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L’héritage toponymique de l’ancienne ville de M’sila

Insaniyat n° 97, juillet-septembre 2022, p. 37-55

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Lynda ZAGHBA: Université de M’sila, Mohamed Boudiaf, Faculté des lettres et des langues, 28 000, M’sila, Algérie.

Rima BENKHELIL: Université de M’sila, Mohamed Boudiaf, Faculté des lettres et des langues, 28 000, M’sila, Algérie.


La toponymie est une discipline qui vise à étudier les noms de lieux en recherchant leur étymologie, leur signification et leur évolution à travers les différentes strates historiques. Les toponymes, par ailleurs, ne sont pas de simples dénominations ; ils sont aussi un objet historique dans la mesure où le toponyme n’est jamais, au départ, qu’une manière de dénommer mais constitue une forme de cristallisation de l’histoire d’un lieu en le propulsant dans le champ de la communication sociale. Pendant des siècles, les récits historiques ont été les ouvrages par excellence du passé tandis que les toponymes ne constituaient que de simples dénominations sans signification particulière. Les recherches actuelles viennent bouleverser cette vision restrictive du toponyme pour en faire un code d’accès à la mémoire collective enfouie puisque longtemps ignorée surtout par les nouvelles générations en raison de l’absence de textes historiques. 

Les toponymes induisent, en outre, un certain rapport ou distance quant à l’espace occupé où ce dernier apparait comme un ordre, à la fois particulier et fondamental, de notre expérience physique et mentale. L’espace et les représentations que nous en construisons sont définis et / ou délimités de cette corrélation Homme-Espace. À ce sujet, Hélène Bailleul observe que :

« Le rapport à l’espace habité est en effet une construction modulée, d’une qualification de l’espace vécu, qui va dépendre des aspirations de l’individu, de son identité, de son mode de vie, de sa situation familiale et professionnelle ; mais aussi des évolutions de l’environnement social, de l’environnement matériel, de la symbolique de l’espace. ». (2009, p. 3)

L’occupation d’un espace est donc loin d’être un objet systématique simple. Il constitue un processus complexe et dynamique dans la mesure où les espaces, comme nous le révèle l’Histoire du Maghreb, sont en perpétuelle transformation ; ce qui se traduit par une pétulance toponymique. En prenant comme prémisse « l’univers comme objet de pensée, au moins autant que moyen de satisfaire des besoins » (Lévi-Strauss, p. 13), l’expérience personnelle ou collective, apparaîtra comme un savoir construit sur l’espace qui joue un rôle important dans la dénomination des lieux.

La problématique de la toponymie en Algérie connait un regain d’intérêt significatif depuis deux décennies, mais le contexte de la ville de M’Sila qui, jusqu’ à présent n’a pas été exploité, pose avec acuité le problème dialectique de l’Histoire/ toponymie dans l’intention de déceler d’autres facettes disparues, oubliées ou dissimulées de l’histoire de l’ancienne ville de M’sila.

En cela, Levi-Strauss, quelque peu, nous réconforte :

« En fait, l’histoire n’est pas liée à l’homme, ni à aucun objet particulier. Elle consiste entièrement dans sa méthode, dont l’expérience prouve qu’elle est indispensable pour inventorier l’intégralité des éléments d’une structure quelconque, humaine ou non humaine. Loin donc que la recherche de l’intelligibilité, aboutisse à l’histoire comme à son point d’arrivée, c’est l’histoire qui sert de point de départ pour toute quête de l’intelligibilité » ([1990] 2010, p. 313).

Quel est l’héritage toponymique de l’ancienne ville de M’sila? Quel est l’impact des différentes invasions sur le système de dénominations des lieux dans la ville de M’sila ? Quels sont les autres facteurs qui ont impacté le système toponymique de cette ville? Quels sont les processus linguistiques mis en œuvre lors de la re/dénomination d’un espace?[1] Ce sont autant de questions auxquelles nous ambitionnons de répondre pour comprendre l’un des espaces les plus délaissés à la fois par les historiens et les linguistes algériens.

M’sila : un parcours historique

Située à environ 250 kilomètres du sud-est d’Alger et avec une altitude ne dépassant pas les 450 mètres, M’sila qui fait partie de la région des hauts plateaux et se situant entre les montagnes du Tell et l’Atlas saharien est nommée la capitale de la région du Hodna. Elle se caractérise par une topographie plane à pente légère du nord vers le sud : Chott El Hodna. Le terme Hodna, nom attribué par les Banou Hilal, vient de l’arabe et signifie « la plaine entourée de montagnes ». 

Riche de par son histoire, M’sila qui fut construite aux bords d’Oued Ksob[2], Oued Sahar d’antan selon nos informateurs, est une ville antique qui a été marquée par diverses civilisations ayant traversé le Maghreb, en général, et l’Algérie, en particulier et dont certaines ont laissé des traces. Son histoire qui remonte à plusieurs centaines d’années est marquée par les différentes conquêtes, compte tenu de sa situation géographique et de sa topographie. Ainsi, on ne peut parler de l’origine de son appellation et des hypothèses qui ont été émises à son égard sans aborder son histoire.

En effet, cette région faisait partie du royaume berbère de Massinissa aux alentours de 200 ans avant J-C, ce qui est à l’origine de son appellation berbère « timsilt » qui veut dire « plat » ou « terre plate » venant du verbe « tamsilt » qui signifie « façonner » ou « aplatir» (Cheurfi, 2011), ce qui constitue l’une des hypothèses émises quant à l’origine de son nom. D’autre chercheurs lient la dénomination M’sila aux « Massyle », un peuple berbère (Birem, 2016) qui s’est installé dans cette région après avoir été chassé de son habitat (le Constantinois) fuyant ainsi vers le Sud de l’ancienne Ifriqya. Nous supposons que les Libyques  qui vivaient au bord de Oued El Ksob se sont repliés, comme c’était le cas pour tous les libyques (Ibn Khaldoun, p. 2018), vers les montagnes entourant la ville, comme les Ouanougha, qui porte le nom d’une tribu de Sanhaja (Lekbel, 1979) et Tarmount ou Thala Nremount, comme il a été rapporté par nos enquêtés, en berbère (source du grenadier). Vers le III e siècle, les Romains prennent assaut de la région et construisent plusieurs villes comme limes dont « Zabi Justiniana », formé à partir du nom de l’empereur romain « Justinien », située à 3.5 km de l’actuelle ville, dans un village appelé Bechilga (Despois, 1953).

Selon Birem (2012), au cours de la période des conquêtes islamiques, Okba Ben Nafii a conquis la ville voisine « Adna » (capitale des chefs berbères du Hodna). M’sila fut reconstruite par les Fatimides, après le règne des Aghlabites, et on la nommait vers 927/ 315 de l’hégire « El Mohammadia » tiré du nom de son fondateur Mohammed Abou Elkacim. La ville sera touchée par l’invasion des Hilaliens (1048/ 440 de l’hégire) qui s’y installeront et constitueront une grande partie des Arouches de la région. Un siècle plus tard (1152- 547 de l’hégire), la ville fut prise par les Almohades qui finissent aussi par s’écrouler en raison des conflits au sommet du pouvoir, ce qui provoqua l’invasion des Hafsides. Ceux-ci connurent un pouvoir instable en raison des conflits avec les Zirides jusqu’à l’arrivée des Turcs en 1516, période qui connaitra, en apparence, une stabilité. Cette ville devint une occupation française à partir de 1840 après le combat de « Merja zerga ».

Le corpus toponymique : entre documents écrits et sources orales

L’objectif d’une recherche toponymique est souvent le relevé systématique des différents toponymes existant dans différents types de documents, écrits (cartographiques, livres d’histoire, géographie…) et oraux, issus des différents entretiens avec de vieux habitants de la ville. À cet effet, nous avons pris soin de faire des relevés des noms des lieux dans la ville de M’sila. Notre corpus est constitué de noms anciens et contemporains de lieux de l’ancienne ville de M’sila que nous avons expliqués et interprétés pour dégager les régularités qui caractérisent les bases toponymiques de chaque couche historique. Il s’agit particulièrement d’un ensemble de macro toponymes qui renvoient aux « noms de lieux habités (villes,  villages, hameaux et écarts) » (Le Squère, 2006, p.81) et micro toponymes qui désignent, selon la même référence précédente, les noms de lieux liés  au relief, au bocage, aux voies de communication (routes, rues, etc.), aux parcelles de terre ».

Les toponymes ont été recensés en deux étapes. Nous avons d’abord procédé à un relevé des noms des différents quartiers de la sphère géographique de l’ancienne ville de M’sila se trouvant dans des ouvrages portant sur l’Histoire de la ville. Par la suite, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs auprès de personnes habitant ou ayant habité les anciens quartiers de la ville de M’sila. Pour ce faire, nous avons choisi des enquêtés dépassant 60 ans (sexa-octo et même nonagénaires), sollicités pour répondre à des questions portant sur les noms des quartiers, ruelles et places ainsi que sur l’origine des dénominations et les populations ayant auparavant occupé cette région et ses alentours.

Tableau 1 : Notre corpus

Les macro toponymes

Il convient de commencer par la présentation des différents macro toponymes et leurs significations tout en les replaçant dans leur contexte de production de manière à dégager le rôle de chaque couche historique dans la formation toponymique.

D’une façon générale, la face visible de l’ancienne ville, bordant de part et d’autre Oued Ksob qui la traverse, est constituée de dechras : Kherbet Tellis, Chtawa, El Djaafra, El Kraghla, El Kouche, El’Argoub, le quartier colonial (ou Dhahra) et El Menkoubine. La face cachée, elle, représente un certain savoir culturel de l’espace du moment que l’oued sépare entre Dhahra (Ouest) et Elguebla (Est), une manière de marquer son appartenance religieuse d’une communauté qui tourne le dos à son occupant.

Les toponymes de l’ancienne ville sont dominés par l’usage de l’arabe pour décrire la topographie de l’espace (El’Argoub, Koudia, Chtawa, Kherbet Tellis), pour indiquer l’appartenance du groupe social (Ahl M’sila, El Djaafra, El Kraghla), la situation géographique (Dhahra, Guebla), ou la particularité économique (El Kouche). Les toponymes sont formés à la base de Dechra + nom, Mais la ville verra l’apparition de toponymes à la base de Hara avec l’arrivée des turcs. L’afflux des français promeut M’sila en Douar (1868) puis, au rang de chef-lieu de commune (1981) et, enfin, en commune mixte en 1883 (Sebhi, 1987).

Dans ce qui suit, nous donnons la signification des macro-toponymes :

Kherbet tellis

Il est le premier quartier ou « dechra » de la ville de M’sila appelé aussi quartier des habitants de M’sila « Ahl Msila »[3] pour souligner son peuplement par les premières familles arabes installées à M’sila vers l’année 1015 (Kara, 2012). Kherba vient de l’arabe Khirba pour désigner un lieu de ruines où le i se trouve converti en e en raison du débit rapide du parler de la région de M’sila.

L’origine de la dénomination Kherbet Tellis, bien qu’elle demeure incertaine, est rapportée ainsi par trois interprétations de chercheurs différents. Les récits de certains de nos enquêtés renvoient l’appellation à un officier de guerre romain « Ilis » qui s’est installé à l’Est de « Oued Ksob » pour construire une ville réduite, par la suite, en ruines tout comme Kherbet Bechilga qui désigne des ruines de la ville romaine Zabi. Kherbet Ilis, à travers le temps, se contracte, par l’ajout de la consonne t, à Kherbet Tellis. D’autres récits (Kara, 2012) rattachent cette appellation à un juif Tellis venu vers le VIIe siècle de Kheybar du Hidjaz et s’est installé vers la rive Est de Oued Ksob pour construire le premier noyau autour duquel viendront s’installer d’autres populations. Selon  le même auteur, les constructions ont été détruites par les Khawaridj[4]. La troisième hypothèse explique l’appellation Kherbet Tellis par une mise en relation avec tellis, un contenant d’une certaine forme placé sur le dos d’un âne ou tout autre animal, comme le Chwari[5], utilisé par les habitants de M’sila lorsqu’ils allaient s’approvisionner. Tellis est constitué de plusieurs poches intérieures qui permettaient d’organiser les achats pour les cacher. Tellis ressemble, dans sa contexture, à l’architecture de ce quartier caractérisé par ses ruelles trop étroites qui menaient vers des îlots familiaux où un étranger peut se perdre. Nous pensons toutefois que les deux premières hypothèses, défendues par les historiens de la ville, sont peu probables, faute d’absence de traces matérielles de l’existence de cette ville romaine au moment où d’autres endroits du Hodna témoignent de sa présence (comme Bechilga, Tarmount…) à travers les ruines antiques qui subsistent encore. Relier le toponyme à une personnalité juive nous semble également peu probable en raison de l’implantation tardive des juifs dans la ville par la greffe d’un quartier qui portera leur nom Haret Lihoud[6] à Chtawa.

Notre position est renforcée par les entretiens avec les anciens habitants de Kherbet Tellis qui ont remis en question l’usage de l’appellation Kherbet Bechilga, et dénotent que seule Kherbet Tellis possédait le générique Kherba et donnent le nom de Bechilga (dérivé du mot latin basilica) à l’ancienne ville romaine Zabi. S’ajoute à cela la relation des habitants de l’ancienne ville à l’espace qui s’appuie principalement sur une connaissance topographique riche qui se traduit par la dominance de macro toponymes étalant les connaissances concrètes de l’espace comme Koudia, le nom actuel de Kherbet Tellis. En arabe fusha, Koudia désigne « une terre dure et non cultivable » et « terre élevée non cultivable » dans la langue régionale de M’sila.

Nous postulons que le terme Kherba a subi un glissement sémantique pour désigner, dans le parler de la ville, le village au lieu de village en ruine. Le terme spécifique vient décrire l’architecture de ce village en s’appuyant sur un objet qui partage avec lui les mêmes caractéristiques. Kherbet Tellis est, pour nous, « une dénomination populaire » (Yermeche, 2018) qui résulte d’un savoir primitif de l’espace et se trouve souvent substituée dans les premiers plans de la ville par Ahl Msila (figure 01).

Chtawa, Echtawa ou dachret El Chtawa 

Connue aussi sous le nom de harat lyhoud  étant donné qu’une partie importante de la population était juive ainsi que Oulad Ben Tayar et Oulad Tork. Elle est la deuxième dechra construite dans la ville. Les chercheurs n’ont pas apporté d’explications quant au sens du mot Chtawa, mais certaines personnes interviewées ont avancé la référence à chita’ (hiver en arabe) puisqu’au cours de cette saison, l’Oued Ksob connaissait sa crue annuelle et finissait par déborder aux pieds des maisons, forçant ainsi les habitants du quartier à fuir vers les hauteurs de la ville (Kherbet Tellis) d’où le nom de Chtawa. Les anciens habitants de M’sila ont expliqué que les communautés juives, sous le double effet de la guerre de libération et de la création de l’état israélite, décidèrent de vendre leurs biens y compris leurs synagogues, pour rejoindre « la terre promise ». 

El Djaafra 

Délimité par Oued Seghir et les jardins (Ledjnanat), El Djaafra qui se situe à l’Est d’El Kraghla est un quartier moins ancien que les quartiers précédemment cités car, d’après nos interviewés, son existence date du début du XIXème siècle.

L’appellation El Djaafra, vient du nom de l’arrière-grand-père des premiers habitants de ce quartier : Djaafar venu de l’Andalousie avec le poète Ibn Hani Al Andaloussi qui a tant chanté la région (Kara, 2012). Comme tous les quartiers de la ville, El Djaafra est constitué de maisons construites en terre cuite. Ses ruelles sont peu larges et sinueuses pour que les demeures soient fraiches en été et chaudes en hiver. Cette dechra était dotée d’une place centrale rahba appelée Echammas (dérivé de Chams signifiant en arabe « le soleil ») où se trouvait une fontaine ou fouara Ain Echammas.

El Kraghla ou dachret El kraghla

C’est le quartier turc où vivaient les Kul Oghlu « fils d’esclave » (Birem, 2012). Pour comprendre l’origine de l’usage du mot Kraghla dans la toponymie urbaine de la ville de M’sila, il faudrait remonter dans l’histoire de la ville en particulier celle de la communauté turque. En 1516, cette dernière arriva dans la ville de M’sila et, vu sa composition majoritairement militaire, choisit d’abord de s’installer à Bechilga (ancienne ville romaine, zabi). À la suite du mariage des soldats turcs avec des femmes autochtones, une nouvelle dechra, Kraghla, fut construite pour abriter les familles issues de cette union aux alentours du tombeau de Boudjemline[7].

Contrairement aux constructions turques qui se sont étendues dans les grandes villes (Alger, Constantine, …), la ville de M’sila ne connaitra pas la même urbanisation florissante et assistera à la construction d’une nouvelle dechra ou hara dont l’architecture n’est pas assez différente de celle des quartiers arabes.

Kul Oghlu va subir des modifications sur le plan phonétique par l’assimilation de /l/ en /r/, ce qui a donné kouroughli qui se transforme en kourghli pour indiquer le singulier et Kraghla pour le pluriel.

Le passage du mot du turc vers l’arabe a contribué à un changement sémantique du terme. Ainsi, la première appellation, restrictive, qui désignait « les enfants des soldats turcs issus de leur mariage avec les femmes arabes » se voit généralisée pour désigner « les enfants des turcs » : Awlad tork. Le contexte de production, dans son sens large, englobant l’émetteur, le récepteur, le lieu, l’époque et tous les éléments liés à la communication y joue un rôle important du moment que la première dénomination est utilisée par l’institution turque pour désigner la progéniture de ces soldats. La seconde, en revanche, est produite par des individus, d’origines diverses, pour désigner cet Autre arrivé dans cet espace qu’ils partagent. El Kraghla, comme toponyme, désigne cette fraction d’espace qu’occupaient ces familles d’origine turque.

El’Argoub 

C’est une extension de kherbet Tellis et Chtawa. Nos informateurs ne semblent pas avoir d’explications quant à l’origine du nom, mais il est clair, nous semble-t-il, qu’il tire son nom de l’arabe Al’orqoub qui désigne selon Lissan Al Arab[8] une route étroite qui borde une rivière dont le fond est trop éloigné et ne permet que le passage d’une seule personne. Le nom, pour faciliter sa prononciation, a subi des modifications au niveau phonétique en remplaçant adhama[9] par alfatha[10].

Il y a lieu de noter que cette appellation va de soi avec la topographie du quartier qui se caractérise par une pente en direction de la rivière (vers l’Est). Cette Dechra est délimitée par oued Ksob des côtés Est et Sud, par la route de Bou Sâada sur le côté Ouest et bordée par la Place des Martyrs ou Rahba au Nord.

L’histoire de la ville rapporte que cette dechra fut peuplée à deux reprises : vers le XVIIIème  siècle, dans un premier temps, où elle apparaît dans les cartes françaises comme ruines (Figure 01). Dans un second moment, vers 1840 par les habitants de Chtawa, principalement les plus aisés (Despois 1953), pour échapper aux conditions climatiques imposées par Oued Ksob et, comme le rapportent les récits oraux, suite à un tremblement de terre qui a frappé la ville au XIXème siècle[11].

El kouche 

Il s’agit d’une dechra construite vers le XVIIIème siècle (Despois, 1953), par des descendants des Kraghla sur la rive Ouest de Oued Ksob comme forme d’extension urbaine impulsée, d’abord, par la croissance démographique qu’a connue Harat El Kraghla engendrant ainsi une densité importante du tissu urbain. Cette expansion est encouragée aussi, d’après nos interviewés, par les contraintes d’une nouvelle industrie importée, centrée sur la fabrication de chaux éteinte, dans la ville qui nécessitait des espaces importants pour la construction des fours à chaux. El Kouche va, donc, marquer une industrialisation du système de production dans la ville en introduisant la fabrication de la chaux éteinte et, par voie de conséquence, cette dechra va connaitre une prolifération des fours à chaux qui sont à l’origine de sa dénomination. Kouche est le pluriel de Koucha qui signifie four, des fours à pain ou fours à chaux. Ce vocable est utilisé dans les pays du Maghreb, de la Lybie jusqu’à l’Atlantique mais Dozy (2018) souligne des similitudes frappantes avec le mot allemand küche (cuisine), italienne cucina (prononcée kutchina) et Kitchen anglaise, où tous ces mots descendent du latin cocina / coquina signifiant cuisine en français.

Ainsi, le mot Kouche, au pluriel, emprunté à d’autres langues, désignant au départ les fours à chaux devint mot singulier pour représenter tout le quartier.

Le quartier colonial 

Ce quartier a été peuplé à deux moments de son histoire. Les premières constructions coloniales dans la ville de M’sila se situaient « en bordure Ouest de la Dechra d’El’Argoub jusqu’aux bordures Sud de la Dechra d’El Kouche » (Boutabba, 2014, p. 273) qui vont donner lieu à deux nouveaux quartiers : celui de Trig Boussada pour désigner leur emplacement et Ezarga pour désigner les maisons construites aux bordures d’El Kouche. Ezarga, ici, n’indique pas la couleur bleue mais les murs qui ont été couverts de ciment.

Par la suite, Al Dhahra fut construite. Elle représente le quartier colonial édifié vers la fin des années 1930 (Boutabba, 2014) pour abriter la population européenne et constitue pour la ville de M’sila, à notre avis, le second moment d’accès à la ville après « El Mohammadia ». Son architecture s’appuie essentiellement sur le modèle de centralité puisque l’ensemble de l’édifice est organisé autour d’une place centrale « Aristide Laussel » imposant ainsi, à notre avis, une nouvelle forme de rapport avec l’espace pour un meilleur contrôle du territoire et des hommes également. La place centrale permet aussi de lier les quartiers indigènes à la ville coloniale par la construction d’un pont la liant à Haret Lekraghla, Chtawa, Kharebt Tellis et El Djaafra. En parallèle, les deux routes traçant les diagonales de la ville marquent les limites définitives de El’ Argoub et El Kouche

Adhahra est un terme utilisé par opposition à Alguebla[12] (la direction de la Mecque), deux termes utilisés jusqu’à présent pour indiquer l’Est et l’Ouest. Il est apparent que le toponyme contient un élément ayant trait à la religion musulmane et dénote un rapport à la religion de l’autre. Adhahra ou la ville qui se situe derrière nous lorsque nous nous tournons vers la Mecque, une ville abritant les Autres qui ne reconnaissent pas Elguebla. Le quartier colonial, donc, ne s’oppose pas seulement aux dechras indigènes par son architecture, mais aussi par son organisation sociale et culturelle.

Al Mankoubine 

C’est un mot arabe qui signifie les sinistrés. Il renvoie à deux quartiers Al Mankoubine T’hata et Al Mankoubine Lefaga construits pour abriter les familles victimes du séisme qui a frappé la ville en 1965. Il s’agit principalement des familles habitant Kherbet Tellis, Chetawa et El Kraghla. Al Mankoubine est un nom qui désigne l’état de ces familles.

À la suite de ce séisme, les quartiers Kherbet Tellis, El Kraghla et Chtawa seront malheureusement détruits par les autorités, toutefois, la mémoire collective garde, jusqu’à présent, l’histoire de ces quartiers antiques jusqu’à les décrire avec précision. Nos interviewés ont tenu d’ailleurs à exprimer leur tristesse, leur regrets, voire leur déception de voir disparaître un site qui renferme des centaines d’années de l’Histoire de la ville alors qu’il pouvait être restauré pour en faire un site touristique.

La micro toponymie

Les dechras indigènes partagent les mêmes particularités de l’urbanisation saharienne en se présentant comme « un tissu dense avec un lacis de ruelles, de rues de largeurs variables et un habitat continu fermé sur l’extérieur » (Boutabba, 2014, p. 275). Le micro toponyme est souvent réparti en fonction de sa localisation dans le quartier en T’hata et Lefaga[13] ( Kraghla T’hata, Kraghla Lefaga, El’Argoub Elfougani, El’ Argoub Et’ahtani, Elkouche Elfougani,  Elkouche Elt’ahtani). Certains récits renvoient cette décomposition aux français juifs qui exerçaient une politique de séparation à l’intérieur de la communauté musulmane pour encourager l’individualisation dans la relation avec l’espace et l’esprit de rivalité (Boutabba, 2014) dans le dessein de diviser l’unité tribale qui dominait les relations interindividuelles au sein de ces communautés. Sur le plan toponymique, cette politique se matérialisa par l’apparition de micro toponymes de relief formés par l’association du générique Djnane à des spécifiques anthroponymiques de colons ou d’indigènes comme Djnane Fournier et Djnane Boudiaa.

L’accès à chaque dechra est assuré par des portes ou bab (Bab Elkawkha, bab Ras Elhara pour Haret EL Kraghla ; Bab Essaoug pour Kherbet Tellis) ou par des entrées comme Dakhlet Qechiche à El'Argoub ou Dakhlet Laaraba à El Kouche. Les noms des portes et entrées portent soit le nom de l’espace sur lequel elles s’ouvrent ou le nom de personnes comme Bab El Khaoukha  qui, selon certains récits, rapportent que Khaoukha est le nom d’une femme[14], propriétaire de beaucoup de maisons aux pieds d’El Kraghla. Ce choix architectural s'explique par la volonté des habitants de surveiller les entrées de chaque quartier afin de repérer tous les étrangers pouvant s’infiltrer dans leur territoire.

Les ruelles (chare’ ou Zanga), portant les noms des familles ou ceux de leurs aïeuls, mènent vers des haras, une voie sans issue ou une impasse ayant la forme de petits ilots de maisons de familles appartenant à la même ascendance. Nous trouvons, à titre indicatif, à El kouche : chare’a (Zanguet) Al Mouahba, Chare’a Laazazi, Chare’a Edouada ; à El’Argoub : Zanguet Lmeqara,  Zanguet Lbnaya, Zanguet Lgaayed, Zanguet Erouazguia. El’Argoub connaitra un nouveau micro toponyme Al Haouche qui désigne une forme particulière d’habitation où les chambres donnent sur une cour centrale. Cette forme d’habitation correspond aux propriétés des juifs riches comme Haouche Lmenchi.

De surcroit, El’Argoub a connu l’émergence de productions toponymiques autour des noms de quelques familles du quartier. Les familles les plus aisées construisaient des hammams et mosquées qui portaient leurs noms. Ainsi, nous trouvons dans Chare’a Lmeqara, Hammam Lmeqara, Ain Lmeqara et Djame' Lmeqara. Une structuration qui remonte à la période coloniale qui s’explique par un passage progressif à la ville suite aux différents projets d’aménagements entrepris par l’administration coloniale notamment l’introduction d’un nouveau système d’irrigation en implantant des fontaines dans la ville dans le souci de contrôler les déplacements des populations en limitant leur accès à Oued Ksob.

Les lieux de culte représentent un élément central dans l’ancienne ville de M’sila et sont le plus souvent construits aux extrémités de chaque quartier pour permettre aux enfants de toute la ville d’accéder aux écoles coraniques. Ces lieux prennent souvent le nom de l’Imam, Chikh, Wali ou de la famille qui est à l’origine de la construction de la mosquée[15]. « La grande Mosquée » Djame' El Kbir ou Djame' El Romana apparaît au centre d’El Kraghla suite à l’extension de ce quartier vers le Marabout Sidi Boujemline et Djame’a Al Anba à El’Argoub. Ces deux mosquées ne sont pas dénommées selon la même logique puisque la grande mosquée tire son nom d’abord d’un grenadier qui a poussé dans le voisinage et aussi par rapport à sa superficie El Kbir ; le nom Djame' Al'Anba vient de ’inab (raisin) puisqu’il a été construit près d’un jardin de vignes. 

Les synagogues juives, quant à elles, elles se situent toutes, à Chtawa ou à Al’Argoub, désignées par Djame’a Lihoud bien qu’elles soient des propriétés privées vendues par les juifs à leur départ à des musulmans qui les ont transformées par la suite en mosquée, comme c’est le cas de Djame' Al'Anba à El’Argoub.

El Rahba est une particularité propre à l’ancienne ville de M’sila. Elle apparaît dans Kherbet Tellis par Rahbet Esaoug, un espace à l’Ouest de la dechra sur la rive de Oued Ksob et qui fut un lieu de transaction et de commerce. Cette dénomination apparaitra à Chtawa (Rahbet Sidi Ishaq) puis à El Kraghla (Rahbet Elejemal). Au lendemain de l’indépendance, la place Aristide Laussel sera baptisée El Rahba  ou Rahbet Achouhada[16].

Les terres agricoles constituaient, avant la colonisation, un fonds économique important dans la ville de M’sila et faisaient partie du bien collectif. Ainsi, les terres fertiles et les palmerais étaient désignées par des noms composés d’un terme générique Djnane. Celui-ci peut être suivi d’un qualificatif comme dans Djnane Lekbir ou d’un nom de lieu tel que Djnane El Kouche pour les localiser. Elles peuvent porter un nom générique comme Echrakat, Ezreib et Oum Zwaweche (ou mezwaweche) qui décrivent ces terres agricoles ou forêts. Zreib vient de zarb (palissade) qui entourait les jardins et Djnane à El’Argoub ; Chraket vient de chorka puisqu’il s’agit de jardins cultivés conjointement par les habitants du quartier ; Oum Zwaweche est composé de Oum (« mère », au sens d’un endroit privilégié) et Zwaweche (des oiseux) pour indiquer qu’il s’agissait d’une forêt qui abritait beaucoup d’oiseaux.

Le véritable changement est provoqué par la présence française qui entraînera une décomposition/recomposition de l’espace urbain qui se traduit par un morcellement et une privatisation des terres agricoles. Celles-ci deviennent donc un jeu et enjeu de pouvoir et de domination de l’espace de cette nouvelle colonie. De nouveaux micro toponymes apparaitront à la base du générique Propriété  (ou Djnane en arabe) associé à des anthroponymes pour indiquer leur appartenance à la sphère du privé : Propriété Louis, Propriété Fournier[17], Propriété Fourestier Propriété Boudiaa[18]. La mémoire collective rapporte que la dénomination populaire est construite à la base de Djnane, ce qui donne : Djnane Louis, Djnane Fournier, Djnane Fourestier, Djnane Boudiaa.

Nous supposons que l’insertion de la place Aristide Laussel constitue la figure paroxystique de la politique de sécession des espaces qui passe par un décalage de l’axe de symétrie de la ville vers ce nouveau centre qui bouleverse ce rapport à l’espace (figure 2). Ainsi, les quartiers arabes qui constituaient un tout cohérent se voyaient greffés à cette nouvelle ville européenne et en subissaient les conséquences par le repli sur soi pour affirmer leurs frontières. C’est de cette manière qu’apparaîtra Trig El Baylek[19] qui renvoie à toutes les routes qui n’appartiennent pas à leur territoire et Zanga devient polysémique et utilisé aussi pour désigner « tout ce qui est extérieur à chez soi ».

Figure 1 : Plan de l’ancienne ville de M’sila en 1841

Source : M’SILA (prov. de Constantine, dép. de Sétif, ch.-l. d’arr.). 1841 Environs de Msilah. / Dessiné au Dépôt général de la guerre sous la direction de M. le lt-général Pelet, d’après les levés des officiers du corps royal d’état-major ; gravé par E. Rembielinski.– 1:5 000.– 1 carte : ms. en coul. ; h. 26 x l. 36cm sur une feuille de h. 40 x l. 47cm. T.20.6.B.701.35 (2) Légende. Autre exemplaire conservé sous la cote T.20.6.B.96. https://bit.ly/3dqyUBu

Figure 2 : Vue aérienne de la ville de M’sila 1958

Source : Archives de l’APC de M’sila avec précisions des auteurs.

1- Kherebt Tellis 2- Chtawa 3- El Kraghla 4- El Djaafra 5- El’Argoub

6- El Kouche 7- Place Aristide Laussel 8- Djnane Boudiaa 9- Edhahra.

Conclusion

La présence des différentes dynasties dans la ville de M’sila, à l’instar de toutes les villes de l’Afrique du Nord, se matérialise d’abord par les différentes villes construites (souvent devenues ruines), mais aussi corroborées par les dénominations qui marquèrent ainsi son histoire. Pour l’occupant, l’appropriation de l’espace ne pouvait passer sans une prise de contrôle de la dénomination des lieux occupés, c’est-à-dire des toponymes qui constituaient le nœud de jonction avec cet espace conquis. Ainsi, les premiers arabes arrivés dans l’espace de la ville ont baptisé le premier noyau de la ville Ahl El M’sila, Les Kouloughlis ont installé leur dachra : Dachret El Kraghla. La présence française fut la plus traumatisante puisque, dans son apparence, elle n’intervenait pas directement dans les dénominations des espaces occupés avant son avènement mais procède à une occupation exclusive qui, d’une part, pousse les autochtones à se renfermer dans leurs territoires et, d’autre part, favorise l’occupation générale des terres fertiles par les colons. Une politique exclusive qui passe aussi par l’intervention sur le système culturel régissant les relations avec l’espace en implantant le système de propriété privée pour en faire un capital symbolique (Bourdieu, 1997).

Notre étude a essayé de montrer comment les toponymes deviennent de réels objets d’Histoire et permettent de retrouver des indices pour reconstituer l’ensemble du puzzle du passé de la ville. Ils nous renseignent aussi sur les événements naturels, historiques, économiques qui ont été à l’origine de leur apparition, comme El Koudia et El Mankoubine. Les macro toponymes, comme El Guebla et El Dhahra, dévoilent les représentations mentales onomastiques que nous construisons des autres dans les dénominations de l’espace.

Bibliographie 

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Notes 

[1] Cette interrogation fait écho à la problématique soulevée par Benramdane (1999).

[2] La dénomination officielle Oued Ksob et la dénomination dans le parler de la ville c’est Oued Lksob.

[3] Ahl Msila est l’expression utilisée par nos informateurs hommes. Cette appellation a été substituée par l’expression Bni M’sil. Certains de nos informateurs estiment que les deux expressions sont synonymes alors que pour d’autres, Bni M’sil renvoie à certaines familles uniquement.  

[4] Nom donné à une ancienne secte affiliée à l'islam qui s'appelait autrefois "Peuple de foi". Elle est apparue au cours des dernières années de la succession de Othman bin Affan et elle est réputée d’être contre Ali ibn Abi Talib vers la 37ème année h.

[5] Deux paniers attachés l'un à l'autre de façon à pouvoir le mettre sur le dos de l’animal. Les deux paniers permettent de garder l’équilibre de la marchandise portée.

[6] Les historiens et nos informateurs sont unanimes sur la logique des premières expansions de l’ancienne ville de M’sila : les nouvelles communautés arrivées dans la ville se sont installées du côté Est de Oued Sahar et ont construit des habitations soit greffée à Kharbet Tellis comme les juifs qui ont construit Haret Lihoud ou se sont séparés de Kharbet Tellis par une voie devenue actuellement la route nationale 5 (Voir figures 1 et 2).

[7] De son nom complet : Mohamed Ben Abdellah Chrif Alfassi, l’un des descendants de Idriss II.

[8] Lissan al arabe est un dictionnaire arabe d'Ibn Mandhoor Al-Ansari (mort 711 AH). L’auteur a rassemblé une catégorie importante d’informations du coran, du hadith (discours rapportés du prophète) et de la poésie arabe classique.

[9] Qui correspond au phonème vocalique arabe /u/.

[10] Qui correspond au phonème vocalique arabe /a/.

[11] C’est ce qu’en témoignent les statistiques des tremblements de terre publiées par la SAO/NASA Astrophysics Data System (ADS). https://bit.ly/3SYaX4K

[13] Ceux de dessous et ceux d’en haut.

[14] Khawkha est utilisé aussi pour désigner toute porte construite pour lier entre deux maisons ou deux propriétés. Nous pensons que Bab El Khaoukha d’El Kraghla, construite comme ouverture vers Oued Ksob, est utilisé ultérieurement pour désigner toute porte ayant la même fonction.

[15] Voir aussi Benramdane, 1999.

[16] La dénomination officielle est la place des martyrs ou Sahet El chouhada.

[17] Actuelle Nouara.

[18] El Hadj Bentoumi acheta, aux enchères, la propriété Louis qui sera plus tard la propriété Boudiaa.

[19] Baylek est un mot turc qui désignait une subdivision à l’intérieur de l’empire Ottoman.

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