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Revue Du Laboratoire D’aménagement Du Territoire. N° 07, 109 P. En Langue Française Et 51 P. En Langue Arabe, Université Mentouri Constantine, 2007/1

Consacré à la question de l’eau, ce numéro est une façon de rendre visible les travaux  de magisters en géographie et aménagement, résumés par des chercheurs qui,  dans l’écrasante majorité des textes présentés, occultent – ou signalent mal- les références personnalisées de leur auteur. Dans cette note, il s’agit de souligner la qualité inégale des articles et dans ce cas précis, nous évitons délibérément de traiter des exposés couvrant à la fois des domaines voisins, à savoir la géomorphologie des bassins-versants,  la géomorphologie des littoraux, l’hydrologie etc.,  et ceux concernant des commentaires statistiques.

Dans « L’eau, défi majeur en Algérie », Azzedine  Mébarki A. aborde la question des ressources, de la mobilisation de l’eau et de sa gestion durable en soulignant que l’Algérie est « confrontée à la rareté de l’eau, conséquence d’un déficit, réel et potentiel, considérable » ; le climat semi aride et aride, la progression rapide de la demande domestique et la concurrence intersectorielle attisent la tension sur l’eau. En raison de l’énorme retard accumulé au lendemain de l’indépendance, c’est là, un véritable défi auquel est confronté l’Etat en vue de mobiliser de nouvelles ressources (unités de dessalement, stations d’épuration, transferts de l’eau des nappes sahariennes vers le Nord et le Sud). L’auteur brosse la situation des barrages existants, ceux en cours de réalisation et en projet et tente de déterminer les potentialités des 5 grands bassins versants qui attestent de la médiocrité des ressources de l’Ouest algérien (Bassin versant Oranie-Chott Chergui) par rapport à celles des bassins versants du Centre (Algérois-Soummam-Hodna) et de l’Est (Constantinois- Seybouse- Mellègue). A partir de sources fournies par le Ministère des ressources en eau, le bilan des infrastructures présenté est fort utile, tout comme l’évocation des grands transferts en cours de concrétisation (de la Petite Kabylie vers les Hautes plaines sétifiennes, du Chélif vers Mostaganem-Arzew-Oran, de la Sebaou-Taksebt vers Alger, etc.). L’eau apparaît là comme un facteur d’intégration régionale et ce, malgré les difficultés de la gestion des infrastructures dans un milieu social contraignant et de la délicate mise en place récente d’instruments en vue d’une durabilité attendue (Code de l’eau complété, Plans directeurs d’aménagement des ressources en eau, Plan national de l’eau, Agences de bassin hydrographique).

Dans ce même champ, « La gestion de l’eau en Algérie : l’urgence d’une bonne gouvernance », Brahim Boumad peut être présenté comme un plaidoyer pour une forme de gestion de l’eau en opposition avec celle, menée de manière autoritaire par le pouvoir central. Après quelques chiffres qui déterminent la pauvreté du pays dans ce domaine et l’énorme retard accusé (irrigation, recyclage des eaux usées,…), l’auteur tente de lier les investissements lourds effectués et la défaillance affirmée de la gestion de l’eau ; appelle à une profonde réforme du secteur avant de passer au processus de privatisation. Toutefois, aucune analyse de terrain ne vient, ni soutenir ses hypothèses et affirmations, ni s’appuyer sur des  réactions d’usagers publics ou privés et des populations aménagées face à cette question, oubliant même le coût de l’eau que l’Etat maintient à bout de bras.

A partir de diverses méthodes inspirées par une série d’études dont sa thèse de doctorat, Azzedine Mébarki tente d’évaluer à l’échelle régionale  « les apports annuels moyens des eaux de surface : cas des bassins de l’Est algérien »  tout en soulignant l’envasement des barrages de l’époque coloniale, le retard pris durant plus d’un tiers de siècle et la réalisation, principalement en Petite Kabylie et dans le Tell du Nord-Est,  de 14 nouvelles retenues ayant une capacité installée de 2,6 milliards de m3. Articulé autour du Barrage de Beni Haroun implanté sur l’Oued Kébir-Rhummel, le plus grand du pays (960 000 000 m3), ce système a permis à l’Est algérien de rattraper le retard accumulé en matière de capacité d’eau stockée, car près de 50 % des capacités y sont actuellement domiciliées. En raison de la forte croissance urbaine et de la demande sociale exprimée par les agglomérations urbaines et l’agriculture irriguée, de nombreuses canalisations de transfert d’eau sont actuellement en cours de réalisation dont celles du sous-ensemble du barrage de Beni Haroun alimentant les cinq wilayas de Mila, Constantine, Oum el-Bouaghi, Batna et Khenchela, et les canalisations du sous-ensemble de la Petite Kabylie-Hautes plaines sétifiennes approvisionnant 1.400.000 habitants et devant irriguer en principe 40 000 hectares.

Tous les textes soulignent les retards enregistrés, la lourdeur des investissements publics effectués et les problèmes de la gestion des infrastructures dans un milieu contraignant et ce, dans un pays caractérisé par une centralisation effective. Pourtant, dans cette configuration territoriale, l’eau apparaît bien en Algérie comme un solide facteur de régionalisation. Même si, l’intérêt porté sur les réactions des acteurs sociaux (décideurs, entreprises, collectivités locales, mouvement associatif, habitants,…) n’est pas clairement approché, il reste que cette visibilité scientifique sur la question de l’eau permise par cette revue est bien utile ; il reste également à élaborer pour l’Ouest, le Centre et le Sud, une manière de progresser dans la connaissance de ce thème capital pour l’avenir du pays.

Abed BENDJELID

 

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