travers les récits et les témoignages, ils y expriment diversement leur nostalgie.
La musique, pour sa part, le raï en particulier, exacerbe les fantasmes et occupe une place privilégiée dans l’esprit du patrimoine culturel. Mais au-delà de cette réalité virtuelle qui s’expose au monde, la ville d’Oran c’est d’abord celle des Oranais qui y vivent. Ils cultivent sa sensibilité en eurythmie avec son passé, ses rêves et ses projets, ses déboires aussi.
Oran des métaphores
La guerre de libération de l’Algérie et son climat de terreur de 1954 à 1962 ont eu pour effet de pousser au départ deux catégories des natifs d’Oran : les Pieds-Noirs et quelques autochtones [4] . L’affliction de l’exil ajoute aux exutoires de S’Hab El Baroud, la fameuse chanson Wahran Wahran d’Ahmed Wahbi. Pour les Pieds-Noirs [5] , nombreux d’entre eux sont natifs d’Oran qui, grâce à l’Internet, cherchent à rétablir des attaches en affichant des photos de leur enfance. Accessoirement aux moyens d’expressions épistolaires, images et anciens clichés commentés ou encore des récits romancés tentent une réconciliation avec la ville natale. Ils sont journalistes, peintres, écrivains…, un peu partout dans le monde, à confier leur état d’âme, dans l’espoir d’une réaction à leur signal [6] . Depuis peu, quelques-uns font un retour sur les lieux, individuellement ou en groupe, suscitant des récits parsemées d’anecdotes comme pour apporter quelque apaisement à l’émotion la plus forte. Il en est aussi de plus jeunes, enfants d’expatriés, qui racontent leur séjour à Oran et qui par méconnaissance font des confusions toponymiques. Tel est le fervent témoignage d’un « juillettiste » fasciné par ce qu’il a désigné par le Stade du 14 juillet au lieu de 19 Juin [7] .
Sur le plan artistique, Oran affirme sa singularité à travers ses productions musicale et théâtrale. Sous la plume du dramaturge Abdelkader Alloula [8] , trois tableaux d’El-Joued (les Généreux) mettent en action les personnages d’Akli oua El M’Naouer, Errebouhi et Djelloul el-F’Haïmi pour représenter les pans d’un univers oranais reflétant les tourments d’une société aux prises avec ses difficultés d’être.
Dans le champ en évolution de la musique, le wahrani, inspiré du bédoui et porté par Blaoui el-Houari, conserve à la chanson oranaise les parts de ses origines et influences. Pour autant, l’expression du génie oranais est attribuée au raï, qui doit sa prospérité à la reprise de compositions originelles plutôt qu’à la tentative de nouveaux arrangements au risque de la dépersonnalisation [9] . Il n’empêche qu’une des raisons de son succès revient à l’innovation, grâce au concours des instruments modernes et du savoir-faire scénique.
L’art pictural, pour sa part [10] , demeure relativement peu développé en termes de recherche et de création [11] . Guère nombreuses sont les toiles du paysage oranais de l’époque coloniale et qui dotent le Musée Ahmed-Zabana [12] . Certaines d’entre elles garnissent encore les salles d’édifices qui font le prestige du centre-ville, tandis qu’en France, Oran en peinture figure exceptionnellement dans quelques collections [13] .
La construction d’Oran, entre nécessité conjoncturelle et logique de projet
Une lecture d’Oran à travers les écrits et les traces de son urbanisation nous instruit sur quelques aspects de son caractère façonné au gré des besoins, des politiques du moment et des disponibilités foncières. Elle permet d’apprécier la diversité des opérateurs ainsi que l’importance et la nature de leur apport dans la construction de la ville [14] . Les différentes populations qui l’ont habitée et les cultures qui l’ont investie s’identifient à travers l’expression architecturale et urbanistique de ses quartiers. Depuis les années 1970, période de la reprise des constructions après l’indépendance, l’accélération de l’étalement urbain complique le problème de sa gestion (fig. 1 : Deux périodes de l’urbanisation d’Oran). En dépit des études d’aménagement portant sur la question de vision globale à l’échelle territoriale, la réalité des pratiques d’occupation de l’espace s’écarte généralement des orientations énoncées [15] .
A partir de l’an 2000, la ville inaugure la réalisation de son quatrième boulevard périphérique. Une rocade qui se réalise selon la même logique de croissance radio-concentrique entamée depuis un peu plus d’un siècle. Dans ce rythme presque régulier, la forme urbaine, comme indifférente, se constitue en rongeant sur ses espaces vitaux, détruisant, au passage, presque toutes les anciennes fermes coloniales [16] . Le coup d’envoi lancé une dizaine d’années après l’indépendance [17] mettait en construction les zones d’habitat d’urbanisation nouvelle (ZHUN), introduisant des procédés de préfabrication lourde [18] . Les arguments clés de ce transfert de technologie sont justifiés par l’importance des marchés, la rapidité d’exécution et la prise en compte du séisme dans la structure des bâtiments. L’Algérie à cette époque, qui manquait de professionnels expérimentés, a dû recourir à la coopération étrangère [19] pour prendre en charge ces problèmes d’envergure. Les jeunes diplômés, architectes et ingénieurs tout corps d’État commençaient à peine à prendre place dans les différentes structures de production et de gestion de la ville créées pour la circonstance [20] . L’assistance des coopérants techniques pour « concevoir » le paysage urbain et architectural d’Oran consistait à faire les études dans leur pays d’origine, soit la France pour les ZHUN de Yaghmoracen, Dar-el-Beïda et Es-Seddikia ; le Japon pour la prolongation est du Front de mer et le campus universitaire des sciences et de la technologie d’Oran [21] comprenant la ZHUN dite « USTO ». Les Italiens ont procédé à la construction d’immeubles en préfabrication légère [22] pour reloger les habitants du centre-ville dégradé, notamment ceux de La Calère [23] . D’autres catégories de coopérants, principalement des pays de l’Est, assuraient in situ quelques réalisations subsidiaires [24] . Les Algériens, quant à eux, majoritairement soumis au service civil, étaient affectés, selon la politique d’algérianisation, dans les différentes structures de conception et/ou de suivi des chantiers en construction [25] .
Avec les années 1990, se mettent en place de nouvelles législations des études urbaines inscrites dans le contexte en émergence de la libéralisation de l’économie. Elles obligent à s’adapter aux procédures de la concurrence et exhortent à se structurer en corps de métier [26] . Au même titre que les étrangers, les Algériens, et les Oranais en particulier, mis à l’épreuve des concours d’idées, sont attendus sur le terrain qualitatif de la compétition. Aujourd’hui, ces derniers dans un coude à coude marathonien avec les Chinois, mus par une implacable programmation spatiale, souscrivent à la consommation définitive de la périphérie d’Oran. Une résignation présentée comme un fait incontournable et perçue comme une fatalité qui compromet l’équilibre écologique du littoral méditerranéen.
Figure 1 : Deux périodes de l’urbanisation d’Oran [27]
Oran face aux enjeux de la modernité dans l’affirmation de son développement
Dans la lignée des déclarations qui, au niveau mondial, s’efforcent de lutter contre les désagréments dus aux problèmes environnementaux, Oran affiche l’organisation de ses périodes vertes. L’ancrage de projets nationaux aux programmes internationaux de soutien au développement durable a généré quelques actions de sensibilisation aux concepts en gestation. Après Rio, un audit sur l’environnement s’est tenu à Oran, en 1993. L’instant d’une rencontre, politiques et universitaires ont planché sur les problèmes de la pollution pour configurer la ville selon les critères des experts de la Banque mondiale. Dès lors, le bilan est malaisé à évaluer dans sa globalité tant est complexe le milieu caractérisé plus par l’inconstance que la persévérance. L’évolution des faits couvrant la maturation des idées depuis la rencontre de Stockholm, en 1972, trouve néanmoins un terrain d’application illustré par deux projets significatifs de cette période : l’université des sciences et de la technologie d’Oran, puis le parc zoologique de la forêt de M’sila [28] .
L’université des sciences et de la technologie d’Oran, œuvre de l’architecte Kenzo Tange, traduit l’idée de campus et correspond à l’objectif de modernité telle que souhaitée par l’Algérie indépendante [29] . La formule d’université ouverte commandée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique orientait la conception en limitant les séparations et le cloisonnement. Le béton compensé par le végétal correspond à une forme de composition basée sur la métaphore de l’inachèvement et l’extraordinaire technologique [30] . Elle reflète la pensée de réaliser une espèce d’espace vert dont la portée écolo-nomique [31] n’est pas encore assimilée par les pratiques urbanistiques habituelles. Pour l’heure et au fil des opérations en cours, le dessein à l’origine d’ université intégrée s’éloigne du dessin du projet. En effet, l’amalgame entre espace vert et espace libre mène les décideurs à le considérer comme une réserve à bâtir ; d’autant que, couvrant une aire de 300 hectares, l’importance en vaut l’argutie. A proximité, la construction d’un vaste programme de logements en hauteur rivalise déjà avec la symbolique de la tour administrative et menace la pérennité de ce qui, dans la tête des meilleurs paysagistes japonais, devait être le petit coin vert des Oranais. Adapté au climat d’Oran et conçu à la manière d’un espace pédagogique, il comprenait, dans son étude, un jardin botanique, des pinèdes, des vergers, des pépinières, et autres arrangements pour la recréation des étudiants. A l’échelle urbaine, la silhouette paysagère localisée aux entrées majeures de la ville devait renforcer ainsi son image méditerranéenne. Vingt ans après, une autre logique d’urbanisation, celle de la densification, redessine le projet en commençant par délocaliser celui de l’École d’architecture et d’urbanisme [32] .
Tel est aussi le sort du Parc zoologique de la forêt de M’sila, à l’ouest d’Oran. Un immense rêve en plan de 504 hectares [33] , sans doute trop lourd à assumer par une ville qu’un expert de la Banque mondiale qualifiait de Nouvelle Babylone en se questionnant sur son devenir [34] . Faisant partie des programmes en attente n’ayant pas obtenu les mêmes priorité et appui politique que pour l’université, le projet de ce parc témoigne de l’époque qui ambitionnait d’assurer au logement-produit de masse les prolongements ludiques garants du bien-être de la société.
Il est maintenant d’autres genres de préoccupations relatives au chômage et à la pauvreté qui supplantent et révisent les représentations et de Stockholm et de Rio. Dans les échos qui nous parviennent des rencontres d’Istanbul, de Tokyo et de Johannesburg, se reflètent les embarras économiques et sociaux qu’Oran partage avec bien d’autres villes de son rang.
La conception d’Oran devant les incertitudes des objectifs d’aménagement
En plus des opérations-carcasse laissées dans la proche périphérie par les Français en 1962 et terminées dans les années 1970 [35] , les aménagements du centre-ville souffrent d’inertie pour des questions de procédures, mises à mal par les sempiternelles allégations du vide juridique et de références réglementaires. Concernés par le centre historique, certains de ces projets d’envergure attendent les moyens de leur concrétisation, malgré les études, les expositions et les débats dont ils ont fait l’objet. La rue des Jardins, la place du 1er Novembre 1954, La Calère, l’hôtel du Château-Neuf…, figurent parmi les sujets les plus récurrents dans les discours.
C’est ainsi que, chaque année, des étudiants en architecture y trouvent matière à réflexion pour présenter leur projet de fin d’études à travers lesquels se distinguent deux démarches opposées : celle qui, préconisant le respect de l’histoire, opte pour des solutions de restauration ; et celle qui, n’entrevoyant pas son intérêt adopte la décision de la tabula rasa. L’argument est basé sur l’exercice de la modernité telle qu’elle est développée dans certains magazines d’architecture internationaux. La problématique ici soulevée, et qui demande à être construite, est de définir le concept de modernité appliquée à un site historique. Le débat aux prises avec les turbulences de l’urgence et, par conséquent, de la courte vue est confronté à l’équivoque d’une réalité de plus en plus difficile à assumer.
Pour l’heure, Oran s’active à la construction tout azimut de nouveaux ensembles de logements et à quelques opérations de résorption de l’habitat précaire. Le vieux bâti reste, en effet, un lourd fardeau à gérer tant sont multiples les niveaux d’intervention et des compétences à mettre en œuvre. Au regard des cinq dernières années, se remarque une amplification de la dégradation du milieu urbain. Elle se caractérise par des effondrements partiels de bâtiments, affaissements de sols, inondations de caves et démolitions de constructions illicites. Anciens quartiers et nouvelles zones d’habitat en connaissent les vicissitudes, bien que les premières études urbaines engagées dans les années 1970 avaient déjà identifié les quartiers à rénover [36] . Par la suite et au titre de la recherche se sont mobilisés quelques universitaires [37] , renforcés dans les années 1990 par le mouvement associatif pour tenter d’inventorier, de sensibiliser voire d’intervenir sur des opérations concises [38] . Le problème, en fait, est que les actions proclamées et les études entreprises s’arrêtent souvent au niveau du constat et de quelques recommandations sans réel impact. Ce n’est qu’en 2002, avec l’affaissement de la rue des Sœurs-Benslimane amplifiant le risque au centre-ville, qu’un début de diagnostic a évalué les conséquences du phénomène [39] . Faite par des ingénieurs du génie civil, l’analyse technique met en évidence le rapport à la topographie, les procédés des fondations et des réseaux de drainage [40] . La prise en charge du dossier nécessite une organisation dans le détail mettant en contribution des spécialistes de la conception, de la réalisation et de la gestion. Qu’a apporté l’audit initié par la Banque mondiale après les déclarations de Rio ? Que tirer des réflexions du Comité national du cadre bâti ? Quel est l’apport des appels à la concurrence internationale en matière d’études urbaines ? Autant d’interrogations à repréciser et à traiter au niveau de la recherche, notamment. Entre-temps les effets de la dégradation s’aggravent (fig. 2 : Les effondrements enregistrés à Oran de 1999 à 2003), malgré les efforts affichés [41] , mais hélas ponctuels et dispersés [42] , pour affronter ce type de préoccupation à inscrire au titre des nouvelles considérations à l’égard des héritages culturels.
Figure 2 : Graphe montrant le nombre d’effondrements par année à Oran 1998-2003 [43]
Oran dans l’émergence de la notion de paysage culturel
On ne saurait présenter Oran dans ce numéro qui lui est consacré sans rapporter son classement en tant que lauréat au concours du prix international Mélina-Mercouri pour la sauvegarde et la gestion de paysages culturels [44] . Dans l’esprit de valorisation patrimoniale à l’échelle mondiale, Oran a eu ce petit moment de gloire en 2001. Une récompense de l’après-Rio instituée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. « Les paysages culturels représentent les ouvrages combinés de la nature et de l’homme. Ils illustrent l’évolution de la société et des établissements humains au cours des âges, sous l’influence de contraintes et des atouts présentés par leur environnement naturel et les forces sociales, économiques et culturelles successives, tant intérieures qu’extérieures. » Fort de cette indication et au-delà de l’impact économique qu’elle suggère, elle introduit la considération des valeurs locales matérielles et immatérielles dont les portées symboliques et culturelles s’acheminent vers un urbanisme de ménagement. Elle renvoie aux pertinences de la composante du paysage et aux différentes mesures de sa valorisation qui identifient les rapports entre les potentialités sociales et morphologiques. L’enjeu est fourni par le djebel Murdjadjo omniprésent dans le champ visuel de toute la région et dont la dimension culturelle est confortée par Sidi-Abdelkader-Djilali et Sid-el-Houari, le saint patron de la ville. Son authenticité est confirmée par les nombreuses descriptions historiques « pour comprendre les raisons qui ont motivé les premières installations humaines donnant naissance à Ifri, un village en attente de fouilles archéologiques pour explorer les traces encore visibles sur le versant sud-est du Murdjadjo. C’est ici que commence en effet la répartition de ce legs des différentes cultures qui l’ont investi et façonné. Berbères, Arabes, Espagnols, Turcs et Français ont marqué de leur histoire et leur logique ce qui aujourd’hui constitue un fonds qui structure la conscience collective » [45] .
Depuis, s’est créée une association [46] dont les activités visent à revaloriser ce site et sa forêt des Planteurs qui, pour les loisirs, restent, selon l’ancienne affirmation de René Lespes, « l’endroit le plus fréquenté des Oranais ».
L’autre site non moins remarquable à Oran s’apprécie à travers l’atmosphère particulière, hautement commerciale, du quartier de Médina-J’dida [47] . Un paysage culturel s’il en est, qui possède en lui les ingrédients des caractéristiques identitaires de la ville d’Oran : des lieux et des personnages, des noms et des portraits et où la légende s’articule à l’événement. Dénommé Village Nègre durant la période coloniale, il entretient les mausolées de Sidi Kada Ben Mokhtar et de Sidi Bilal, nom mythique dont le rituel voué au culte des saints fait vibrer ses adeptes au son du karkabou. Désormais, de plus en plus intégré dans les pratiques festives des Oranais, le karkabou est en phase de redonner à son paysage humain, l’âme enflammée du Diwan gnawi, de Shab El Baroud et de Banda Zahwania.
Bibliographie
. Huet Bernard, Anachroniques d’architecture, Éditions Archives d’architecture moderne, Belgique, 1981, 179 pages.
· « Demain l’Algérie, l’aménagement du territoire dans la dimension régionale », ministère de l’équipement et de l’aménagement du territoire, République algérienne démocratique et populaire. OPU, 2000.
. Algérie, les Guides bleus, Hachette 1981.
· Insaniyat n° 5, « Villes algériennes », mai-août 1998.
· Kenzo Tange, Studio paperback, Les éditions d’architecture, 1978.
. Lespes R., Oran : études de géographie et d’histoire urbaines, 1830-1930, Collection du centenaire de l’Algérie, Paris, 1938.
· Concours « La sauvegarde et la gestion des paysages culturels », pour le prix Mélina-Mercouri, UNESCO, 2001.
NOTES
[1] - On trouvera aussi Wahran ou Ouahran considéré comme sa traduction en arabe, outre le fait qu’il existe au moins une dizaine de villes dans le monde qui portent le nom d’Oran : Asia : [Oran, India], United States : [Oran, Iowa ], [Oran, Missouri], [Oran, New York], [Oran, Texas], Europe : [Orán, Galicia, Spain], South America : [Orán, Loreto, Peru] — [Orán, Tucumán, Argentina] — [Orán, Zacatecas, Mexico], in http://perso.wanadoo.fr/ mohamed.sahnoun/ Oranframe. html. Voir aussi Maps search pour + d’informations in www.expedia.com/pub/agent.
[2] - www.ifrance.com/oranimois/
[3] - Bien qu’Oran avait été une importante station préhistorique du nom d’Ifri, pour Guy de Maupassant c’était une ville «… sans grand intérêt… », « La province d’Oran », 1881, texte numérisé et mis en forme par Thierry Selva, HTML, 8 décembre 1997. Pour Albert Camus, c’était «… la ville la plus indifférente du monde ».
[4] - Ces derniers se sont généralement réfugiés au Maroc ou en Tunisie.
[5] - Une frange s’appelant les Pieds gris ont créé un livre de visite, « Le livre d’or » à l’adresse http://home.nordnet.fr/jcpillion/piedgris/livredor.html
[6] - Pour la circonstance la création de l’Echo de l’Oranie, illustre assez le besoin d’entretenir une mémoire ancrée à des souvenirs de la période coloniale et forcément sélective.
[7] — Actuellement Ahmed Zabana.
[8] - De plus en plus de travaux de recherche s’intéressent à la production théâtrale de Abdelkader Alloula. Un très beau texte intitulé « Alloula l’éveilleur » du poète-philosophe Philippe Tancelin, donne une compréhension autrement plus originale et plus large que celle qui l’inscrit entre autre, dans l’esthétique « brechtienne ».
[9] - Un certain Marc Zabo à Kingston, tente un métissage entre le raï et le reggae.
[10] - Pour en savoir plus, se reporter à L’Algérie des peintres. 1830 – 1960, Marion VIDAL-BUÉ, EDIF 2000, Parus Méditerranée, 2002.
[11] - Les toiles de Cherfaoui Affif, natif d’Oran reprennent quelques lieux fabuleux du paysage urbain oranais : La Promenade du Cheikh Ibn Badis ex-de Létang, La criée, L’église Saint-Louis, La mosquée de Sidi-El-Houari, la mosquée du Pacha, le marabout de Sidi-el-Houari,
[12] - Les trois œuvres mentionnées sont celles de Eugène Corneau, Claude Montaya et Paul Leroy.
[13] - Le Musée Goya Jaurès à Castres a dans son inventaire :
- Le Port d’Oran, Anonyme, daté au 17e siècle.
- Fête musicale, Lafetat Faustino, avant 1980.
- Le Cap Falgon, Lagorre René Gaston, avant 1951, Toulouse.
- Eugène De la Croix a fait escale à Oran le 18 juin 1832, le temps d’esquisser quelques paysages et personnages.
- Gustave Vuillement, in l’Echo de l’Oranie, N° 108 juin 1975, fournit quelques noms d’artistes oranais.
[14] - L’aspect morphologique de la typologie des constructions a été traité par Tewfik Guerroudj : « Oran ville moderne », Mémoire probatoire pour l’inscription en doctorat, soutenu à Louvain La Neuve, septembre 1991, sous la direction du Professeur Hermann BECKER.
[15] - Voir l’article de Fouad Soufi, « Une ville à côté de ses plans ? », in El Watan, 30 mars 1997.
[16] - Le président de la république, Abdelaziz Bouteflika lors de sa visite à Oran en 2004, a donné ordre d’arrêter ce processus quand il a eu à voir les projets de lotissements implantés sur les terres agricoles dans la continuité de la Cité Djamel. Cette information nous a été donnée par un habitant des lieux, témoin de la scène.
[17] - L’action de phagocyter des fermes en fait, avait commencé durant la période coloniale.
[18] - Ces procédés qui avaient fait leur temps en Europe trouvaient opportunément un important marché de construction en Algérie confronté à d’énormes besoins en logements à réaliser rapidement. L’argument justifie le choix économique au détriment de la composition architecturale et de certains usages collectifs considérés comme secondaires (l’accès aux terrasses, réalisation de vides sanitaires au lieu d’espaces utilisables). Ces formes d’organisation caractérisent l’ensemble des ZHUN réalisées durant les décennies 70 – 80.
[19] De façon circonstancielle, Bernard Huet posait un problème et témoignait en ces termes : « Il y a deux types d’architectes « étrangers » travaillant pour le tiers monde : il y a ceux qui, sachant qu’ils véhiculent les modèles culturels de l’Occident, essaient de comprendre un contexte différents et de se soumettre aux réalités objectives afin de limiter l’effet traumatisant de leurs interventions, et puis il y a ceux qui y voient l’occasion de faire une carrière à coups de tours de force.
On ne peut faire grief au gouvernement algérien de choisir des solutions contemporaines et audacieuses pour équiper l’Algérie, comme on ne peut lui reprocher le choix de ses architectes dans une situation encore expérimentale, mais on peut souhaiter que ces premières réalisations soient l’occasion d’un débat, d’une réflexion approfondie sur le rôle et la fonction de l’architecture dans la construction de l’identité culturelle algérienne », in « anachroniques d’architecture », UNIVERSITE ET DEVELOPPEMENT, p. 120.
[20] - Quatre grosses entreprises de construction préfabriquée se partageaient le marché de la construction : SONATIBA, CBTP, SORECOR et ERCO.
[21] - Baptisée, Université des sciences et de la Technologie Mohamed Boudiaf- Oran.
[22] - De plus en plus d’études universitaires, portent un regard critique sur notamment les ZHUN du fait des nombreux problèmes rencontrés par les habitants et les gestionnaires de la ville. Peu importe les prouesses technologiques introduites par les techniques du béton précontraint par exemple tant sont mis en avant les aspects négatifs du vécu au quotidien.
[23] - La Calère était un ancien quartier de pêcheurs au centre historique d’Oran. Il a été démoli au début des années 1980 suite à l’état de ruine et les effondrements de quelques habitations.
[24] - En périphérie de la ville, les Hongrois et les Polonais se sont partagés la réalisation des instituts de génie civil et du génie maritime (IGCMO), Allemands, Italiens et Bulgares participaient au niveau des bureaux d’études et entreprises étatiques.
[25] - DUCH, CADAT devenu URBOR, ECOTEC, BEWO, BEWOR, CBTP, SONATIBA, SORECOR…
[26] - L’Ordre des architectes algériens s’est mis en place à partir de 1995.
[27] - Source : Bekkouche Ammara, in rapport de recherche PNR 2001-2003, « Le cadre Bâti en question. Le cas d’Oran », CRASC, Oran.
[28] - L’un et l’autre projet n’ayant pas connu la même augure, le parc zoologique n’a pas été réalisé.
[29] - Bernard Huet, opus cité : « A Oran, c’est une grande machine pseudo-technologique qui fait office de « monument symbolique », celle-là même que traînent dans leurs rêves, les architectes qui confondent grandeur avec grosseur, puissance avec surdimension, architecture avec construction, et simulent un expressionnisme technologique d’autant plus désespérément que la vraie technique échappe à toute forme. Ne fallait-il pas au contraire choisir une « monumentalité » peut-être moins extérieure, qui ne se réfère pas aussi explicitement aux stéréotypes « modernistes » de l’Occident mais qui surgissent lentement des profondeurs du dialogue et du travail d’un architecte « étranger » face aux réalités économiques et culturelles algériennes les plus humbles comme les plus exaltantes ? », p. 120.
[30] - Pour la circonstance, une usine de béton précontraint, unique en son genre fut créée en site propre dans les années 1970.
[31] - L’expression est de Christian Stoffaës in « L’économie face à l’écologie », coédition La Découverte/La Documentation française, Collection Cahiers libres, 1993.
[32] - A l’instar du Centre hospitalo-universitaire, l’Ecole d’architecture et d’urbanisme était prévue, comme une entité à part, étant donné la particularité de son enseignement. La réalité fut tout autre malgré les contestations de la part de quelques enseignants. Un nouveau projet est actuellement en cours de réalisation à l’intérieur de l’enceinte de l’université.
[33] - Egalant celui de Toronto, 505 hectares, il figurait parmi les plus grands parcs zoologiques du monde.
[34] - Gwénael Villeneuve dans une revue d’urbanisme communale française, 1993.
[35] - Les grands ensembles de Dar Beida, furent repris et terminés à la fin des années 1970.
[36] - Bureau d’études ECOTEC.
[37] - Un groupe de recherche composé principalement d’architectes enseignants s’était constitué sous le nom évocateur de « ATAROUNA ». Leur centre d’intérêt visait les monuments historiques. Leurs travaux n’ont jamais fait l’objet de publication.
[38] - Les associations les plus visibles : Bel horizon et Santé Sidi El Houari.
[39] - Alors que dans le même périmètre se sont déjà effondrés l’hôtel Martinez, le n° 4 de la Place du 1er novembre et le n° 3 de la rue Mehali Mokhtar (ex rue du Cercle militaire) qui a été démoli à cause de la menace qu’il représentait.
[40] - L’historien Soufi Fouad avait déjà signalé le phénomène des eaux souterraines à Oran et les risques éventuels qui pouvaient en surgir.
[41] - Visites officielles de ministres suivies d’aides financières, création d’un organe de réflexion : le Conseil national du cadre bâti (CNCB) par le Ministère de l’habitat et de la construction.
[42] - Durant les cinq dernières années, le Théâtre régional d’Oran a bénéficié d’un budget financé par le ministère de la Culture pour sa restauration. De même, grâce aux efforts de l’Association Bel Horizon, le Fort de Santa Cruz a bénéficié de procédures pour sa restauration.
[43] - Source : Bekkouche Ammara, in rapport de recherche PNR 2001-2003, opus cité.
[44] - Voir à ce sujet, Bekkouche, Ammara : Le Djebel Murdjadjo : un paysage culturel de l’identité oranaise.- in PROLOGUES : Revue maghrébine du livre, Les héritages culturels du Maghreb, N° 29/30, 2004.
Le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturel à Oran, a répondu à l’appel à candidature lancé par cette institution en 2000.
[45] - Id.
[46] - Bel Horizon
[47] - Medina Jdida a fait l’objet de quelques travaux d’universitaires. Voir entre autres :
- L’article de Benkada Saddek, La création de Médina Jdida. Oran 1845 : un exemple de la politique coloniale de regroupement urbain.- in INSANIYAT, n° 5, mai-août 1998.- p.p.103-111.
- La thèse de doctorat de 3e cycle de Semmoud Bouziane, Medina Jdida. Etude cartographique et géographique d’un quartier d’Oran. Tomes I et II, sous la direction de M F. Joly, Professeur à Paris VII, 1975.