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Sébastien SHEHR, La vie quotidienne des jeunes chômeurs


Insaniyat N°55-56| 2012 | Jeunes, quotidienneté et quête d’identité | p 226


Préfacé par André Gorz, ce livre par l’approche mise en œuvre, participe au renouvellement des catégories d’analyse du chômage et de la figure du chômeur référant à « l’imaginaire productif ». L’auteur s’appuie sur des travaux ayant marqué significativement le domaine tous, plus ou moins inscrits dans une vision d’une société partagée - entre actif et non actif et la « fascination pour le travail » considéré comme « catégorie anthropologique invariante, une essence exprimant notre humanité profonde », focalisée sur le modèle fordien et « le paradigme de l’usine ». Interroger les jeunes sur leur rapport au travail, mettre en exergue le vécu et la vie quotidienne, permet de sortir de la vision misérabiliste et normative du chômeur en mettant au centre de l’analyse, l’idée des mondes sociaux du chômage privilégiant « les pratiques et les discours qui les constituent ». Cinq approches, produites entre 1978 et 1991 font l’objet d’une présentation critique dans une première partie : celle de O. Galland et M.V. Louis sur «  Le chômage comme moment du travail salarié », D. Schanpper (1981), avec « Trois formes d’épreuve du chômage » et celle du P. Grell (1985) sur « Les vécus du chômage et les pratiques de débrouillardise », l’approche mise en œuvre par P. Grigolani (1986) qui, à partir de récits de vie, analyse l’expérience de la précarité reflétant « Trois manières de travailler et une manière de s’y refuser ». Enfin la cinquième recherche menée par L. Roulleau-Berger (1991) à partir du comment se fait l’accès à l’emploi, analyse les sens attribués à l’emploi précaire.

L’auteur part de recherches menées dans ce sens : tout d’abord celle de P. Grell basée sur le concept de trajectoire, structurée autour de 8 chapitres, cet ouvrage de près de 300 pages s’appuiera sur 4 trajectoires de chômeurs pour analyser les pratiques et les modes de vie, les modes d’agir et les formes de sociabilité, le rapport à la temporalité et l’expérience du chômage et la construction identitaire. Est-on aujourd’hui face à une « mutation socioculturelle avant tout générationnelle » ? Les chômeurs ne sont pas des victimes passives de contraintes sociales.

Nouria BENGHABRIT-REMAOUN

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