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Les recherches en onomastique libyco-berbère : éléments pour un état des lieux


Insaniyat n° 97, juillet-septembre 2022, p. 73-96

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Nacéra Sahir : ENS Bouzaréah, Département histoire géographie, Département d'Histoire-Géographie et Département de langue amazighe, 16 000, Alger. Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie.

Ouerdia Yermeche: Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie.


L’expression « libyco-berbère » recouvre la période se situant du début de l’histoire à nos jours (Ghaki, 2013, p. 09). L’onomastique libyco-berbère existe donc depuis son origine libyque, qui remonte aux débuts de la protohistoire et se poursuit jusqu’aux temps modernes. Les études sur l’onomastique libyco-berbère se fondent essentiellement sur les sources archéologiques et notamment épigraphiques (les inscriptions) et les sources littéraires antiques et médiévales (Galand, 1950, p. 67- 69 ; Sfaxi, 2014, p. 565-566).

Cet article se veut un déroulé de l’état de la recherche sur l’onomastique libyco-berbère de l’antiquité à nos jours en posant un regard analytique sur le fonds documentaire de l’onomastique libyco-berbère. À partir d’une étude diachronique, nous essayerons de montrer comment la recherche onomastique s’est construite par une accumulation des recherches et des études menées par des chercheurs de diverses disciplines (historiens, archéologues, explorateurs, linguistes…) à travers le temps. Depuis l’antiquité, les citations relevées dans les manuscrits des auteurs grecs, latins et du Moyen-âge, les travaux menés sur les découvertes archéologiques épigraphiques entamées depuis le milieu du dix-neuvième siècle, ont fait progresser les études onomastiques libyco- berbères.

Cet article se veut un essai de compréhension critique de ce legs documentaire. Nos interrogations sont les suivantes : de quelle nature sont ces documents et quel est leur apport à l’étude de l’onomastique libyco-berbère ? Dans quelle mesure, leur mise en lumière a-t-elle fait avancer la réflexion onomastique ?  Quels nouveaux regards et réflexions, ces études sur l’antiquité, ont-elles stimulés ?

Les sources littéraires antiques et médiévales 

Les premières sources littéraires faisant état de l’onomastique libyque nous proviennent de manuscrits que nous ont légués les auteurs grecs et latins à l’origine de descriptions géographiques et topographiques de l’Afrique du Nord antique. Ces descriptions rassemblent des données de base  pour l’étude de l’onomastique libyque relatives, notamment aux noms des lieux (données toponymiques), aux noms de personnes, noms des rois, chefs de tribus, dirigeants militaires, d’origine libyque. À travers leurs récits, les voyageurs, navigateurs (périples) et géographes grecs, d’Asie mineure  ont laissé des sources d’informations importantes. Il faut savoir que cette région était, pendant l’antiquité classique, l’un des plus grands foyers de la civilisation grecque, notamment l’Ionie et sa capitale Milétos (Milet). Parmi ces voyageurs et géographes grecs, nous pouvons nous référer à Hérodote (480-425 av. J.-C), originaire de Halicarnasseus / Halicarnas, actuelle Bodrum en Asie mineure/Turquie) dont la vie a été racontée dans son ouvrage (1786, t .1, Vie d’Hérodote). Lepère de l’histoire décrit, dans son ouvrage « Histoires » (9 tomes), les contrées de la Méditerranée qu’il a visitées lors de ses pérégrinations. Il consacre le tome quatre de cette œuvre à la description de la Libye (l’Afrique) et des peuples libyens (berbères de l’antiquité), considérés par lui comme les habitants autochtones de l’Afrique du Nord (du Nil à l’ouest d’Egypte jusqu’à l’Océan Atlantique). Dans son livre, Hérodote nous présente également un descriptif des toponymes (noms des lieux) et des anthroponymes (noms des tribus et des chefs de tribu). Ces données ont constitué la première source pour l’écriture de l’histoire berbère antique (Hérodote, 1916).

Le Périple du Pseudo-Scylax (IV siècle av. J.-C), considéré aussi comme le premier guide des voyageurs et navigateurs à travers la Méditerranée, est le premier à avoir évoqué la ville de Siga, actuelle Tackum-Breet/Takembrità Beni Saf, Ain Témouchent, capitale du roi Syphax (royaume Maseasyle), qu’il nomme Sigum, et le fleuve Sigum (Tafna), ainsi que l’île Acra l’actuelle Rachgoun (Des anges, 1978, p. 404-415). Le géographe grec Strabon (57 av. J.-C/ 25 ap. J.-C), originaire de la ville de Amasis (Amasya), située dans la région du Pont (Pontus) au nord de l’Asie Mineure (Le Bas, 1863, p. 388-389 ; Callataÿ, 1997, p. 235-242) a laissé dans son ouvrage Géographie (tome dix-sept) d’importantes données sur l’onomastique libyque, notamment anthroponymiques (noms des rois  et princes des deux royaumes de la Numidie et de la Maurétanie : Syphax, Massinissa, Micipsa, Jugurtha, Bocchus…), mais aussi des informations toponymiques (les noms des villes importantes comme Cirta (Constantine), Iol (Cherchell), Saldae (Bougie). Il donne également des indications sur l’emplacement des fleuves qui formaient les frontières naturelles entre les royaumes: Mulucha (Oued Moulouya), Ampsaga (Oued El Kebir), Cap Triton (Bougaroun situé à Collo)…« Strabon, livre XVII ».

D’autres auteurs latins de la période romaine ont également contribué à la connaissance des peuples libyens. Nommons pour la période du Haut empire (I-IIIème siècle), Pline l’Ancien (23-79 ap. J.-C.) qui a rédigé Histoire naturelle « Tome cinq » et Claude Ptolémée (100-178 ap. J.-C) avec son livre Géographie « tome quatre ». Grâce à Pline l'Ancien originaire de la ville de Côme située en Lombardie, au nord de l’Italie, nous disposons d’informations précieuses sur les noms des  tribus (peupli) et d’une liste des cités (villes) de la côte et celles de l’intérieur avec leur statut juridique : villes libres, colonies, noms des ports comme Portus Magnus (Bethioua dans la région d’Oran) et Arsennaria (Arzew). Ptolémée a légué un grand nombre de toponymes de l’Afrique du Nord romaine, dont la région de la Maurétanie césarienne (capitale Césarée actuelle Cherche ll), qui recouvrait une bonne partie de l’Algérie actuelle. Son répertoire toponymique comprend plus de cent vingt noms, dont quarante-sept représentent des indicateurs d’intérêt pour les navigateurs, comme : ports, promontoires, embouchures de fleuve (hydronymes) et points d’atterrages, et soixante-douze autres représentent des cités, de la côte jusqu’à l’intérieur de la Maurétanie césarienne. Il répertorie également treize noms d’hydronymes (noms de cours d’eau, fleuves et rivière) comme la Malva, Ampsaga, qui servent de limites orientale et occidentale et Chulimath (Oued Chlef). Il mentionne également dix oronymes (noms des montagnes), proches de la côte, tels que le mont Zalacus, qui semble être l'actuel Zaccar, au sud de Cherchell, Le Byrbyr, mont situé loin de la mer au sud de Iomnium (l’actuelle Tigzirt), qui semble être l'actuel Djurdjura (nommé au quatrième siècle Mons Ferratus). Sa description comprend une liste de vingt-cinq ethniques (noms de peuples et tribus) (Laporte, 2003, p. 171-195 ; Laporte, 2008, p. 137-144). Ces documents nous renseignent de manière intéressante sur les itinéraires et les distances entre les sites, ce qui nous permet aujourd’hui de les localiser.

Pour la période de la fin de l’antiquité, La Johannide (les Guerres de Libye) du poète romain Corippe (Flavius Cresconius Corippus : Vème siècle), considérée comme le dernier récit écrit en langue latine en Afrique, constitue un des ouvrages de référence. Riche en anthroponymes libyques durant la période byzantine, il fournit cent-trente anthroponymes libyques (noms d'un grand nombre de chefs et de simples guerriers berbères maures), rassemblés en 1868 par Golard (1868, p. 203-209). La plupart de ces noms sont confirmés par Procope de Césarée et par les textes épigraphiques latins et libyques découverts ultérieurement (Camps, 2003, p. 211). Corippe cite ces noms au début du chant II, dans environ cent quarante vers (Corippe, II, vers 23-161), pour mentionner les groupes maures qui se sont soulevés en 546 contre l’Armée byzantine, conduite par le général Jean Troglita. Le récit de la Johannide, en sus d’être un inventaire anthroponymique et ethnographique, est également un récit d’histoire et de politique, puisqu’il traite de l’alliance des trois forces « rebelles » maures, constituées de l’Aurasien Iaudas (Aurès en Numidie), d’Antalas (en Byzacène-Tunisie), et des tribus appelées Marmari des (tribus de la Grande Syrte en Libye). Il constitue une source précieuse sur le monde libyque (berbère) au moment de l’invasion byzantine, au vième siècle en Afrique du Nord (Mauderan, 2003, p. 35-63).

De même, les deux ouvrages Histoire des guerres de Justinien…  et La guerre contre les Vandales, de l’historien grec byzantin, Procope de Césarée de Palestine (secrétaire et accompagnateur du général byzantin Bélisaire, nommé en 533 (VI. s.), à la tête de l’expédition byzantine en Afrique du Nord (500-565 ap. J.-C.), nous renseignent sur une période de l’histoire des Berbères. Cette conquête entre dans le mouvement politique de l’empereur Justinien 1er pour la reconquête des contrées ayant appartenu à leurs prédécesseurs romains en Afrique du Nord, tombées entre les mains des Vandales depuis leur passage en Afrique, en l’an 429. Après cette expédition, Procope demeura en Afrique jusqu’à 536, période durant laquelle il a assisté aux premières négociations entre Byzantins et Maures et aux deux premières révoltes de ces derniers en 534 et 535. D’après ses propos, Procope eut même des contacts avec certains chefs maures. La Johani de Corippe et les deux ouvrages de Procope témoignent des événements qui couvrent l’histoire de l’Afrique du Nord aux époques vandale et byzantine. On y retrouve les figures phares des chefs Maures de cette époque (Iaudas, Ortaïas, Mastinas ou Mastigas, Massônas, Antalas, Coutsina, Lerna, roi des Levathae (Louata) et Carcassan, roi des Ifuraces (Ifoghas) ainsi que des informations précieuses sur les royaumes berbères. (Maudéran, 2003, p. 35-42 ; Camps, 1984, p. 191-192). Le dernier récit est celui de l’Anonyme de Ravenne (fin du VIIème siècle). Dans cet ouvrage « Cosmographie-Cosmographia », découvert à Ravenne (ville italienne) en 1688 et publié pour la première fois la même année à Paris, composé de cinq livres écrits en grec, dont le tome trois traite de l’Afrique, sont décrites les provinces romaines du Bas Empire (Maurétanie Tingitane, Maurétanie Césarienne, Maurétanie Sitifienne et Numidie) d’Ouest en Est et les cités (Toponymes) qu’elles contiennent d’Est à l’Ouest. Malgré les altérations portées aux toponymes et les erreurs commises sur l’étendue réelle des provinces citées, cet ouvrage constitue l’un des documents les plus intéressants car il dévoile des informations exclusives sur les deux Maurétanies césarienne et sitifenne (Laporte, 2014, p. 47-48).

Les informations apportées par ces sources littéraires de l’antiquité ont servi de guide pour les recherches contemporaines et modernes, concernant la connaissance du monde antique, notamment des données relatives à l’onomastique, anthroponymes, oronymes (montagnes), hydronymes (noms de fleuves), localités, réseau routier, itinéraires, comptes rendus de voyageurs, manuels de navigation…

En ce qui concerne les sources littéraires médiévales (auteurs du Moyen-Âge), plusieurs ouvrages des historiens, géographes et voyageurs originaires d’Orient, du Maghreb et de l’Andalousie sont considérés comme des sources importantes sur l’onomastique berbère du Moyen-âge. (Meouak, 2010-2011, p. 275-309). Seuls deux ouvrages, celui de l’andalousien EL-Bekri (1014-1094), Description de l’Afrique septentrionale et celui de Al Hasan Al-Wazzin dit Léon L'Africain (1494-1554), Description de l’Afrique ont été bien exploités. Ces deux ouvrages nous rapportent des descriptions détaillées des territoires de l'Afrique du Nord ainsi que la localisation des sites (toponymes) et des itinéraires (Yahiaoui, 2003, p. 4-8). El Bekri écrit un grand nombre de sites en Afrique où il signale l’existence de villes antiques. Il évoque huit à l’exemple ci-après : « En partant de l’oued Tafna se trouve Archgoul : ville forte qui renferme deux bains, dont un est de construction antique ; dans la mer vis-à-vis de la ville, est une île appelée Djezira-t-Archoul (l'île d'Archgoul) ». Il s'agit bien des deux sites antiques, connus des auteurs anciens sous les noms de Siga (actuelle Takembrit situé près de Aïn Timouchent) et de Rachgoun (Yahyaoui, 2003, p. 11).

Chaker, en étudiant les données relatives à la langue berbère contenues dans le livre de ce géographe, relève plus de quatre-vingts anthroponymes et toponymes ainsi qu’une quarantaine d’informations d’ordre philologique. Il révèle que l’œuvre d’Al-Bakrı est d’une grande importance en informations onomastico-linguistiques et qu’elle apparait comme une œuvre majeure qui nous éclaire sur l’état de la langue berbère et de ses variantes régionales au onzième siècle (Chaker, 1981, p. 31-46 ; 1983, p. 127-144) (Meouak, 2010-2011, p. 275-309). Dans son étude Retour sur la langue berbère au moyen âge à la lumière des géographes arabe El-Bekri et El A-Idrisi, il nous confirme l’importance majeure de l’ouvrage du géographe El-Bekri, intéressant par le nombre de toponymes (trente) et autres noms de lieux et plus de cent ethnonymes et anthroponymes.

De son côté, Léon L'Africain localise les villes nord africaines, du sud au nord, en commençant par l'espace du Royaume de Tlemcen. Selon lui, « Telensin a pour limites à l'ouest, la rivière Za et le fleuve Malaouia, à l'est, le fleuve Majeur (Oued el Kebir) ». (Yahyaoui, 2003, p. 12). Son livre contient aussi des informations linguistiques sur la langue berbère, des termes et expressions qui appartiennent principalement au domaine de l’onomastique berbère (Meouak, 2010-2011, p. 298, p. 282).

Sources épigraphiques

Avant de parler des sources épigraphiques, il est intéressant de signaler que la majorité des investigations européennes à l’époque contemporaines (XVIIème-XVIIIème siècles), sur l'Afrique du Nord, ont été produites par des voyageurs en quête des mystères de l'Antiquité. Ces investigations ont été enrichies par des rapports de campagne rédigés par des militaires des troupes françaises. Au XIXème et XXème siècles, l'occupation de l'Afrique du Nord par les Français nourrit les recherches archéologiques. Les études sont essentiellement des comptes rendus d'explorations de terrain, des enquêtes et des reconstitutions, très souvent cartographiques ainsi que des études épigraphiques qui ont conduit à la constitution du Corpus Inscriptionum Latinarum (C.I.L) (Yahiaoui, 2003, p. 4-6 ).

Les sources épigraphiques se composent des différentes inscriptions libyques, hiéroglyphiques, grecques, puniques, néo-puniques, bilingues, libyco-puniques/libyco-latines et latines. Ces inscriptions sont des textes gravés ou peints sur pierre (les monuments publics ou funéraires, les bornes et les stèles), métal (plaques, monnaies : sources numismatiques), bois (tablettes), terre cuite (amphores, vaisselle), verre et mosaïque. Les textes gravés, présents sous forme de textes publics (lois, décrets, règlements, diplômes militaires, bornes...) et de textes privés (dédicaces funéraires, contrats, comptes), ont livré des séries de noms propres appartenant au répertoire de l’onomastique libyque qui prouvent la survivance des noms autochtones durant toute l’Antiquité, malgré l’occupation du sol de l’Afrique du Nord par des étrangers (Phéniciens, Grecs, Romains, Vandales et Byzantins). Ces inscriptions et ces corpus de noms anciens libyco-berbères ont permis aux chercheurs de la deuxième moitié du 19ème siècle de décrire la structure et le fonctionnement des anthroponymes et de comprendre ainsi la manière de se dénommer et de nommer leur territoire. Parmi Les premières publications sur l’onomastique libyque remontant à cette période de 2ème moitié de dix-neuvième siècle et début du vingtième siècle : Mercier (1897), Etude sur la toponymie berbère de la région de l'Aurès; Bates (1914, p. 298); The eastern libyans; Mercier, La langue libyenne et la toponymie antique de l’Afrique du Nord (1924, p. 189-320).

Les inscriptions libyques représentées par l’ouvrage de Chabot (1940, p. 200), Recueil des inscriptions libyques (RIL), rassemblent environ 1255 noms. Depuis la publication de ce recueil, plusieurs autres études sur la langue et l’onomastique libyque ont vu le jour : les deux études de Galand, Le Berbère et l'onomastique libyque (1977, p. 299-304) et Les toponymes doubles et leurs ethniques dans l'Afrique antique (2002, p. 677-680), les travaux de Rebuffat, Aires sémantiques des principaux mots libyques (2006, p. 267-295), Recueil des inscriptions libyques RIL (1940-2012) (2013) et Recueil onomastique d’épigraphie libyque ( 2018 ). Ces études qui portent sur l’onomastique libyque apportent des informations intéressantes sur le fonctionnement de la langue berbère.

Signalons que la majorité des inscriptions libyques proviennent des monuments funéraires ; de ce fait, elles contiennent surtout des éléments d’identification des défunts, ce qui nous a permis de découvrir une longue liste d’anthroponymes, mais aussi d’identifier des ethnonymes (noms des tribus) et des toponymes. (Chaker, 2008, p.439-409) Ces inscriptions libyques signalent les particules de filiation : U/W « fils de », en usage encore aujourd’hui. (Mebarki, 2005, p. 76). Cette forme de filiation est une preuve de la continuité du système anthroponymique libyque[1]. Les inscriptions puniques, grecques et latines ont permis l’interprétation des noms libyques à l’instar de MSNSN et MKWSN respectivement Massinissa et Micipsa ; KWSN/Capusa ; TBGG/Dougga-Thugga (Tūgga). Les textes bilingues libyco-puniques de Dougga, les plus importants, ont contribué au déchiffrement des inscriptions libyques.Les découvertes de Dougga comprennent treize inscriptions, classées dans le Recueil des inscriptions libyques « RIL » (Chabot, 1940, 1-13), dont la première inscription (RIL, 1) signalée dès 1631, est conservée actuellement au British Muséum  à Londres (Ghaki, 2013, p. 27-45). Celle-ci ne fut reconnue comme inscription libyco-punique que deux siècles plus tard. Devenue lisible grâce à l’avancement des travaux sur la connaissance du punique, elle a grandement contribué à l’identification de la plupart des caractères libyques (Ait Amara, 2020, p. 538). Cette inscription (Chabot, 1940, 1), gravée sur le mausolée libyco-punique, connu sous le nom de « monument d’Ateban » de Dougga, datée du milieu du deuxième siècle av. J.-C (l’époque du roi Massinissa), nous livre une liste de noms libyques, dont celui d’Ateban ainsi que les noms des commanditaires et des constructeurs (Ghaki, 2013, p. 23) Ateban suivi de sa filiation, fils de Iepmatah, fils de Palou, puis une longue liste des noms des personnes constructeurs de pierre…, (Camps, 1989, p. 1008-1011). La deuxième inscription de Dougga (Chabot, 1940, N° 2), dédiée à la mémoire du roi numide Massinissa, en l’an dix du règne de son fils Micipsa (environ 138 av. J.-C), nous donne  la filiation de Massinissa : fils de Gaia, fils de Zilalsen/en libyque ZLLSN (son grand-père).Ces deux inscriptions libyques N° 1-2 et les autres textes libyques de Dougga (Chabot, 1940, p. 3-4-5-10-11), dites Inscriptions officielles (textes commémoratifs), nous donnent la liste des magistrats qui exerçaient à cette époque ainsi que les titres et les fonctions qui sont soit puniques, comme le titre de ‘Suffète’, soit libyques comme : GLD (roi), GLDT (prince). Ces textes nous éclairent sur l’organisation administrative et municipale de la ville de Dougga à l’époque des rois de Numidie (Ghaki, 2013, p. 23-26). 

Malgré les difficultés de déchiffrement des caractères libyques, souvent incomplets (stèles brisées) et mal gravées, donc difficiles à déchiffrer, malgré la rareté des informations (textes courts) et l’opacité des inscriptions libyques (des milliers de stèles restent indéchiffrables jusqu'à nos jours), ces inscriptions sont d’une aide précieuse pour la compréhension de la société numide (Ait Amara, 2020, p.537, p. 546). Sur le plan linguistique, elles nous livrent des indications linguistiques (état de la langue), historiques (témoignages sur les sociétés berbères anciennes) et anthropologiques (Chaker, 2008, p. 4395-4409).

Par ailleurs, des études d’une grande importance sur les anthroponymes libyques d’après les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes, ont été réalisées par Yoyotte (1958, p. 22-44) et Bates (1970) dans son livre sur la Libye orientale « The eastern libyans ». Celui-ci regroupe les noms des peuples et des tribus situés à l'ouest de l'Égypte, connus dans les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes comme Teḥenu, Temeḥu, Rebu, Meshwesh... Il y étudie aussi le sens de quelques anthroponymes en les comparant avec les noms libyques transcrits en caractères libyques, puniques et latins (Sfaxi, 2014, p. 568).

Ces travaux ont été complétés par une thèse de doctorat en onomastique et histoire, en deux volumes, réalisée par F. Colin sur Les Libyens en Egypte (XVème s av. J.-C- IIe s ap. J.-C). Colin y étudie l’histoire des Libyens en Egypte depuis le XVème siècle av. J.C jusqu'au IIème siècle ap. J.-C (période romaine), en passant par la période du règne de Chechonq I et ses successeurs (945 av. J.-C-fin de huitième  siècle av. J.-C). Il consacre la première partie de sa thèse à l’étude sociolinguistique de l’onomastique (anthroponymes, ethnonymes, toponymes) des Libyens présents en Egypte durant la période du Nouvel Empire (environ 1500-1000 av. J.-C), notamment les Machaouach (tribu de Chechonq I) et Rebou (ou Libou). Cette période considérée comme étant la plus prospère de l’histoire de l’Egypte a connu des contacts amicaux ou conflictuels avec de nombreux peuples étrangers, dont les peuples voisins (libyens) situés à l’ouest du Nil (la frontière avec la Libye). Grâce à ces contacts, les noms de ces peuples (ethniques) commencent à apparaitre dans les documents hiéroglyphiques. (Colin, 1996, p. 1-130)[2].

Depuis le règne de  Chéchonq I en 945 av. J.-C, les textes hiéroglyphiques égyptiens constituent une source d’information très importante sur l’onomastique libyque de cette époque. Parmi ces textes les plus importants, citons les textes hiéroglyphiques de Karnak à Thèbes (aujourd’hui Louxor) situé sur la rive est du Nil (Colin, 1996, p. 1-40). 

Colin a exploré dans sa thèse la majorité des documents égyptiens relatifs à l’onomastique vieux libyque. Les données fournis par ces documents sont comparables à celles provenant des inscriptions libyques, puniques, latines, et grecques de l’antiquité classique. Ces correspondances ont démontré qu’une parenté linguistique et culturelle rattache les Machouach et les Rebou de source égyptienne aux Libyens de source grecque. Ces résultats sont la preuve que les plus anciennes traces d’onomastique libyque se trouvent dans les sources hiéroglyphiques égyptiennes et nous éclairent sur la profondeur diachronique de l’onomastique libyque. (Colin, 1996, p. 81-141). Colin consacre la deuxième partie de sa thèse aux noms vieux libyques collectés dans ces documents, dont il présente un onomasticonprosopographique : des informations biographiques et historiques concernant tous les personnages porteurs d'un nom vieux Libyque (anthroponymes). Il a collecté un corpus de quatre-vingt-six noms vieux libyque, dont les noms des grands chefs libyques (la famille royal de Chechonq I). (Colin, 1996, Vol II, 1/125). Un Résumé de ses recherches réalisé dans sa thèse de doctorat est publié dans le Bulletin Archéologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, intitulé « Le vieux libyque dans les sources égyptiennes du Nouvel Empire à l'époque romaine et L'histoire des peuples libyco phones dans le nord de l'Afrique » (Colin, 1999, p. 13-18)».

Plusieurs de ces anthroponymes vieux libyque apparaissent dans les documents des périodes ultérieures (l’antiquité classique): inscriptions libyques, puniques, grecques et latines. Mebarek qui s’intéresse à l’identification et à l’analyse des anthroponymes nord-africains et sahariens, extraits des textes hiéroglyphiques égyptiens, a pris comme exemple de comparaison dans son étude sur les anthroponymes d’hier et d’aujourd’hui en Afrique du Nord, la généalogie gravée sur la stèle d’un chef militaire descendant de la XXIIème dynastie pharaonique d’origine libyenne, nommé Harpason, en l’an 37 de Chechonq V (767-730 av. J.-C). La stèle comprend seize générations, elle nomme les ancêtres de Chechonq 1er fondateur de la XXIIème dynastie pharaonique et ses successeurs, à partir de son arrière-grand-père (premier ancêtre) Bouyouwawa (Mebarek, 2005, p. 77-78).

Suite à cette comparaison, Mebarek a constaté qu’on retrouve la même finale N dans Osorkon et Harpason, et que la filiation patrilinéaire (génération en génération) est répétitive. C’est ainsi que l’on retrouve dans les inscriptions bilingues de Dougga et dans cette généalogie le nom Hiemptah,... Elle conclut que, malgré les civilisations successives qui ont tenté d’assimiler les autochtones nord-africains, ces derniers ont su garder leur identité première. (Mebarek, 2005, p.77-78).

Les inscriptions néo-puniques ont révélé également des noms (anthroponymes) d’origine libyque, la datation de ces inscriptions est placée entre la destruction de Carthage en 146 av. J.-C jusqu'à la fin du Ier siècle ap. J.-C qui correspond aux premiers siècles de la colonisation romaine en Afrique du Nord. (Maria Giulia Amad Asi Guzzo, 2002 ; 2003). Le matériau onomastique fourni par ces inscriptions a fait l’objet d’études telles que celle de Jongeling intitulé, Names in Neo-punic inscriptions (1984, Berbernames, p. 55-59). Il y dresse une liste de noms propres des inscriptions examinées qu’il classe selon leur origine en noms sémitiques, libyques et latines. Une autre étude similaire intitulée L’onomastique dans les inscriptions néo puniques de l’Afrique à l’époque romaine, a été réalisée par Ferjaoui (2007, p. 33-46). Ce dernier a analysé les inscriptions néo-puniques pour comprendre l’usage de la langue punique en Afrique durant l’époque carthaginoise jusqu’à la période romaine. Il lui a fallu compléter son étude par l’analyse des données onomastiques livrées par les inscriptions néo-puniques de la période romaine car ces documents renferment en plus des noms puniques et latins, des noms libyques (noms de dédicants ou des défunts).

Pour les sources épigraphiques romaines latines, nous pouvons citer, en priorité, le grand Corpus des Inscriptions Latines : CIL (1863-1942), publié par l’Académie de Berlin. Son huitième volume (CIL, VIII) est consacré aux inscriptions latines découvertes en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye) (La réalisation de la première partie de ce volume revient au chercheur allemand G. Wilmanns (1882), qui avait reçu, en 1872, pour mission de réunir les inscriptions latines d’Afrique. En 1882, il publie les dix mille neuf cent quatre-vingt- huit inscriptions collectées (Chastagnol, 1963, p. 174-177). Plusieurs volumes supplémentaires ont été publiés depuis cette date : Inscriptions Latines de l’Algérie, publiés par St. Gsell (1922, IL Alg, I,), suivi par celui de Pflaum (1957) Inscriptions latines d’Afrique (Tripolitaine, Tunisie, Maroc), puis par celui de Cagnat, Merlin et Chatelain, (1923) Inscriptions latines du Maroc. Nous pouvons citer également les travaux de Chatelain (1944) Inscriptions latines de la Tunisie, et ceux de J. Reynolds et J. Ward-Perkins, publiés en 1952, à Rome, Inscriptions of Roman Tripolitania.

Toutes ces recherches ont permis la collecte d’un nombre appréciable d’inscriptions latines d’Afrique (vingt-huit-mille inscriptions), les inscriptions funéraires étant les plus nombreuses. Ces inscriptions offrent un matériau informatif abondant en matière d’onomastique, notamment celui des anthroponymes. L’analyse de ces données onomastiques qui révèlent un grand nombre de noms propres d’origine libyque prouvent la persistance du Libyque en Afrique du Nord et ce, malgré la longue présence romaine.

Les recherches onomastiques durant la période contemporaine

Toutes ces données onomastiques de grande valeur instructive sur les modes dénominatifs de la contrée ont servi de source pour de nouvelles recherches et études sur l’onomastique libyque et néo-libyque, d’après les inscriptions latines. Les travaux de Pflaum, Remarques sur l'onomastique de Castellum Celtianum (1956, p. 126-151), Remarques sur l'onomastique de Cirta (1957, p. 96-133) et Remarques sur l'onomastique de Castellum Tidditanorum (1977, p. 9-43) ainsi que Les survivances indigènes dans l'onomastique Africa romana, de Frézouls (1990, p.161-167), sont des sources importantes pour la connaissance de l’onomastique ancienne. Jongeling (1994, p. 216), dans son important ouvrage North-African names from latin source, répertorie tous les noms latins qui sont cités dans les sources latines d'Afrique du Nord. Ce livre, qui décrit les caractéristiques principales des noms sémitiques et les éléments typiques de ceux qui sont classés comme noms libyques, contient une série de noms propres avec leurs références dans les textes latins. Il est considéré comme un catalogue des noms propres avec une base de données bibliographiques épigraphiques.

Il y a aussi les travaux de Jean-Marie Lassère, ce spécialiste en histoire de l'Afrique antique et homme de terrain, qui a parcouru l’ensemble des pays du Maghreb de Bou Njem en Libye à ad mercurios au sud du Maroc, a participé à de nombreuses fouilles en Afrique du Nord. Il a contribué au déchiffrement de milliers d’inscriptions (épitaphes) et d’un nombre important de dédicaces, ce qui lui a permis de réaliser plusieurs ouvrages et articles sur l’Afrique romaine, dont la série intitulée « Onomastica Africana ».Cette série a donné naissance à l’étude d’une liste de toponymes d’Afrique romaine (Lassére, I-IV, 1979, p. 227-234 ; V-VIII, 1982, p. 167-175) et des noms des théophores. (Lassère, XIII, 2011, p. 239/ 248)

La Liste onomastique libyque d’après les sources latines dressée par Camps en 1992-1993 et complétée par le même auteur en 2002 est riche en informations sur l’onomastique libyque. Dans la première liste, Camps (1992-1993, p. 39-73) a publié neuf-cent-quatre-vingt-quatre noms, collectés après des années de lecture des auteurs de l’antiquité grecque et latine et des consultations des corpus épigraphiques latines. La deuxième liste compte plus de cinquante noms supplémentaires, cette dernière étant considérée comme la liste la plus longue en onomastique libyque. Il y signale des noms libyques et leur transcription en latin, telle que GYY / Gaïa, GLLSN / Gulalsa, GLD / Gildon. Il a également numérisé quelques noms divins et théophores, dont des noms portés par des rois, avec une brève définition de chacun, comme Masgav(a), dieu de la région de Thugga / Dougga, nom porté par l’un des fils de Massinisssa, Iemsal (Hiempsal), dieu de Tubusuptu / Tiklet-Bejaia (CIL 8834), porté par deux rois, le premier fils de Micipsa et le deuxième porté par le père de Juba I ; ce dernier nom est mentionné comme le nom d’un dieu de Vanisne si (Bordj Bou Arreridj). Une bonne partie est consacrée à l’ensemble des noms libyques (anthroponymes) collectés, qui sont rassemblés par ordre alphabétique dans des tableaux composés de cinq colonnes (nom, qualité et sexe, localisation (ville, province ou région), référence et rapprochements avec les formes libyques ou avec d'autres anthroponymes transcrits en latin) (Camps, 2002, p. 211-257).

À la même période (début du troisième millénaire), de nouvelles éditions importantes sur l’onomastique libyque à travers les inscriptions latines ont vu le jour. Citons la publication de Xavier Dupuis (2003) sur les Inscriptions latines de l'Algérie, Inscriptions de la confédération cirtéenne (Constantine), de Cuicul(Djemila)…, l’importante publication du grand spécialiste de l’Afrique romaine, Yann Le Bohec (2005, p. 217-239) sur L'onomastique de l'Afrique romaine sous le Haut-Empire. Le travail de Dondin-Payre (2006, p. 155-177), L’expression onomastique de l’identité autochtone en Afrique du Nord antique, est considéré comme une excellente réflexion méthodologique sur l’onomastique des « autochtones » en Afrique du Nord. Elle montre que l’identité africaine s’exprimait bien dans le cadre de l’onomastique romaine et que la nomenclature indigène était imbriquée dans la nomenclature romaine. Cet auteur considère l’onomastique comme un révélateur de la réaction des populations à la civilisation romaine. Ainsi, l’étude de François Bertrand y (2013, p. 417-443), Recherches sur l’onomastique de Khemissa, antique Thubursicu Numidarum (Afrique Proconsulaire), aux trois premiers siècles ap. J.-C., se consacre à l’examen de la nomenclature des habitants de Thubursicu Numidarum (Khemissa située à Souk Ahras) sous le Haut-Empire, cité riche en épigraphie latine (sept-cent-cinquante inscriptions environ). L’auteur y réalise un important inventaire des habitants, appartenant au fonds autochtone de la population de Thubursicu Numidarum (noms et filiation, du support des inscriptions, datation et références). Cet inventaire témoigne que les autochtones ont adopté l’expression écrite de leur nom et certaines règles de la nomenclature onomastique romaine. L’examen de ces inscriptions a toutefois révélé que l’onomastique de cette cité numide est composée d’un fonds libyco-punique. Ces études constituent des matériaux d’étude inestimables car elles apportent des éléments d'information précieux sur la composition de la population (composition ethnique et sociale) ainsi que sur le degré de romanisation des populations berbères.

Toutes ces découvertes et recherches sur l’onomastique libyque, accumulées, au fil du temps, et opérées sur des matériaux épigraphiques et sources littéraires, ont permis à de nombreux chercheurs contemporains (linguistes, historiens, archéologues, sociologues...), s’intéressant au monde berbère et à l’histoire de l’Algérie ancienne et moderne et en recherche de l’identité anthropologique et linguistique des Algériens, d’approfondir leur réflexion dans le domaine en développant de nouveaux axes de recherches notamment linguistiques et socio-anthropologiques. Des études portant sur la langue berbère et l’onomastique libyco-berbère ont été menées notamment par Salim Chaker : Données sur la langue berbère à travers les textes anciens : La description de l’Afrique septentrionale d’Abou Obeîd El-Bekri (1981, p. 31-46). Dans cette étude, Chaker poursuit l'exploitation linguistique du point de vue de la langue berbère du texte d'El-Bekrî en priorisant particulièrement les matériaux onomastiques. Il répertorie et analyse ceux d'entre eux qui sont susceptibles de fournir des indications sur la langue berbère de l’époque antique. À partir de cet inventaire, Salem Chaker dégage un tableau des éléments phonétiques, grammaticaux et lexicaux qui lui ont permis de décrire le système anthroponymique berbère médiéval, lequel constitue un pont entre l'Antiquité et la période actuelle.

Dans les études suivantes, notamment La langue berbère à travers l’onomastique médiévale: El-Bekri (1983, p. 127-144) ;Onomastique berbère ancienne (Antiquité/Moyen-Âge): rupture et continuité (1985, p. 483-497), Onomastique libyco-berbère (Anthroponymie) (2013, p. 5760-5779), Chaker poursuit ses investigations et réflexions à la recherche du lien séculaire qui lie les populations libyco-berbères à nos contemporains.

Dans leurs productions, Allati, Toponymie et reconstruction des langues anciennes de l’Europe et de l’Afrique du Nord et Toponymie berbère : présentation (2006, p. 113-119); Toponymie berbère : présentation (2013, p. 123-139) et Manzano, Berbères, berbérité: noms, territoires, Identités Considérations anthropologiques, lexicologiques et onomastiques… (2006, p. 175-214) explorent également les documents anciens en quête de la continuité berbère. En 2015, Meouak publie une étude d’une grande valeur intitulée « La langue berbère au Maghreb médiéval : textes, contextes, analyses » dans laquelle il répertorie de nombreuses sources arabes et berbères (géographiques, historiques, hagiographiques et ibadites) parmi lesquelles des données anthroponymique et toponymiques, rédigées en arabe relatives à la langue berbère au cours du Moyen-Âge.

Plus près de nous, des séries lexicographiques et étymologiques (glossaires, dictionnaires) sur les noms propres libyco-berbères ont été publiées par des linguistes, lexicologues, tels que Nait-Zerrad avec plusieurs publications[3]  et Haddadou[4]. Leurs corpus dictionnairiques et lexicologiques, fouillés et bien renseignés n’auraient pu être réalisés sans les travaux hérités du passé. Ils constituent des sources d’informations incontournables pour les futurs chercheurs. En sus des dictionnaires lexicographiques, des travaux académiques ont été réalisés (magister et doctorat) sur le domaine berbère, ainsi, le Magister de Said Toudji, Le berbère à travers l’anthroponymie libyque (période antique) : Essai d’approche lexico-sémantique (2002), sous la direction de Salem Chaker et Mansour Ghaki, suivis de thèses de doctorat en linguistique et onomastique produites par d’autres Algériens. Elles ont été soutenues en 2008, à l’université de Mostaganem (Algérie) par Yermeche, Les anthroponymes algériens, étude morphologique, lexico sémantique
et sociolinguistique 
et Farid Benramdane, La Toponymie de l’ouest algérien : origine, évolution. Ces études de type lexicologique et sociolinguistique décrivent l’anthroponymie et la toponymie de l’Algérie à travers de larges corpus. La thèse de l’espagnol Carles Murcia Sanchez (2010), La llenguaamaziga à l’antiquitat à partir de les fonts gregues i llatines) fournit des données historiques, linguistiques et onomastiques libyques importantes pour toutes les régions étudiées d’Egypte jusqu'à la Maurétanie Tingitane (Maroc actuel). La thèse de Bouhadjar (2016) intitulée Approche Sociolinguistique des Noms des Lieux en Algérie : Cas de la toponymie de Boussemghoun, se distingue par l’importance du corpus de toponymes et anthroponymes collectés. La thèse tunisienne d’Intissar Sfaxi (2016) Contribution à la connaissance de la langue libyque : l’apport de l’onomastique, sous la direction de S. Chaker, nous éclaire sur la langue libyque usitée durant l’antiquité. C’est une étude linguistique et étymologique basée sur des matériaux onomastiques libyques (anthroponymie, éthnonymie et quelques théonymes). Les matériaux rassemblés dans cette thèse couvrent l’ensemble de l’Afrique du Nord antique et viennent enrichir les corpus onomastiques libyques déjà construits antérieurement.

Etant donné l’importance donnée aux études onomastiques à travers le monde, l’Algérie, à l’instar des autres pays, connait un intérêt grandissant pour ce domaine. La recherche onomastique dans ce pays connaît depuis quelques années un engouement, de nombreux jeunes chercheurs s’orientant vers cette discipline. Dans le cadre de cette nouvelle orientation en faveur des études onomastiques, des projets de recherche sont réalisés, ou en cours de réalisation ; ainsi les projets domiciliés à l’Unité de recherche RASYD sur les systèmes de dénomination en Algérie (CRASC). Cette unité abrite actuellement une quinzaine de projets sur le domaine onomastique dans sa diversité. Depuis une vingtaine d’années, des projets de recherche réalisés se sont concrétisés par des publications comme celles de Toudji (2005), L’anthroponymie libyco-berbère, reflet d’une identité: Essai d’analyse et bilan et Essai sur l’anthroponymie libyco-berbère: entre +substrat linguistique et référence identitaire ; de Benramdane et Atoui (2005), Toponymie et anthroponymie de l’Algérierecueil bibliographique général ; de Haddadou (2013), L’onomastique berbère ancienne et la connaissance du libyque et   Mebarek (2016), Anthroponymie ancienne de l’Algérie: de l’Antiquité au Moyen âge. De nouveaux projets relatifs au domaine de l’onomastique libyco-berbère sont en cours de réalisation, ainsi celui de Sahir et Yermeche (2019-2022), intitulé L’onomastique libyque à travers les sources archéologiques latines : cas de l’Algérie. Ce projet travaille à la réalisation d’un recueil bibliographique général de l’onomastique libyque de l’Algérie, et à Un glossaire des noms propres, toponymes et anthroponymes antiques, étymologie, évolution et survivance et apport à la connaissance de la langue amazighe. Les recherches actuelles axées essentiellement sur des descriptions linguistiques (lexicologique, sémantique, morphosyntaxe…), sociolinguistiques et socio- anthropologiques de corpus, portant sur les différentes variétés berbères et l’arabe algérien, insistent sur la dimension anthropologique et identitaire berbère de l’Algérie.

Conclusion 

Les sources littéraires antiques et médiévales ainsi que les données archéologiques épigraphiques constituent indubitablement les fonds documentaires et informationnels pour les études onomastiques libyco-berbères contemporaines. Les littéraires antiques qui nous proviennent des manuscrits d’auteurs grecs et latins, établies au moins depuis Hérodote, au cinquième siècle av. J.-C.,  jusqu’à la fin de l’antiquité, nous ont légué une importante base de données onomastiques (anthroponymes, ethnonymes et toponymes) du monde libyco-berbère, qui sont les seules références pour les recherches ultérieures. Grâce à ce fonds documentaire, des recherches et études sur l’onomastique libyque et néo-libyque (Libyco-berbère), études basées sur les inscriptions libyques, puniques et néo-puniques ou sur les inscriptions bilingues, ont pu être menées à bien. De même, les études basées sur les inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes ont montré non seulement la composante de l’onomastique d’origine libyque en Egypte pharaonique mais aussi la profondeur diachronique de l’onomastique libyque qui remonte au  quatorzième siècle (XIVème) av. J.-C, exactement en l’an 34 du règne de Pharaon Amenhotep III (1391-1353 av. J.-C). 

Amassées au fil du temps, ces collectes de noms appartenant au répertoire onomastique libyque ont constitué une base de données pour de futures recherches sur les Berbères et leur langue. Toutes ces études participent à la connaissance du système anthroponymique berbère médiévale qui constitue un pont entre l'Antiquité et la période actuelle. Ces études cumulées ont contribué à la connaissance du passé nord-africain et des Libyco-berbères, de leur histoire, de leur mode de vie et de leurs pratiques dénominatives (noms disparus ou déformés, ou ceux aux aléas du temps, comme les noms Idir (Iadar), Mokrane/Amokrane (Iamcar), Tascurt/Sekoura (Scura), Tilleli (Thililis/Thililua…).

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Notes

[1]Parmi les exemples, on peut citer  l’inscription de Dougga N° 1 (3° ligne). La traduction punique de ces lignes est : Monument um Ateban  filii Iepmatath, filii Palu (1° ligne) /Zumar,  filii At «  RIL, stèle 1 »:...N. UIFMTT. U FLU  (1° ligne)/ ZMR. UT BN. UIFMTT. UFLU  eban,  filii Iepmatath, filii Palu (3° ligne) (Mebarek, 2005, p. 76-77).

[2] La plus ancienne mention des peuples libyens (Machaouach) dans les textes hiéroglyphiques, fournie par 15 épitaphes de jarres qui remontent au quatorzième siècle (XIVème s) av. J.-C, exactement en l’an 34 du règne de pharaon Amenhotep III (1391-1353 av. J.-C).

[3] Naït-Zerrad : Dictionnaire des racines berbères (formes attestées (1999) ; L’officiel des prénoms berbères, Edition bilingue français-kabyle (2003) ; Dictionnaire des Prénoms berbères (édition bilingue Français-Kabyle) (2005).

[4] Haddadou : Recueil des prénoms berbères, Plus de 1100 prénoms berbères, de l’Antiquité à nos jours, avec leurs origines et leurs significations(2003)  ; Dictionnaire des racines berbères communes (2007) ; Dictionnaire des prénoms du Maghreb et du Sahara: noms et prénoms berbères, arabes et autres, de l'antiquité à nos jours (2017).

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